Archive pour le Tag 'Bitcoin'

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L’écroulement prévisible du bitcoin

L’écroulement prévisible du bitcoin

 

 

Le bitcoin est passé sous la barre d’un dollar, raconte Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole, qui, avec 50 autres personnalités, a imaginé à quoi ressemblerait l’actualité du n° 3000 du journal l’Opinion, le 30 avril 2025.

 

Tribune

 

 

Deux ans jour pour jour après le passage du bitcoin sous la barre d’un dollar, de nombreux articles s’étonnent encore de la cécité collective dont nous avons pu faire preuve. Les impacts désastreux de ce que l’on a ironiquement appelé « la crise des crypto-passifs » sont encore bien présents. Nous nous sommes heureusement bien remis de l’effet perte de « richesse » qui n’avait en réalité jamais existé dans l’économie réelle. Il reste néanmoins de façon très pesante, et c’est sans doute la spécificité la plus singulière de cet évènement, une crise de nature politique et morale ressentie sur toute la planète.

Comment exiger des comptes à des responsables, puisque nous savions dès le départ qu’il n’y en avait pas ? Quelles mesures corriger, là où il n’y a pas de régulation ? Comment injecter de la liquidité de secours dans un système non monétaire et hors de tout contrôle ? Comment avoir imaginé une valeur durable en absence d’utilité objective autre que le caractère spéculatif ? Comment tant de personnes informées, sensées et éduquées ont pu se convaincre que la valeur du bitcoin ne pouvait que monter dès lors que le moindre doute provoquerait inéluctablement une prophétie autoréalisatrice inverse ? Comment ne pas avoir vu plus simplement que le masque de la nouveauté technologique dissimulait le visage millénaire de l’appât du gain ?

Toutes ces questions feront couler encore beaucoup d’encre. Economistes, historiens, philosophes et politiciens identifieront sans aucun doute rétrospectivement les signes avant-coureurs dans le but de nous éviter de tomber à nouveau dans un tel travers. Serons-nous pour autant immunisés contre la spéculation ? Je ne le parierais pas, même pour 1 bitcoin.

Bitcoin : une première chute de 10 %

Bitcoin : une première chute de 10 %

 

Il fallait évidemment s’attendre à cette chute du bitcoin  et autres crypto monnaies dans la valeur ne pouvait évidemment monter jusqu’au ciel. C’est pourtant ce qu’espéraient les spéculateurs encouragés il est vrai par de grandes entreprises comme celle de Tesla et d’autres . Plus que d’autre valeur monétaire, le bitcoin repose essentiellement sur la confiance.

Le bitcoin ne s’appuie en effet sur aucun actif et peu varier au gré des humeurs du marché et dans des proportions considérables. Le marché des cryptomonnaies  libres est aujourd’hui aussi influencé par les perspectives de création de crypto menée officielle en Chine, en Grande-Bretagne mais aussi dans l’Union européenne. Après avoir atteint plus de 64.000 dollars la semaine dernière, à la suite de l’entrée en Bourse de la plateforme d’achats et de ventes Coinbase, la plus ancienne des cryptomonnaies a traversé un trou d’air ce week-end, retombant à 51.708 dollars dimanche.

Au final, la doyenne des cryptomonnaies a perdu plus de 14% en cours de séance, pour se reprendre quelque peu ce lundi matin 19 avril à 57.490 dollars, avec une légère baisse dans la soirée (autour de 55.000 dollars), note le site Bitstamp. Les autres crypto-actifs que sont l’ethereum et le XRP chutaient aussi dimanche de plus de 10%.

 

Bitcoin : Une perspective de développement?

Bitcoin : Une perspective de développement?

Etienne Descure,Président de la société d investissement Magellan  explique, dans une tribune au « Monde », qu’en raison de la multiplication par quinze des cours du bitcoin en un an, les cryptomonnaies tendent à devenir un poids lourd de la finance mondiale, mais que la compétition reste ouverte entre la Chine et les Etats-Unis pour dominer le marché.

Une tribune qui reste cependant assez neutre sur l’avenir et la maîtrise des crytomonnaies NDLR

 

Tribune. Deux mille milliards de dollars (environ 1 670 milliards d’euros) : c’est désormais la capitalisation de l’ensemble des cryptomonnaies en avril 2021. A titre de comparaison, cela représente deux fois la valeur de la totalité de l’immobilier parisien, cinq fois celle de la société LVMH, qui est la plus grosse capitalisation européenne, ou… l’ensemble des crédits subprimes qui avaient provoqué une des plus grandes crises financières de l’histoire.

S’il faut se garder de toute extrapolation hâtive (l’ampleur de la crise des subprimes avait en grande partie été causée par la titrisation des créances), le chiffre donne le vertige et illustre le poids que prennent les actifs virtuels dans la finance mondiale.

Institutionnalisation

Historiquement, la majorité des usages de cryptomonnaies se situait en Asie. Cependant, l’évolution des réglementations et des mentalités tend à penser qu’une inversion est en cours : la détention de cryptodevises est encore tolérée en Chine, mais les échanges y sont d’ores et déjà interdits, tandis qu’une institutionnalisation du bitcoin menée par des influenceurs de renom (Elon MuskJack Dorsey) et des acteurs financiers de poids (JP Morgan, PayPal, Visa, Blackrock) est en cours à l’ouest.


L’introduction en Bourse de Coinbase, seconde plate-forme d’échange dans le monde, pour une valeur voisine de celle de BNP Paribas, marque également la confiance des investisseurs dans le développement de ce marché auprès du grand public.

La détention de cryptodevises est encore tolérée en Chine, mais les échanges y sont d’ores et déjà interdits, tandis qu’une institutionnalisation du bitcoin est en cours à l’Ouest

Le bitcoin est le doyen et le roi incontesté des actifs virtuels. Sa valeur représente encore près de 60 % de la capitalisation totale du secteur et l’évolution de son cours oriente majoritairement l’ensemble du marché. L’infrastructure informatique de son réseau reste cependant majoritairement chinoise : on estime qu’environ 65 % à 75 % de la puissance de calcul y résidaient en 2020.

L’immense majorité des serveurs spécialisés pour effectuer les opérations qui régulent le réseau (communément appelées « minage ») est fabriquée en Chine, et l’Etat applique sur ceux-ci des taxes à l’export de 25 %. Les coûts d’électricité qui sont la première charge variable des « mineurs », y sont aussi très compétitifs. L’amortissement du matériel et l’énergie représentant 90 % des coûts des industriels spécialisés dans cette activité peu complexe, le pays y conserve un avantage concurrentiel durable.

Musk spécule sur GameStop et le bitcoin

Musk spécule sur GameStop et le bitcoin 

 

 

Musk  est sans doute un entrepreneur innovant et dynamique mais ses pratiques sont contestées quand il intervient pour spéculer sur des valeurs boursières ou sur ou le bitcoin. Sans parler de son exhibitionnisme permanent et ses promesses illusoires (le voyage prochain sur mars ouvert au public). Des postures qui permettent de gonfler considérablement la valeur d’une entreprise bien au-delà de sa valeur réelle.

 

Récemment masque avait fait savoir qu’il investissait 1,5 milliards de bitcoins et qu’on pouvait payer ses voitures électriques avec cette crypto monnaie. Cette déclaration avait contribué à faire envoler le bitcoin. Autre exemple ! ‘investisseur David Einhorn a déclaré jeudi que l’éminent capital-risqueur Chamath Palihapitiya et l’entrepreneur Elon Musk avaient jeté du «carburéacteur» sur la frénésie commerciale de GameStop Corp (GME.N) en janvier lorsque les actions du détaillant de vidéos ont augmenté de 2000% et ont ensuite déclenché une audience aux États-Unis Congrès.

 

Einhorn, qui dirige le fonds spéculatif Greenlight Capital (GLRE.O) , a également déclaré que les législateurs américains cherchant des réponses sur la façon dont les day traders ont pu arracher le contrôle du cours de l’action GameStop à des fonds spéculatifs établis devraient sonder les régulateurs plutôt que les investisseurs.

Les investisseurs amateurs organisés sur des sites de médias sociaux tels que Reddit ont organisé une virée d’achat obstinée il y a trois mois, remportant les fonds spéculatifs de Wall Street qui avaient court-circuité les actions de GameStop ou pariaient que le prix baisserait.

Les fluctuations sauvages des prix ont causé de lourdes pertes au fonds spéculatif Melvin Capital, entre autres. Les législateurs américains ont réagi en organisant une audition de la Chambre des représentants américaine en février au cours de laquelle ils ont interrogé des fonds spéculatifs, un day trader et le chef de l’application de trading en ligne Robinhood.

 

Einhorn a blâmé jeudi le PDG de Palihapitiya et de Tesla Inc (TSLA.O) , Musk, pour avoir jeté ce qu’il a appelé «du carburéacteur sur la pression du GME». Ses commentaires sont apparus dans une lettre trimestrielle aux investisseurs de Greenlight Capital qui a été vue par Reuters.

Les représentants de Palihapitiya et Musk n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Einhorn a déclaré qu’il était approprié pour les investisseurs de discuter des actions.

« Les investisseurs qui discutent des raisons pour lesquelles ils pensent que GameStop (ou toute autre action) devrait augmenter ou diminuer devraient être encouragés », a-t-il écrit.  »Il n’y a aucune raison de traîner qui que ce soit devant le Congrès pour avoir fait une sélection de titres.

 

Einhorn a déclaré que Palihapitiya, qui est apparue à la télévision fin janvier et a rejeté les critiques des day traders, aurait peut-être tenté de nuire à Robinhood parce qu’elle était en concurrence avec la start-up de fintech SoFi, qui était soutenue par Palihapitiya.

Et Musk, contre qui Einhorn partage Tesla a longtemps parié, s’est lancé dans le drame en tweetant « Gamestonk !! » et l’ajout d’un lien vers le forum Reddit où les day traders discutaient de GameStop.

« Si les régulateurs voulaient qu’Elon Musk arrête de manipuler les actions, ils auraient dû le faire avec plus qu’une légère gifle au poignet lorsqu’ils l’ont accusé de manipuler les actions de Tesla en 2018″, a écrit Einhorn.

Einhorn a déclaré que si les législateurs voulaient comprendre « pourquoi GameStop a fait ce qu’il a fait … il serait préférable de demander des comptes aux régulateurs absents et à leurs soutiens philosophiques. »

Une mise en cause claire du laxisme des autorités boursières américaines mais aussi internationales.

Bitcoin: une spéculation potentiellement explosive

Bitcoin: une spéculation potentiellement explosive

 

Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio explique dans la Tribune les dangers de la spéculation incontrôlable aujourd’hui sur le bitcoin.

 

Dans son roman «Les Faux-Monnayeurs », André Gide fait dire à l’un des personnages que, « dans un monde où chacun triche, c’est l’homme vrai qui fait figure de charlatan ». Bien que l’intrigue de ce roman soit d’abord centrée sur l’hypocrisie et le mensonge bien plus que sur l’histoire d’experts en fausses monnaies, ce titre de 1927 acquiert une résonance particulière en ce début de XXIe siècle où s’épanouissent toutes sortes de crypto-devises. Outre le bitcoin, de loin la plus connue, il existe plus de 1.500 « devises numériques » parmi lesquelles cohabitent Ethereum, Ripple ou encore Litecoin…

Il ne se passe pas un jour sans que ces crypto-monnaies, et singulièrement la plus médiatisée d’entre toutes, le Bitcoin, ne défraient la chronique : ici, une équipe de basket, les « Kings » de Sacramento qui se propose de payer ses salariés dans cette « monnaie[1] », là, l’annonce qu’il sera bientôt possible d’acquérir une Tesla[2] en la payant en Bitcoins… Tout cela avec, en arrière-plan, l’envolée de son cours lorsque, il y a quelques semaines, le Bitcoin a atteint 59.000 dollars pièce, huit fois sa valeur d’il y a un an. Et d’ailleurs, à en croire certains fonds, l’hypothèse que le Bitcoin puisse dépasser les 110.000 dollars pièce pourrait devenir une réalité au cours des prochains mois[3]. Au cours des 3 dernières années (2017-2020), le prix d’un Bitcoin a été multiplié par 19,5. Une progression spectaculaire pour un actif numérique qui, à sa création en janvier 2009, au pire moment de la plus importante crise financière de l’après-guerre, valait à peine 0,001 dollar américain.

Valeur refuge incertaine

Si plusieurs raisons objectives expliquent cette flambée du cours de cette cryptomonnaie - quantité limitée d’unités : 21 millions de Bitcoin au maximum (il y en a déjà 18,5 millions sur le marché), alternatives aux contrôles de tiers de confiance que sont les banques centrales et les Etats, propriétés techniques qui reposent sur la technologie de la blockchain c’est-à-dire sans contrôle central, anonymat des transactions, etc. - il n’empêche, la « Bitcoin-mania » cristallise une intense spéculation qui fait de cette devise une machine à se faire des frayeurs : 15.000 dollars l’unité au mois de décembre 2017 contre moins de 3.000 dollars une année plus tard.

Sans doute est-ce pour cette raison-là que le fondateur de Tesla s’est récemment empressé de spécifier à ses clients qui voudraient s’offrir une de ses voitures en utilisant leurs Bitcoins que s’ils venaient ensuite à demander un remboursement de cet achat, il se pourrait qu’ils reçoivent en retour une somme moindre que celle de leur versement initial[4]. Sorte de rappel du fameux proverbe populaire : « Un homme averti en vaut deux » …

En dépit de ses caractéristiques hautement volatiles, la finance commence à convertir certains de ses placements en Bitcoins, sans parler d’autres tentatives destinées à rendre accessible ce moyen de paiement au grand public. Il y a quelques semaines, la plate-forme de paiement PayPal [5] a offert à ses clients la possibilité de régler leurs achats « en crypto», aux côtés d’autres méthodes de paiement beaucoup plus classiques. A terme, PayPal a pour ambition de rendre l’usage du Bitcoin accessible à des millions d’entreprises en ligne dans le monde.

Effet « Mary Poppins »

Outre le fait d’être une valeur hautement spéculative, le Bitcoin a peu à voir avec ce qui fait une « monnaie », au sens où les économistes l’entendent. Si la seconde possède ses caractéristiques propres en tant que bien public émanant d’une souveraineté politique tout en étant une unité de compte reconnue, les fondements de la crypto-devise ne reposent sur aucune de ces caractéristiques essentielles. Si un jour le marché venait à se convaincre que le Bitcoin n’avait plus aucune valeur du fait de l’inexistence de sous-jacents réels non garantis par un tiers de confiance (un État, une banque centrale…), il se pourrait que l’on revive la fameuse scène de la panique bancaire dans le film « Mary Poppins[6] » lorsque le directeur d’une agence tente de persuader un petit garçon qu’il doit investir dans sa banque. Lorsque ce dernier refuse catégoriquement en le suppliant qu’il lui rendre son argent, tous les autres clients qui assistent à la scène sont persuadés de vivre le début d’une débâcle financière et, à leur tour, exigent que leurs avoirs leur soient rendus séance tenante.

Lien social

Pour comprendre ce qui fait qu’une monnaie est dite « de référence », c’est-à-dire pérenne, solide et digne de confiance en tant que réserve de valeur, il faut lire l’ouvrage « Le Futur de la monnaie[7] », essai rédigé par deux économistes : Michel Aglietta et Natacha Valla. Remarquablement pédagogique, les auteurs s’attachent à rappeler qu’au-delà de ses caractéristiques intrinsèques, la monnaie est d’abord un élément du lien social. Depuis les Sumériens, l’ordre monétaire et l’ordre politique ont un but commun: d’une part, l’acceptation des règles monétaires par les sujets de l’échange marchand et, d’autre part, l’adhésion des citoyens à la loi. Dit autrement, en matière de gouvernement comme de monnaie, ce qui est recherché, c’est le fait d’être capable de réduire les incertitudes et d’instaurer la confiance sur la durée. Il suffit que la confiance soit ébranlée pour qu’une monnaie cesse d’être légitime.

Rappelant que la capitalisation boursière combinée des cryptoactifs a plus que quintuplé depuis juillet 2017 pour atteindre un pic de 480 milliards d’euros avant de dévisser peu après, les auteurs Michel Aglietta et Natacha Valla se montrent plus que sceptiques à l’idée que le Bitcoin et quelques autres crypto-monnaies puissent se substituer aux monnaies officielles. Et d’avertir qu’il faut avoir les idées claires car « c’est une question démocratique, au sens le plus noble, qui se cache derrière une évolution apparemment technique, celle de la délégation d’un bien public sur lequel un contrôle démocratique est indispensable : le système de paiement ».

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Et d’ajouter : « En affirmant qu’il s’agit d’une monnaie, les promoteurs du Bitcoin veulent s’affranchir de tout pouvoir monétaire central, donc de la souveraineté politique qui le légitime. »

D’inspiration libertaire et ayant une valeur qui repose sur la seule confiance que ses acquéreurs lui accordent, on comprend les raisons pour lesquelles le Bitcoin fascine. Mais comprendre ne signifie pas approuver, et encore moins se laisser bercer par quelques promesses de futures valeurs, forcément haussières. Y croire benoîtement c’est, à coup sûr, faire sien le titre du roman d’André Gide.

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NOTES

[1] https://www.lepoint.fr/economie/etats-unis-une-grande-equipe-sportive-propose-de-payer-ses-joueurs-en-bitcoin-06-04-2021-2421092_28.php

[2] https://www.cnbc.com/2021/03/24/elon-musk-says-people-can-now-buy-a-tesla-with-bitcoin.html

[3] https://in.investing.com/news/bitcoin-to-hit-115000-by-mid-summer-2021-predicts-pantera-capital-in-latest-investor-report-2651305

[4] https://www.fastcompany.com/90618478/elon-musk-announces-teslas-can-now-be-bought-with-bitcoin

[5] https://www.businessinsider.fr/us/more-companies-accepting-bitcoin-cryptocurrency-paypal-starbucks-2021-4

[6] https://youtu.be/r8jTPocY1Y8

[7] https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/economie-et-finance/futur-de-la-

La folie du bitcoin continue à plus de 60.000 dollars

La folie du bitcoin continue à plus de 60.000 dollars

il se confirme de plus en plus que les énormes masses de liquidités déversées par les banques centrales ne sont pas toutes  orientées vers le soutien socio-économique. Une partie non négligeable qui transite par les banques sert aussi à alimenter la spéculation sur les marchés boursiers. Les valeurs ne cessent en effet de grimper en contradiction avec le résultat des entreprises et les tendances globales de l’économie.

Pour le bitcoin, c’est une véritable folie Le cours du bitcoin a de nouveau dépassé 60.000 dollars (50.420 euros) dimanche, confirmant le regain d’intérêt des investisseurs pour la plus connue des cryptomonnaies, dont l’offre reste limitée.  Le pire c’est que cette monnaie virtuelle ne repose sur aucun actif mais uniquement sur la confiance. Le pire aussi c’est que des institutions et de grandes entreprises nationales sont aussi engagées dans cette spéculation particulièrement dangereuse. En cas d’éclatement de la bulle la contamination avec d’autres secteurs financiers pourrait être dramatique.

La valeur du bitcoin a progressé de 116% depuis son plus bas du 4 janvier à 27.734 dollars, profitant notamment de l’annonce par le président américain, Joe Biden, d’un plan de relance de 1.900 milliards de dollars, qui a incité des investisseurs à acheter des cryptomonnaies pour se protéger contre une éventuelle poussée inflationniste.

Bitcoin: la souveraineté des Etats en cause

Bitcoin: la souveraineté des Etats en cause

 

 

André Loesekrug-Pietri, président de la Joint European Disruptive Initiative (JEDI), la Darpa européenne, décrypte dans le JDD les enjeux de légitimé et d’autonomie d’action des Etats derrière le bitcoin et les cryptomonnaies.

 

 

 Tribune :  »En achetant pour 1,5 milliard de dollars de bitcoins, Tesla ne rehausse pas seulement le crédit des cryptomonnaies : elle légitime la désintermédiation des transferts financiers et, au-delà, une logique post-nationale qui mine la capacité d’action des États sur les leviers fondamentaux de leur souveraineté.

Elon Musk s’inscrit dans l’histoire longue de l’ »idéologie californienne », fondée sur le solutionnisme technologique, l’aversion pour l’intervention des Etats dans la sphère économique et privée, tout en vivant en grande partie des subsides de l’Etat fédéral – les contrats passés par Tesla avec la Nasa en témoignent.

Pour autant, est-ce à dire que le bitcoin, en lui-même, est un instrument d’abrasion de l’autorité des Etats, censés être les seuls acteurs légitimes pour battre monnaie? La question appelle une réponse nuancée. Dans les faits, nombre d’Etats n’ont pas ce monopole. L’Europe s’est construite, avec le traité de Maastricht, sur la délégation de cette fonction régalienne à la Banque centrale européenne, qui partage cette prérogative avec les banques privées, dès qu’elles concèdent, par exemple, un prêt à une entreprise ou que la BCE leur rachète des bons du Trésor.

La technologie qui sous-tend le bitcoin, la blockchain, lance effectivement un défi à l’autorité politique des Etats

Reste que la technologie qui sous-tend le bitcoin, la blockchain, lance effectivement un défi à l’autorité politique des Etats. Certaines initiatives affichent clairement leur ambition de les dépasser. C’est le cas, par exemple, de Bitnation. Cette start-up, animée par des « hacktivistes » (activistes hackers) libertariens, se présente comme une plateforme de gouvernance collaborative et open source, fondée sur un idéal techniciste d’autorégulation opposé au modèle de l’Etat-nation.

Au total, faut-il interdire le bitcoin, les cryptomonnaies et, finalement, toutes les initiatives fondées sur la technologie blockchain? Non, bien entendu. En revanche, le fait que des acteurs dotés d’une telle force de frappe financière, comme Tesla, prennent une part active dans le développement de ces outils doit attirer l’attention des décideurs publics, à l’heure où les technologies émergentes entament plus que jamais la légitimité et l’autonomie d’action des Etats.

Bitcoin et guerre des monnaies

Bitcoin  et  guerre des monnaies

 

Pour le professeur émérite à l’Université de Paris I Christian de Boissieu, il se profile une nouvelle guerre des monnaies aux enjeux éminemment politiques et elle opposera des monnaies officielles (comme l’euro numérique) aux monnaies privées (comme le Bitcoin). Tribune dans le Figaro.

 

Christian de Boissieu est Professeur émérite à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), vice-Président du Cercle des économistes, ancien Président du Conseil d’Analyse Economique.

 

Jusqu’à présent, la guerre des monnaies désigne surtout les dévaluations compétitives, le désir de certains pays d’améliorer leur compétitivité grâce à la sous-évaluation de leur taux de change. Se profile une nouvelle guerre des monnaies, celle qui oppose monnaies publiques (ou officielles) et monnaies privées et dont les enjeux, éminemment politiques, touchent au pouvoir, au contrôle et à la souveraineté nationale. Car, comme le disait l’économiste britannique Roy Harrod, «la monnaie est pouvoir», et pas seulement pouvoir d’achat…Le monopole public de l’émission monétaire, déjà tombé avec l’essor des banques commerciales, risque de perdre ce qui lui reste avec l’essor de monnaies privées.

Le succès du bitcoin illustre l’essor des cryptomonnaies, ces monnaies digitales d’initiative privée, aux cours instables pour beaucoup d’entre elles, et dépourvues de banques centrales à même de servir de «prêteur de dernier ressort» en cas de coup de tabac. Certes, le bitcoin et les autres cryptomonnaies ne remplissent pas toutes les fonctions d’une monnaie complète, mais elles viennent quand même concurrencer les monnaies officielles pour certains usages. L’arrivée annoncée de Facebook en 2021 avec sa monnaie Libra, récemment rebaptisée Diem, donnerait une énorme impulsion à l’essor des cryptomonnaies privées puisque le géant américain compte 2,5 milliards d’utilisateurs!

Face à la privatisation de la monnaie, qui nous ramène loin en arrière dans l’histoire, les pouvoirs publics ne sont pas en reste. Un peu partout, les banques centrales travaillent sur le lancement de monnaies digitales publiques. La BCE est totalement sur cette ligne, avec le projet d’un euro numérique évoqué à plusieurs reprises par Christine Lagarde.

Les banques centrales veulent reprendre la main face à des initiatives monétaires privées, en particulier celle de Facebook.

Pourquoi un tel engouement? Les banques centrales ne font que mettre en œuvre, chacune dans sa sphère de contrôle, les nouvelles technologies du digital qu’il s’agisse de la blockchain, de l’intelligence artificielle… Des technologies qui relèvent au départ d’initiatives privées et décentralisées, comme en témoigne le travail pionnier de S. Nakamoto en 2009 qui liait d’emblée la technologie (la blockchain) et la cryptomonnaie (en l’espèce le bitcoin). Une seconde raison est stratégique: les banques centrales veulent reprendre la main face à des initiatives monétaires privées, en particulier celle de Facebook.

Prenons l’exemple de l’euro numérique. Il sera émis par la BCE, comme le sont aujourd’hui les billets en euros, et à ce titre, comme les billets ou comme les réserves des banques commerciales auprès de la banque centrale, il représentera une créance de ceux qui le détiendront vis-à-vis de la BCE. Sous cet angle-là, essentiel, il diffère des cryptomonnaies (bitcoin, ethereum,…) qui sont des dettes pour des émetteurs privés. L’euro numérique viendrait compléter le cash, souvent sans doute se substituer pour partie à lui.

Partout, la part du cash dans le total des moyens de paiement baisse tendanciellement, sous l’effet des vagues successives d’innovations technologiques: cartes de paiement et de crédit, Internet, IA,… Je ne crois pas à la disparition du cash. Une partie des transactions courantes va continuer à se faire en cash pour des raisons d’habitude et de commodité, sans oublier que l’économie informelle, présente même dans les pays les plus avancés, fonctionne, pour des raisons faciles à comprendre, avec le cash.

L’euro numérique s’échangera à la parité 1/1 contre toutes les autres formes de l’euro, ce qui paraît évident. Il sera donc un «stable coin», tout comme le Diem est prévu comme étant un «stable coin» par rapport au dollar. Cette propriété évitera la volatilité des cours inhérente à de nombreuses cryptomonnaies qui ne sont pas ancrées sur une ou plusieurs monnaies publiques.

Le digital élargit le champ des possibles, en même temps qu’il peut se prêter à des intrusions malveillantes sous forme de cyberattaques

L’euro numérique sera non seulement une mise à jour technologique de la monnaie unique européenne. Pour tous, les entreprises et les ménages comme pour les institutions financières, il va réduire les coûts de transaction, accélérer et sécuriser les règlements. Le digital élargit le champ des possibles, en même temps qu’il peut se prêter à des intrusions malveillantes sous forme de cyberattaques.

Avec les monnaies digitales des banques centrales, l’articulation entre monnaies publiques et monnaies privées deviendra essentielle. Le bitcoin et les autres cryptomonnaies-que les banques centrales préfèrent appeler crypto-actifs car elles contestent leur caractère pleinement monétaire-sont livrées pour leur prix au jeu permanent de la loi de l’offre et de la demande. Ce qu’il faut bien appeler «la folie bitcoin», avec des prix astronomiques, l’illustre amplement en ce moment.

Par définition l’euro numérique aura, lui, la BCE comme prêteur de dernier ressort. Monnaies digitales publiques et privées seront concurrentes. Je renverrai volontiers ici aux travaux de Hayek sur la concurrence monétaire et les déterminants de celle-ci, en particulier sur ce qui fait la qualité d’une monnaie: la stabilité de sa valeur, la profondeur des marchés financiers auxquels elle est adossée et la quantité de ladite devise n’étant qu’un élément de qualité parmi d’autres.

Mais monnaies digitales publiques et privées seront aussi complémentaires. La convertibilité entre elles, dans les deux sens et avec des points de passage nombreux, sera une information cruciale pour la lutte contre l’évasion fiscale, contre le blanchiment de l’argent sale et contre le financement du terrorisme.

Bitcoin : en pointe dans la guerre des monnaies

Bitcoin : en pointe dans la guerre des monnaies

 

Pour le professeur émérite à l’Université de Paris I Christian de Boissieu, il se profile une nouvelle guerre des monnaies aux enjeux éminemment politiques et elle opposera des monnaies officielles (comme l’euro numérique) aux monnaies privées (comme le Bitcoin). Tribune dans le Figaro.

 

Christian de Boissieu est Professeur émérite à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), vice-Président du Cercle des économistes, ancien Président du Conseil d’Analyse Economique.


Jusqu’à présent, la guerre des monnaies désigne surtout les dévaluations compétitives, le désir de certains pays d’améliorer leur compétitivité grâce à la sous-évaluation de leur taux de change. Se profile une nouvelle guerre des monnaies, celle qui oppose monnaies publiques (ou officielles) et monnaies privées et dont les enjeux, éminemment politiques, touchent au pouvoir, au contrôle et à la souveraineté nationale. Car, comme le disait l’économiste britannique Roy Harrod, «la monnaie est pouvoir», et pas seulement pouvoir d’achat…Le monopole public de l’émission monétaire, déjà tombé avec l’essor des banques commerciales, risque de perdre ce qui lui reste avec l’essor de monnaies privées.

Le succès du bitcoin illustre l’essor des cryptomonnaies, ces monnaies digitales d’initiative privée, aux cours instables pour beaucoup d’entre elles, et dépourvues de banques centrales à même de servir de «prêteur de dernier ressort» en cas de coup de tabac. Certes, le bitcoin et les autres cryptomonnaies ne remplissent pas toutes les fonctions d’une monnaie complète, mais elles viennent quand même concurrencer les monnaies officielles pour certains usages. L’arrivée annoncée de Facebook en 2021 avec sa monnaie Libra, récemment rebaptisée Diem, donnerait une énorme impulsion à l’essor des cryptomonnaies privées puisque le géant américain compte 2,5 milliards d’utilisateurs!

Face à la privatisation de la monnaie, qui nous ramène loin en arrière dans l’histoire, les pouvoirs publics ne sont pas en reste. Un peu partout, les banques centrales travaillent sur le lancement de monnaies digitales publiques. La BCE est totalement sur cette ligne, avec le projet d’un euro numérique évoqué à plusieurs reprises par Christine Lagarde.

Les banques centrales veulent reprendre la main face à des initiatives monétaires privées, en particulier celle de Facebook.

Pourquoi un tel engouement? Les banques centrales ne font que mettre en œuvre, chacune dans sa sphère de contrôle, les nouvelles technologies du digital qu’il s’agisse de la blockchain, de l’intelligence artificielle… Des technologies qui relèvent au départ d’initiatives privées et décentralisées, comme en témoigne le travail pionnier de S. Nakamoto en 2009 qui liait d’emblée la technologie (la blockchain) et la cryptomonnaie (en l’espèce le bitcoin). Une seconde raison est stratégique: les banques centrales veulent reprendre la main face à des initiatives monétaires privées, en particulier celle de Facebook.

Prenons l’exemple de l’euro numérique. Il sera émis par la BCE, comme le sont aujourd’hui les billets en euros, et à ce titre, comme les billets ou comme les réserves des banques commerciales auprès de la banque centrale, il représentera une créance de ceux qui le détiendront vis-à-vis de la BCE. Sous cet angle-là, essentiel, il diffère des cryptomonnaies (bitcoin, ethereum,…) qui sont des dettes pour des émetteurs privés. L’euro numérique viendrait compléter le cash, souvent sans doute se substituer pour partie à lui.

Partout, la part du cash dans le total des moyens de paiement baisse tendanciellement, sous l’effet des vagues successives d’innovations technologiques: cartes de paiement et de crédit, Internet, IA,… Je ne crois pas à la disparition du cash. Une partie des transactions courantes va continuer à se faire en cash pour des raisons d’habitude et de commodité, sans oublier que l’économie informelle, présente même dans les pays les plus avancés, fonctionne, pour des raisons faciles à comprendre, avec le cash.

L’euro numérique s’échangera à la parité 1/1 contre toutes les autres formes de l’euro, ce qui paraît évident. Il sera donc un «stable coin», tout comme le Diem est prévu comme étant un «stable coin» par rapport au dollar. Cette propriété évitera la volatilité des cours inhérente à de nombreuses cryptomonnaies qui ne sont pas ancrées sur une ou plusieurs monnaies publiques.

Le digital élargit le champ des possibles, en même temps qu’il peut se prêter à des intrusions malveillantes sous forme de cyberattaques

L’euro numérique sera non seulement une mise à jour technologique de la monnaie unique européenne. Pour tous, les entreprises et les ménages comme pour les institutions financières, il va réduire les coûts de transaction, accélérer et sécuriser les règlements. Le digital élargit le champ des possibles, en même temps qu’il peut se prêter à des intrusions malveillantes sous forme de cyberattaques.

Avec les monnaies digitales des banques centrales, l’articulation entre monnaies publiques et monnaies privées deviendra essentielle. Le bitcoin et les autres cryptomonnaies-que les banques centrales préfèrent appeler crypto-actifs car elles contestent leur caractère pleinement monétaire-sont livrées pour leur prix au jeu permanent de la loi de l’offre et de la demande. Ce qu’il faut bien appeler «la folie bitcoin», avec des prix astronomiques, l’illustre amplement en ce moment.

Par définition l’euro numérique aura, lui, la BCE comme prêteur de dernier ressort. Monnaies digitales publiques et privées seront concurrentes. Je renverrai volontiers ici aux travaux de Hayek sur la concurrence monétaire et les déterminants de celle-ci, en particulier sur ce qui fait la qualité d’une monnaie: la stabilité de sa valeur, la profondeur des marchés financiers auxquels elle est adossée et la quantité de ladite devise n’étant qu’un élément de qualité parmi d’autres.

Mais monnaies digitales publiques et privées seront aussi complémentaires. La convertibilité entre elles, dans les deux sens et avec des points de passage nombreux, sera une information cruciale pour la lutte contre l’évasion fiscale, contre le blanchiment de l’argent sale et contre le financement du terrorisme.

Bitcoin: la souveraineté des Etats en cause

Bitcoin: la souveraineté des Etats en cause

 

 

André Loesekrug-Pietri, président de la Joint European Disruptive Initiative (JEDI), la Darpa européenne, décrypte dans le JDD les enjeux de légitimé et d’autonomie d’action des Etats derrière le bitcoin et les cryptomonnaies.

 

 

 tribune :  »En achetant pour 1,5 milliard de dollars de bitcoins, Tesla ne rehausse pas seulement le crédit des cryptomonnaies : elle légitime la désintermédiation des transferts financiers et, au-delà, une logique post-nationale qui mine la capacité d’action des États sur les leviers fondamentaux de leur souveraineté.

Elon Musk s’inscrit dans l’histoire longue de l’ »idéologie californienne », fondée sur le solutionnisme technologique, l’aversion pour l’intervention des Etats dans la sphère économique et privée, tout en vivant en grande partie des subsides de l’Etat fédéral – les contrats passés par Tesla avec la Nasa en témoignent.

Pour autant, est-ce à dire que le bitcoin, en lui-même, est un instrument d’abrasion de l’autorité des Etats, censés être les seuls acteurs légitimes pour battre monnaie? La question appelle une réponse nuancée. Dans les faits, nombre d’Etats n’ont pas ce monopole. L’Europe s’est construite, avec le traité de Maastricht, sur la délégation de cette fonction régalienne à la Banque centrale européenne, qui partage cette prérogative avec les banques privées, dès qu’elles concèdent, par exemple, un prêt à une entreprise ou que la BCE leur rachète des bons du Trésor.

La technologie qui sous-tend le bitcoin, la blockchain, lance effectivement un défi à l’autorité politique des Etats

Reste que la technologie qui sous-tend le bitcoin, la blockchain, lance effectivement un défi à l’autorité politique des Etats. Certaines initiatives affichent clairement leur ambition de les dépasser. C’est le cas, par exemple, de Bitnation. Cette start-up, animée par des « hacktivistes » (activistes hackers) libertariens, se présente comme une plateforme de gouvernance collaborative et open source, fondée sur un idéal techniciste d’autorégulation opposé au modèle de l’Etat-nation.

Au total, faut-il interdire le bitcoin, les cryptomonnaies et, finalement, toutes les initiatives fondées sur la technologie blockchain? Non, bien entendu. En revanche, le fait que des acteurs dotés d’une telle force de frappe financière, comme Tesla, prennent une part active dans le développement de ces outils doit attirer l’attention des décideurs publics, à l’heure où les technologies émergentes entament plus que jamais la légitimité et l’autonomie d’action des Etats.

Le bitcoin « extrêmement inefficace » (Yellen)

Le bitcoin « extrêmement inefficace » (Yellen)

 

Une nouvelle fois la secrétaire américaine trésor  a mis en garde contre le caractère aléatoire et même dangereux de la hausse du bitcoin. Cette progression assez exceptionnelle de la crypto monnaie ne repose en effet sur aucun élément objectif autre que les déclarations de certains spéculateurs et notamment du milliardaire Elon Musk patron de Tesla qui a déclaré avoir investi 1,5 milliards dans cette monnaie virtuelle. Une semaine après avoir franchi le cap des 50.000 dollars, le cours de la doyenne des crytomonnaie recule à la suite de critiques de la part de la secrétaire américaine au Trésor, et même à un message pessimiste de son principal défenseur, le milliardaire Elon Musk. Néanmoins, le bitcoin reste à un niveau deux fois plus élevé qu’il y a deux mois.

Face à la montée en puissance du bitcoin, Janet Yellen réitère ses critiques sur la cryptomonnaie. La secrétaire américaine au Trésor a en effet déclaré le 22 février que la plus importante des monnaies numériques, basée sur la blockchain, était  « extrêmement inefficace » pour mener des transactions, et souvent utilisée  « pour la finance illicite ».

Selon elle, le bitcoin « est un actif hautement spéculatif », a-t-elle estimé.

 « Je m’inquiète des pertes potentielles que les investisseurs pourraient subir », a-t-elle ajouté.

Le bitcoin : au-dessus des 50 000 $, la folie continue !

Le bitcoin : au-dessus des 50 000 $, la folie continue !

La folie continue avec le coin maintenant au-dessus de 50 000 $ et qui a augmenté de 70 % depuis un an.

L’immense spéculation en cours alimentée par certains patrons de grandes entreprises comme celui de Tesla pourrait bien constituer une dramatique escroquerie pour beaucoup de petits porteurs. Surtout si on rappelle l’extrême volatilité d’une cryptomonnaie  qui ne repose en faite sur aucun actif et peut rechuter brutalement comme en 2018.

 

La semaine dernière, le constructeur automobile électrique Tesla a créé la surprise en annonçant avoir investi 1,5 milliard de dollars de sa trésorerie en bitcoin. Le patron de Tesla et homme le plus riche du monde, Elon Musk, n’hésite pas à vanter les mérites des cryptomonnaies sur les réseaux sociaux.

 

La bataille est à la fois spéculative mais aussi stratégique. Pour certains il s’agit de faire monter la cryptomonnaie  au plus haut avant la prise de bénéfice dont le coût sera payé par les investisseurs naïfs. Mais pour d’autres ,il s’agit de menacer le système financier et la souveraineté monétaire des Etats. En faite de supprimer même nombre de souverainetés des Etats dont l’action en l’absence de monnaie serait forcément très réduite.

 

Le marché des cryptomonnaies ne fait cependant pas l’unanimité: plusieurs banquiers centraux, comme Andrew Bailey au Royaume-Uni, ont écarté l’idée de considérer le bitcoin comme une monnaie à part entière, ou même comme un «or numérique» qui servirait à conserver la richesse.

Hausses comparées du Bitcoin et des métaux précieux : deux logiques

Hausses comparées du Bitcoin et des métaux précieux : deux  logiques

 

 

Didier Julienne spécialiste des problématiques industrielles et géopolitiques explique dans la Tribune les logiques différentes des hausses comparées du bit coin et des métaux précieux. .

Les investisseurs en rhodium, or et Bitcoin sont catalogués de mondialistes, c’est-à-dire les fameux « gens de n’importe où » (les « anywhere » de David Goodhart) tirant profit de la globalisation. Inversement, les locaux, « le peuple de quelque part » (les « somewhere » du même David Goodhart), souhaiteraient défendre et préserver la souveraineté des monnaies classiques.

Si le marché du Bitcoin valorise plus de 700 milliards d’euros, l’or plus de 220 milliards d’euros, l’argent métal 25 milliards d’euros, le platine et le palladium réunis 22 milliards d’euros, le rhodium culmine à 16 milliards d’euros. C’est un micro-marché qui ne devrait pas être le terrain de jeu des investisseurs, tant il est fruste et industriel. Sa production, comme celle du platine et du palladium, était entravée en 2020 par deux phénomènes. D’une part, la pandémie qui a freiné le travail des mines, d’autre part, l’arrêt temporaire de la raffinerie du leader mondial sud-africain.

L’un dans l’autre, l’offre minière baissait de 30 %. Simultanément, la consommation se réduisait à cause de la Covid-19, mais que de 15 %. Un déficit se creusait.

En conséquence, depuis 2019, les prix ont été multipliés par 10, ce qui n’a rien d’extraordinaire. Ce métal reste prisonnier de sa mono-consommation, les pots catalytiques des automobiles à essence et diesel. Or, depuis 40 ans, celle-ci connaît chaque décennie une crise rythmée par des réglementations anti-polluantes plus strictes qui imposent davantage de rhodium par voiture.

Toutefois, la spéculation est freinée en 2021. D’une part, l’usine d’affinage du leader mondial reprend du service et produira plus de rhodium. D’autre part, contrairement aux infox de la fake-news des « métaux rares », les voitures 100 % électriques, dont le succès ne cesse de grandir, ne consomment pas de rhodium puisqu’elles ne sont pas équipées de pots catalytiques.

L’intérêt de l’or est aussi dans sa valeur intrinsèque industrielle et, côté investissement, le métal jaune n’est la dette de personne. Répéter cette phrase lentement et réfléchir longuement . Par les temps actuels, cela ne fait pas de mal.

La clarté de la situation de marché de ces deux métaux précieux tranche avec celle du Bitcoin. La querelle qui entoure ce dernier n’est pas une controverse à propos de son intermédiation gratuite alors que celle des monnaies classiques serait coûteuse  ; elle n’est pas celle des souverainetés monétaires, d’une indépendance qu’il offrirait vis-à-vis des autorités financières, de sa valeur intrinsèque, d’une protection qu’il donne contre l’inflation ou bien des risques financiers extrêmes  ; elle n’est pas une brouille autour de l’empreinte carbone de l’électricité utilisée pour fabriquer les crypto monnaies en comparaison de celle utilisée pour le papier monnaie ou les cartes de crédit ; elle n’oppose pas la taille infinie des marchés financiers, elle qui garantit profondeur et liquidité des échanges alors que la taille de marché du Bitcoin est finie à 21 millions d’unités, dont 18,6 millions ont déjà été émises, mais environ 25 % volées ou perdues à la suite de mots de passe ou de matériels informatiques égarés .

Cette querelle n’est donc pas non plus celle d’une hausse de sa demande, alors que sa production est figée et que les quantités réellement échangées sont faibles, car un nombre restreint de grandes mains — investisseurs institutionnels, Tesla, Microstrategy ou le fondateur de Bitcoin — concentrent de fortes positions longues ; elle n’est pas plus celle d’une vertigineuse hausse de son cours liée à un effet de mode alors que rien n’empêche d’émettre d’autres crypto monnaies avec les mêmes algorithmes, les mêmes usages et les mêmes règles  ; elle n’est donc pas celle de l’illiquidité du marché du Bitcoin qui prohibe son usage dans les paiements de consommation courante, comme l’indique le nombre quasi nul des transactions sur le réseau Visa qui pourtant accepte la crypto monnaie  ; elle n’est pas celle du risque de contrepartie lié au blanchiment ou à la non-traçabilité du cyber racket qui demande à l’hôpital de Dax le paiement d’une rançon en Bitcoin pour cesser son ignoble attaque informatique  ; elle n’est enfin pas celle de la grande volatilité du Bitcoin qui est habituellement la caractéristique de marchés fragiles.

Le problème est plus profond, c’est celui de l’amour : les investisseurs dans le Bitcoin sont de grands amoureux de la technique.

Ils aiment les nouvelles technologies. Pour eux, qui sont à la fois technophiles et investisseurs, le Bitcoin est la marque d’un culte, d’une croyance, d’une foi, il les rend heureux, et la hausse de la valeur de leur Graal démontre qu’ils sont plus puissants et plus nombreux que par le passé. La religion a gagné des fidèles. Leur cheminement est une sorte de continuation de la longue marche scientifique de l’humanité : de l’âge de pierre, du fer, de la vapeur, de l’électricité solaire, éolienne, nucléaire, de l’hydrogène et demain d’une monnaie numérique sans attache.

La querelle du Bitcoin n’est donc qu’une opposition frontale entre la Tech et l’économie. Les économistes qui ne peuvent mettre la passion, les sentiments ou l’amour en équation voient dans ces crypto monnaies un mauvais outil, une mauvaise croyance qu’ils couvrent de tous les péchés financiers rencontrés dans le passé, et ils n’ont pas tort, car enfin, à quoi le Bitcoin est-il utile ?

À rien jusqu’à récemment, puisque Tesla vient juste d’accepter la crypto monnaie pour payer ses voitures. Elles coûtent entre un et trois Bitcoins… et la marque rendra la monnaie en crypto monnaie. L’or ou le rhodium mais également l’argent métal, le platine ou le palladium ne sont pas des moyens de paiement acceptés. Le pétrole non plus, cela serait un comble.

Métaux précieux et Bitcoin n’ont donc rien de commun. Les premiers sont tangibles le second est un culte. C’était une erreur de les attacher ensemble aux « gens de n’importe où ».

Il me semble d’ailleurs que les investisseurs en or, rhodium, platine ou palladium sont plutôt les adeptes d’une troisième voie, « des gens de nulle part » dont la principale focale est la gestion du temps long, tandis que les « bitcoinniens » sont des « anywhere », mais des « gens de n’importe où » particuliers.

En effet, ils envisagent que les crypto monnaies s’imposeront dans leurs prochaines quêtes scientifiques, notamment dans la conquête spatiale devenue une affaire privée qui catalysera tout le meilleur de la Tech, y compris une crypto monnaie à usage non terrestre. Là, dans l’espace, « ces gens de n’importe où » seront éloignés des souverainetés monétaires terriennes, des marchés, des valeurs intrinsèques, de l’inflation… et le Bitcoin, ou son successeur, y trouverait toutes les justifications et les qualités que notre époque lui refuse.

Est-ce la seule explication rationnelle de l’existence des crypto monnaies libres, c’est dire détachées d’enseignes telles que Facebook ou Amazon ? Un outil créé sur Terre, mais pour une autre forme de civilisation. Inutile dans le moment présent, « les gens de n’importe où » lui font subir une phase de test pour une utilisation future. Elle se déroule ici et maintenant en parallèle de l’existence des monnaies souveraines prisées par « le peuple de quelque part » et engendre l’incompréhension de leurs économistes. C’est bien normal, cette monnaie n’est destinée ni à leurs modèles ni à l’économie réelle puisque c’est une expérience pour un ailleurs, voire pour une autre planète, peut-être Mars.

C’est pourquoi le vrai enjeu du Bitcoin n’est pas de servir à l’achat de voitures, mais juste de savoir si l’on croit à la conquête de Mars, et si l’on veut en être, ou pas.

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux. Il est aussi auteur sur LaTribune.fr.

La folie du bitcoin continue.

La folie du bitcoin continue.

 

En dépit des avertissements des autorités monétaires notamment de la directrice du Trésor américain, le bitcoin continu de flamber à 49000 dollars !.On sait évidemment que la cryptomonnaie est très volatile mais cette hausse inconsidérée ne repose sur aucun fondement économique et financier sérieux. Une grande partie de l’envolée du bit coin a été provoquée par les déclarations très intéressées par ailleurs du patron de tesla qui a déclaré croire dans le Bitcoin . D’autant qu’il avait investi dans la crypte menée pour 1,5 milliards de dollars.

La  problématique de régulation des cryptomonnaies se pose car leur volatilité   pourrait bien contaminer un jour l’ensemble du système financier.

Elon Musk et ses contradictions écolos avec le Bitcoin

Elon Musk et ses contradictions écolos avec le Bitcoin

Il y a des contradictions assez fondamentales chez le patron de Tesla qui se veut l’un des patrons les plus écolos de la planète mais qui dans le même temps fait une publicité éhontée concernant le bit coin qui consomme pourtant une énergie considérable.

L’autre aspect des contradictions du patron de Tesla , c’est d’afficher les achats considérables de bitcoins de son entreprise ( 1,5 milliards) aux fins de peser sur la valorisation de la crypto monnaie.

La monnaie numérique est créée lorsque des ordinateurs de grande puissance sont en concurrence avec d’autres machines pour résoudre des énigmes mathématiques complexes, un processus énergivore qui repose actuellement souvent sur les combustibles fossiles, en particulier le charbon, le plus sale de tous.

Aux taux actuels, ce «minage» de bitcoins dévore annuellement environ la même quantité d’énergie que les Pays-Bas en 2019, selon les dernières données disponibles de l’Université de Cambridge et de l’Agence internationale de l’énergie.

Selon une étude de 2019 de la revue scientifique Joule, la production de Bitcoin générerait entre 22 et 22,9 millions de tonnes métriques d’émissions de dioxyde de carbone par an, ou entre les niveaux produits par la Jordanie et le Sri Lanka.

L’inclusion historique de la cryptomonnaie dans le portefeuille d’investissement de Tesla pourrait compliquer l’éthique zéro émission de l’entreprise, selon certains investisseurs, à un moment où les considérations ESG – environnementales, sociales et de gouvernance – sont devenues un facteur majeur pour les investisseurs mondiaux.

«Nous sommes bien sûr très préoccupés par le niveau des émissions de dioxyde de carbone générées par l’extraction de bitcoins», a déclaré Ben Dear, PDG d’Osmosis Investment Management, un investisseur durable gérant environ 2,2 milliards de dollars d’actifs détenant des actions Tesla dans plusieurs portefeuilles.

 

Pourtant, à court terme, la divulgation par Tesla de son investissement en bitcoins, effectuée dans un dépôt de titres, pourrait indirectement servir à exacerber les coûts environnementaux de l’exploitation minière.

D’autres entreprises suivront probablement son exemple en achetant dans la devise, selon les investisseurs et les experts du secteur. Une demande accrue et des prix plus élevés poussent davantage de mineurs à se battre pour résoudre des énigmes dans les meilleurs délais pour gagner des pièces, en utilisant des ordinateurs de plus en plus puissants qui nécessitent plus d’énergie.

«Ce (bitcoin) n’est pas un investissement durable et il est difficile de le rendre durable avec le type de système sur lequel il est construit», a déclaré Sanna Setterwall, consultante chez South Pole.

«Je pense toujours que les grands joueurs s’abstiendront de Bitcoin pour ces raisons particulières – l’une étant un angle climatique très négatif, étant donné la façon dont il est exploité, et deux, les problèmes de conformité et d’éthique qui y sont liés», a déclaré Sasja Beslik, responsable du développement durable des affaires à la Banque J. Safra Sarasin à Zurich.

Certains acteurs de l’industrie et universitaires avertissent que la domination des mineurs chinois et le manque de motivation pour échanger des combustibles fossiles bon marché contre des énergies renouvelables plus coûteuses signifient qu’il existe peu de solutions rapides au problème des émissions.

Les mineurs chinois représentent environ 70% de la production de bitcoins, selon les données du Center for Alternative Finance de l’Université de Cambridge. Ils ont tendance à utiliser des énergies renouvelables – principalement de l’hydroélectricité – pendant les mois d’été pluvieux, mais des combustibles fossiles – principalement du charbon – pour le reste de l’année.

« L’objectif de chaque mineur est de réaliser un profit, donc ils ne se soucient pas du type d’énergie qu’ils utilisent, si elle est générée par l’hydroélectricité, le vent, le solaire ou la combustion du charbon », a déclaré Jack Liao, PDG de la société minière chinoise LightningAsic, ajoutant que les incitations gouvernementales incitant les mineurs à favoriser les énergies renouvelables pourraient aider.

D’autres sont moins optimistes que des changements importants se profilent à l’horizon.

«La production d’énergies renouvelables est extrêmement volatile, elle n’est pas idéale comme forme d’énergie cohérente», a déclaré Alex De Vries, le fondateur de la plateforme de recherche Digiconomist.

«Le problème est que les mineurs qui dureront le plus longtemps seront ceux qui utiliseront des combustibles fossiles bon marché, simplement parce que c’est la source la moins chère et la plus stable.»

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