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Défense: La présidente de la BCE déraille !

Défense: La présidente de la BCE déraille !

 

 Dans une nouvelle chronique, le groupe Mars s’indigne des propos de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, qui appelle les pays européens à acheter des équipements militaires américains pour empêcher une guerre commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis dirigés par Donald Trump. Par le groupe de réflexions Mars dans « La Tribune ».

Il est rassurant de se savoir dirigé par des femmes et des hommes de génie. Mme Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, en fait incontestablement partie. Son dernier coup de génie en date est d’avoir appelé, dans le quotidien économique britannique de référence Financial Times (FT), les États membres de l’Union européenne, dont elle est mandataire, à « acheter américain pour éviter la guerre commerciale de Trump » (1). Le constat initial est imparable : l’Union européenne (UE) réalisant plus de 12 milliards d’euros par mois (150 milliards d’euros par an) d’excédents commerciaux aux États-Unis, une guerre commerciale serait désastreuse. La conclusion est logique : offrir une contrepartie à ces excédents en ouvrant le marché européen de la défense aux fournisseurs américains.

Dans son dernier rapport annuel « CARD review » rendu public le 19 novembre (2), l’agence européenne de défense (AED) évalue à plus de 100 milliards d’euros le montant dépensé en 2023 par les États membres de l’Union européenne au titre de l’investissement de défense. Mme Lagarde estime donc que si cette somme était dépensée auprès d’industriels américains, la guerre commerciale serait évitée. Génial ! Sauf que c’est déjà largement le cas.

En fonction du périmètre de dépenses pris en considération (incluant ou non le Royaume-Uni par exemple, ou les dépenses auprès de ses propres fournisseurs nationaux), la valeur des investissements militaires européens captés chaque année par des industriels américains est estimé entre la moitié (3) et les deux tiers (4) du montant total, soit près de 70 milliards d’euros en 2023.

À cela s’ajoutent les dépenses de maintien en condition opérationnelle (MCO) de ces équipements très sensibles, soit entre 20 et 25 milliards d’euros par an. Dépense en forte augmentation puisqu’avec la guerre en Ukraine, les fournisseurs américains ont remporté en Europe de nombreux marchés contre des industriels européens. Les équipements les plus emblématiques sont le bombardier F35 de Lockheed Martin et le système de défense aérienne Patriot de RTX (Raytheon). La plupart de ces systèmes ne sont pas encore livrés, mais les clients européens sont d’ores et déjà engagés pour des dizaines d’années auprès de ces fournisseurs américains.

Ces systèmes n’étant ainsi pas encore livrés dans les forces, cela signifie que la commande de ce matériel américain ne protège en rien l’Europe pour le moment. Pour autant, il faut déjà les payer, alors même que les besoins augmentent avec l’allongement de la frontière commune avec la Russie du fait de l’intégration de la Finlande. Et ce sera encore pire quand l’Ukraine sera placée sous la protection de l’OTAN. C’est ainsi que la plupart des financements du fonds exceptionnel de 100 milliards d’euros décidés par le chancelier Scholtz sont partis aux États-Unis.

100 milliards d’euros, c’est aussi, à peu de choses près, le montant annuel des achats européens de « produits de défense » de toutes sortes (MCO compris) auprès de l’industrie américaine. Soit Mme Lagarde ignore cette réalité, soit elle souhaite aller plus loin. Que ce soit intentionnel ou par méconnaissance, sa déclaration est doublement inquiétante eu égard à ses fonctions. Car on n’improvise pas une déclaration au FT. Et Madame Lagarde le sait.

D’un côté, l’achat d’armement aux États-Unis est un processus inflationniste. Les clients européens de l’industrie de défense américaine ne pèsent en effet d’aucun poids sur la formation des prix, lesquels sont fixés non par les fournisseurs eux-mêmes, mais par l’administration américaine. L’exportation d’armement américain n’a rien à voir avec un marché sur lequel s’exerce une concurrence « pure et parfaite » avec une libre formation des prix par simple confrontation de l’offre et de la demande. C’est au contraire une économie administrée dans le cadre d’un processus dit FMS (foreign military sales) dans lequel interviennent différents acteurs étatiques fédéraux, dont le Secrétariat d’État, le département du commerce, le Congrès, le Pentagone et, bien-sûr, les services de renseignement.

Chacune de ces entités a pour mission de s’assurer que le matériel exporté ne sera pas utilisé contre les intérêts militaires, stratégiques, diplomatiques, commerciaux et industriels des États-Unis. En termes financiers, le système FMS fonctionne comme une caisse autonome pour laquelle les excédents réalisés sur les clients solvables équilibrent les ventes à perte auprès des clients moins solvables. Autrement dit, c’est du dumping organisé, contraire à tous les principes de « fair trade » de l’OMC.

Les clients export sont servis après les clients prioritaires que sont les « services » placés sous l’autorité du Pentagone, ainsi que les armées alliées fournies hors processus FMS (par exemple Israël). Par conséquent, le prix ne se négocie pas : c’est à prendre ou à laisser, et en fait à prendre. La seule marge de négociation porte sur les quantités à livrer et le rythme des livraisons. C’est pourquoi les marchés du Pentagone portent le plus souvent sur des quantités supérieures aux besoins exprimés par les « services » de manière à fournir le « rab » aux clients FMS.

Chacun connaît par ailleurs la célèbre seizième « loi d’Augustine », théorisée précisément par un industriel américain de l’aéronautique passé au Pentagone il y a près de 50 ans, selon laquelle le prix d’un avion de combat augmente à chaque génération sur une échelle logarithmique.

En réalité, les « lois d’Augustine » sont un recueil de citations plaisantes sans prétention scientifique mais dont l’humour permet de faire passer des messages beaucoup plus sérieux. Quoi qu’il en soit, nul ne conteste qu’au contraire des produits de grande consommation dont le prix unitaire baisse avec le temps, celui de l’armement ne fait qu’augmenter (5) du fait des innovations introduites en permanence dans les nouvelles versions, mais aussi de l’absence de marché concurrentiel : les équipements réputés les plus performants sont toujours produits par un industriel en position de monopole.

On ne fera pas l’injure à nos lecteurs de rappeler que la mission principale de la présidence de la BCE, pour ne pas dire la seule (parce que la réalité est plus complexe que les simples statuts) est de contenir l’inflation dans la zone euro. Or appeler à la concentration du « marché » au détriment des fournisseurs européens ne fait que conforter la position oligopolistique des industriels américains de l’armement. Et donc favoriser l’inflation. Car les éventuelles économies d’échelle permises par l’augmentation des commandes sont entièrement captées par l’industriel sans redistribution au client export, puisque les prix FMS sont entièrement administrés.

Dans son palmarès annuel des cent premiers industriels de l’armement, dont la version 2024 vient d’être publiée (6), le SIPRI rappelle combien l’industrie mondiale de l’équipement militaire est toujours plus dominée par les fournisseurs américains, avec 41 groupes classés dans les cent premiers mondiaux, les cinq dominants restant accrochés à leur podium, année après année (7). De leur côté, les industriels européens décrochent dans un contexte d’augmentation généralisées des dépenses militaires : il n’y a plus un seul groupe de défense d’Europe continentale dans le « top 10 » alors qu’ils étaient trois en 2018 (Airbus, Leonardo et Thales). Le chiffre d’affaires cumulé de 133 milliards d’euros réalisé en 2023 par les 27 groupes européens classés dans le « top 100 » reste largement inférieur à celui des trois premiers mondiaux et… aux excédents commerciaux européens réalisés aux États-Unis la même année.

La dépendance européenne aux États-Unis ne cesse d’augmenter, comme l’ont constaté les députés Jean-Louis Thiériot et Jean-Charles Larsonneur dans leur rapport 8 de mai 2024 : « selon le SIPRI, les importations européennes d’armements entre 2019 et 2023 ont augmenté de 94 % par rapport à la période 2014-2018 » ; autant dire qu’elles ont été multipliées par deux en dix ans. Et « parmi ces importations, plus de 55 % proviennent des États-Unis, contre 35 % entre 2014 et 2018 » (9). La part des États-Unis dans le total des importations d’armements est même de 99 % aux Pays-Bas, 95 % en l’Italie, 89 % au Royaume-Uni (effet F35 dans les trois cas), 89 % en Norvège, 71 % en Roumanie (qui vient d’annoncer vouloir acheter le F35 à son tour) et « seulement » 63 % en Allemagne. Pour la France, cette part est tout de même de 20 % en raison de trous capacitaires, essentiellement dans le domaine aéronautique.

D’un autre côté, la déclaration incongrue de Mme Lagarde, publiée concomitamment à l’entrée en fonction de la Commission von der Leyen II, tombe au plus mauvais moment. La nouvelle Commission européenne, déjà soutenue au Parlement par la plus faible majorité depuis 30 ans, a en effet voulu inscrire dans ses nouvelles priorités la défense en général et le soutien à l’industrie de défense européenne en particulier (10). Certes, la BCE est une institution indépendante de la gouvernance de l’UE. Mais se désolidariser ainsi de la communication institutionnelle de l’UE a quelque chose d’insolite, et à vrai dire, d’incompréhensible. Manifestement, les ambitions de l’UE en matière de défense sont si peu crédibles que même les dirigeants d’institutions européennes n’hésitent pas à déclarer publiquement qu’ils n’y croient pas.

Par ailleurs, on voudrait hystériser le débat entre « mondialistes » et « nationalistes » qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Sur le fond comme sur la forme, ce type de déclaration apparaît tout à fait inappropriée, pour ne pas dire irresponsable, dans la crise politique que traversent plusieurs pays européens, à commencer par la France et l’Allemagne. C’est plutôt de la recherche d’un consensus dont l’époque a besoin plutôt que de boutefeux.

En outre, il n’est manifestement pas venu à l’idée de Mme Lagarde que l’industrie d’armement pouvait servir à autre chose qu’à gagner de l’argent, par exemple à défendre les Européens (à commencer par ses actionnaires baltes) en ces temps de tensions avec la Russie. Non, non, les Américains sont là pour ça ! C’est justement un peu le problème du retour au pouvoir de M. Trump… Quant à rappeler à Mme Lagarde, qui fut autrefois membre du gouvernement de la France, que ce type de déclaration est totalement contraire aux intérêts de son pays, on peut se risquer à affirmer que cela n’atteindra pas ses oreilles.

Cela illustre combien le « parti Gibelin » de la soumission à l’empire dominant est, historiquement (11), inapte à diriger notre pays. Le problème est que le « parti » adverse ayant historiquement vocation à gouverner la France est aujourd’hui disséminé dans tout le spectre politique et n’est plus incarné dans une personnalité reconnue. C’est pourtant la seule solution pour sortir par le haut la Ve République de la crise de régime.

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(1) « Buy American to avoid Trump trade war », https://www.ft.com/content/24d5d526-b970-4e53-a262-9a678319ce23
(2) https://eda.europa.eu/docs/default-source/documents/card-report-2024.pdf
(3) Europe’s Defence Procurement since 2022: a Reassessment (par Ben Schreer, directeur exécutif, IISS)
(4) The Impact of the War in Ukraine on the European Defence Market (par Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS)
(5) https://meta-defense.fr/2024/05/16/equipements-de-defense-hausse-prix/
(6) World’s top arms producers see revenues rise on the back of wars and regional tensions | SIPRI
(7) « Since 2018, the top five companies in the Top 100 have all been based in the USA. » Il s’agit, dans l’ordre, de Lockheed-Martin, RTX, Nortrop-Grumman, Boeing et General Dynamics : The SIPRI Top 100 arms-producing and military services companies, 2023
(8) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion_def/l16b2625_rapport-information#
(9) https://www.challenges.fr/entreprise/defense/dassault-airbus-thales-mbda-les-geants-europeens-de-la-defense-risquent-ils-le-declassement_913341
(10) Cf. Un commissaire européen à la défense ? Pour ne surtout rien faire (latribune.fr) ethttps://www.latribune.fr/opinions/edip-un-poison-potentiellement-mortel-pour-les-interets-francais-en-matiere-de-defense-1012141.html
(11) Cf. nos précédentes chroniques https://www.latribune.fr/opinions/pour-defendre-l-europe-on-ne-change-pas-de-monture-au-milieu-du-gue-998424.html et https://www.latribune.fr/opinions/pays-deboussole-cherche-personnalite-de-gauche-pour-incarner-sa-souverainete-1007963.html

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* Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Taux d’intérêt : une « petite » baisse de 25 points la BCE

Taux d’intérêt : une petite baisse de 25 points la BCE

Il est clair que la BCE n’a sans doute pas encore prie la mesure du tassement économique ni même de la maîtrise de l’inflation. Du coup la banque centrale a encore choisi la prudence en abaissant seulement ses taux directeurs de 25 points.  Une misère qui ne suffira pas à relancer une économie mal en point notamment par rapport à celle des États-Unis. 

Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a poursuivi sa baisse graduelle de ses taux directeurs, de 25 points de base ce jeudi, après deux baisses, également de 25 points de base, en juin et et en septembre dernier. Une décision prise à l’unanimité.

Les taux directeurs de la BCE s’échelonnent donc de 3,25% pour le taux de facilité de dépôt à 3,65% pour le taux marginal. Sans surprise donc, la BCE reste prudente et ménage toutes les options possibles d’ici la fin de l’année. Sa prochaine réunion, et dernière de l’année, est prévue en décembre. À cette date il faudra autre chose comme soutien d’une économie qui ne cesse de s’étioler et pourrait même tutoyer la stagnation en 2025

BCE: Une nouvelle baisse des taux éventuellement en septembre

BCE:  Une nouvelle baisse des taux éventuellement en septembre

 

Face à une croissance très modeste la BCE avait engagé une toute petite baisse des taux. il parait maintenant vraisemblable qu’une nouvelle baisse n’interviendra pas avant septembre.

En juin, la banque de la zone euro avait réduit pour la première fois depuis cinq ans son taux directeur, l’abaissant de son niveau record de 4 % à 3,75 %. Elle voulait envoyer ainsi le signal de la fin d’un cycle inédit de resserrement monétaire destiné à lutter contre une inflation culminant à 10,6 % en octobre 2022 avant de retomber à 2,5 % en juin. Mais qui reste supérieure à l’objectif de 2 % de la BCE. Christine Lagarde a d’ailleurs prévenu le mois dernier que la vitesse et la durée des futures baisses restaient « très incertaines » en raison de la volatilité de l’inflation, évoquant le chemin « cahoteux » de la courbe des prix.

Certains investisseurs parient sur une nouvelle réduction en septembre, s’appuyant notamment sur le commentaire de Christine Lagarde, selon lequel les risques pour la croissance sont « orientés à la baisse ».

BCE: Toujours le danger de l’inflation

BCE:  Toujours le danger de l’inflation

 

La banque centrale a sans doute raison de se montrer toujours prudente face à la menace de l’inflation. En effet les prix continuent d’augmenter en Europe alors que parallèlement la croissance devient anémique ( moins de 1 %) et que par ailleurs la zone enregistre des turbulences politiques qui font naître de sérieuses incertitudes notamment en matière de dérive inflationniste mais aussi d’évolution de la productivité.

La Banque centrale européenne n’a pas encore gagné le match contre l’inflation élevée, la cible de 2% ne devant pas être atteinte avant fin 2025, a prévenu lundi sa présidente Christine Lagarde. L’inflation en zone euro a été ramenée à 2,6% sur un an en mai -après avoir culminé à 10,6% en octobre 2022- ce qui a conduit l’institution monétaire à réduire ses taux en juin pour la première fois depuis cinq ans. Néanmoins, «nous ne nous reposerons pas tant que le match ne sera pas gagné et que l’inflation ne sera pas revenue à 2%», le taux idéal visé à moyen terme, a déclaré Christine Lagarde en ouverture d’un forum annuel de la BCE organisé à Sintra, au Portugal.

salariale. Néanmoins, comme déjà communiqué en juin, l’inflation devrait à nouveau atteindre les 2% «à la fin de l’année prochaine», a-t-elle ajouté. Le resserrement inédit de la politique monétaire de la BCE, qui a augmenté les taux de 450 points de base entre juillet 2022 et septembre 2023, a permis d’éviter un décrochage des attentes d’inflation chez les agents économiques, s’est félicitée Christine Lagarde.

La BCE: problème et solution pour les Etats en crise

La BCE:  problème et solution pour les Etats en crise

L’Union européenne commet les mêmes erreurs que les États-Unis lors de la Grande Dépression des années 20 et 30. Par Michel Santi, économiste (*). dans La Tribune

Le chômage et l’affaissement du pouvoir d’achat ne sont en rien la conséquence de l’« indiscipline budgétaire », mais découlent en droite ligne d’une anémie de la demande. Cet enseignement de la Grande Dépression est pourtant ignoré par l’intelligentsia européenne qui, en lieu et place de relances comme armes pour éviter la trappe de liquidités, est tétanisée par le Pacte de Stabilité et de Croissance, synonyme d’austérité. Ce dogme achève de transformer l’Europe en un désert économique. Comment vaincre la prophétie autoréalisatrice qui veut que, mécaniquement, moins de demandes aboutissent nécessairement à… encore moins de demandes, et donc à moins de production. Et comment expliquer à nos dirigeants, souvent peu versés en cette matière, la différence entre macro-économie et micro-économie ?

Il devient aujourd’hui vital pour l’ensemble de l’Union que la seule institution encore dotée d’une puissante force de frappe –  la Banque Centrale européenne – rompe ce carcan de rigueur et d’investissements en berne qui étouffent nos économies à petit feu. Responsable devant personne, notre Banque Centrale européenne dispose néanmoins de leviers de sanction, y compris sur les politiques nationales, car les instruments à sa disposition peuvent jouer un rôle actif – y compris de par leur non-utilisation – sur le résultat de nos élections nationales. Ce fameux «spread» entre la dette française et la dette allemande, dont les catastrophistes ne cessent de prédire qu’il est condamné à diverger et à s’aggraver au détriment de la France, est entièrement dépendant de la bonne volonté et de l’action de la BCE, qui en a la parfaite maîtrise. Elle seule est en mesure d’utiliser une partie infime de ses munitions afin de rapprocher les deux courbes et démontrer ainsi aux spéculateurs sa détermination sans faille. Hélas, la BCE n’est pas une banque centrale neutre : elle a maintes fois prouvé par le passé qu’elle excellait dans sa capacité de coercition des États nationaux. Pour ce faire, elle n’a pas hésité au fil des années à laisser s’établir – et même s’intensifier – des vents de panique sur les divers marchés obligataires des moutons noirs européens sortis de la stricte orthodoxie comptable.

Aujourd’hui, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en France, la stratégie des autorités européennes au plus haut niveau serait-elle de laisser filer le spread franco-allemand afin d’attiser les peurs vis-à-vis de certains candidats ? Le fait est que les marchés ne s’arrogent le pouvoir de ravager un pays qu’à partir du moment où la Banque Centrale les laisse faire. Que la BCE s’active donc, et qu’elle accomplisse son devoir sacré consistant à protéger les nations européennes des affres de la spéculation. Le banquier central peut bien se complaire dans son splendide isolement et prétexter son indépendance. Dans une conjoncture européenne de plus en plus déprimée, en l’absence d’une monnaie nationale qu’il est possible de dévaluer pour rétablir la compétitivité, seule la BCE est responsable de la régulation de la demande au sein de la zone qu’elle contrôle. Elle dispose des extincteurs : elle doit les utiliser, ou à tout le moins affirmer haut et fort sa détermination à le faire.

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d’Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l’auteur d’un nouvel ouvrage : « Le testament d’un économiste désabusé ».
Sa page Facebook et son fil Twitter.

Déficits : mise en garde de la BCE

Déficits : mise en garde de la BCE

Une sorte de cri d’alarme de la banque centrale européenne à propos de la dérive des déficits alimentés à court terme par le tassement de la croissance et menacés à plus long terme par les risques  liés au vieillissement démographique, à l’augmentation des dépenses de défense, au climat et au numérique. Un message qui vaut particulièrement pour la France qui affiche le plus grand déficit . 

 

Alors que Bruxelles a épinglé plusieurs pays – dont la France - pour déficit public excessif, la BCE appelle ce mercredi les gouvernements des pays de la zone euro à améliorer « immédiatement » leurs finances publiques face aux risques sur le long terme liés au vieillissement démographique, à l’augmentation des dépenses de défense, au climat et au numérique.

« Ces évolutions représenteront déjà suffisamment de défis isolément, et les pays seront confrontés à toutes ces évolutions simultanément », martèle l’auteur d’un article publié au bulletin mensuel de l’institut monétaire.

Par conséquent, « des mesures doivent être prises dès aujourd’hui – en particulier dans les pays très endettés, confrontés à des taux d’intérêt élevés et aux risques qui y sont associés », poursuit-il. Les efforts budgétaires nécessaires vont différer entre pays « avec des écarts allant de 0,5% à près de 10% du PIB ».

Pour ramener le ratio de dette sur PIB dans les clous de la règle européenne d’ici 2070, « il faudrait que les gouvernements de la zone euro augmentent immédiatement et de manière permanente leurs soldes primaires (avant paiement des intérêts de la dette) de 2% du PIB en moyenne », selon l’auteur de l’article.

Les déficits les plus élevés de l’UE ont été enregistrés l’an dernier en Italie (7,4% du PIB), en Hongrie (6,7%), en Roumanie (6,6%), en France (5,5%) et en Pologne (5,1%). La dette de la France est supérieure à 110% de son PIB, celle de l’Espagne s’en approche, alors que celle de l’Allemagne n’atteint que 64% du PIB du pays.

 

 

BCE: Comme prévu, baisse des taux de 4 % à 3,75%

BCE: Comme prévu, baisse des taux de 4 % à 3,75%

 

Une baisse des taux comme prévu mais sans aucune assurance concernant de nouvelles étapes en 2024. Le taux de dépôt est ramené à 3,75 %. Mais pour Christine Lagarde, le combat pour maîtriser l’inflation, sur la bonne voie, n’est pas terminé. En clair de nouvelles étapes demeurent hypothétique pour l’année en cours ( comme pour la banque centrale américaine qui pourrait ne retenir qu’une seule baisse de taux en 2024). 

 

La Banque centrale européenne (BCE) a diminué ses taux directeurs d’un quart de point, comme attendu depuis des semaines. La décision du Conseil des gouverneurs, réuni jeudi à Francfort, prise à la quasi-unanimité de ses vingt-six membres, à une voix près, apporte un peu d’oxygène à l’économie européenne étranglée par des taux élevés depuis des mois. La baisse de 4 % à 3,75 % du taux de dépôt n’est pourtant pas le coup d’envoi d’un desserrement régulier de l’étau espéré par les acteurs de l’économie : ménages emprunteurs, entreprises qui investissent ou États endettés.

« Nous ne nous engageons pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière », Un avertissement pour tous ceux qui pensaient à des nouvelles phases de baisse pour l’année en cours

 

BCE: Une baisse des taux, de 4% à 3,75% ?

BCE: Une baisse des taux, de 4% à 3,75% ?

La Banque centrale européenne (BCE) doit annoncer ce jeudi la baisse de ses taux d’intérêt. L’ampleur de cette première baisse des taux après le cycle de relèvement devrait être de 25 points de base, selon les experts. Une baisse équivalente devrait être décidée par la banque fédérale américaine. La question qui se pose maintenant pour les deux zones géographiques, c’est de savoir s’il s’agit de la seule baisse pour l’année en cours.

L’inflation est repartie à la hausse en mai dans la zone euro, à 2,6% sur un an après 2,4% en mars et avril, selon des chiffres publiés vendredi. Mais, cette remontée « est liée à des facteurs temporaires », a commenté Riccardo Marcelli Fabiani, analyste d’Oxford Economics.

Cette baisse des taux pourrait aussi coïncider avec celle qu’envisage la banque fédérale américaine. Une différence toutefois la croissance américaine se porte nettement mieux que celle de l’union européenne. En effet les États-Unis attendent une croissance de 2,1 % en 2024 d’après le fonds monétaire international. L’Union européenne devant se contenter de l’ordre de 0,9%. À noter que les taux d’inflation se rapprochent : 2,6 %  pour la zone euro et 2,7% pour les États-Unis
BCE: Une baisse des taux, de 4% à 3,75% ? dans actu-économie politique

BCE : pédale douce sur les baisses de taux d’intérêt ?

BCE : pédale douce sur les baisses de taux d’intérêt ?
Au début de l’année nombre d’opérateurs financiers s’attendaient à une série de baisses de taux d’intérêt en raison notamment de la baisse de l’inflation. Dans les faits, la BCE n’envisage pas une première baisse avant juin. Et il est même pas certain qu’on s’engage dans un processus de baisse après d’après le président de la Bundesbank évidemment attentif aussi à la dérive des déficits budgétaires dans certains pays dont la France ou le quoi qu’il en coûte est loin d’être terminé. Sans parler des risques de l’euro vis-à-vis du dollar. En outre si l’inflation pourrait tourner autour de 2,5 % c’est encore très supérieur  à la croissance.

 

- Une baisse des taux de la Banque centrale européenne en juin ne sera pas nécessairement suivie d’une baisse la réunion suivante, même si l’inflation recule vers sa cible, a déclaré mardi le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, à l’occasion d’un entretien accordés à plusieurs médias.

« Si les taux sont abaissés pour la première fois en juin, cela ne signifie pas que nous baisserons les taux au cours des prochaines réunions du Conseil des gouverneurs. Nous ne sommes pas sur pilote automatique », a déclaré Joachim Nagel dans une interview accordée conjointement aux Echos, au Handelsblatt, au Corriere della Sera et à El Mundo.

Joachim Nagel estime que l’inflation fluctuerait autour de ses niveaux actuels, soit 2,4% en avril, pour quelques mois avant de reprendre sa baisse vers son objectif de 2%.

 

Economie-BCE: Baisse des taux encore reportée

Economie-BCE:  Baisse des taux encore reportée
La  banque centrale européenne a maintenu sa politique restrictive et n’a donc pas procédé à une révision en baisse des taux. Une baisse qui serait reportée peut-être en juin de réserve d’évolution de la situation économique et géopolitique. Rappelons que la Fed a décidé quant à elle de reporter à plus tard la baisse de ses taux et peut-être même à la fin de l’année. Un élément dont  forcément devra tenir compte la banque centrale européenne.

.Pour rappel, après les avoir fait grimper à un niveau record – le principal d’entre eux, sur les dépôts, a atteint son plus haut historique, à 4% -, elle a opté pour le statu quo depuis octobre dernier. Ainsi, le taux de dépôt reste à 4% tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%. Une stratégie de durcissement des conditions monétaires ayant pour but de faire repasser l’inflation en zone euro sous les 2%, après les chiffres record, à plus de 10%, atteints à l’automne 2022.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde a donc réaffirmé, ce jeudi « que les taux directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui contribuent de manière substantielle au processus de désinflation en cours ». L’institution gardienne de l’euro ne souhaite donc pas, à ce stade, précipiter une détente de ses taux. De fait, si l’inflation a diminué à 2,4% en mars dans la zone euro, elle reste loin de l’objectif de la BCE.

Elle a même évoqué le mois de juin, expliquant « que nous aurons plus d’informations », à ce moment là, confirmant le pari de nombreux analystes sur une première baisse en juin. Et pour cause, « l’inflation a continué de baisser, tirée par la baisse des prix des produits alimentaires et des biens », a notamment reconnu l’institution dans son communiqué.

Début mars, l’institution de Francfort a annoncé tabler sur une hausse des prix de 2,3% en 2024, contre 2,7% anticipé auparavant, puis de 2,0% en 2025. La croissance du PIB (produit intérieur brut), elle, devrait, selon la banque centrale, atteindre 0,6% en 2024, contre 0,8% prévu en décembre. A titre de comparaison, la croissance américaine devrait se maintenir à 2,1% en 2024 selon la Réserve fédérale américaine. « L’économie demeure fragile », a notamment noté Christine Lagarde, ce jeudi.

À noter cependant que tous les experts européens ne sont pas forcément d’accord pour un desserrement en juin de la politique restrictive de la BCE.

 

BCE: Baisse des taux encore reportée

BCE:  Baisse des taux encore reportée
La  banque centrale européenne a maintenu sa politique restrictive et n’a donc pas procédé à une révision en baisse des taux. Une baisse qui serait reportée peut-être en juin de réserve d’évolution de la situation économique et géopolitique. Rappelons que la Fed a décidé quant à elle de reporter à plus tard la baisse de ses taux et peut-être même à la fin de l’année. Un élément dont  forcément devra tenir compte la banque centrale européenne.

.Pour rappel, après les avoir fait grimper à un niveau record – le principal d’entre eux, sur les dépôts, a atteint son plus haut historique, à 4% -, elle a opté pour le statu quo depuis octobre dernier. Ainsi, le taux de dépôt reste à 4% tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%. Une stratégie de durcissement des conditions monétaires ayant pour but de faire repasser l’inflation en zone euro sous les 2%, après les chiffres record, à plus de 10%, atteints à l’automne 2022.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde a donc réaffirmé, ce jeudi « que les taux directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui contribuent de manière substantielle au processus de désinflation en cours ». L’institution gardienne de l’euro ne souhaite donc pas, à ce stade, précipiter une détente de ses taux. De fait, si l’inflation a diminué à 2,4% en mars dans la zone euro, elle reste loin de l’objectif de la BCE.

Elle a même évoqué le mois de juin, expliquant « que nous aurons plus d’informations », à ce moment là, confirmant le pari de nombreux analystes sur une première baisse en juin. Et pour cause, « l’inflation a continué de baisser, tirée par la baisse des prix des produits alimentaires et des biens », a notamment reconnu l’institution dans son communiqué.

Début mars, l’institution de Francfort a annoncé tabler sur une hausse des prix de 2,3% en 2024, contre 2,7% anticipé auparavant, puis de 2,0% en 2025. La croissance du PIB (produit intérieur brut), elle, devrait, selon la banque centrale, atteindre 0,6% en 2024, contre 0,8% prévu en décembre. A titre de comparaison, la croissance américaine devrait se maintenir à 2,1% en 2024 selon la Réserve fédérale américaine. « L’économie demeure fragile », a notamment noté Christine Lagarde, ce jeudi.

À noter cependant que tous les experts européens ne sont pas forcément d’accord pour un desserrement en juin de la politique restrictive de la BCE.

 

BCE: Sans doute l’attentisme

BCE:  Sans doute l’attentisme
Malgré la morosité de l’économie en Europe et en dépit de la baisse de l’inflation, il paraît peu vraisemblable que la BCE décide ce jeudi une baisse des taux d’intérêt. On va probablement attendre juin mais surtout les décisions de la Fed. Justement des décisions qui pourraient contrarier la baisse des taux car aux États-Unis l’inflation reprend de sa vigueur. 

L’inflation de la zone euro a reflué à 2,4 % sur un an au mois de mars, après 2,6 % en février et 2,8 % en janvier. Elle se rapproche ainsi de plus en plus de la cible de l’institution, de 2 % à moyen terme. La tendance s’observe aussi au niveau de l’inflation sous-jacente (hors éléments volatils comme l’énergie), indicateur particulièrement scruté par les banquiers centraux.

Le scénario d’un premier assouplissement dès la réunion de politique monétaire de jeudi reste toutefois peu probable, l’institution restant dépendante des données sur les salaires attendues en mai. Les marchés seront à l’affût de tout indice sur le rythme des futures baisses de taux.

Taux intérêt : la BCE dans l’expectative

Taux intérêt : la BCE dans l’expectative

 

D’une certaine manière, la banque centrale européenne est un peu dans l’expectative. D’une part, elle est fortement incitée par les marchés financiers- qui se portent pourtant bien – à engager des baisses de taux mais dans le même temps la BCE surveille aussi les indicateurs économiques et notamment l’inflation sans parler de l’influence de la banque américaine qui a décidé pour l’instant de ne rien décider promettant seulement le moment venu trois baisses successive d’un quart de points des taux principaux. Dernier élément celui de l’influence de ses taux de haut niveau sur l’endettement des pays de l’union économique mais aussi sur la banque centrale européenne elle-même. Une banque centrale contrainte de bien rémunérer les dépôts de banques alors que précédemment elle prêtait gratuitement d’importantes liquidités.
La Banque centrale européenne court le risque d’ajuster « trop tardivement » ses taux actuellement au plus haut, si elle attend d’avoir tous les indicateurs pour se décider, a prévenu mercredi sa présidente Christine Lagarde. Un message qui s’adresse sans doute aux pays frugaux comme l’Allemagne.

Dans les faits, les responsables de la BCE veulent voir comment vont évoluer trois indicateurs clés : les hausses de salaires, les marges des entreprises et la hausse de la productivité. Objectif, s’assurer que l’inflation se dirige bien vers la cible de 2% à moyen terme, a expliqué Christine Lagarde, la présidente de la BCE lors d’une conférence à Francfort.

Seul problème : le délai pour recevoir ces données peut être incertain. « Nous ne pouvons pas attendre de disposer de toutes les informations pertinentes », a reconnu la présidente de l’institution. Du coup on se demande bien pourquoi elle attend encore ? À moins qu’elles craignent encore davantage la concurrence du dollar sur l’euro.

 

 

Taux d’intérêt: Une gestion attentiste de la BCE

Taux d’intérêt:  Une gestion attentiste de la BCE

De nombreux responsables de la BCE ont apporté leur soutien à une première réduction des coûts d’emprunt, actuellement à des niveaux record, très probablement en juin. Le débat se concentre désormais sur le nombre de baisses au-delà de cette échéance. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a toutefois déclaré que la banque centrale ne pouvait pas s’engager sur un certain nombre de baisses de taux, même après avoir enclenché le cycle d’assouplissement monétaire attendu.  »Nos décisions devront continuer à dépendre des données et à être prises au fur et à mesure des réunions, en fonction des nouvelles informations qui nous parviennent », a-t-elle déclaré lors d’une conférence à Francfort.  »Cela implique que, même après la première baisse de taux, nous ne pouvons pas nous engager à l’avance sur une trajectoire de taux particulière », a-t-elle ajouté.

 

par Francesco Canepa, Claude Chendjou, Reuters dans  la Tribune

En écho aux propos de Christine Lagarde, Philip Lane, chef économiste de la BCE, a déclaré que lui et ses collègues allaient « calibrer pendant encore longtemps » le niveau approprié des taux.

Isabel Schnabel, autre membre de la BCE, a même évoqué la perspective d’une nouvelle ère de taux d’intérêt structurellement plus élevés.

« Les besoins d’investissement exceptionnels découlant des défis structurels liés à la transition climatique, à la transformation numérique et aux changements géopolitiques pourraient avoir un impact positif persistant sur le taux d’intérêt naturel », a-t-elle déclaré.

Les marchés monétaires prévoient actuellement trois réductions de taux d’ici décembre, sans toutefois exclure une quatrième baisse, ce qui ramènerait le taux de dépôt de 4% de la BCE entre 3,25% et 3,0% d’ici la fin de l’année.

L’inflation dans la zone euro est passée d’un niveau à deux chiffres à l’automne 2022 à 2,6% le mois dernier.

Christine Lagarde a laissé entendre que ce reflux serait probablement « plus durable et moins dépendant des hypothèses sur les prix des matières premières » que par le passé, en raison d’une baisse attendue de l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie.

Elle a également salué les données de la BCE qui montrent que la croissance annuelle des salaires a ralenti, à 4,2% en mars contre 4,4% en janvier.

 

En revanche, la croissance économique en zone euro a stagné, si bien que le gouverneur de la banque centrale espagnole, Pablo Hernandez de Cos, a souligné l’existence de preuves que les hausses de taux de la BCE avaient un impact plus important que prévu sur le produit intérieur brut (PIB) du bloc.

« Nous surveillerons de près la matérialisation de ces risques et nous calibrerons en conséquence le degré de restriction monétaire », a-t-il déclaré mercredi.

Christine Lagarde a cependant précisé quelles étaient les conditions requises pour que la BCE commence à réduire ses taux: un ralentissement de la croissance des salaires, une baisse continue de l’inflation et de nouvelles projections internes confirmant que la croissance des prix revient à son objectif de 2%.

« Si ces données révèlent un degré suffisant d’alignement entre la trajectoire de l’inflation sous-jacente et nos projections, et en supposant que la transmission [de la politique monétaire, NDLR] reste forte, nous pourrons passer à la phase de réduction de notre cycle de politique monétaire et rendre notre politique moins restrictive », a-t-elle déclaré.

Les prochaines réunions de politique monétaire de la BCE sont prévues le 11 avril, le 6 juin, le 18 juillet, le 12 septembre, le 17 octobre et le 12 décembre.

Certains membres de la BCE, dont le Letton Martins Kazaks et le Néerlandais Klaas Knot, ont jugé plus utile d’agir lorsque de nouvelles prévisions sont publiées, ce qui correspond aux réunions de juin, septembre et décembre.

Le gouverneur de la banque centrale grecque, Yannis Stournaras, a, en revanche, estimé que deux baisses de taux avant la pause estivale de la BCE en août semblaient raisonnables, suivies de deux autres d’ici la fin de l’année.

Pour Frederik Ducrozet, responsable de la recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management, les dernières déclarations de Christine Lagarde laissent entrevoir la base d’un consensus entre les différents responsables de la BCE.

« Nous nous attendons à ce que la BCE réduise ses taux en juin, fasse une pause en juillet (bien que les ‘colombes’ puissent insister davantage) et recommence à réduire ses taux à chaque réunion à partir de septembre », a-t-il écrit sur le réseau X (ex-Twitter).

 

(Rédigé par Francesco Canepa; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

Taux: Une gestion prudente de la BCE

Taux:  Une gestion prudente de la BCE

De nombreux responsables de la BCE ont apporté leur soutien à une première réduction des coûts d’emprunt, actuellement à des niveaux record, très probablement en juin. Le débat se concentre désormais sur le nombre de baisses au-delà de cette échéance. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a toutefois déclaré que la banque centrale ne pouvait pas s’engager sur un certain nombre de baisses de taux, même après avoir enclenché le cycle d’assouplissement monétaire attendu.  »Nos décisions devront continuer à dépendre des données et à être prises au fur et à mesure des réunions, en fonction des nouvelles informations qui nous parviennent », a-t-elle déclaré lors d’une conférence à Francfort.  »Cela implique que, même après la première baisse de taux, nous ne pouvons pas nous engager à l’avance sur une trajectoire de taux particulière », a-t-elle ajouté.

 

par Francesco Canepa, Claude Chendjou, Reuters dans  la Tribune

En écho aux propos de Christine Lagarde, Philip Lane, chef économiste de la BCE, a déclaré que lui et ses collègues allaient « calibrer pendant encore longtemps » le niveau approprié des taux.

Isabel Schnabel, autre membre de la BCE, a même évoqué la perspective d’une nouvelle ère de taux d’intérêt structurellement plus élevés.

« Les besoins d’investissement exceptionnels découlant des défis structurels liés à la transition climatique, à la transformation numérique et aux changements géopolitiques pourraient avoir un impact positif persistant sur le taux d’intérêt naturel », a-t-elle déclaré.

Les marchés monétaires prévoient actuellement trois réductions de taux d’ici décembre, sans toutefois exclure une quatrième baisse, ce qui ramènerait le taux de dépôt de 4% de la BCE entre 3,25% et 3,0% d’ici la fin de l’année.

L’inflation dans la zone euro est passée d’un niveau à deux chiffres à l’automne 2022 à 2,6% le mois dernier.

Christine Lagarde a laissé entendre que ce reflux serait probablement « plus durable et moins dépendant des hypothèses sur les prix des matières premières » que par le passé, en raison d’une baisse attendue de l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie.

Elle a également salué les données de la BCE qui montrent que la croissance annuelle des salaires a ralenti, à 4,2% en mars contre 4,4% en janvier.

 

En revanche, la croissance économique en zone euro a stagné, si bien que le gouverneur de la banque centrale espagnole, Pablo Hernandez de Cos, a souligné l’existence de preuves que les hausses de taux de la BCE avaient un impact plus important que prévu sur le produit intérieur brut (PIB) du bloc.

« Nous surveillerons de près la matérialisation de ces risques et nous calibrerons en conséquence le degré de restriction monétaire », a-t-il déclaré mercredi.

Christine Lagarde a cependant précisé quelles étaient les conditions requises pour que la BCE commence à réduire ses taux: un ralentissement de la croissance des salaires, une baisse continue de l’inflation et de nouvelles projections internes confirmant que la croissance des prix revient à son objectif de 2%.

« Si ces données révèlent un degré suffisant d’alignement entre la trajectoire de l’inflation sous-jacente et nos projections, et en supposant que la transmission [de la politique monétaire, NDLR] reste forte, nous pourrons passer à la phase de réduction de notre cycle de politique monétaire et rendre notre politique moins restrictive », a-t-elle déclaré.

Les prochaines réunions de politique monétaire de la BCE sont prévues le 11 avril, le 6 juin, le 18 juillet, le 12 septembre, le 17 octobre et le 12 décembre.

Certains membres de la BCE, dont le Letton Martins Kazaks et le Néerlandais Klaas Knot, ont jugé plus utile d’agir lorsque de nouvelles prévisions sont publiées, ce qui correspond aux réunions de juin, septembre et décembre.

Le gouverneur de la banque centrale grecque, Yannis Stournaras, a, en revanche, estimé que deux baisses de taux avant la pause estivale de la BCE en août semblaient raisonnables, suivies de deux autres d’ici la fin de l’année.

Pour Frederik Ducrozet, responsable de la recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management, les dernières déclarations de Christine Lagarde laissent entrevoir la base d’un consensus entre les différents responsables de la BCE.

« Nous nous attendons à ce que la BCE réduise ses taux en juin, fasse une pause en juillet (bien que les ‘colombes’ puissent insister davantage) et recommence à réduire ses taux à chaque réunion à partir de septembre », a-t-il écrit sur le réseau X (ex-Twitter).

 

(Rédigé par Francesco Canepa; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

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