«Aimer la France, vouloir la République» – ( Cyril Benoit)
Une tribune de Cyril Benoit , Président de Vouloir la République, dans l’opinion
Les terroristes islamistes sont en guerre contre notre conception du monde, de la vie, des relations humaines. En France, comme ailleurs, ils se logent dans le vide laissé par la conscience affaiblie qu’un peuple a de lui-même, et partout où l’État et ses valeurs, les moyens de la solidarité, ont déserté. Ils veulent soumettre. Il était temps de regarder en face cette prise de contrôle rampante de la République.
Contre tout terrorisme, quel qu’il soit, il faut évidemment une réponse sécuritaire impitoyable. Mais face à la barbarie islamiste, c’est encore trop faible. Et ceux qui pensent rendre compte de la situation par un concept, comme celui de « séparatisme » qui paraît bien délicat pour les actes d’anéantissement perpétrés, ou répondre par un assaut de rhétorique martiale devant les caméras, ou même des lois d’exception, ne comprennent pas. La réponse substantielle exige des efforts acharnés et longs, pour supprimer les effets de trente années de complaisance et de fautes politiques. Elle exige de vouloir la République puissamment, constamment, sans douter de nous-mêmes.
La force première de la République, c’est l’école. Plus un enfant passe de temps à l’école, plus elle l’émancipe. La connaissance est une arme de construction massive. Elle libère. Tragiquement, une vision comptable, sans âme, a prétendu rationaliser l’école. Techno-libéraux comme socio-démocrates ont taillé dans le muscle premier de notre République, son cœur battant. Ainsi, ils ont laissé à d’autres la possibilité de détourner le sens de notre histoire. C’est tout le contraire qu’il aurait fallu faire. L’école, les enseignants doivent retrouver le respect, la considération, tous les moyens et une rémunération que justifient leur rôle. Je propose que soit organisée une convention nationale de l’école. Il ne s’agira pas d’un sondage de plus, d’une consultation fabriquée puis oubliée, mais d’une remontée sans filtre, établissement par établissement, pour que tous les acteurs de l’éducation témoignent de la vérité de la situation, et disent leurs solutions. A nous de les entendre pour leur donner, sans arguties ni mesquinerie, ce dont ils diront avoir besoin.
«Depuis la Révolution française, notre projet national repose sur le dessein d’émanciper les êtres de leur condition, et de combattre les tyrannies politico-religieuses qui encagent les peuples»
Service national universel. La deuxième force de la République, c’est la mobilisation de tous. Je propose d’instaurer un nouveau service national. Il s’agira de consacrer six mois à servir la nation. Universel, obligatoire, il concernera, sans dérogation, tous les jeunes français, femmes et hommes en tant qu’égaux. Le service national sera encadré par l’armée, institution d’ordre respectée de tous, pour que ces jeunes français vivent, mangent, travaillent ensemble, indépendamment de leur religion, de leur orientation sexuelle, de leur milieu social. Ces six mois seront consacrés, tour à tour, à trois piliers de notre République indivisible, laïque, démocratique et sociale : l’éducation, la protection et le soin, l’environnement. Nous construirons ainsi, une citoyenneté concrète, palpable, incontournable, qui fortifiera le travail de l’école. Nous contribuerons à relier les iles dispersées de l’archipel français, et refaire nation.
Fierté et volonté. La troisième force de la République, c’est la fierté. Depuis la Révolution française, notre projet national repose sur le dessein d’émanciper les êtres de leur condition, et de combattre les tyrannies politico-religieuses qui encagent les peuples. Il est impensable de continuer à faire ami-ami, pour des raisons mercantiles, avec des régimes qui haïssent ce dessein, et qu’ils laissent insidieusement attaquer pour que le monde revienne en arrière. Notre devoir est de rester Français. Aujourd’hui plus que jamais, on ne peut aimer la France sans vouloir la République.
Cyril Benoit est Président de Vouloir la République