Archive pour le Tag 'bergerie'

Données et Cloud: Le loup américain dans la bergerie européenne et française

  • Données et Cloud: Le loup américain dans la bergerie européenne et française
  • Par Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio  dénonce dans la Tribune L’entrée du loup  américain pour la gestion des données dans le cloud. Dernier exemple en date, la SNCF qui confie aussi cette gestion aux Américains
  • Tribune

 

  • S’exprimant sur Malraux écrivain, le Général de Gaulle avait eu ces mots : « Brumeux, avec quelques belles éclaircies. » Pour prolonger cette métaphore météorologique, si l’on devait qualifier GAIA-X [1], projet européen visant à développer une infrastructure de données, nous pourrions ajouter qu’en plus de ces brumes, de gros nuages d’orage se sont accumulés à l’horizon. Un comble pour cette initiative liée au « cloud », (nuage, en anglais), technologie qui offre des services informatiques externalisés.

L’enjeu au centre de cette initiative européenne était de doter notre continent d’une force de frappe coordonnées capable de peser sur la collecte et le stockage de données qui, pour l’heure, atterrissent sur les serveurs des géants technologiques majoritairement américains ou chinois.

Loup dans la bergerie

Porté, mi-2020, sur les fonts baptismaux par la France et l’Allemagne, GAIA-X, société de droit belge, rassemble près de 850 membres (universités, laboratoires, grandes entreprises, start-up…) issus d’une vingtaine de pays, dont plus d’une dizaine de l’Union Européenne. Sorte « d’Airbus de la donnée », l’ambition initiale était de favoriser la coopération d’acteurs européens et, partant, d’aller dans le sens d’une souveraineté européenne de la donnée, le tout bien sûr dans le respect des règles européennes dont le fameux RGPD (règlement général sur la protection des données pour le respect de la vie privée) en vigueur depuis 2016.

GAIA-X est toujours en vie mais a essuyé sa première tempête. En cause, le fait que des acteurs non-européens du cloud (Amazon, Google, Palantir, Hewlett-Packard, VMware, Huawei, Alibaba…) aient été autorisés à faire partie de ce consortium des acteurs du cloud. Pour certains membres de GAIA-X (Scaleway [2], Outscale), une telle décision revient à faire « entrer le loup dans la bergerie », c’est-à-dire, implicitement, à renoncer à se doter d’un outil qui aille dans le sens d’une souveraineté numérique européenne.

La donnée, enjeu politique mondial

On le sait, à l’avenir, la valeur ajoutée se situera de plus en plus dans le stockage et le traitement de la donnée. « Pourrons-nous contrôler l’accès à nos propres données ainsi que leur confidentialité, ou serons-nous prisonniers d’une entreprise ou d’un État gardant jalousement le contrôle de l’accès à ces données? [3] », écrit Jean Tirole, Prix Nobel d’économie 2015. Tels sont quelques-uns des grands enjeux politiques de la donnée et de son hébergement dans un contexte de concurrence aiguë entre États et grandes entreprises pour dominer ce marché en plein essor [4].

Dans ce monde agrandi par le virtuel où la donnée massive (Big Data) devient une ressource stratégique, la capacité à drainer, traiter, stocker, voire capter de la donnée est devenue un attribut de la puissance des États.

Aux États-Unis, le « Cloud Act » adopté en 2018 (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act, que l’on peut traduire par « loi clarifiant l’usage légal des données hébergées à l’étranger »), impose à toute société américaine d’aider les services de renseignement à accéder à des données qu’elle détiendrait ou administrerait ; que celles-ci se trouvent sur le sol américain où dans n’importe quel autre pays.

Dans le cadre d’une procédure judiciaire, cette réglementation s’apparente à une sorte de « droit de tirage » sur tous types de données, y compris celles qui se rapportent à l’activité économique ou industrielle d’entreprises ou d’institutions étatiques.

Cloud souverain

Dans notre monde où réel et virtuel s’entrelacent et où les données deviennent des « biens communs » qui composent le patrimoine d’un État, en ce compris les données personnelles des citoyens, des entreprises et des acteurs publics…, la réglementation de l’usage de ces données s’impose tant en matière d’utilisation, de stockage que de règles de partage. Sur un sujet à la fois si stratégique et si régalien, il revient à un « tiers de confiance » – les États, l’Union européenne – d’ancrer ces principes d’intérêt général en mettant en œuvre des initiatives publiques/privées qui vont dans le sens de l’émergence d’un cloud souverain, gage d’une plus grande indépendance technologique.

Sur ce sujet, les initiatives et projets existent. En France, et au titre du plan « France 2030″ présenté en octobre dernier, le président de la République a tracé les contours d’un plan d’investissement de près de 30 milliards d’euros, dont près de 2 milliards seraient consacrés à la création de ce cloud souverain du fait que les infrastructures techniques se doivent d’être situées en France.

Data Governance Act en Europe

À l’échelle européenne, le Parlement européen et les États membres se sont récemment accordés sur le futur espace européen de données en lien avec le futur Data Governance Act [5] (DGA), initiative législative adoptée dans le cadre de la stratégie européenne sur les données. Par ailleurs, Thierry Breton, le commissaire européen notamment en charge des sujets numériques, a annoncé un investissement de 2 milliards d’euros pour la mise en place d’un projet de cloud souverain, à l’image de GAIA-X, c’est-à-dire un cloud qui respecte les valeurs cardinales de transparence, de sécurité et de portabilité des données, gage d’une véritable confiance de la part des citoyens et de toutes les autres parties prenantes.

Exactement ce que l’écosystème numérique réclame, à l’instar d’Euclidia [6], qui fédère 26 entreprises fournissant des services de cloud basées en Europe, et qui demande aux États membres de l’Union européenne de revoir leurs stratégies cloud nationales pour aller vers une harmonisation des pratiques, dans le but de favoriser les entreprises européennes et de réduire la dépendance aux acteurs américains ou chinois. Bref, un appel à un volontarisme politique assumé, presque gaullien pourrait-on dire, pour qu’enfin ces nuages sur le « cloud » fassent place à un temps résolument dégagé.

___

NOTES

1 What is Gaia-X?

2 Scaleway quitte Gaia-X : « Je n’ai plus de temps à perdre avec un projet gangrené de l’intérieur par les Gafam » (Yann Lechelle, CEO)

3 Économie du bien commun, Jean Tirole, PUF

4 https://home.kpmg/fr/fr/home/insights/2021/04/cloud-europeen-croissance-enjeux.html

5 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52020PC0767&from=EN

6 Press Relase: EUCLIDIA calls for a moratorium on fragmented national cloud strategies to support sovereign European technologies

Cloud : Le loup américain dans la bergerie européenne

 Cloud : Le loup américain dans la bergerie européenne 

 

  • par . Par Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio (dans la Tribune)
  • Tribune

 

  • S’exprimant sur Malraux écrivain, le Général de Gaulle avait eu ces mots : « Brumeux, avec quelques belles éclaircies. » Pour prolonger cette métaphore météorologique, si l’on devait qualifier GAIA-X [1], projet européen visant à développer une infrastructure de données, nous pourrions ajouter qu’en plus de ces brumes, de gros nuages d’orage se sont accumulés à l’horizon. Un comble pour cette initiative liée au « cloud », (nuage, en anglais), technologie qui offre des services informatiques externalisés.

L’enjeu au centre de cette initiative européenne était de doter notre continent d’une force de frappe coordonnées capable de peser sur la collecte et le stockage de données qui, pour l’heure, atterrissent sur les serveurs des géants technologiques majoritairement américains ou chinois.

Loup dans la bergerie

Porté, mi-2020, sur les fonts baptismaux par la France et l’Allemagne, GAIA-X, société de droit belge, rassemble près de 850 membres (universités, laboratoires, grandes entreprises, start-up…) issus d’une vingtaine de pays, dont plus d’une dizaine de l’Union Européenne. Sorte « d’Airbus de la donnée », l’ambition initiale était de favoriser la coopération d’acteurs européens et, partant, d’aller dans le sens d’une souveraineté européenne de la donnée, le tout bien sûr dans le respect des règles européennes dont le fameux RGPD (règlement général sur la protection des données pour le respect de la vie privée) en vigueur depuis 2016.

GAIA-X est toujours en vie mais a essuyé sa première tempête. En cause, le fait que des acteurs non-européens du cloud (Amazon, Google, Palantir, Hewlett-Packard, VMware, Huawei, Alibaba…) aient été autorisés à faire partie de ce consortium des acteurs du cloud. Pour certains membres de GAIA-X (Scaleway [2], Outscale), une telle décision revient à faire « entrer le loup dans la bergerie », c’est-à-dire, implicitement, à renoncer à se doter d’un outil qui aille dans le sens d’une souveraineté numérique européenne.

La donnée, enjeu politique mondial

On le sait, à l’avenir, la valeur ajoutée se situera de plus en plus dans le stockage et le traitement de la donnée. « Pourrons-nous contrôler l’accès à nos propres données ainsi que leur confidentialité, ou serons-nous prisonniers d’une entreprise ou d’un État gardant jalousement le contrôle de l’accès à ces données? [3] », écrit Jean Tirole, Prix Nobel d’économie 2015. Tels sont quelques-uns des grands enjeux politiques de la donnée et de son hébergement dans un contexte de concurrence aiguë entre États et grandes entreprises pour dominer ce marché en plein essor [4].

Dans ce monde agrandi par le virtuel où la donnée massive (Big Data) devient une ressource stratégique, la capacité à drainer, traiter, stocker, voire capter de la donnée est devenue un attribut de la puissance des États.

Aux États-Unis, le « Cloud Act » adopté en 2018 (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act, que l’on peut traduire par « loi clarifiant l’usage légal des données hébergées à l’étranger »), impose à toute société américaine d’aider les services de renseignement à accéder à des données qu’elle détiendrait ou administrerait ; que celles-ci se trouvent sur le sol américain où dans n’importe quel autre pays.

Dans le cadre d’une procédure judiciaire, cette réglementation s’apparente à une sorte de « droit de tirage » sur tous types de données, y compris celles qui se rapportent à l’activité économique ou industrielle d’entreprises ou d’institutions étatiques.

Cloud souverain

Dans notre monde où réel et virtuel s’entrelacent et où les données deviennent des « biens communs » qui composent le patrimoine d’un État, en ce compris les données personnelles des citoyens, des entreprises et des acteurs publics…, la réglementation de l’usage de ces données s’impose tant en matière d’utilisation, de stockage que de règles de partage. Sur un sujet à la fois si stratégique et si régalien, il revient à un « tiers de confiance » – les États, l’Union européenne – d’ancrer ces principes d’intérêt général en mettant en œuvre des initiatives publiques/privées qui vont dans le sens de l’émergence d’un cloud souverain, gage d’une plus grande indépendance technologique.

Sur ce sujet, les initiatives et projets existent. En France, et au titre du plan « France 2030″ présenté en octobre dernier, le président de la République a tracé les contours d’un plan d’investissement de près de 30 milliards d’euros, dont près de 2 milliards seraient consacrés à la création de ce cloud souverain du fait que les infrastructures techniques se doivent d’être situées en France.

Data Governance Act en Europe

À l’échelle européenne, le Parlement européen et les États membres se sont récemment accordés sur le futur espace européen de données en lien avec le futur Data Governance Act [5] (DGA), initiative législative adoptée dans le cadre de la stratégie européenne sur les données. Par ailleurs, Thierry Breton, le commissaire européen notamment en charge des sujets numériques, a annoncé un investissement de 2 milliards d’euros pour la mise en place d’un projet de cloud souverain, à l’image de GAIA-X, c’est-à-dire un cloud qui respecte les valeurs cardinales de transparence, de sécurité et de portabilité des données, gage d’une véritable confiance de la part des citoyens et de toutes les autres parties prenantes.

Exactement ce que l’écosystème numérique réclame, à l’instar d’Euclidia [6], qui fédère 26 entreprises fournissant des services de cloud basées en Europe, et qui demande aux États membres de l’Union européenne de revoir leurs stratégies cloud nationales pour aller vers une harmonisation des pratiques, dans le but de favoriser les entreprises européennes et de réduire la dépendance aux acteurs américains ou chinois. Bref, un appel à un volontarisme politique assumé, presque gaullien pourrait-on dire, pour qu’enfin ces nuages sur le « cloud » fassent place à un temps résolument dégagé.

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NOTES

1 What is Gaia-X?

2 Scaleway quitte Gaia-X : « Je n’ai plus de temps à perdre avec un projet gangrené de l’intérieur par les Gafam » (Yann Lechelle, CEO)

3 Économie du bien commun, Jean Tirole, PUF

4 https://home.kpmg/fr/fr/home/insights/2021/04/cloud-europeen-croissance-enjeux.html

5 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52020PC0767&from=EN

6 Press Relase: EUCLIDIA calls for a moratorium on fragmented national cloud strategies to support sovereign European technologies

5G: le loup Huawei entre dans la bergerie européenne

5G: le loup Huawei entre dans la bergerie européenne

 

Il est clair que les libéraux qui dominent la pensée économique de l’union européenne n’ont pas pu s’opposer aux énormes pressions des opérateurs qui souhaitent utiliser la technologie chinoise Huawei. Si les gouvernements étaient plutôt réticents, par contre les sociétés de télécommunications ont mené de puissantes actions de lobbying pour que Huawei soit autorisé en Europe. Cela au motif que l’interdiction de la technologie chinoise leur ferait perdre de nombreux avantages technologiques. On sait que la plupart de ces opérateurs intervienne aussi dans l’espace mondial. Si Huawei avait été interdits en Europe on aurait pu difficilement justifier d’un quelconque retard technologique. Par contre compte-tenu des velléités de déploiement internationaux, les mêmes compagnies ( orange par exemple mais bien d’autres)  sont prêtes à sacrifier des intérêts stratégiques européens pour satisfaire leur développement à l’international. L’union européenne s’est prononcée bien tardivement sur le sujet et finalement a été très sensible aux arguments très libéraux des opérateurs. En cause , cependant la sécurité de secteurs stratégiques et la confidentialité des données ; c’est finalement l’entrée du loup dans la bergerie. Les verrous mis par l’union européenne sauteront rapidement compte tenu de l’interconnexion interne de tous les systèmes. En outre, l’union européenne n’a pas voulu s’aliéner les marchés chinois et de ce point de vue les Allemands ont également pesé en faveur l’autorisation de Huawei afin de pouvoir continuer d’exporter des automobiles sans sanction douanière supplémentaire. Cette décision est un peu un succès de l’Allemagne qui comme d’habitude privilégie ses intérêts stratégiques propres.

Washington  fait pression sur ses alliés pour exclure Huawei, qu’elle soupçonne d’espionnage pour le compte de Pékin : l’Australie et le Japon l’ont écoutée, mais l’UE résiste, même si elle est toujours sous la menace d’une guerre commerciale avec les États-Unis. «Nous en Europe, on accepte tout le monde mais on a des règles, ces règles sont claires, exigeantes», a déclaré le Commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton, lors de la présentation d’un guide de mesures à prendre dans l’UE pour assurer la sécurité des réseaux 5G.

Huawei a immédiatement salué dans un communiqué la décision des Européens, les félicitant pour leur approche «objective et basée sur les faits» concernant la sécurité de la 5G.

Cette «boîte à outils», élaborée par tous les États membres de l’Union en collaboration avec la Commission européenne, contient des recommandations sur ce qu’il convient de faire pour éliminer les risques spécifiques au déploiement des infrastructures de la nouvelle technologie mobile 5G. Ces préconisations, que les États membres de l’UE ont promis de suivre, ne sont pas cependant pas contraignantes.

Le loup Amazon dans la bergerie de Monoprix

Le loup Amazon  dans la bergerie de Monoprix

Depuis quelques jours le loup Amazon est entré dans la bergerie de Monoprix. Le distributeur français se félicite des premiers résultats commerciaux mais la conséquence est que Monoprix dégrade sa rentabilité en renversant une prime à Amazon. Pour Regis Schultz, le patron de Monoprix, le pari serait gagnant. Il estime avoir une offre alimentaire totalement imbattable, son défi étant de l’apporter le plus vite possible à ses clients : « dans l’alimentaire il y a deux types de courses » disait-il récemment, « les grosses courses de la semaine, et puis les achats d’impulsion et de dernière minute. Ils répondent à deux logiques radicalement différentes. Pour les courses importantes nous allons faire progresser rapidement notre chaîne logistique avec Ocado (le spécialiste britannique avec lequel Casino, propriétaire de Monoprix, a fait alliance l’année dernière) mais pour l’achat express, la logistique Amazon est imbattable. Ils nous offrent la possibilité d’en profiter, et d’apprendre, ça ne se refuse pas »L’accord entre Monoprix et Amazon est typique de la naïveté de certains décideurs. En effet l’accord prévoit qu’Amazon va favoriser la vente de produits distribués par Monoprix. Première observation, ce qui intéresse Amazon ce sont moins les produits que le portefeuille client. Une fois maitrisé Amazon ne va pas se priver de vendre d’autres marchandises que celles  de Monoprix y compris en substituant aux produits Monoprix des produits d’autres fournisseurs. .  Amazon continue de se structurer en France avec ses centres de stockage, distribution, de tri et son service ultra rapide de livraison. L’objectif est d’attaquer aussi  l’alimentaire quitte à passer des accords avec certains distributeurs français qui risquent- comme les producteurs-  tout simplement d’être à terme ubérisés voire de disparaitre.   On comprend bien que la grande distribution veuille développer la vente  rendue à domicile. Mais les alliances qui se nouent avec de grandes plateformes étrangères pourraient bien constituer uen sorte d’entrée du loup dans la bergerie. Une fois que les grandes plates formes auront maitrisé le portefeuille clients, elles pourront commercialiser d’autres produits, d’autres marques, d’autres origines et d’autres distributeurs.  D’une certaine manière, les grandes plateformes internationale, pourraient ubériser la distribution et mettre donc la grande distribution en situation de dépendance. Le même phénomène se produit avec les services informatique vis-à-vis  des startups françaises, obligées de se plier au bon vouloir des deux géants du numérique sur leurs magasins applicatifs, le Google Play Store et l’App Store. La situation d’ailleurs été  dénoncée par Bruno Le Maire pourrait aussi relever de l’abus de position dominante sur le mobile. Effectivement, Google (avec son système d’exploitation Android) et Apple (avec iOS), équipent plus de 99% des smartphones dans le monde (chiffres 2017). Par conséquent, les développeurs doivent absolument passer par leurs magasins applicatifs (Google Play Store et Apple Store) s’ils veulent que les utilisateurs puissent télécharger ou acheter leurs applications. Or, une enquête menée entre 2015 et 2017 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a mis en lumière que les startups françaises sont forcées d’accepter les contrats proposés par Google et Apple, sans marge de négociation sur leur contenu, sous peine de voir leur application refusée. Plus grave selon Bruno Le Maire, « tous deux peuvent modifier unilatéralement les contrats«. Effectivement, Google et Apple peuvent proposer des modifications du contrat, mais les développeurs sont forcés de les accepter sous peine de voir leur application retirée du magasin applicatif. Un phénomène d’ubérisation qui va toucher de plus en plus l’économie française. L’intermédiation par les GAFA met en fait en situation de dépendance les producteurs et distributeurs menacés à terme dans leur existence même car il sera toujours possibles de substituer d’autres produits à la production française.  Notons que les Gafa, en plus,  évitent de payer des impôts sur leurs profits !

 

MONOPRIX fait entrer le loup Amazon dans la bergerie de la distribution en France

MONOPRIX fait entrer le loup Amazon dans la bergerie de la distribution en France

 

L’accord entre Monoprix et Amazon est typique de la naïveté de certains décideurs. En effet l’accord prévoit qu’Amazon va favoriser la vente de produits distribués par Monoprix. Première observation, ce qui intéresse Amazon ce sont moins les produits que le portefeuille client. Une fois maitrisé Amazon ne va pas se priver de vendre d’autres marchandises que celles  de Monoprix y compris en substituant aux produits Monoprix des produits d’autres fournisseurs. .  Amazon continue de se structurer en France avec ses centres de stockage, distribution, de tri et son service ultra rapide de livraison. L’objectif est d’attaquer aussi  l’alimentaire quitte à passer des accords avec certains distributeurs français qui risquent- comme les producteurs-  tout simplement d’être à terme ubérisés voire de disparaitre.   On comprend bien que la grande distribution veuille développer la vente  rendue à domicile. Mais les alliances qui se nouent avec de grandes plateformes étrangères pourraient bien constituer uen sorte d’entrée du loup dans la bergerie. Une fois que les grandes plates formes auront maitrisé le portefeuille clients, elles pourront commercialiser d’autres produits, d’autres marques, d’autres origines et d’autres distributeurs.  D’une certaine manière, les grandes plateformes internationale, pourraient ubériser la distribution et mettre donc la grande distribution en situation de dépendance. Le même phénomène se produit avec les services informatique vis-à-vis  des startups françaises, obligées de se plier au bon vouloir des deux géants du numérique sur leurs magasins applicatifs, le Google Play Store et l’App Store. La situation d’ailleurs été  dénoncée par Bruno Le Maire pourrait aussi relever de l’abus de position dominante sur le mobile. Effectivement, Google (avec son système d’exploitation Android) et Apple (avec iOS), équipent plus de 99% des smartphones dans le monde (chiffres 2017). Par conséquent, les développeurs doivent absolument passer par leurs magasins applicatifs (Google Play Store et Apple Store) s’ils veulent que les utilisateurs puissent télécharger ou acheter leurs applications. Or, une enquête menée entre 2015 et 2017 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a mis en lumière que les startups françaises sont forcées d’accepter les contrats proposés par Google et Apple, sans marge de négociation sur leur contenu, sous peine de voir leur application refusée. Plus grave selon Bruno Le Maire, « tous deux peuvent modifier unilatéralement les contrats«. Effectivement, Google et Apple peuvent proposer des modifications du contrat, mais les développeurs sont forcés de les accepter sous peine de voir leur application retirée du magasin applicatif. Un phénomène d’ubérisation qui va toucher de plus en plus l’économie française. L’intermédiation par les GAFA met en fait en situation de dépendance les producteurs et distributeurs menacés à terme dans leur existence même car il sera toujours possibles de substituer d’autres produits à la production française.  Notons que les Gafa, en plus,  évitent de payer des impôts sur leurs profits !

 




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