« Fillon, une menace pour la démocratie » (Bayrou)
François Bayrou estime que le maintien de Fillon comme candidat constitue une véritable menace pour la démocratie. Pour lui, Fillon altère l’image de la France au plan international et alimente la défiance des Français vis-à-vis de la démocratie. Il critique les pratiques de François Fillon, dénonce la brutalité de son programme inspiré par des puissances d’argent entre (axa notamment) qui l’ont rémunéré. Le président du Modem François Bayrou a donc une nouvelle fois plaidé dimanche pour un retrait de la candidature de François Fillon en vue de la présidentielle, déclarant sur France 3 que son maintien constituait une menace non seulement pour l’alternance mais aussi pour la démocratie. Interrogé sur le candidat Les Républicains, fragilisé depuis plusieurs semaines par des révélations dans la presse concernant des soupçons d’emplois fictifs dont sa famille aurait profité, le dirigeant centriste a une nouvelle fois appelé le député de Paris à se retirer. « Je pense qu’il a des décisions à prendre et il aurait dû les prendre (…) parce qu’il est en train de menacer l’alternance, de menacer y compris son camp ou sa famille politique », a déclaré le maire de Pau, qui n’a toujours pas précisé ses intentions en vue du scrutin d’avril-mai. Pour François Bayrou, qui avait soutenu Alain Juppé, finaliste malheureux de la primaire à droite, les répercussions vont encore au-delà. « Il faut que nous mesurions que la campagne présidentielle dans laquelle nous sommes détruit l’image de la France hors de nos frontières et détruit la confiance des citoyens à l’intérieur », a-t-il déclaré. « Sur le fond des attitudes, des pratiques, de ce qui est accepté, de ce qui est défendu, de ce qui est revendiqué, alors je considère que ça menace notre démocratie », a encore dit François Bayrou. Le maire de Pau, qui dénonce depuis plusieurs mois le caractère « dangereux », « très dur » et « injuste » du programme de François Fillon, a déjà appelé le député de Paris à se retirer la semaine dernière. Il l’a également accusé d’être sous l’influence « des puissances d’argent », en ciblant les activités de conseil de l’ancien Premier ministre qui soulèvent depuis plusieurs semaines des interrogations. François Bayrou, qui doit dévoiler dans la semaine ses intentions en vue de la présidentielle, s’est déclaré « prêt » en vue de cette échéance, sans pour autant faire d’annonce officielle sur sa décision. « Oui je suis prêt, il faut être prêt, c’est la règle de la vie », a-t-il déclaré alors qu’il était interrogé sur sa capacité à remplir les conditions d’une éventuelle quatrième candidature à l’Elysée, à la fois en termes de parrainages et de financement. « Je n’ai jamais été en effet aussi mûr pour cette élection », a-t-il dit. « Mais ce n’est pas au travers de moi que je pose la question. Je pose la question au travers des menaces immenses qui pèsent sur le pays », a-t-il ajouté.