Télévision : un outil bientôt obsolète ?
Avec l’évolution des mentalités et la multiplication des outils numériques permettant l’accès à l’information et aus divertissements, la télévision prend un sérieux coup de vieux. Toutes les catégories d’âge regardent de moins en moins le petit écran. En cause, l’uniformité des programmes aussi bien concernant l’information que les programmes de distraction.
Pour l’information, on se contente de reprendre 5à 10 gros titres des grandes agences de presse. Parfois avec un radio trottoir portant sur trois interviewés. Et toujours ensuite une discussion en plateau- qui ne coûte pas cher–de supposés experts.
Pour les jeux télévisés c’est à peu près la même recette : quelques candidats, des questions dimensionnées en fonction du niveau culturel des téléspectateurs et le suspense pour savoir qui sera le gagnant du jour.
On n’y ajoute évidemment les films rediffusés 25 fois, le plus souvent des navets. Et parfois miracle, un reportage ou enquête de terrain intéressant. Bref, le rapport temp_ enrichissement est trop faible par rapport aux autres nouveaux médias mêmes s’il faut convenir que la fréquentation de ce qu’on appelle les réseaux sociaux ne contribue pas forcément à l’élévation culturelle générale.
Même les plus de 50 ans ont réduit de 15 minutes leur temps TV entre 2021 et 2022. Cette cible demeure toutefois une exception culturelle télévisuelle. Elle est en effet la seule à voir sa consommation progresser de 20 minutes en une décennie, à 5 h 23.
Face à cette bascule des usages télévisuels, «les groupes audiovisuels ne restent pas inactifs et accélèrent tous dans le streaming, chacun avec leurs spécificités éditoriales», poursuit-il. Il s’agit de faire pivoter le modèle en se «plateformisant». «Aujourd’hui, pour les chaînes de télévision, la partie se joue aussi bien en linéaire qu’à partir de leur plateforme. Le problème, c’est que la mesure d’audience actuelle de Médiamétrie n’étant pas encore unifiée, il est difficile d’avoir une vision complète de la puissance de chaque groupe, en particulier sur le digital», constate Philippe Bailly, le président de NPA Conseil.
Dans son bilan annuel des audiences, M6 met ainsi l’accent sur «6play, dont la couverture ne cesse de progresser, avec 45 millions de personnes passées sur la plateforme en 2022». Du côté de TF1, on revendique «26 millions de catch-uppers mensuels, 1 milliard d’heures de visionnage et 2 milliards de vidéos vues en 2022 sur MYTF1». Le service public, lui, assure que «49 millions de Français font le choix de France Télévisions, sur ses chaînes et ses plateformes à la demande». Les diffuseurs ne se privent pas de communiquer sur leurs audiences digitales. Mais en ordre encore très dispersé.