BFM et RMC : 380 suppressions de postes
La restructuration de NextRadioTV, maison-mère de BFMTV et RMC, pourrait entraîner la suppression de 330 à 380 postes en CDI dans le cadre d’un «plan de transformation et de reconquête post-Covid», a annoncé l’intersyndicale de cette filiale du groupe Altice mercredi.
«Le chiffre est tombé : un salarié sur trois devra partir et c’est écœurant. La direction avance le nombre de 330 à 380 CDI et jusqu’à 200 pigistes et intermittents», affirme l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-SNJ-UNSA dans un communiqué. «Cette coupe drastique est incompréhensible dans un groupe qui réalise structurellement des bénéfices», soulignent les représentants des salariés, qui organiseront une assemblée générale mardi 23 juin. Il est évident que les ressources publicitaires vont notoirement diminuer alors ce sont elles surtout qui alimentent les budgets des grands médias. S’ajoutent peut-être à cela une certaine confusion des lignes éditoriales de BFM, à la fois pointue sur certains sujets, populiste sur d’autres mais régulièrement soutien du pouvoir en place. Bref toute la difficulté de tenir une ligne éditoriale crédible.
Parmi les moyens envisagés pour rationaliser la gestion la mise en place d’un outil numérique. Avec ce virage stratégique, NextRadioTV entend accélérer dans le numérique, le replay et les «services associés», qui permettent aux chaînes de se faire rémunérer par les opérateurs de télécoms. Bref un peu comme si toute la gastronomie française se mettait au concept McDo. Les versions numériques sont déjà copier coller et celle de BFM ne se distingue guère en mixant faits divers, problème de fond voire divertissement. Bref ce qui a conduit certains médias à devenir marginaux comme ceux de Lagardère ( Europe en 1 Paris-Match en particulier. Où les lignes éditoriales marient le showbiz, le people et l’annonce politique populiste. )
La maison-mère de BFMTV et RMC (groupe Altice) anticipe un écroulement des recettes publicitaires post-crise sanitaire et avait annoncé mi-mai une réduction de ses effectifs, dont l’ampleur a été précisée mardi au cours de négociations avec les syndicats.
Ce «plan de transformation et de reconquête post-Covid» avait été présenté le 19 mai aux représentants syndicaux. Le groupe, qui emploie plus de 1.600 personnes (ETP), avait souligné que ses effectifs avaient augmenté de plus de 50% ces six dernières années. Les négociations doivent se poursuivre pendant l’été.
NextRadioTV prévoit de diviser par deux le recours aux intermittents, aux pigistes et aux consultants et de «mutualiser les fonctions supports». Le groupe va également réduire la voilure dans le sport et le divertissement. Le plan social «débuterait par une phase de volontariat, les licenciements contraints n’interviendraient que si le nombre de volontaires était insuffisant», avait précisé la direction du groupe en mai.
«Notre objectif sera de limiter autant que possible l’impact sur les postes en CDI et de poursuivre l’excellence éditoriale, tout en développant les compétences technologiques et les forces commerciales, essentielles à NextRadioTV», avait précisé le groupe.
Avec ce virage stratégique, NextRadioTV entend accélérer dans le numérique, le replay et les «services associés», qui permettent aux chaînes de se faire rémunérer par les opérateurs de télécoms. Le groupe souhaite investir dans les podcasts, les données, et poursuivre son développement dans l’info locale.