Hulot veut taxer le foncier bétonné
Encore uen nouvelle taxe proposée par Nicolas Hulot en direction du foncier bétonné qui ne cesse de manger les terres agricoles. Pour l’instant, c’est l’idée ministre de l’écologie. Reste à savoir si le principe d’une nouvelle taxe serait susceptible de réguler réellement les plans d’urbanisme. Il serait sans doute plus efficace de reconsidérer ces plans afin notamment de viser un meilleur aménagement du territoire. En effet si les grandes agglomérations manquent cruellement de foncier et grignotent progressivement le milieu agricole par contre le pays ne cessent de se désertifier dans les petites villes et les zones rurales éloignées des grands centres urbains. L’objectif de Nicolas Hulot et de Stopper la «folie des grandeurs» des promoteurs qui envahissent les terres agricoles. «Les surfaces urbanisées représentent entre 50.000 et 60.000 hectares par an (soit cinq à six fois la superficie de la ville de Paris, ndlr), selon une récente étude des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural. Comment? En taxant les bétonneurs d’un montant proportionnel à la surface des projets, centres commerciaux, bureaux ou logements en marge des centres urbains. Une idée que le ministre a proposée au premier ministre Édouard Philippe qui «m’a invité à y travailler», selon l’intéressé. «J’étudie une nouvelle source de financement qui permettrait de lutter contre l’artificialisation des sols et de financer la préservation de la biodiversité», explique le ministre de l’Écologie au Parisien-Aujourd’hui-en-France sans rentrer plus dans les détails. Contacté par Le Figaro Immobilier, l’entourage du ministre répond que c’est une piste de réflexion, «rien de plus». «Plusieurs pistes sont envisagées. Aucune décision ne sera prise avant au moins la fin de l’année». «Nous partageons l’objectif de Nicolas Hulot de préserver la biodiversité. En revanche, nous ne sentons pas concernés par ce projet de taxe, réagit Philippe Gruat, vice-président de la filière béton. Nous ne sommes pas des «bétonneurs» qui veulent détruire l’espace rural mais des industriels de béton, désireux d’optimiser l’espace urbain existant. C’est d’ailleurs la signification, à l’origine, du mot “bétonneur”». Nicolas Hulot pourrait compter, dans ce dossier, sur le soutien des Français: 78% d’entre eux seraient favorables à un moratoire sur l’artificialisation des terres agricoles dès 2020, selon un sondage Ifop dévoilé ce mardi par WWF France.