«Hollande, un président par défaut », ( Bilger)
(interview RMC)
Magistrat honoraire,ancien avocat général Président de l’Institut de la Parole, Philippe Bilger sort le 17 avril La France en miettes (éditions Fayard). Dans cet essai, Philippe Bilger défend la thèse selon laquelle la droite française a été détruite par Nicolas Sarkozy alors que la gauche est déjà lessivée au bout de onze mois de pouvoir. Résultat : le pays est en décomposition. « Il est dur d’admettre que la normalité, le souci d’assumer une charge exceptionnelle mais à hauteur d’homme n’ont pas su dégriser un pays encore ivre de l’alcool trop brûlant injecté dans ses veines durant cinq ans », écrit-il.
Vous écrivez sur Ayrault « un honnête homme qui fait preuve d’estimables carences »
- Philippe Bilger : « Ayrault a mis du temps pour être à la hauteur de son poste de Premier ministre, il ne s’est pas transcendé ».
Sur l’action de la droite sous le mandat de Sarkozy. « Hollande a dû emprunter à Sarkozy tout ce qu’il détestait auparavant » écrivez-vous.
- Philippe Bilger : « Hollande a paradoxalement un excès d’intelligence, il commente remarquablement l’action qu’il prend, et même avant de l’accomplir, de sorte qu’il concède que la parole suffit. Je regrette profondément que le quinquennat Sarkozy, en mettant une droite non honorable au premer plan, nous ait conduit à voter Hollande uniquement par défaut. Si Sarkozy revenait au pouvoir ce serait une catastrophe et j’attends que quelqu’un d’autre à droite rende une droite honorable ».
Sur l’affaire Bettencourt :
- Philippe Bilger : « Si l’abus de faiblesse n’est pas caractérisé, je ne vois pas pourquoi Sarkozy ne peut pas bénéficier d’un non-lieu ».
Sur l’indépendance de la justice :
- Philippe Bilger : « C’est incontestablement le seul élément positif des premiers mois de François Hollande : la justice n’est plus troublée par l’arrivée du pouvoir dans les affaires sensibles ».
Sur la création d’un parquet financier :
- Philippe Bilger : « On ne sait pas comment va s’articuler l’action de ce procureur. Je rejoins Eva Joly ».
Sur le non cumul des activités :
- Philippe Bilger : « C’est intéressant, Wauquiez l’a proposé, mais Copé s’y oppose (ndlr il sera l’invité de JJ Bourdin lundi) ».
- Philippe Bilger : « La véritable réforme est intellectuelle et morale. Il est invraisemblable de ne plus pouvoir trouver de personnes insoupçonnable. On met la classe politique dans un gouffre nauséabond alors qu’il y a des gens remarquables ».
Imaginons ces élus en train de passer leur week-end à vérifier leur comptabilité. Que pensez-vous de cette exigence de transparence ?
8h36 – Philippe Bilger : « Le gouvernement n’avait pas d’autre choix pour faire oublier l’affaire Cahuzac, qui l’a choisit comme ministre du Budget alors que déjà 20 ans de rumeurs circulaient sur lui. Le plan de moralisation peut ensuite aboutir a des excès grotesques, et Mélenchon l’a démontré dans sa déclaration ».