Julien Dray : « Marine Le Pen s’est fait claquer le beignet »
Le vice-président socialiste du conseil régional d’Ile-de-France, Julien Dray, revient sur l’échange musclé entre François Hollande et Marine Le Pen (interview dans le JDD).
Comment avez-vous vécu l’échange musclé, violent même, mardi dernier au Parlement européen, entre Marine Le Pen et François Hollande?
Voilà longtemps que Marine Le Pen ne s’était pas fait « claquer le beignet »! Beaucoup – comme moi – ont été fiers de ce moment. Avec dignité et solennité, François Hollande l’a remise en place. Ce qu’elle a dit était d’une arrogance extrême et d’une irresponsabilité folle. Un constat s’impose : quand on l’affronte, que l’on résiste en argumentant, elle recule. Cet échange montre que Marine Le Pen est bien plus faible qu’on ne le croit. Il montre aussi que, face aux peurs de l’avenir, à la nostalgie d’une France repliée et refermée sur son passé, il faut affirmer et défendre non seulement des valeurs, mais d’abord et avant tout un projet progressiste, conquérant, moderne, ouvert. Depuis longtemps, je disais que notre camp a perdu la bataille des mots, la bataille culturelle, la bataille de l’espoir. Il nous faut retrouver le combat pour le droit à rêver d’un monde meilleur. Nous avons trop intégré les mots de l’adversaire. Nous commençons à réagir. La réaction presque « tripale » de François Hollande a été formidable.
Y a-t-il un vrai risque que le FN gagne une ou plusieurs régions?
Évidemment qu’il y a un risque! Et ce risque est grave. Tous ceux qui le minimisent jouent avec le feu. Il ne s’agit pas de faire peur. Mais on ne peut dire, d’un côté, qu’il y a une droitisation de la société, une nostalgie, un repli sur soi, une tentation souverainiste et penser, de l’autre, que tout cela n’aura pas de conséquences. Électorales, politiques, culturelles et surtout dans la vie quotidienne de nos concitoyens.
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- site poèmes-chansons-théâtre de l’auteur