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LFI attaque bêtement Attal

LFI attaque bêtement Attal

Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis Et d’autre ont pris Attal comme tête deux Turcs en raison du danger politique qu’il représente maintenant. Il dénonce la volonté de ce ministre d’opérer des réformes considérées comme réactionnaires. Alexis Corbière parle même d’une pseudo autorité d’une école d’antan. Pas étonnant né en 1968, il n’a connu lui-même qu’une école déjà largement dégradée.

Interview dans la Tribune

LA TRIBUNE DIMANCHE – Vous avez été professeur de lettres et d’histoire-géographie. Comment expliquez-vous que Gabriel Attal bénéficie d’un tel état de grâce?

ALEXIS CORBIÈRE – Ce ministre préfère améliorer son image que l’école de la République. Sa communication tapageuse, pleine d’idées reçues et de slogans, est hélas en phase avec une ambiance idéologique réactionnaire. La nostalgie d’une pseudo-autorité fantasmée de l’école d’antan, la sélection et l’uniforme peuvent plaire à des concitoyens abusés, mais ce n’est pas ainsi qu’on améliorera l’école pour tous. Derrière son « choc des savoirs », Gabriel Attal privilégie le « choc de communication » permanent. Quand on l’écoute, on a l’impression qu’il n’y avait rien avant lui, masquant qu’il est le ministre de la sixième année de Macron. Les chiffres Pisa qu’il brandit montrent que le système s’est dégradé depuis 2017. Parallèlement, aucune de ses propositions n’est débattue à l’Assemblée. Gabriel Attal banalise un « 49.3 antiscolaire » contre l’avis de toute la communauté éducative.

Le port de l’uniforme peut-il permettre de mettre tout le monde au même niveau ?

Cette lubie de l’uniforme est un symptôme pur de l’« attalisme ». C’est la nostalgie d’une école imaginaire. Il n’y a jamais eu d’uniforme en France. Seule une blouse protégeait jadis les vêtements. En revanche, l’école est bien aujourd’hui un lieu d’inégalités. Résoudre ce problème, n’est pas le dissimuler sous quelque tissu. Les études montrent que c’est inefficace. Les deux maires des villes les plus en pointe sur le sujet, Perpignan et Béziers, sont d’extrême droite. Purement idéologique, le projet est-il le retour au film Les Choristes ? Une école qui sent la craie, la blouse et les plumiers ? Cette image d’Épinal fuit le réel.

Gabriel Attal veut mettre en place des groupes de niveau au collège, pour combler les lacunes des plus en difficulté et permettre aux meilleurs de « s’envoler ».

Les bons seront avec les bons, les moins bons avec les moins bons. Chacun restera dans son couloir cloisonné. C’est un système d’institutionnalisation de la séparation psychologiquement dégradant pour les élèves et contreproductif sur le plan pédagogique. Cela aggrave la réalité au lieu de la corriger.

Que pensez-vous du durcissement des conditions de redoublement ?

Par rapport aux pays de l’OCDE, la France est celui où le taux de redoublement est déjà plus élevé que la moyenne. Il n’y a aucune vertu pédagogique au redoublement et le ministre refuse de reconnaître le lien entre l’échec et les classes surchargées. Il impose également un brevet obligatoire pour accéder au lycée. Mais que ferons-nous des jeunes qui ne l’auront pas ? La fin de l’école à 15 ou 16 ans ?

Cette logique de triage frappera surtout les enfants des milieux défavorisés. Elle accompagne une dégradation des lycées professionnels où les élèves perdent 170 heures d’enseignement.

Gabriel Attal a fait de la question du harcèlement scolaire une priorité. N’est-ce pas nécessaire ?

Ce sujet sensible est la combinaison des réseaux sociaux agressifs et la détérioration du tissu médico-éducatif. Il y a aujourd’hui un médecin scolaire pour 17 000 enfants, et même pour 21 000 en Seine-Saint-Denis, une pénurie de psychologues scolaires. Le harcèlement scolaire est le fruit pourri de ces politiques passées. La réponse efficace est un maillage de professionnels à l’écoute des élèves. Le problème de l’école est la faiblesse de moyens humains, de professeurs non remplacés, mal rémunérés, de personnels non pourvus, de classes surchargées, d’accompagnants d’élèves en situation de handicap [AESH] précarisés, et la concurrence des écoles privées.




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