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Biodiversité : un massacre de masse qui s’accélère

Biodiversité : un massacre de masse qui s’accélère


Les scientifiques se demandent si la Terre n’est pas déjà le théâtre d’une sixième extinction de masse. Si tel est le cas, il pourrait s’agir de la plus rapide jamais enregistrée, avec un taux de 1 000 à 10 000 fois supérieur au taux d’extinction de base d’une à cinq espèces par an. L’Homme est largement responsable de cette tendance lourde. Les scientifiques pensent que la pollution, le défrichement et la surpêche pourraient conduire à l’extinction de la moitié des espèces terrestres et marines de la planète d’ici 2100.

Les scientifiques ne savent pas combien d’espèces de plantes, d’animaux, de champignons et de bactéries existent sur Terre. L’estimation la plus récente évalue ce nombre à 2 milliards, et il est fort probable que cela évolue.

Une chose est sûre : le rhinocéros noir occidental, le tigre de Tasmanie et le mammouth laineux figurent parmi les créatures dont les populations ont été réduites à zéro à un moment donné, et il est possible que l’extinction des espèces soit mille fois plus rapide à cause de l’Homme.

L’extinction d’une espèce se produit lorsque des facteurs environnementaux ou des problèmes d’évolution entraînent la mort de ses membres. La disparition d’espèces de la Terre est en cours et les taux ont varié au fil du temps. Un quart des mammifères est menacé d’extinction, selon les estimations de la Liste rouge de l’UICN.

Dans une certaine mesure, l’extinction est naturelle. La modification des habitats et les troubles de la reproduction font partie des facteurs qui peuvent faire en sorte que le taux de mortalité d’une espèce soit supérieur à son taux de natalité pendant une période suffisamment longue pour qu’il n’en reste plus aucune.

L’Homme est également à l’origine de l’extinction d’autres espèces par la chasse, la surexploitation, l’introduction d’espèces envahissantes dans la nature, la pollution et la transformation des zones humides et des forêts en terres cultivées et en zones urbaines. Même la croissance rapide de la population humaine est un cause d’extinctions en détruisant les habitats naturels.

Le dodo, un oiseau qui vivait principalement dans la nation insulaire de l’île Maurice et qui a été popularisé par son apparition dans le livre de Lewis Carroll Les Aventures d’Alice au pays des merveilles fait partie des espèces les plus célèbres qui ont été amenées à l’extinction par l’Homme. Les dodos ont été mentionnés pour la première fois par les marins néerlandais à la fin du 16e siècle et vus pour la dernière fois en 1662 après avoir été chassés jusqu’à l’extinction. Les pigeons voyageurs, dont des milliards recouvraient fréquemment le ciel nord-américain lorsque les Européens sont arrivés sur le continent, se sont éteints lorsque le dernier est mort au zoo de Cincinnati en 1914.

Les fossiles montrent qu’il y a eu cinq périodes de l’histoire où un nombre inhabituellement élevé d’extinctions s’est produit dans ce que l’on appelle des extinctions de masse. La plupart des espèces de la Terre se sont éteintes il y a environ 266 à 252 millions d’années lors de l’extinction du Permien.

Ces pertes, cependant, ont également ouvert la voie à l’évolution des dinosaures, car les extinctions massives créent une chance pour de nouvelles espèces d’émerger. Les dinosaures ont pris fin il y a environ 65 millions d’années lors d’une autre extinction massive à la fin du Crétacé. Un grand cratère au large de la péninsule du Yucatán, au Mexique, suggère qu’un astéroïde a très probablement frappé à cet endroit. Les scientifiques pensent que des éruptions volcaniques en Inde ont provoqué un réchauffement climatique qui pourrait également avoir contribué à l’extinction de masse.

L’augmentation lente des températures de surface causée par l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre va probablement pousser de nombreuses espèces à se déplacer vers les pôles de la Terre et en altitude dans les montagnes pour rester dans des habitats ayant le même climat. Mais toutes les espèces ne seront pas capables de s’adapter assez rapidement pour éviter l’extinction et beaucoup devraient périr.

Que faire ? Utiliser moins de combustibles fossiles en baissant le thermostat, en conduisant moins fréquemment et en recyclant est un bon moyen de ralentir le rythme des extinctions. Manger moins de viande et éviter les produits, comme l’ivoire, fabriqués à partir d’espèces menacées peut également faire la différence. À la maison, ranger les ordures dans des poubelles verrouillées, réduire la consommation d’eau et s’abstenir d’utiliser des herbicides et des pesticides peut protéger la faune locale.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise. Record d’emprunt pour la France

Environnement et Biodiversité : un massacre de masse

Environnement et Biodiversité : un massacre de masse


Les scientifiques se demandent si la Terre n’est pas déjà le théâtre d’une sixième extinction de masse. Si tel est le cas, il pourrait s’agir de la plus rapide jamais enregistrée, avec un taux de 1 000 à 10 000 fois supérieur au taux d’extinction de base d’une à cinq espèces par an. L’Homme est largement responsable de cette tendance lourde. Les scientifiques pensent que la pollution, le défrichement et la surpêche pourraient conduire à l’extinction de la moitié des espèces terrestres et marines de la planète d’ici 2100.

Les scientifiques ne savent pas combien d’espèces de plantes, d’animaux, de champignons et de bactéries existent sur Terre. L’estimation la plus récente évalue ce nombre à 2 milliards, et il est fort probable que cela évolue.

Une chose est sûre : le rhinocéros noir occidental, le tigre de Tasmanie et le mammouth laineux figurent parmi les créatures dont les populations ont été réduites à zéro à un moment donné, et il est possible que l’extinction des espèces soit mille fois plus rapide à cause de l’Homme.

L’extinction d’une espèce se produit lorsque des facteurs environnementaux ou des problèmes d’évolution entraînent la mort de ses membres. La disparition d’espèces de la Terre est en cours et les taux ont varié au fil du temps. Un quart des mammifères est menacé d’extinction, selon les estimations de la Liste rouge de l’UICN.

Dans une certaine mesure, l’extinction est naturelle. La modification des habitats et les troubles de la reproduction font partie des facteurs qui peuvent faire en sorte que le taux de mortalité d’une espèce soit supérieur à son taux de natalité pendant une période suffisamment longue pour qu’il n’en reste plus aucune.

L’Homme est également à l’origine de l’extinction d’autres espèces par la chasse, la surexploitation, l’introduction d’espèces envahissantes dans la nature, la pollution et la transformation des zones humides et des forêts en terres cultivées et en zones urbaines. Même la croissance rapide de la population humaine est un cause d’extinctions en détruisant les habitats naturels.

Le dodo, un oiseau qui vivait principalement dans la nation insulaire de l’île Maurice et qui a été popularisé par son apparition dans le livre de Lewis Carroll Les Aventures d’Alice au pays des merveilles fait partie des espèces les plus célèbres qui ont été amenées à l’extinction par l’Homme. Les dodos ont été mentionnés pour la première fois par les marins néerlandais à la fin du 16e siècle et vus pour la dernière fois en 1662 après avoir été chassés jusqu’à l’extinction. Les pigeons voyageurs, dont des milliards recouvraient fréquemment le ciel nord-américain lorsque les Européens sont arrivés sur le continent, se sont éteints lorsque le dernier est mort au zoo de Cincinnati en 1914.

Les fossiles montrent qu’il y a eu cinq périodes de l’histoire où un nombre inhabituellement élevé d’extinctions s’est produit dans ce que l’on appelle des extinctions de masse. La plupart des espèces de la Terre se sont éteintes il y a environ 266 à 252 millions d’années lors de l’extinction du Permien.

Ces pertes, cependant, ont également ouvert la voie à l’évolution des dinosaures, car les extinctions massives créent une chance pour de nouvelles espèces d’émerger. Les dinosaures ont pris fin il y a environ 65 millions d’années lors d’une autre extinction massive à la fin du Crétacé. Un grand cratère au large de la péninsule du Yucatán, au Mexique, suggère qu’un astéroïde a très probablement frappé à cet endroit. Les scientifiques pensent que des éruptions volcaniques en Inde ont provoqué un réchauffement climatique qui pourrait également avoir contribué à l’extinction de masse.

L’augmentation lente des températures de surface causée par l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre va probablement pousser de nombreuses espèces à se déplacer vers les pôles de la Terre et en altitude dans les montagnes pour rester dans des habitats ayant le même climat. Mais toutes les espèces ne seront pas capables de s’adapter assez rapidement pour éviter l’extinction et beaucoup devraient périr.

Que faire ? Utiliser moins de combustibles fossiles en baissant le thermostat, en conduisant moins fréquemment et en recyclant est un bon moyen de ralentir le rythme des extinctions. Manger moins de viande et éviter les produits, comme l’ivoire, fabriqués à partir d’espèces menacées peut également faire la différence. À la maison, ranger les ordures dans des poubelles verrouillées, réduire la consommation d’eau et s’abstenir d’utiliser des herbicides et des pesticides peut protéger la faune locale.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise. Record d’emprunt pour la France

Biodiversité : un massacre de masse

Biodiversité : un massacre de masse


Les scientifiques se demandent si la Terre n’est pas déjà le théâtre d’une sixième extinction de masse. Si tel est le cas, il pourrait s’agir de la plus rapide jamais enregistrée, avec un taux de 1 000 à 10 000 fois supérieur au taux d’extinction de base d’une à cinq espèces par an. L’Homme est largement responsable de cette tendance lourde. Les scientifiques pensent que la pollution, le défrichement et la surpêche pourraient conduire à l’extinction de la moitié des espèces terrestres et marines de la planète d’ici 2100.

Les scientifiques ne savent pas combien d’espèces de plantes, d’animaux, de champignons et de bactéries existent sur Terre. L’estimation la plus récente évalue ce nombre à 2 milliards, et il est fort probable que cela évolue.

Une chose est sûre : le rhinocéros noir occidental, le tigre de Tasmanie et le mammouth laineux figurent parmi les créatures dont les populations ont été réduites à zéro à un moment donné, et il est possible que l’extinction des espèces soit mille fois plus rapide à cause de l’Homme.

L’extinction d’une espèce se produit lorsque des facteurs environnementaux ou des problèmes d’évolution entraînent la mort de ses membres. La disparition d’espèces de la Terre est en cours et les taux ont varié au fil du temps. Un quart des mammifères est menacé d’extinction, selon les estimations de la Liste rouge de l’UICN.

Dans une certaine mesure, l’extinction est naturelle. La modification des habitats et les troubles de la reproduction font partie des facteurs qui peuvent faire en sorte que le taux de mortalité d’une espèce soit supérieur à son taux de natalité pendant une période suffisamment longue pour qu’il n’en reste plus aucune.

L’Homme est également à l’origine de l’extinction d’autres espèces par la chasse, la surexploitation, l’introduction d’espèces envahissantes dans la nature, la pollution et la transformation des zones humides et des forêts en terres cultivées et en zones urbaines. Même la croissance rapide de la population humaine est un cause d’extinctions en détruisant les habitats naturels.

Le dodo, un oiseau qui vivait principalement dans la nation insulaire de l’île Maurice et qui a été popularisé par son apparition dans le livre de Lewis Carroll Les Aventures d’Alice au pays des merveilles fait partie des espèces les plus célèbres qui ont été amenées à l’extinction par l’Homme. Les dodos ont été mentionnés pour la première fois par les marins néerlandais à la fin du 16e siècle et vus pour la dernière fois en 1662 après avoir été chassés jusqu’à l’extinction. Les pigeons voyageurs, dont des milliards recouvraient fréquemment le ciel nord-américain lorsque les Européens sont arrivés sur le continent, se sont éteints lorsque le dernier est mort au zoo de Cincinnati en 1914.

Les fossiles montrent qu’il y a eu cinq périodes de l’histoire où un nombre inhabituellement élevé d’extinctions s’est produit dans ce que l’on appelle des extinctions de masse. La plupart des espèces de la Terre se sont éteintes il y a environ 266 à 252 millions d’années lors de l’extinction du Permien.

Ces pertes, cependant, ont également ouvert la voie à l’évolution des dinosaures, car les extinctions massives créent une chance pour de nouvelles espèces d’émerger. Les dinosaures ont pris fin il y a environ 65 millions d’années lors d’une autre extinction massive à la fin du Crétacé. Un grand cratère au large de la péninsule du Yucatán, au Mexique, suggère qu’un astéroïde a très probablement frappé à cet endroit. Les scientifiques pensent que des éruptions volcaniques en Inde ont provoqué un réchauffement climatique qui pourrait également avoir contribué à l’extinction de masse.

L’augmentation lente des températures de surface causée par l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre va probablement pousser de nombreuses espèces à se déplacer vers les pôles de la Terre et en altitude dans les montagnes pour rester dans des habitats ayant le même climat. Mais toutes les espèces ne seront pas capables de s’adapter assez rapidement pour éviter l’extinction et beaucoup devraient périr.

Que faire ? Utiliser moins de combustibles fossiles en baissant le thermostat, en conduisant moins fréquemment et en recyclant est un bon moyen de ralentir le rythme des extinctions. Manger moins de viande et éviter les produits, comme l’ivoire, fabriqués à partir d’espèces menacées peut également faire la différence. À la maison, ranger les ordures dans des poubelles verrouillées, réduire la consommation d’eau et s’abstenir d’utiliser des herbicides et des pesticides peut protéger la faune locale.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise. Record d’emprunt pour la France

Environnement- Biodiversité : l’extinction des espèces

Environnement- Biodiversité : l’extinction des espèces

Les scientifiques se demandent si la Terre n’est pas déjà le théâtre d’une sixième extinction de masse. Si tel est le cas, il pourrait s’agir de la plus rapide jamais enregistrée, avec un taux de 1 000 à 10 000 fois supérieur au taux d’extinction de base d’une à cinq espèces par an. L’Homme est largement responsable de cette tendance lourde. Les scientifiques pensent que la pollution, le défrichement et la surpêche pourraient conduire à l’extinction de la moitié des espèces terrestres et marines de la planète d’ici 2100.

Les scientifiques ne savent pas combien d’espèces de plantes, d’animaux, de champignons et de bactéries existent sur Terre. L’estimation la plus récente évalue ce nombre à 2 milliards, et il est fort probable que cela évolue.

Une chose est sûre : le rhinocéros noir occidental, le tigre de Tasmanie et le mammouth laineux figurent parmi les créatures dont les populations ont été réduites à zéro à un moment donné, et il est possible que l’extinction des espèces soit mille fois plus rapide à cause de l’Homme.

L’extinction d’une espèce se produit lorsque des facteurs environnementaux ou des problèmes d’évolution entraînent la mort de ses membres. La disparition d’espèces de la Terre est en cours et les taux ont varié au fil du temps. Un quart des mammifères est menacé d’extinction, selon les estimations de la Liste rouge de l’UICN.

Dans une certaine mesure, l’extinction est naturelle. La modification des habitats et les troubles de la reproduction font partie des facteurs qui peuvent faire en sorte que le taux de mortalité d’une espèce soit supérieur à son taux de natalité pendant une période suffisamment longue pour qu’il n’en reste plus aucune.

L’Homme est également à l’origine de l’extinction d’autres espèces par la chasse, la surexploitation, l’introduction d’espèces envahissantes dans la nature, la pollution et la transformation des zones humides et des forêts en terres cultivées et en zones urbaines. Même la croissance rapide de la population humaine est un cause d’extinctions en détruisant les habitats naturels.

Le dodo, un oiseau qui vivait principalement dans la nation insulaire de l’île Maurice et qui a été popularisé par son apparition dans le livre de Lewis Carroll Les Aventures d’Alice au pays des merveilles fait partie des espèces les plus célèbres qui ont été amenées à l’extinction par l’Homme. Les dodos ont été mentionnés pour la première fois par les marins néerlandais à la fin du 16e siècle et vus pour la dernière fois en 1662 après avoir été chassés jusqu’à l’extinction. Les pigeons voyageurs, dont des milliards recouvraient fréquemment le ciel nord-américain lorsque les Européens sont arrivés sur le continent, se sont éteints lorsque le dernier est mort au zoo de Cincinnati en 1914.

Les fossiles montrent qu’il y a eu cinq périodes de l’histoire où un nombre inhabituellement élevé d’extinctions s’est produit dans ce que l’on appelle des extinctions de masse. La plupart des espèces de la Terre se sont éteintes il y a environ 266 à 252 millions d’années lors de l’extinction du Permien.

Ces pertes, cependant, ont également ouvert la voie à l’évolution des dinosaures, car les extinctions massives créent une chance pour de nouvelles espèces d’émerger. Les dinosaures ont pris fin il y a environ 65 millions d’années lors d’une autre extinction massive à la fin du Crétacé. Un grand cratère au large de la péninsule du Yucatán, au Mexique, suggère qu’un astéroïde a très probablement frappé à cet endroit. Les scientifiques pensent que des éruptions volcaniques en Inde ont provoqué un réchauffement climatique qui pourrait également avoir contribué à l’extinction de masse.

L’augmentation lente des températures de surface causée par l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre va probablement pousser de nombreuses espèces à se déplacer vers les pôles de la Terre et en altitude dans les montagnes pour rester dans des habitats ayant le même climat. Mais toutes les espèces ne seront pas capables de s’adapter assez rapidement pour éviter l’extinction et beaucoup devraient périr.

QUE FAIRE ? Utiliser moins de combustibles fossiles en baissant le thermostat, en conduisant moins fréquemment et en recyclant est un bon moyen de ralentir le rythme des extinctions. Manger moins de viande et éviter les produits, comme l’ivoire, fabriqués à partir d’espèces menacées peut également faire la différence. À la maison, ranger les ordures dans des poubelles verrouillées, réduire la consommation d’eau et s’abstenir d’utiliser des herbicides et des pesticides peut protéger la faune locale.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Biodiversité : l’extinction des espèces

Biodiversité : l’extinction des espèces

Les scientifiques se demandent si la Terre n’est pas déjà le théâtre d’une sixième extinction de masse. Si tel est le cas, il pourrait s’agir de la plus rapide jamais enregistrée, avec un taux de 1 000 à 10 000 fois supérieur au taux d’extinction de base d’une à cinq espèces par an. L’Homme est largement responsable de cette tendance lourde. Les scientifiques pensent que la pollution, le défrichement et la surpêche pourraient conduire à l’extinction de la moitié des espèces terrestres et marines de la planète d’ici 2100.

Les scientifiques ne savent pas combien d’espèces de plantes, d’animaux, de champignons et de bactéries existent sur Terre. L’estimation la plus récente évalue ce nombre à 2 milliards, et il est fort probable que cela évolue.

Une chose est sûre : le rhinocéros noir occidental, le tigre de Tasmanie et le mammouth laineux figurent parmi les créatures dont les populations ont été réduites à zéro à un moment donné, et il est possible que l’extinction des espèces soit mille fois plus rapide à cause de l’Homme.

L’extinction d’une espèce se produit lorsque des facteurs environnementaux ou des problèmes d’évolution entraînent la mort de ses membres. La disparition d’espèces de la Terre est en cours et les taux ont varié au fil du temps. Un quart des mammifères est menacé d’extinction, selon les estimations de la Liste rouge de l’UICN.

Dans une certaine mesure, l’extinction est naturelle. La modification des habitats et les troubles de la reproduction font partie des facteurs qui peuvent faire en sorte que le taux de mortalité d’une espèce soit supérieur à son taux de natalité pendant une période suffisamment longue pour qu’il n’en reste plus aucune.

L’Homme est également à l’origine de l’extinction d’autres espèces par la chasse, la surexploitation, l’introduction d’espèces envahissantes dans la nature, la pollution et la transformation des zones humides et des forêts en terres cultivées et en zones urbaines. Même la croissance rapide de la population humaine est un cause d’extinctions en détruisant les habitats naturels.

Le dodo, un oiseau qui vivait principalement dans la nation insulaire de l’île Maurice et qui a été popularisé par son apparition dans le livre de Lewis Carroll Les Aventures d’Alice au pays des merveilles fait partie des espèces les plus célèbres qui ont été amenées à l’extinction par l’Homme. Les dodos ont été mentionnés pour la première fois par les marins néerlandais à la fin du 16e siècle et vus pour la dernière fois en 1662 après avoir été chassés jusqu’à l’extinction. Les pigeons voyageurs, dont des milliards recouvraient fréquemment le ciel nord-américain lorsque les Européens sont arrivés sur le continent, se sont éteints lorsque le dernier est mort au zoo de Cincinnati en 1914.

Les fossiles montrent qu’il y a eu cinq périodes de l’histoire où un nombre inhabituellement élevé d’extinctions s’est produit dans ce que l’on appelle des extinctions de masse. La plupart des espèces de la Terre se sont éteintes il y a environ 266 à 252 millions d’années lors de l’extinction du Permien.

Ces pertes, cependant, ont également ouvert la voie à l’évolution des dinosaures, car les extinctions massives créent une chance pour de nouvelles espèces d’émerger. Les dinosaures ont pris fin il y a environ 65 millions d’années lors d’une autre extinction massive à la fin du Crétacé. Un grand cratère au large de la péninsule du Yucatán, au Mexique, suggère qu’un astéroïde a très probablement frappé à cet endroit. Les scientifiques pensent que des éruptions volcaniques en Inde ont provoqué un réchauffement climatique qui pourrait également avoir contribué à l’extinction de masse.

L’augmentation lente des températures de surface causée par l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre va probablement pousser de nombreuses espèces à se déplacer vers les pôles de la Terre et en altitude dans les montagnes pour rester dans des habitats ayant le même climat. Mais toutes les espèces ne seront pas capables de s’adapter assez rapidement pour éviter l’extinction et beaucoup devraient périr.

QUE FAIRE ? Utiliser moins de combustibles fossiles en baissant le thermostat, en conduisant moins fréquemment et en recyclant est un bon moyen de ralentir le rythme des extinctions. Manger moins de viande et éviter les produits, comme l’ivoire, fabriqués à partir d’espèces menacées peut également faire la différence. À la maison, ranger les ordures dans des poubelles verrouillées, réduire la consommation d’eau et s’abstenir d’utiliser des herbicides et des pesticides peut protéger la faune locale.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Biodiversité , enjeu de vie sur terre

Biodiversité , enjeu de vie sur terre

Alors que va s’ouvrir la plus grande conférence sur la biodiversité depuis plus de dix ans, le monde a perdu près de 70 % de sa population d’animaux sauvages depuis 1970. Ce que nous pourrons préserver du reste dépendra donc de la COP 15. La conférence des Nations Unies sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal pourrait faire pour la biodiversité ce que l’Accord de Paris a fait pour le climat en 2015, en l’inscrivant résolument à l’ordre du jour des entreprises, des décideurs et des investisseurs. par Par Jenn-Hui Tan (Directeur Monde de l’Investissement Durable de Fidelity International) dans l’Opinion

L’expression sur toutes les lèvres est « nature positive » : l’idée que la véritable valeur économique de la nature doit être prise en compte et que le monde doit aller au-delà de la simple limitation des dommages.

L’un des objectifs de Montréal est ainsi de convenir d’un ensemble de règles et de normes qui encouragent l’allocation de capital en faveur des entreprises et des initiatives qui sont favorables pour la nature, permettant ainsi de contribuer à l’objectif ambitieux d’inverser l’érosion de la biodiversité d’ici 2030 et de restaurer les écosystèmes naturels d’ici 2050.
Défi plus difficile que le réchauffement climatique

C’est plus facile à dire qu’à faire. La mesure de l’étendue de la biodiversité, qui désigne la variété et l’abondance de la vie sur Terre, est un défi encore plus difficile à relever que celui du changement climatique. Les outils d’évaluation disponibles sont également moins développés que dans d’autres domaines du développement durable.
Par exemple, les investisseurs qui souhaitent comparer l’impact climatique de différents projets ou portefeuilles peuvent utiliser une mesure désormais largement adoptée, appelée équivalent CO2, pour évaluer les émissions de différents gaz à effet de serre en utilisant la même échelle.

Il n’existe pas de mesure de référence similaire pour la biodiversité. Si les émissions dans l’atmosphère contribuent au changement climatique quel que soit l’endroit où elles sont produites, les effets des interactions entre l’homme et la nature sont très différents d’un endroit à l’autre. Ce qui est dévastateur dans un endroit peut avoir un impact minime dans un autre.
Que fait le plus de bien à la nature ?
Chaque écosystème possède une combinaison unique de sols, de minéraux, d’eau, de conditions climatiques et d’autres facteurs qui rendent difficile l’élaboration de mesures pouvant être appliquées à grande échelle.

Néanmoins, une norme mondiale de déclaration des impacts sur la biodiversité basée sur plusieurs paramètres complémentaires est possible et constituerait une amélioration considérable des pratiques actuelles. Aujourd’hui, une entreprise peut indiquer le nombre d’hectares de terres qu’elle protège, tandis qu’une autre entreprise du même secteur indique le nombre d’espèces d’arbres qu’elle plante. Il n’est pas facile de déterminer qui fait le plus de bien à la nature.

Obliger des entreprises similaires à partager les mêmes informations, de sorte que les impacts et les effets d’un investissement sur la nature puissent être directement comparés à ceux d’un autre, constituerait un pas important vers le déblocage des financements nécessaires pour faire face à la menace que représente l’érosion de biodiversité.
Risques énormes liés à l’inaction

Il en va de même pour l’alignement des normes au niveau international et, dans la mesure du possible, de l’intégration des nouvelles règles aux normes climatiques existantes afin de réduire les coûts et les frictions. Après tout, il s’agit de la même planète.

Ignorer le problème parce qu’il est complexe n’est pas une option. L’inaction comporte des risques énormes, pour la nature elle-même, mais aussi pour les entreprises et les portefeuilles d’investissement. Il y a les risques physiques – de nombreuses entreprises dépendent de processus naturels, comme la pollinisation des cultures pour l’agriculture.
Soit nous changeons notre mode de vie pour préserver le capital naturel, soit nous l’épuisons et nous devrons de toute façon changer notre mode de vie.
Il y a les risques de transition – les entreprises qui ne se préparent pas pourraient se retrouver du mauvais côté de la nouvelle réglementation visant à mettre fin à la déforestation ou à protéger la nature. Enfin, il existe des risques liés à la réputation et aux litiges pour les entreprises reconnues coupables d’avoir causé des dommages.
La moitié du PIB mondial dépend de la nature En vertu de la législation française, les institutions financières doivent désormais divulguer leurs risques et leurs impacts liés à la biodiversité, parallèlement aux informations similaires sur le climat.

Sur la scène internationale, la Taskforce for Nature-related Financial Disclosures (TNFD), qui s’inspire de la Taskforce for Climate-related Financial Disclosures (TCFD), doit être finalisée en 2023. La déclaration TCFD est déjà obligatoire pour certaines activités au Royaume-Uni et en Suisse et devrait être étendue aux juridictions du monde entier. Il devrait en être de même pour la directive TNFD à terme.

Environ la moitié du PIB mondial dépend modérément ou fortement de la nature, selon le Forum économique mondial. Soit nous changeons notre mode de vie pour préserver le capital naturel, soit nous l’épuisons et nous devrons de toute façon changer notre mode de vie. Donner aux investisseurs des outils comme les bonnes données dont ils ont besoin pour agir sur la biodiversité est une étape importante. Ce travail commence maintenant à Montréal.

Environnement et température automnale douce : Bouleversement de la biodiversité

Environnement et température automnale douce : Bouleversement de la biodiversité

Une chaleur comme celle prévue la semaine prochaine a un impact sur la nature, même si elle est rapide. La biodiversité est même plus touchée si la hausse des températures est soudaine et limitée dans le temps que lorsque celle-ci est graduelle (comme cela arrive lors du passage des saisons), explique à BFMTV.com Amandine Erktan, géologue à l’Institut de recherche pour le développement, un organisme français de recherche.

« Dans de nombreuses villes, on pourra observer encore une série de 5 à 7 jours de chaleur (température maximale supérieure à 25 °C) », explique Météo-France, qui prévoit même que certaines localités pourront atteindre les 30°C dès dimanche.Ces écarts aux normales de saisons se multiplient en raison du réchauffement climatique et sont appelés être de plus en plus fréquents. En juin, Météo-France a d’ailleurs adopté de nouvelles normales de référence, puisque celles calculées sur la base de 1981-2010 n’étaient « plus représentatives du climat actuel ».

Une chaleur comme celle prévue la semaine prochaine a un impact sur la nature, même si elle est rapide. La biodiversité est même plus touchée si la hausse des températures est soudaine et limitée dans le temps que lorsque celle-ci est graduelle (comme cela arrive lors du passage des saisons), explique à BFMTV.com Amandine Erktan, géologue à l’Institut de recherche pour le développement, un organisme français de recherche.

Selon elle, l’effet négatif est également plus important si le pic de chaleur est couplé à une sécheresse. Au contraire, si la chaleur arrive lentement, la biodiversité a plus de temps pour s’adapter au changement de températures.

Température automnale douce : Bouleversement de la biodiversité

Température automnale douce : Bouleversement de la biodiversité


Une chaleur comme celle prévue la semaine prochaine a un impact sur la nature, même si elle est rapide. La biodiversité est même plus touchée si la hausse des températures est soudaine et limitée dans le temps que lorsque celle-ci est graduelle (comme cela arrive lors du passage des saisons), explique à BFMTV.com Amandine Erktan, géologue à l’Institut de recherche pour le développement, un organisme français de recherche.

« Dans de nombreuses villes, on pourra observer encore une série de 5 à 7 jours de chaleur (température maximale supérieure à 25 °C) », explique Météo-France, qui prévoit même que certaines localités pourront atteindre les 30°C dès dimanche.Ces écarts aux normales de saisons se multiplient en raison du réchauffement climatique et sont appelés être de plus en plus fréquents. En juin, Météo-France a d’ailleurs adopté de nouvelles normales de référence, puisque celles calculées sur la base de 1981-2010 n’étaient « plus représentatives du climat actuel ».

Une chaleur comme celle prévue la semaine prochaine a un impact sur la nature, même si elle est rapide. La biodiversité est même plus touchée si la hausse des températures est soudaine et limitée dans le temps que lorsque celle-ci est graduelle (comme cela arrive lors du passage des saisons), explique à BFMTV.com Amandine Erktan, géologue à l’Institut de recherche pour le développement, un organisme français de recherche.

Selon elle, l’effet négatif est également plus important si le pic de chaleur est couplé à une sécheresse. Au contraire, si la chaleur arrive lentement, la biodiversité a plus de temps pour s’adapter au changement de températures.

Cet été, la France a été marquée par une sécheresse intense, « la plus sévère jamais enregistrée » dans le pays, selon le bulletin national de situation hydrologique publié en septembre. Après de nombreux épisodes pluvieux, « la sécheresse extrême des sols superficiels s’est atténuée sur une grande partie du pays » en septembre, selon le bulletin mensuel de Météo-France.

La combinaison de la sécheresse et d’un pic de chaleur, tel que celui que doit connaître la France dans les prochains jours, « augmente la décomposition de la matière organique », explique Amandine Erktan.

Les matières organiques des sols sont un ensemble de résidus, comme des feuilles mortes ou des racines décomposées. Mais lorsqu’elle se décompose, la matière organique produit du dioxyde de carbone (CO2). Le CO2 – provenant majoritairement de l’utilisation d’énergie fossile – représente 74% des émissions françaises de gaz à effet de serre, selon le ministère de la Transition écologique.
La faune du sol est, elle-aussi, particulièrement sensible à la chaleur. Pour éviter de subir un stress supplémentaire, qui peut même les tuer, les espèces mobiles s’enterrent encore plus lorsque le thermomètre monte. C’est par exemple le cas des vers de terre.

Mais si la chaleur arrive soudainement, ils n’ont « pas le temps de descendre », souligne Amandine Erktan.

Ces phénomènes sont accentués en ville, où l’artificialisation des sols rend propice une augmentation plus forte encore des températures.
Les pics de chaleur en-dehors des normales de saison peuvent aussi avoir des « effets bénéfiques », pointe enfin Amandine Erktan. L’intégration de la matière organique au sol entraîne également sa « minéralisation » ce qui émet des nutriments pour les plantes.

Pour remédier à ces effets négatifs, la chercheuse avance une solution: augmenter le niveau de matières organiques dans les sols, car « plus un sol a de matières organisques, plus il retient d’eau ». Cela pourrait par exemple passer par des cultures de couverture: cela consisterait à planter une végétation sur une autre culture, afin que le sol soit couvert toute l’année par exemple.

Environnement : Conférence Mondiale biodiversité menacée?

Environnement : Conférence Mondiale biodiversité menacée?

Le grand rendez-vous mondial visant à freiner l’effondrement du vivant doit se tenir en Chine à la fin de l’été. Mais sa préparation s’avère complexe, et le pays hôte, peu impliqué, n’en a toujours pas confirmé la tenue.

 

Analyse.

 

La COP15 n’est pas sur les bons rails. La COP… 15 ? Non, il n’y a pas d’erreur de chiffre : en novembre 2021, c’est bien la 26e conférence mondiale sur le climat qui s’est tenue à Glasgow, en Ecosse. Mais, en parallèle des négociations climatiques, une autre Convention-cadre des Nations unies, la Convention sur la diversité biologique, créée en 1992, organise tous les deux ans d’autres « Conférences des parties » (COP), portant cette fois sur la biodiversité.(le « Monde »)

Moins connus, ces rendez-vous n’en sont pas moins importants. L’enjeu de cette COP15, annoncée jusqu’ici pour la fin de l’été à Kunming, en Chine, est même vital : il s’agit d’adopter un nouveau cadre mondial pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030. Les accords d’Aichi, signés en 2010, prévoyaient déjà d’atteindre cet objectif en… 2020, mais ils ont échoué quasiment sur toute la ligne. Beaucoup espèrent que l’accord de Kunming sera, pour la nature, l’équivalent de ce que l’accord de Paris a été pour le climat, en matière de prise de conscience et d’engagements.

Fin mars, une session de négociations s’est donc tenue à Genève, en Suisse, pour préparer cette COP, et notamment le projet de cadre mondial. Hélas, les progrès ont été bien plus limités qu’espéré. Un symbole résume, à lui seul, la lenteur avec laquelle ont progressé les discussions : les crochets. Dès qu’une délégation n’est pas d’accord avec l’un des termes proposés, celui-ci est mis entre crochets. A Genève, le projet d’accord, construit autour de vingt et un objectifs concrets pour 2030, s’est ainsi rempli de crochets au point de ressembler, selon les mots des organisateurs, à un arbre de Noël auquel chacun aurait accroché sa guirlande de propositions.

Bien sûr, cette étape où les textes « gonflent » pour prendre en compte l’ensemble des points de vue est indispensable et inhérente au processus de négociation. Encore faut-il qu’ils puissent « dégonfler » à temps, au fur et à mesure qu’émergent des consensus. Le processus peine à avancer. L’agenda des quinze jours de travail, au cours desquels trois discussions ont été menées en parallèle (sur les aspects scientifiques et techniques, sur la mise en œuvre et sur le texte qui sera finalement adopté), était extrêmement chargé. Les 2 000 délégués de 151 pays se rencontraient aussi pour la première fois après deux années de discussions à distance : il faut du temps pour renouer le contact et bâtir la confiance.

Mais, malgré l’implication de la majorité des représentants et des avancées manifestes sur l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030, ou sur l’inclusion des peuples indigènes, par exemple, le travail qu’il reste à mener pour espérer un succès de la COP est colossal. Sur l’enjeu-clé du financement, le clivage entre pays développés et en développement s’est durci en Suisse et ne sera pas facilement résolu.

Biodiversité en haute mer : Le rôle fondamental du plancton

Biodiversité en haute mer : Le rôle fondamental du plancton

Alors que s’ouvre à New York la dernière phase des négociations intergouvernementales sur la protection de la biodiversité en haute mer, cinq chercheurs de l’Ecole normale supérieure plaident, dans une tribune au « Monde », pour reconnaître « la dignité de ce travail inlassable » du plancton qui produit l’oxygène nécessaire à la vie sur Terre, et séquestre du carbone.

 

Tribune.

 

 Ce 7 mars s’ouvre à New York la dernière session de la conférence intergouvernementale chargée d’élaborer un nouvel instrument juridique en vue de la protection et de la conservation à long terme de la biodiversité dans les zones maritimes situées en dehors des juridictions nationales (négociations dites « BBNJ », biodiversity beyond national jurisdiction).

Ces négociations, organisées par les Nations unies, devraient déboucher en juin sur un nouveau traité international. Son but : équilibrer deux points de vue en tension parmi les Etats. D’un côté, un principe de liberté, de l’autre, une nécessité de protection. Depuis le Mare liberum de Grotius en 1609, la liberté des mers porte sur l’exploitation des ressources et sur la circulation des biens et des personnes.

 

Pour schématiser, les Etats du Nord prônent l’idée que les ressources de la haute mer forment des Res nullius, des choses appropriables et exploitables par le premier venu. Les pays en voie de développement préfèrent considérer ces parties de l’océan comme un patrimoine commun de l’humanité.

Plutôt que d’aborder le problème sous l’angle des prérogatives étatiques, nous aimerions adopter le point de vue de la biodiversité et de sa protection. Les trois grands enjeux de protection de la biodiversité en haute mer sont les ressources halieutiques, les ressources génétiques marines, et le maintien du rôle de régulation du climat par l’océan.

Dans les deux premiers cas, la notion de ressource est mise au premier plan, mais dans le troisième c’est celle d’une fonction remplie par la biodiversité. Or la protection des ressources et la protection des fonctions de la biodiversité n’invitent pas à la même approche conceptuelle et juridique. En particulier, en plaçant l’idée de ressource au centre des débats juridiques, la discussion entérine une idée devenue dominante en économie de la biodiversité : la nature nous rendrait avant tout des services écosystémiques dont on peut estimer la valeur, et dont il est intéressant de protéger la biodiversité native pour continuer à en jouir.

L’idée de fonctions subsiste en arrière-plan, mais est occultée par la valeur économique des services rendus. Or il faut bien des capacités inhérentes aux écosystèmes et des conditions dans lesquelles ces capacités peuvent s’exercer pour que ces services soient fournis. Prenons le cas du plancton. Le plancton exerce deux fonctions principales. La première est la production d’oxygène par le phytoplancton (le plancton végétal), et représente la moitié de tout l’oxygène produit sur Terre.

Biodiversité:L’espèce humaine également menacée

 Biodiversité:L’espèce humaine également menacée

Un papier de l’Opinion attire l’attention sur les conséquences de la dégradation de la biodiversité sur l’espèce humaine elle-même (synthèse)

 

« Dans toutes les espèces, des individus quittent leur population par erreur et s’installent ailleurs. Avant le changement climatique, si un individu allait accidentellement au-delà de l’endroit où son espèce vivait normalement, il mourait tout simplement. Mais, avec le changement climatique, ces individus peuvent rencontrer de bonnes conditions de vie et de reproduction dans des endroits en dehors de leur aire de répartition historique : ils peuvent survivre et créer une nouvelle population dans des zones situées plus au nord ou à une altitude plus élevée », explique Camille Parmesan, écologue spécialiste des conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité, professeur à la Sete (Station d’écologie théorique et expérimentale).

Mais si, au Nord de l’habitat d’origine, il n’y a qu’une zone non propice à la relocalisation, comme l’immense étendue d’eau du Pacifique, l’aire urbaine de Paris ou une monoculture, alors l’espèce reste sur place, diminue en nombre, dégénère sous l’effet de l’endogamie, disparaît…

« Normalement, chaque million d’années, quelque 20 % des espèces disparaissent et sont remplacées, précise Bruno David, président du MNHN (Muséum national d’histoire naturelle). Mais nous sommes aujourd’hui sur une trajectoire qui, extrapolée sur 1 million d’années, aboutirait au chiffre de 8.000 % pour les mammifères : cela signifie qu’au cours des 40, 50 ou 60 prochaines années 500.000 à 1 million d’espèces animales ou végétales pourraient disparaître. »

Soit 5 à 10 % du nombre estimé d’espèces constituant la vie sur Terre. Ce pourcentage peut paraître faible, mais les scientifiques sont incapables de préciser à partir de quel seuil l’extinction risque éventuellement de s’emballer et de provoquer un effondrement de tout notre écosystème.

Déjà, il semblerait que plusieurs espèces – comme la morue au large de Terre-Neuve – aient dépassé le point de non-retour. « A certains endroits, la chaîne du vivant est en train de s’effondrer : il y a une accélération sans précédent de l’extinction de la biodiversité et celle-ci est d’origine anthropique, insiste Pierre Dubreuil, directeur général de l’OFB (Office français de la biodiversité), le bras armé de l’Etat français pour la préservation de la biodiversité. Si la trajectoire actuelle se poursuit, la Terre survivra, mais peut-être pas l’homme… ».

« Au-delà de 2 °C de réchauffement climatique à la fin du siècle, nous perdrons tous les récifs coralliens, affirme Karl Burkart, l’un des coauteurs de Global Deal for Nature, un plan d’urgence pour sauver la diversité de la vie sur Terre. Il y aura alors un effondrement des ressources halieutiques ; or 3 milliards de personnes dépendent de la pêche pour se nourrir. »

Que faire ? « D’abord, il faut bien comprendre que les sujets ‘lutte contre le réchauffement climatique’ et ‘préservation de la biodiversité’ sont intrinsèquement liés et cela pour plusieurs raisons, prévient Alexandra Deprez, chercheuse sur la gouvernance internationale du climat à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Premièrement, le changement climatique a un impact sur la biodiversité ; ensuite maintenir des écosystèmes – qui, par exemple, stockent du carbone – aide à réguler le climat ; changement climatique et réduction de la biodiversité partagent des causes communes comme la surexploitation des ressources … Et pour résoudre ces deux problèmes, il faut notamment repenser notre modèle de consommation non-durable et accélérer la décarbonation de nos économies. »

Enfin, il faut être conscient que certaines solutions envisagées pour lutter contre le réchauffement, comme les technologies de séquestration du dioxyde de carbone, peuvent mettre à mal la biodiversité et se retourner contre l’homme.

Ainsi, selon les dernières estimations, pour atteindre les objectifs fixés pour la fin de ce siècle lors de la COP de Paris, il faudrait consacrer entre 300 et 700 millions d’hectares de terre à la seule BECSC (Bioénergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone : extraire la bioénergie de la biomasse et capturer et stocker le carbone qu’elle contient). Soit la taille de l’Inde ou de l’Australie. Certains scénarios avancent alors un doublement du prix de la nourriture…

Wilfried Thuiller, directeur de recherche CNRS au LECA (Laboratoire d’Ecologie Alpine), à Grenoble, le reconnaît : « C’est vrai, on ne pourra pas tout sauver, on ne pourra pas protéger toute la surface de la planète, mais on peut protéger un maximum d’espèces dans des endroits clés, notamment les espèces qui sont menacées ou endémiques. » Avec sept collègues européens, il a publié une étude intitulée « Equilibrer les priorités de conservation pour la nature et pour les personnes en Europe ». Ses auteurs y affirment que « bien choisir les 5 % de terres supplémentaires à protéger en Europe peut doubler le potentiel de conservation de la biodiversité. »

Aux Etats-Unis, deux chercheurs de l’Université d’Arizona, John J. Wiens et Cristian Román-Palacios ont montré que les espèces vivant sous les tropiques sont les plus menacées : « sous les tropiques, à basse altitude, le climat est chaud tout au long de l’année ; à haute altitude, le climat est frais toute l’année. Alors que dans la zone tempérée, toutes les espèces doivent survivre à une large gamme de températures chaque année. Les espèces tropicales sont, elles, adaptées à une plage de températures plus étroite et pourraient donc ne pas être en mesure de survivre à l’augmentation des températures les plus élevées due au réchauffement climatique », explique John J. Wiens.

 

Société-L’espèce humaine menacée aussi par la dégradation de la biodiversité

Société-L’espèce humaine menacée aussi par la dégradation de la biodiversité

Un papier de l’Opinion attire l’attention sur les conséquences de la dégradation de la biodiversité sur l’espèce humaine elle-même (synthèse)

 

« Dans toutes les espèces, des individus quittent leur population par erreur et s’installent ailleurs. Avant le changement climatique, si un individu allait accidentellement au-delà de l’endroit où son espèce vivait normalement, il mourait tout simplement. Mais, avec le changement climatique, ces individus peuvent rencontrer de bonnes conditions de vie et de reproduction dans des endroits en dehors de leur aire de répartition historique : ils peuvent survivre et créer une nouvelle population dans des zones situées plus au nord ou à une altitude plus élevée », explique Camille Parmesan, écologue spécialiste des conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité, professeur à la Sete (Station d’écologie théorique et expérimentale).

Mais si, au Nord de l’habitat d’origine, il n’y a qu’une zone non propice à la relocalisation, comme l’immense étendue d’eau du Pacifique, l’aire urbaine de Paris ou une monoculture, alors l’espèce reste sur place, diminue en nombre, dégénère sous l’effet de l’endogamie, disparaît…

« Normalement, chaque million d’années, quelque 20 % des espèces disparaissent et sont remplacées, précise Bruno David, président du MNHN (Muséum national d’histoire naturelle). Mais nous sommes aujourd’hui sur une trajectoire qui, extrapolée sur 1 million d’années, aboutirait au chiffre de 8.000 % pour les mammifères : cela signifie qu’au cours des 40, 50 ou 60 prochaines années 500.000 à 1 million d’espèces animales ou végétales pourraient disparaître. »

Soit 5 à 10 % du nombre estimé d’espèces constituant la vie sur Terre. Ce pourcentage peut paraître faible, mais les scientifiques sont incapables de préciser à partir de quel seuil l’extinction risque éventuellement de s’emballer et de provoquer un effondrement de tout notre écosystème.

Déjà, il semblerait que plusieurs espèces – comme la morue au large de Terre-Neuve – aient dépassé le point de non-retour. « A certains endroits, la chaîne du vivant est en train de s’effondrer : il y a une accélération sans précédent de l’extinction de la biodiversité et celle-ci est d’origine anthropique, insiste Pierre Dubreuil, directeur général de l’OFB (Office français de la biodiversité), le bras armé de l’Etat français pour la préservation de la biodiversité. Si la trajectoire actuelle se poursuit, la Terre survivra, mais peut-être pas l’homme… ».

« Au-delà de 2 °C de réchauffement climatique à la fin du siècle, nous perdrons tous les récifs coralliens, affirme Karl Burkart, l’un des coauteurs de Global Deal for Nature, un plan d’urgence pour sauver la diversité de la vie sur Terre. Il y aura alors un effondrement des ressources halieutiques ; or 3 milliards de personnes dépendent de la pêche pour se nourrir. »

Que faire ? « D’abord, il faut bien comprendre que les sujets ‘lutte contre le réchauffement climatique’ et ‘préservation de la biodiversité’ sont intrinsèquement liés et cela pour plusieurs raisons, prévient Alexandra Deprez, chercheuse sur la gouvernance internationale du climat à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). Premièrement, le changement climatique a un impact sur la biodiversité ; ensuite maintenir des écosystèmes – qui, par exemple, stockent du carbone – aide à réguler le climat ; changement climatique et réduction de la biodiversité partagent des causes communes comme la surexploitation des ressources … Et pour résoudre ces deux problèmes, il faut notamment repenser notre modèle de consommation non-durable et accélérer la décarbonation de nos économies. »

Enfin, il faut être conscient que certaines solutions envisagées pour lutter contre le réchauffement, comme les technologies de séquestration du dioxyde de carbone, peuvent mettre à mal la biodiversité et se retourner contre l’homme.

Ainsi, selon les dernières estimations, pour atteindre les objectifs fixés pour la fin de ce siècle lors de la COP de Paris, il faudrait consacrer entre 300 et 700 millions d’hectares de terre à la seule BECSC (Bioénergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone : extraire la bioénergie de la biomasse et capturer et stocker le carbone qu’elle contient). Soit la taille de l’Inde ou de l’Australie. Certains scénarios avancent alors un doublement du prix de la nourriture…

Wilfried Thuiller, directeur de recherche CNRS au LECA (Laboratoire d’Ecologie Alpine), à Grenoble, le reconnaît : « C’est vrai, on ne pourra pas tout sauver, on ne pourra pas protéger toute la surface de la planète, mais on peut protéger un maximum d’espèces dans des endroits clés, notamment les espèces qui sont menacées ou endémiques. » Avec sept collègues européens, il a publié une étude intitulée « Equilibrer les priorités de conservation pour la nature et pour les personnes en Europe ». Ses auteurs y affirment que « bien choisir les 5 % de terres supplémentaires à protéger en Europe peut doubler le potentiel de conservation de la biodiversité. »

Aux Etats-Unis, deux chercheurs de l’Université d’Arizona, John J. Wiens et Cristian Román-Palacios ont montré que les espèces vivant sous les tropiques sont les plus menacées : « sous les tropiques, à basse altitude, le climat est chaud tout au long de l’année ; à haute altitude, le climat est frais toute l’année. Alors que dans la zone tempérée, toutes les espèces doivent survivre à une large gamme de températures chaque année. Les espèces tropicales sont, elles, adaptées à une plage de températures plus étroite et pourraient donc ne pas être en mesure de survivre à l’augmentation des températures les plus élevées due au réchauffement climatique », explique John J. Wiens.

 

Environnement-Biodiversité: Un débat très insuffisant

Environnement-Biodiversité: Un débat très insuffisant

 

Agnès Evren , députée européenne, estime que « Tout le monde connaît aujourd’hui l’objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, mais ceux liés à la biodiversité sont encore totalement absents du débat public. Ils sont pourtant tout aussi déterminants pour le futur de l’homme sur la Terre »(dans l’Opinion)

tribune 

A l’ombre de la très attendue COP26 sur le climat, qui se tiendra à Glasgow début novembre, le premier volet de la moins connue COP15 sur la diversité biologique s’est tenu la semaine dernière en Chine en catimini. Alors qu’elle préfigure l’ambitieux accord international qui sera signé lors du second volet en mai 2022 et qui devrait être l’équivalent pour la biodiversité de l’Accord de Paris pour le climat, cet événement a été bien peu relayé. De même, le Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), accueilli par Marseille en septembre, a eu peu d’écho.

Le climat tient la vedette, mais la biodiversité reste abonnée aux seconds rôles. Tout le monde connaît aujourd’hui l’objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, mais ceux liés à la biodiversité sont encore totalement absents du débat public. Ils sont pourtant tout aussi déterminants pour le futur de l’homme sur la Terre.

Air, eau potable, nourriture, médicaments, énergie, matières premières, la nature nous est vitale. Sa dégradation menace sévèrement nos conditions de vie. D’autant que la biodiversité détient aussi une partie des réponses pour lutter contre le réchauffement climatique. Protéger les espaces naturels, c’est par exemple protéger nos puits carbones, qui captent et stockent pour nous le CO2.

L’enjeu est donc colossal. Or aujourd’hui, la biodiversité décline à un rythme sans précédent. Selon l’IPBES — le Giec de la biodiversité — un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition. Cette hécatombe ne se déroule pas qu’à l’autre bout de la planète. On évoque souvent le déclin d’espèces emblématiques comme le panda roux, l’éléphant ou l’ours polaire qui, tous, vivent bien loin de nos contrées. Mais la France n’est pas épargnée, loin de là : 14 % des mammifères, 32 % des oiseaux nicheurs, 19 % des poissons et 15 % des plantes à fleurs, fougères et conifères sont menacés rien qu’en métropole. Nous n’avons plus que 150 lynx boréal et moins de 250 visons d’Europe. Nos milieux ne vont pas mieux : la Méditerranée est asphyxiée, le Var brûle, les algues s’amassent sur nos côtes, l’urbanisation débridée va bon train.

« Le gouvernement s’est contenté d’effets d’annonce quand, en coulisse, aucune mesure concrète n’était prise et qu’il saignait allègrement les troupes engagées sur la biodiversité »

 Ainsi, s’il est primordial d’aller défendre l’adoption d’un cadre international ambitieux pour enrayer la perte de biodiversité au niveau mondial, et notamment l’objectif d’au moins 30% d’espaces naturels protégés d’ici à 2050, il est tout aussi nécessaire de balayer devant notre porte et d’adopter chez nous, en France et en Europe, des mesures très fortes pour mettre un coup d’arrêt franc et massif à l’érosion de nos espèces et de nos écosystèmes. Nous ne pouvons pas constamment nous placer en donneurs de leçon, comme le président de la République ne se prive jamais de le faire, si nous ne sommes pas nous-mêmes exemplaires

A l’échelle de l’Union européenne, la vitesse supérieure a été enclenchée et nous pouvons nous en féliciter. La stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 adoptée en juillet dernier par le Parlement européen, intensifie nos efforts dans de multiples directions : augmentation des zones protégées, restauration des milieux naturels, gestion durables des forêts, réduction raisonnée des pesticides ou encore verdissement urbain.

Mais en France, la biodiversité est la grande oubliée des politiques publiques. Si pendant son quinquennat, le président de la République a profité des événements internationaux pour vanter son action et se présenter comme le champion de la terre, son bilan en matière de biodiversité n’est pas reluisant. Le gouvernement s’est contenté d’effets d’annonce quand, en coulisse, aucune mesure concrète n’était prise et qu’il saignait allègrement les troupes engagées sur la biodiversité : Office français de la biodiversité, Office national des forêts et parcs nationaux ont tous vu fondre leurs effectifs. Et seul 0,14 % du budget de l’Etat était, en 2020, consacré à la biodiversité, selon le Conseil économique, social et environnemental.

Il est grand temps de changer de braquet. L’élection présidentielle qui arrive est l’occasion de placer dans notre débat public la biodiversité au même rang que le climat, c’est-à-dire au tout premier plan.

« Parce qu’on ne protège que ce que l’on connaît, nous accentuerons la sensibilisation à la protection de la biodiversité dans les établissements scolaires et les universités »

Chez Les Républicains, nous ne considérons pas la protection de la biodiversité comme un supplément d’âme. Parce que nous sommes profondément attachés à nos territoires, parce que nous voulons offrir aux Français des environnements sains pour vivre, et parce que la protection du vivant est inscrite dans notre ADN, nous prônons d’abord une relance durable, qui, sans tabou ni idéologie, sait s’appuyer sur la nature sans compromettre notre croissance. Nous voulons aussi accompagner les changements plutôt que de pointer du doigt les pratiques néfastes. Nous aiderons ainsi massivement nos agriculteurs pour leur conversion vers des pratiques plus respectueuses et, au-delà des aides financières, nous intensifierons la recherche sur les engrais et les pesticides naturels pour que des alternatives crédibles aux pesticides soient trouvées. Nous préconisons également de mieux aménager le territoire pour que la lutte contre l’artificialisation des sols ne soit pas synonyme de sanctions pour les territoires ruraux, mais stoppent plutôt la surdensification à outrance des villes.

Parallèlement, nous territorialiserons la protection des espaces naturels sensibles en donnant la capacité aux acteurs de terrain de labelliser ces espaces, et en sanctuarisant la taxe d’aménagement. Nous voulons également faire de la préservation des abeilles une grande cause nationale, en développant par exemple une fiscalité avantageuse pour les apiculteurs amateurs. Enfin, parce qu’on ne protège que ce que l’on connaît, nous accentuerons la sensibilisation à la protection de la biodiversité dans les établissements scolaires et les universités et nous développerons les labels pour encourager la consommation de produits vertueux.

C’est aussi le rôle d’une élection présidentielle que de mettre en lumière les problématiques de notre temps et d’en proposer les solutions. Pour peu que le souci de la biodiversité ne s’arrête pas au soir du second tour et ne rejoigne le rang des promesses électoralistes jamais tenues, la tendance peut encore être inversée.

Agnès Evren est députée européenne, conseillère de Paris, porte-parole des Républicains, et co-rapporteure de la résolution du Parlement européen concernant la COP15 sur la diversité biologique.

Climat et la biodiversité: Une régulation par le judiciaire ?

Climat et la biodiversité: Une régulation par le judiciaire ?

 

La juriste Judith Rochfeld estime, dans une tribune au « Monde », que l’incapacité à agir pour le climat a rendu nécessaire la saisie de la justice. C’est ce qui s’est produit en France avec « l’affaire du siècle », mais ce mouvement vers les prétoires est aussi observé dans le monde entier.

 

Tribune.

 

La décision que vient de rendre le tribunal administratif de Paris, le 14 octobre, dans l’affaire dite « du siècle » met à nouveau le gouvernement français sous pression. Non seulement elle reconnaît une carence fautive de l’Etat dans la conduite de sa politique climatique – la réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, prévue dans les textes, a déjà pris un sérieux retard –, mais elle propose également une solution inédite : le tribunal enjoint au premier ministre et à tous les ministres compétents de « réparer » le passé en rattrapant ce retard avant le 31 décembre 2022.

Bien loin d’être isolé, ce jugement s’inscrit dans un mouvement quasi mondial. Dans de nombreux pays, des membres de la société civile – associations, fondations, citoyens – se mobilisent devant les tribunaux pour pousser leurs Etats à respecter les objectifs de baisse des émissions et d’adaptation des territoires, déclinés lors de l’accord de Paris de décembre 2015 puis retranscrits en règles contraignantes dans les textes nationaux et européens.

 

En Europe (Pays-Bas, Irlande, Allemagne, Suisse, Belgique, Italie, Autriche…), en Amérique (Québec, Etats-Unis, Brésil, Colombie…), en Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), les politiques publiques se trouvent contestées. Des autorisations données à des activités polluantes – l’exploitation pétrolière en mer en Norvège, l’extension d’aéroports en Angleterre – sont attaquées.

Les juges prennent leurs responsabilités

Toutes ces actions en justice ne débouchent pas sur des victoires, mais certaines sont spectaculaires. L’injonction faite en 2019 au gouvernement néerlandais de reprendre une trajectoire conforme à ses engagements a donné le « la » de cet emballement mondial. En Allemagne, la justice a reconnu un devoir de protection envers les générations futures que le plan climatique national ne permettait pas d’honorer. En Colombie, un tel devoir vaut envers l’Amazonie elle-même. Les grandes « carbon majors », pétrolières ou cimentières (Exxon, Shell, Total, RWE), sont également mises en cause.

La récente décision française n’est pas non plus isolée à l’échelle nationale. Bien conscient de ce mouvement international, le Conseil d’Etat français, la plus haute juridiction administrative, a déjà rendu deux décisions à la demande de la commune de Grande-Synthe (Nord), les 19 novembre 2019 et 1er juillet 2021, imposant au gouvernement français, non pas de « réparer » le dommage causé par le retard, mais de se conformer, d’ici le 31 mars 2022, à la trajectoire climatique dessinée dans les textes nationaux et européens. On le voit, face à l’urgence, aux projections alarmistes du GIEC et aux phénomènes climatiques extrêmes qui se multiplient, l’arène judiciaire est devenue, avec la rue, un lieu de mobilisation et de pression sur les gouvernements.

Biodiversité: Un débat très insuffisant

Biodiversité: Un débat très insuffisant

 

Agnès Evren , députée européenne, estime que « Tout le monde connaît aujourd’hui l’objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, mais ceux liés à la biodiversité sont encore totalement absents du débat public. Ils sont pourtant tout aussi déterminants pour le futur de l’homme sur la Terre »(dans l’Opinion)

tribune 

A l’ombre de la très attendue COP26 sur le climat, qui se tiendra à Glasgow début novembre, le premier volet de la moins connue COP15 sur la diversité biologique s’est tenu la semaine dernière en Chine en catimini. Alors qu’elle préfigure l’ambitieux accord international qui sera signé lors du second volet en mai 2022 et qui devrait être l’équivalent pour la biodiversité de l’Accord de Paris pour le climat, cet événement a été bien peu relayé. De même, le Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), accueilli par Marseille en septembre, a eu peu d’écho.

Le climat tient la vedette, mais la biodiversité reste abonnée aux seconds rôles. Tout le monde connaît aujourd’hui l’objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, mais ceux liés à la biodiversité sont encore totalement absents du débat public. Ils sont pourtant tout aussi déterminants pour le futur de l’homme sur la Terre.

Air, eau potable, nourriture, médicaments, énergie, matières premières, la nature nous est vitale. Sa dégradation menace sévèrement nos conditions de vie. D’autant que la biodiversité détient aussi une partie des réponses pour lutter contre le réchauffement climatique. Protéger les espaces naturels, c’est par exemple protéger nos puits carbones, qui captent et stockent pour nous le CO2.

L’enjeu est donc colossal. Or aujourd’hui, la biodiversité décline à un rythme sans précédent. Selon l’IPBES — le Giec de la biodiversité — un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition. Cette hécatombe ne se déroule pas qu’à l’autre bout de la planète. On évoque souvent le déclin d’espèces emblématiques comme le panda roux, l’éléphant ou l’ours polaire qui, tous, vivent bien loin de nos contrées. Mais la France n’est pas épargnée, loin de là : 14 % des mammifères, 32 % des oiseaux nicheurs, 19 % des poissons et 15 % des plantes à fleurs, fougères et conifères sont menacés rien qu’en métropole. Nous n’avons plus que 150 lynx boréal et moins de 250 visons d’Europe. Nos milieux ne vont pas mieux : la Méditerranée est asphyxiée, le Var brûle, les algues s’amassent sur nos côtes, l’urbanisation débridée va bon train.

« Le gouvernement s’est contenté d’effets d’annonce quand, en coulisse, aucune mesure concrète n’était prise et qu’il saignait allègrement les troupes engagées sur la biodiversité »

 Ainsi, s’il est primordial d’aller défendre l’adoption d’un cadre international ambitieux pour enrayer la perte de biodiversité au niveau mondial, et notamment l’objectif d’au moins 30% d’espaces naturels protégés d’ici à 2050, il est tout aussi nécessaire de balayer devant notre porte et d’adopter chez nous, en France et en Europe, des mesures très fortes pour mettre un coup d’arrêt franc et massif à l’érosion de nos espèces et de nos écosystèmes. Nous ne pouvons pas constamment nous placer en donneurs de leçon, comme le président de la République ne se prive jamais de le faire, si nous ne sommes pas nous-mêmes exemplaires

A l’échelle de l’Union européenne, la vitesse supérieure a été enclenchée et nous pouvons nous en féliciter. La stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 adoptée en juillet dernier par le Parlement européen, intensifie nos efforts dans de multiples directions : augmentation des zones protégées, restauration des milieux naturels, gestion durables des forêts, réduction raisonnée des pesticides ou encore verdissement urbain.

Mais en France, la biodiversité est la grande oubliée des politiques publiques. Si pendant son quinquennat, le président de la République a profité des événements internationaux pour vanter son action et se présenter comme le champion de la terre, son bilan en matière de biodiversité n’est pas reluisant. Le gouvernement s’est contenté d’effets d’annonce quand, en coulisse, aucune mesure concrète n’était prise et qu’il saignait allègrement les troupes engagées sur la biodiversité : Office français de la biodiversité, Office national des forêts et parcs nationaux ont tous vu fondre leurs effectifs. Et seul 0,14 % du budget de l’Etat était, en 2020, consacré à la biodiversité, selon le Conseil économique, social et environnemental.

Il est grand temps de changer de braquet. L’élection présidentielle qui arrive est l’occasion de placer dans notre débat public la biodiversité au même rang que le climat, c’est-à-dire au tout premier plan.

« Parce qu’on ne protège que ce que l’on connaît, nous accentuerons la sensibilisation à la protection de la biodiversité dans les établissements scolaires et les universités »

Chez Les Républicains, nous ne considérons pas la protection de la biodiversité comme un supplément d’âme. Parce que nous sommes profondément attachés à nos territoires, parce que nous voulons offrir aux Français des environnements sains pour vivre, et parce que la protection du vivant est inscrite dans notre ADN, nous prônons d’abord une relance durable, qui, sans tabou ni idéologie, sait s’appuyer sur la nature sans compromettre notre croissance. Nous voulons aussi accompagner les changements plutôt que de pointer du doigt les pratiques néfastes. Nous aiderons ainsi massivement nos agriculteurs pour leur conversion vers des pratiques plus respectueuses et, au-delà des aides financières, nous intensifierons la recherche sur les engrais et les pesticides naturels pour que des alternatives crédibles aux pesticides soient trouvées. Nous préconisons également de mieux aménager le territoire pour que la lutte contre l’artificialisation des sols ne soit pas synonyme de sanctions pour les territoires ruraux, mais stoppent plutôt la surdensification à outrance des villes.

Parallèlement, nous territorialiserons la protection des espaces naturels sensibles en donnant la capacité aux acteurs de terrain de labelliser ces espaces, et en sanctuarisant la taxe d’aménagement. Nous voulons également faire de la préservation des abeilles une grande cause nationale, en développant par exemple une fiscalité avantageuse pour les apiculteurs amateurs. Enfin, parce qu’on ne protège que ce que l’on connaît, nous accentuerons la sensibilisation à la protection de la biodiversité dans les établissements scolaires et les universités et nous développerons les labels pour encourager la consommation de produits vertueux.

C’est aussi le rôle d’une élection présidentielle que de mettre en lumière les problématiques de notre temps et d’en proposer les solutions. Pour peu que le souci de la biodiversité ne s’arrête pas au soir du second tour et ne rejoigne le rang des promesses électoralistes jamais tenues, la tendance peut encore être inversée.

Agnès Evren est députée européenne, conseillère de Paris, porte-parole des Républicains, et co-rapporteure de la résolution du Parlement européen concernant la COP15 sur la diversité biologique.

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