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Les enjeux du discours politique de Bayrou

Les enjeux du discours politique de Bayrou

François Bayrou a prononcé son discours de politique générale devant les députés ce mardi 14 janvier. Peu d’annonces concrètes ont marqué ce discours, plutôt orienté vers une philosophie générale mettant en avant la lutte contre l’endettement, la « débureaucratisation », l’éducation ou le contrôle migratoire. La réforme des retraites sera renégociée par les partenaires sociaux – il s’agissait d’un point clé pour obtenir la « non censure » du Parti socialiste. Alors qu’insoumis, écologistes et communistes voteront la censure cette semaine, le PS n’a, pour l’instant, pas tranché. François Bayrou connaîtra-t-il un sort plus favorable que son prédécesseur Michel Barnier ? Entretien avec le politiste Luc Rouban dans « The Conversation »

Le discours de politique générale du premier ministre François Bayrou avait une importance particulière. Quels étaient les enjeux ?

Luc Rouban : Ce discours s’inscrit dans un contexte tout à fait particulier parce qu’on est certainement au cœur de la crise politique la plus grave de la Ve République. Il arrive après la censure qui a frappé le gouvernement Barnier et dans une situation où, au fond, les mécontentements se conjuguent puisque tout le monde a gagné et que,en même temps, tout le monde a perdu. Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête en nombre de sièges aux législatives de juin mais il n’a pas pas pu accéder à Matignon. De l’autre côté, le Rassemblement national est arrivé en tête en nombre de voix mais il est aussi mis de côté. On n’avait jamais vu un tel décalage entre la composition des gouvernements – Barnier puis Bayrou – et le résultat des élections.

Ce discours de politique générale n’était donc pas simplement un catalogue de mesures, il répondait au moins à deux grands enjeux. Le premier était de garantir la stabilité du système institutionnel et tout simplement la démocratie en France. François Bayrou a beaucoup insisté dans son discours sur cette question de la stabilité. Le deuxième enjeu, c’était de faire une sorte de bilan du macronisme. Bayrou a évoqué le fait que le travail n’est pas suffisamment récompensé, que la mobilité sociale est entravée, que les entreprises ont des problèmes avec les normes. Il a parlé de l’école, de la santé, de la bureaucratie – avec une orientation libérale pour le coup. Il a également parlé des gilets jaunes et du problème du mépris social. Ces questions de fond que nous étudions dans nos enquêtes d’opinion sont des moteurs pour le vote Rassemblement national. Ce discours ressemblait à celui d’un candidat à la présidence de la République plus qu’à un classique discours programmatique de premier ministre. Certains commentateurs l’ont trouvé décalé. Mais on peut se demander si François Bayrou n’a pas déjà en tête la présidentielle.

Est-ce que François Bayrou a répondu à ces enjeux ? On lui a immédiatement reproché d’être extrêmement vague avec très peu d’annonces concrètes, chiffrées, pas de planning…

L.R : L’un des objectifs de François Bayrou, c’était de gagner du temps et donc de ne pas provoquer une censure immédiate. Bayrou est un faux malhabile, un homme qui sait jouer d’un certain flou pour ménager tous ses adversaires – et il en a de tous côtés. Le point central, c’était la réforme des retraites, qui était le casus belli du Parti socialiste et la condition de la « non censure » de ce dernier. Sur ce sujet, il a proposé une solution qui consiste à dire « on va organiser une discussion des partenaires sociaux et essayer d’élaborer une nouvelle réforme dans un délai relativement court de trois mois ».

La décision du PS n’est pas arrêtée à ce stade, mais, avec cette proposition, il est difficile pour ce parti de censurer le gouvernement. Boris Vallaud, chef du groupe PS, lui a reproché l’absence de réponses concrètes sur la fiscalité des hauts patrimoines, sur les dépenses de santé, sur les postes à l’hôpital et dans l’éducation nationale, pour le budget des outre-mer. Or le PS est le parti pivot avec lequel Bayrou a négocié pour élargir son socle de soutien.

L.R : Effectivement, un certain nombre de décisions précises sont renvoyées au débat budgétaire qui sera difficile, parce que, dans le fond, il faudra choisir d’augmenter soit les dépenses, soit la fiscalité. Est-ce qu’il y aura des possibilités de compromis avec la droite pour augmenter, par exemple, un certain nombre d’impôts sur les rémunérations importantes et certains patrimoines ? C’est toute la question.

Pensez-vous que Bayrou va échapper à la censure que proposera LFI dès jeudi ?

LR : Le coût politique d’une censure est plus élevé pour les oppositions qu’il y a quelques mois. Ce qu’a dit Bayrou, en s’adressant aux Français, en leur parlant de stabilité, c’est que ceux qui décideront de voter la censure prendront des risques politiques considérables au plan électoral. Si le Parti socialiste décidait de voter la censure, cela risquerait de lui coûter très cher. Ce qui se joue, c’est le discrédit, alors que les Français commencent à être excédés par cette situation d’incertitude. Et je ne parle pas des chefs d’entreprise, des investisseurs étrangers, des marchés financiers… Bayrou est, paradoxalement, dans une situation plus confortable que Michel Barnier, parce qu’une deuxième censure ouvrirait la porte à une crise de régime.

Quel était l’enjeu des longues négociations que le PS, les écologistes et les communistes ont menées avec François Bayrou ?

L.R : Il s’agissait de négocier un pacte de « non censure », mais il y avait aussi un enjeu interne à la gauche. Le Parti socialiste sait bien que, à terme, le macronisme, c’est terminé, or une grande partie des électeurs macronistes viennent du PS. Ce parti a donc intérêt à les retrouver en rompant avec LFI et le Nouveau Front populaire. Quant aux écologistes, qui voteront la censure, ils vont, par ce choix, basculer du côté de LFI, comme force d’appoint de la gauche radicale.

Quelle sera la posture du RN vis-à-vis du gouvernement Bayrou ?

L.R : Le RN garde toujours les cartes maîtresses en main. Même si le PS vote finalement la censure, le gouvernement ne tombe pas tant que le RN le soutient. Or, je ne pense pas que le RN soit disposé à voter à nouveau la censure comme il l’a fait avec Michel Barnier. Désormais, et surtout après la disparition de Jean-Marie Le Pen, le RN est dans la nécessité de mettre en avant un profil de parti de gouvernement. Ils vont essayer de pousser les feux sur le sujet de l’immigration, mais ils auront en quelque sorte des « relais » avec les ministres Bruno Retailleau et Gérald Darmanin. Ces derniers ne sont pas leurs représentants, mais ils portent des idées proches.

On a pu croire que les négociations avec une partie de la gauche signifiaient un déplacement du centre de gravité politique de ce gouvernement, avec une tentative de se libérer de l’emprise de l’extrême droite : ce n’était donc pas le cas ?

L.R : François Bayrou s’est acheté un filet de sécurité en négociant avec le PS. Il s’est donné de l’air, mais, si ça ne marche pas, il garde ses appuis au centre, à droite et au RN. Tant que le RN reste neutre, la gauche ne peut pas le faire tomber. La meilleure assurance-vie du gouvernement Bayrou reste le RN.

Bayrou: large exposé dans une ambiance de maternelle

Bayrou:  large  exposé dans une ambiance de maternelle

Dans un hémicycle bordélisé par les Insoumis, le Premier ministre très largement exposé ses projets soulignant notamment le grave problème de la dette et en permettant la remise en chantier des retraites. Une très longue intervention pour un premier ministre qui veut durer en dépit de l’ambiance de chaos et des attaques personnelles indignes de la part des oppositions nombreuses. Pas vraiment une image renforcée de la démocratie qui pourrait finir par lasser une opinion résignée qui porte déjà une critique sévère des partis politiques. 

Dette

Le Premier ministre a entamé son discours par la situation de la dette, qui atteint aujourd’hui 3 228 milliards d’euros, « une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social »

François Bayrou a souligné l’urgence de faire adopter un budget. « Est-il nécessaire que plus de 1 000 agences, organes ou opérateurs exercent l’action publique ? », s’est-il également interrogé. . Il a maintenu « l’objectif de 3% de déficit public en 2029″, avec un objectif de « déficit public pour 2025 à 5,4% du PIB [produit intérieur brut]« .

Le Premier ministre a annoncé la « création d’un fonds spécial entièrement dédié à la réforme de l’Etat, financé en réalisant une partie des actifs en particulier immobiliers qui appartiennent à la puissance publique ». Celui-ci devra permettre « des investissements, par exemple, dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans nos services publics ».

Dans sa réponse aux groupes politiques, François Bayrou a fait d’autres annonces en matière budgétaire. Il entend ainsi travailler sur « une taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines », qui pourrait figurer dans le budget 2025, comme le demande le Parti socialiste. Il a également affirmé que les dépenses de santé augmenteront de 3,3% en 2025, dans la reprise du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), au lieu des 2,8% prévus par Michel Barnier.

« Notre bureaucratie est trop lourde », a dénoncé François Bayrou, affirmant que le poids des normes coûtait en moyenne 4% de PIB chaque année à la France. Il souhaite un  »puissant mouvement de débureaucratisation » , réclamant  »l’adoption rapide du projet de loi de simplification de la vie économique ».

Retraites

 Le  Premier ministre a annoncé « remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref, et dans des conditions transparentes », en se basant sur des chiffres fournis prochainement par la Cour des comptes. 

Concrètement, afin de trouver « des voies de progrès » pour une « réforme plus juste »« une délégation permanente sera donc créée » dès vendredi, avec les représentants des partenaires sociaux.

Mode de scrutin

Sur le plan des institutions, François Bayrou a remis sur la table la question de la réforme du mode de scrutin aux législatives, avec « l’adoption du principe proportionnel pour la représentation du peuple », une de ses demandes de très longue date.

François Bayrou a aussi abordé la question de « la démocratie » durant son discours, avec pour objectif « la reconnaissance du pluralisme »« Je souhaite proposer que les partis politiques, comme les syndicats, puissent être reconnus comme des mouvements d’utilité publique. Je souhaite aussi la création de la banque de la démocratie », a-t-il lancé, « pour que le financement des partis politiques et des campagnes ne dépende plus de choix de banque privées ».

Immigration

« J’ai la conviction profonde que l’immigration est une question de proportions », a déclaré François Bayrou, en prenant l’exemple de Mayotte. « Il est donc de notre devoir de conduire une politique de contrôle, de régulation et de renvoi dans leur pays de ceux dont la présence met en péril, par leur nombre, la cohésion de la nation. » 

Écologie

« L’écologie, au contraire de ce que certains pensent, ce n’est pas le problème, c’est la solution », a défendu François Bayrou après une heure de discours. Le Premier ministre n’a pas manqué de mettre en avant l’énergie nucléaire, « essentielle », pour produire « de façon décarbonée »« accessible à tous »« La question de l’eau, nous devons la saisir à bras-le-corps à travers une grande conférence nationale déclinée dans les régions », a-t-il ajouté, tout en déclarant vouloir poursuivre le plan vélo lancé par Elisabeth Borne « avec les moyens qui lui sont nécessaires ».

Enseignement

« Comment accepter que l’école française, qui était la première du monde, se voit classée au rang qui est le sien aujourd’hui, en mathématiques comme en lecture ? », s’est interrogé François Bayrou. 

En début de soirée, après les prises de parole des groupes parlementaires, le Premier ministre a assuré aux députés socialistes qu’il n’y aurait pas 4 000 suppressions de postes d’enseignants, comme il était prévu dans le projet de budget pour 2025. Il a néanmoins évoqué des difficultés pour recruter de nouveaux professeurs.

 Nouvelle-Calédonie

François Bayrou et son gouvernement reprennent en main le dossier néo-calédonien, après des mois de tergiversations en raison d’une situation politique chamboulée. « Je souhaite que le processus politique reprenne avec des négociations qui devront aboutir à la fin du trimestre. J’inviterai fin janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations », a avancé le Premier ministre. C’était le souhait de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, en visite dans ce territoire en novembre(Nouvelle fenêtre). Manuel Valls, ministre des Outre-mer, sera « particulièrement » chargé de cette question institutionnelle.

Le logement 

« Nous avons besoin d’une politique de logement repensée et de grande ampleur », a insisté François Bayrou, alors qu’une crise du logement et de l’immobilier est régulièrement évoquée. « Nous pouvons aller plus loin en réduisant encore les délais, alléger les demandes d’autorisation, favoriser la densification, faciliter les changements d’usage… Cela suppose aussi de relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété, et de soutenir les maires bâtisseurs par un système d’encouragement à l’investissement, y compris à l’investissement privé », a-t-il précisé, sans détailler les mesures particulières qui seraient mises en œuvre par la ministre du Logement, Valérie Létard.

Santé

François Bayrou a réclamé que les hôpitaux passent d’une  »logique budgétaire annuelle à une logique de financement pluriannuel ». Il a confirmé que la santé mentale sera la « grande cause nationale » cette année, comme l’avait décidé son prédécesseur Michel Barnier.

Le Premier ministre a également promis que « la mesure de déremboursement de certains médicaments et des consultations ne sera pas reprise » et réitéré l’engagement de remboursement intégral des fauteuils roulants en 2025. Enfin, François Bayrou a confirmé la création du haut-commissariat à l’Enfance, annoncé par Emmanuel Macron fin décembre.

Bayrou : Vers une suspension provisoire pour les retraites ou vers le chaos

Bayrou : Vers une suspension provisoire pour les retraites ou vers le chaos

Il faudra que le premier ministre fasse preuve d’une grande ingéniosité pour solliciter la sémantique et trouver une formulation qui permette de satisfaire une majorité à l’Assemblée nationale. Un exercice qui paraît a priori impossible en effet à droite on milite pour le maintien intégral de la réforme des retraites et on combat son n’abrogation et même sa suspension. À l’inverse à gauche les socialistes souhaitent que la réforme soit gelée pendant une période de six mois et à l’extrême gauche que la réforme des retraites actuelle soit totalement et immédiatement supprimée.

Une formule du type suspension provisoire partielle déjà très confuse aura des difficultés à trouver une majorité à l’Assemblée nationale.

De toute manière si par hypothèse on devait passer par une motion de censure donc par un rejet des propositions du Premier ministre alors la France pourrait s’engager vers un chaos dont on maîtrise mal les conséquences. En effet l’absence d’accord sur les retraites et au-delà sur le budget pourrait faire dépendre le pays totalement des institutions financières. Voir à cet égard déjà les taux d’intérêt en hausse pour les emprunts français. Le pire évidemment ce sera l’installation d’une véritable instabilité politique pouvant déboucher sur une crise de régime et une décélération d’une croissance déjà orientée vers la stagnation comme le montre la croissance zéro du quatrième trimestre 2024

Agriculteurs : Rencontre avec Bayrou le 13 janvier

 

Du fait de l’actualité politique et de la relative paralysie de l’État dans plusieurs domaines, la question agricole est passée au second rang. En cause aussi la difficulté pour les syndicats écoles de se rendre visible vis-à-vis de l’opinion publique avec des opérations spectaculaires mais sans pour autant créer un mouvement d’opinion qui se retournerait contre eux.
Il y a aussi et peut-être surtout les grandes divergences d’action voir même d’objectifs revendicatifs de la part des organisations syndicales agricoles. D’un côté on trouve la FNSEA classées plutôt au centre de l’autre la coordination rurale assez adroite et la confédération paysanne à gauche. Pas facile dans ces conditions de se retrouver sur un cahier revendicatif unifié même si certains problèmes sont communs. Par ailleurs l’opinion publique générale commence à être fatigué par le climat politique mais aussi par tous ceux qui participent de la déstabilisation du pays. Il y a de toute évidence une demande de stabilité et dordre.
Observons d’ailleurs que les organisations syndicales de salariés rencontrent les mêmes difficultés à mobiliser Lundi 13 janvier, le Premier ministre François Bayrou va recevoir tour à tour les représentants de la Confédération paysanne, de la Coordination rurale, de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, a appris franceinfo auprès de Matignon, vendredi 3 janvier. Cette annonce intervient alors que la Coordination rurale a confirmé qu’elle se prépare à rejoindre l’Île-de-France en tracteurs, dimanche.
Du fait de la crise politique, la plupart des promesses faites précédemment aux agriculteurs sont est suspendue , et cela depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, puis de la censure du gouvernement de Michel Barnier.
Image d'illustration de comversation

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Bayrou à Mayotte : la reconstruction en deux ans, une promesse de coiffeur !

Bayrou à Mayotte : la reconstruction en deux ans, une promesse de coiffeur !

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendu complètement illusoire. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui trace des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi il pourra toujours reporter la responsabilité sur les oppositions qui sont aussi  nombreuses que variées.

La première observation , ‘est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière, envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Borne et les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

Bayrou à Mayotte : reconstruction en deux ans, la promesse de coiffeur !

Bayrou à Mayotte : reconstruction en deux ans, la promesse de coiffeur !

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendu complètement illusoire. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui trace des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi il pourra toujours reporter la responsabilité sur ces oppositions qui sont nombreuses.

La première observation ,c’est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière, envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Borne et les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

Mayotte : reconstruction deux ans, la promesse de coiffeur de Bayrou

Mayotte : reconstruction deux ans, la promesse de coiffeur de Bayrou

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendus complètement illusoires. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui tracent des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi pourra toujours reporter la responsabilité sur ces oppositions qui sont nombreuses.

La première observation c’est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Barnes les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

 

Politique-Un gouvernement Bayrou très provisoire ?

Politique-Un gouvernement Bayrou très provisoire ? 

François Bayrou a finalement dévoilé son gouvernement. Sur le fond, pas de grandes différences avec la ligne de son prédécesseur. Sur la forme, en revanche, des distinctions se dessinent, avec une volonté de se détacher de l’Élysée et de mettre l’accent sur l’autorité, au détriment des volets sociaux et économiques.

Décryptage avec Mathias Bernard, historien de la politique. Interview dans The Conversation 


Quelles sont les principales différences entre le gouvernement Bayrou et le gouvernement Barnier ?

Les différences ne sont pas évidentes. Il y a une continuité dans la sensibilité politique globale et dans la composition : sur quatorze ministres de plein exercice, sept faisaient déjà partie du gouvernement Barnier. La principale originalité est la primauté donnée au régalien. Dans l’ordre protocolaire, parmi les quatre ministres d’État qui arrivent en premier, trois sont relatifs aux fonctions régaliennes (Intérieur, Justice, Outre-mer). Cela traduit une volonté d’affirmer une forme d’autorité. C’est la marque de Bayrou, déjà imprimée dans la manière dont il s’est imposé comme premier ministre.

Le positionnement des ministères sociaux et économiques montre qu’ils sont au deuxième plan. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, est le sixième dans l’ordre protocolaire. Dans les gouvernements de la présidence Macron, l’économie était habituellement numéro deux. L’économie positionnée au sixième rang, confiée à un technicien, a fortiori dans le contexte budgétaire actuel, c’est un choix politique. Cela montre que ce n’est pas là-dessus que François Bayrou veut adresser des signaux à l’opinion. Par contre, l’éducation est le portefeuille numéro deux du gouvernement, c’est rare et c’est un choix personnel assumé par le premier ministre.

Il y a une autre nuance par rapport au précédent gouvernement : la recherche de cohérence. Le gouvernement Barnier a été marqué par une forme de conflit entre Didier Migaud à la Justice et Bruno Retailleau à l’Intérieur. Il y aura beaucoup plus de cohérence dans la politique conduite entre Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.

Bruno Retailleau est le seul ministre dont le nom a été connu bien avant la composition de l’ensemble du gouvernement. C’était l’homme le plus à droite du gouvernement Barnier. Comment interpréter cet empressement à le reconduire dans ses fonctions ?

C’est une manière de donner des gages à l’électorat du Rassemblement national, un calcul politique pour obtenir une abstention la plus longue possible de la part du RN. Bayrou compte sur le fait que le RN n’osera pas recensurer rapidement un gouvernement, surtout avec la présence de Darmanin et de Retailleau. Cela peut fonctionner quelques mois.

En revanche, c’est un vrai problème de fonctionnement démocratique. Il s’agit d’un calcul politicien qui ne prend pas en compte la réalité politique du pays. Ce qui s’est exprimé au mois de juillet, c’est la victoire d’un front républicain. Logiquement, il aurait fallu avoir un gouvernement de front républicain. C’est ce qui a permis l’élection d’un certain nombre de députés. Un certain nombre de concessions ou de signaux sont adressés au Rassemblement national alors que ces forces avaient prétendu le combattre lors des élections législatives. Les leçons du scrutin de juillet n’ont jamais été tirées. On est sur une forme de déni de l’expression politique du pays.

Que penser du choix de Gérald Darmanin à la Justice  et d’Élisabeth Borne à l’Éducation ?

Ce sont des éléments de fragilité. Mais dans l’exercice de la composition d’un gouvernement, beaucoup de nominations ouvrent des brèches pour la critique. François Bayrou montre que ça ne l’arrête pas. C’est une manifestation d’autorité de sa part.

Concernant Élisabeth Borne, je pense que ce qui l’a intéressé, c’est d’abord d’avoir une femme. Quand on regarde le casting des quatre ministres d’État, on constate que cette partie du gouvernement s’est masculinisée (même si la suite du gouvernement est plus paritaire). Ensuite, il y avait ce souci d’avoir le maximum de poids lourds, une volonté de donner à ce gouvernement une image d’union nationale ou de défense républicaine : il s’agit de montrer que, dans la crise profonde que traverse notre pays, mais surtout notre système politique, le gouvernement rassemble des personnalités fortes, venues d’horizons politiques différents, mais unies par la volonté d’affirmer l’autorité de l’État républicain. Le fait qu’elle soit une ancienne première ministre a beaucoup compté. Enfin, il faut y voir une volonté d’affirmer l’autorité de l’État : c’est quelque chose qui est reconnu à Élisabeth Borne. Cette nomination va dans le sens de cette cohérence recherchée, en prenant le risque de l’impopularité.

 

Le gouvernement penche clairement à droite…

Il ne s’agit pas du tout d’un gouvernement équilibré, contrairement aux engagements initiaux du premier ministre. Ce n’est pas une surprise : cette dérive vers la droite est une évolution du macronisme depuis 2019-2020. Ce qui est appelé le bloc central s’identifie plutôt à une union allant du centre droit à une droite traditionnelle, conservatrice. Les « prises de guerre » affichées comme venant de la gauche n’en sont pas vraiment puisque que François Rebsamen ou Manuel Valls ont rompu avec le PS et ont appelé à voter Macron dès 2017. C’est l’aile gauche du macronisme, mais pas du tout un élargissement vers la gauche. C’est un gouvernement qui rassemble les différentes sensibilités du centre droit et de la droite, dans la continuité de ce qu’on voit depuis la réélection de Macron en 2022.

Le rapport de pouvoir entre le président et le gouvernement évolue-t-il avec cette nouvelle équipe ?

Le pouvoir n’est plus du tout à l’Élysée. Il est à Matignon, il est au gouvernement. Même si Macron s’était plaint de la volonté d’indépendance de Barnier, le gouvernement précédent ménageait les susceptibilités de l’Élysée. Les concessions faites à Emmanuel Macron sont beaucoup plus réduites dans ce gouvernement. Il n’y a pas une différence fondamentale de positionnement politique entre les deux.

En revanche, en termes de forme, on observe le retour de l’ancien monde. Une bonne partie des ministres qui composent ce gouvernement sont des personnalités connues : Borne, Valls, Darmanin, Retailleau, Catherine Vautrin, Rachida Dati, Rebsamen. Sur ces 4 ministres d’État, deux ont déjà exercé la fonction de premier ministre. S’il est parfois arrivé qu’un ancien premier ministre exerce des fonctions ministérielles (on peut penser à Michel Debré, Laurent Fabius, Alain Juppé ou Jean-Marc Ayrault), c’est la première fois depuis le gouvernement de Gaulle de 1958 qu’il y en a plusieurs : cela souligne à la fois le contexte de crise actuel et la volonté de rassembler au gouvernement des personnalités de premier plan. Il s’agit là d’un retour de l’incarnation politique en dehors du président de la République. Cette séquence politique traduit l’affaiblissement du rôle personnel du président de la République au profit du premier ministre et de son équipe.

En nommant un gouvernement avec des personnalités reconnues, François Bayrou essaie de faire peser la balance du côté du gouvernement par rapport au président de la République. C’est aussi une manière de rompre avec cette tendance du macronisme d’avoir plutôt des ministres technos assez peu connus, assez peu médiatisés, etc.

Ce gouvernement peut-il durer plus que celui de Barnier ?

A priori, on voit mal une gauche qui a censuré le gouvernement Barnier ne pas censurer le gouvernement Bayrou qui confirme, voire accentue, cet ancrage à droite. Aucun signal n’a été adressé à la gauche, alors même qu’une partie du PS et des écologistes s’étaient dits prêts à discuter d’accords de non-censure. C’était un choix dès le départ, y compris en annonçant, avant même que le gouvernement soit composé, la présence de Bruno Retailleau. C’était aussi une manière de fermer la porte à la gauche.

C’est malheureux à dire, mais la clé de la stabilité ou non de ce gouvernement est entre les mains du Rassemblement national. La question est de savoir si Marine Le Pen et Jordan Bardella ont intérêt à faire tomber ce gouvernement. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, le RN ne va pas courir le risque d’être accusé d’alimenter l’instabilité. Ce gouvernement peut tenir deux, trois ou quatre mois. Au-delà, ça me semble difficile.

Quelles sont les sorties de crise possibles pour éviter d’avoir des gouvernements qui durent trois mois, à répétition ?

Il y en a deux. La première supposerait une volonté de l’ensemble des acteurs de tirer les leçons de l’élection de juillet 2024, c’est-à-dire de constituer un gouvernement qui soit à l’image, non pas du premier tour des législatives ou de ce qu’aurait souhaité Emmanuel Macron, mais à l’image du second tour : un gouvernement de front républicain allant de LFI jusqu’au bloc central, puisqu’au niveau de l’électorat, c’est ce rassemblement d’électeurs qui a permis l’élection des deux tiers des députés.

Pour l’instant, cette traduction en majorité gouvernementale de ce qui a été une majorité électorale n’est pas possible pour des raisons qui tiennent aux choix du président – qui refuse de composer avec une partie de la gauche, mais également pour des raisons qui tiennent au positionnement de la France insoumise, laquelle estime que c’est le nouveau Front populaire qui a gagné l’élection, ce qui n’est pas non plus vrai.

La seconde solution de sortie de crise est une nouvelle dissolution de l’assemblée. Ce n’est pas possible avant le mois de juillet prochain.

Bayrou doit changer de rythme

Bayrou doit changer de rythme

A l’ Assemblée nationale , la première intervention de Bayrou ne ne laissera pas un grand souvenir ,elle a montré un Premier ministre un peu endormi qui a du mal à se mettre au rythme des urgences du pays. Il est vrai que pour l’instant l’intéressé était dans sa zone de confort. Aujourd’hui ,il accède à la responsabilité suprême pour diriger le gouvernement. Il va falloir travailler sur un autre rythme.

 

La prochaine grande déclaration du Premier ministre interviendra le 14 janvier : une déclaration de politique générale encore  sans doute  d’un flou désarmant tout autant en raison de la personnalité du Premier ministre que des contradictions qui le coincent dans un espace politique de plus en plus réduit.

Conséquence, sans doute pas immédiatement de censure car elle serait mal comprise par une une opinion publique complètement saturée par le climat d’affrontement politique stérile. On sera battra donc vraisemblablement sur la suite à savoir le débat sur le budget qui finalement sera adopté par le 49–3 mais aussitôt se posera la question du moment de la censure. Bref un gouvernement sans doute qui aura du mal à passer le printemps.

À moins que Bayrou se mette vraiment au travail et qui bénéficient un peu de l’indulgence d’une opposition toujours aussi irresponsable. Des oppositions qui veulent toutes le pouvoir mais qui une fois parvenues au sommet ne savent pas quoi en faire…. comme Macron. 

Or Bayrou n’a pas laissé une image particulière de grand travailleur lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale sous Mitterrand et il y a longtemps. À la direction du plan, il n’a pas fait grand-chose. Même si effectivement il s’agissait d’un hochet  attribué  par Macron à celui qui lui avait permis d’être élu lors de l’élection présidentielle. La première alerte concernant sa faiblesse s’est manifestée lors de la passation des pouvoirs avec Barnier ou son intervention était d’une particulière faiblesse. Deuxième faiblesse très marquée lors des questions au gouvernement de mercredi où la certain l’ont même comparé à Jo Biden. La troisième faiblesse pourrait bien être celle de sa déclaration de politique générale s’il est toujours aussi approximatif,  mou, confus  voire maladroit. On objectera sans doute que le contexte est particulièrement complexe et que les marges de manœuvre du nouveau premier ministre sont particulièrement réduites. Un environnement que le nouveau Premier ministre pouvait ignorer lui qui a imposé sa propre candidature comme premier ministre un Macron qui n’en voulait pas.

Un gouvernement Bayrou provisoire ?

Un gouvernement Bayrou provisoire ? 

François Bayrou a finalement dévoilé son gouvernement. Sur le fond, pas de grandes différences avec la ligne de son prédécesseur. Sur la forme, en revanche, des distinctions se dessinent, avec une volonté de se détacher de l’Élysée et de mettre l’accent sur l’autorité, au détriment des volets sociaux et économiques.

Décryptage avec Mathias Bernard, historien de la politique. Interview dans The Conversation 


Quelles sont les principales différences entre le gouvernement Bayrou et le gouvernement Barnier ?

Les différences ne sont pas évidentes. Il y a une continuité dans la sensibilité politique globale et dans la composition : sur quatorze ministres de plein exercice, sept faisaient déjà partie du gouvernement Barnier. La principale originalité est la primauté donnée au régalien. Dans l’ordre protocolaire, parmi les quatre ministres d’État qui arrivent en premier, trois sont relatifs aux fonctions régaliennes (Intérieur, Justice, Outre-mer). Cela traduit une volonté d’affirmer une forme d’autorité. C’est la marque de Bayrou, déjà imprimée dans la manière dont il s’est imposé comme premier ministre.

Le positionnement des ministères sociaux et économiques montre qu’ils sont au deuxième plan. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, est le sixième dans l’ordre protocolaire. Dans les gouvernements de la présidence Macron, l’économie était habituellement numéro deux. L’économie positionnée au sixième rang, confiée à un technicien, a fortiori dans le contexte budgétaire actuel, c’est un choix politique. Cela montre que ce n’est pas là-dessus que François Bayrou veut adresser des signaux à l’opinion. Par contre, l’éducation est le portefeuille numéro deux du gouvernement, c’est rare et c’est un choix personnel assumé par le premier ministre.

Il y a une autre nuance par rapport au précédent gouvernement : la recherche de cohérence. Le gouvernement Barnier a été marqué par une forme de conflit entre Didier Migaud à la Justice et Bruno Retailleau à l’Intérieur. Il y aura beaucoup plus de cohérence dans la politique conduite entre Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.

Bruno Retailleau est le seul ministre dont le nom a été connu bien avant la composition de l’ensemble du gouvernement. C’était l’homme le plus à droite du gouvernement Barnier. Comment interpréter cet empressement à le reconduire dans ses fonctions ?

C’est une manière de donner des gages à l’électorat du Rassemblement national, un calcul politique pour obtenir une abstention la plus longue possible de la part du RN. Bayrou compte sur le fait que le RN n’osera pas recensurer rapidement un gouvernement, surtout avec la présence de Darmanin et de Retailleau. Cela peut fonctionner quelques mois.

En revanche, c’est un vrai problème de fonctionnement démocratique. Il s’agit d’un calcul politicien qui ne prend pas en compte la réalité politique du pays. Ce qui s’est exprimé au mois de juillet, c’est la victoire d’un front républicain. Logiquement, il aurait fallu avoir un gouvernement de front républicain. C’est ce qui a permis l’élection d’un certain nombre de députés. Un certain nombre de concessions ou de signaux sont adressés au Rassemblement national alors que ces forces avaient prétendu le combattre lors des élections législatives. Les leçons du scrutin de juillet n’ont jamais été tirées. On est sur une forme de déni de l’expression politique du pays.

Que penser du choix de Gérald Darmanin à la Justice  et d’Élisabeth Borne à l’Éducation ?

Ce sont des éléments de fragilité. Mais dans l’exercice de la composition d’un gouvernement, beaucoup de nominations ouvrent des brèches pour la critique. François Bayrou montre que ça ne l’arrête pas. C’est une manifestation d’autorité de sa part.

Concernant Élisabeth Borne, je pense que ce qui l’a intéressé, c’est d’abord d’avoir une femme. Quand on regarde le casting des quatre ministres d’État, on constate que cette partie du gouvernement s’est masculinisée (même si la suite du gouvernement est plus paritaire). Ensuite, il y avait ce souci d’avoir le maximum de poids lourds, une volonté de donner à ce gouvernement une image d’union nationale ou de défense républicaine : il s’agit de montrer que, dans la crise profonde que traverse notre pays, mais surtout notre système politique, le gouvernement rassemble des personnalités fortes, venues d’horizons politiques différents, mais unies par la volonté d’affirmer l’autorité de l’État républicain. Le fait qu’elle soit une ancienne première ministre a beaucoup compté. Enfin, il faut y voir une volonté d’affirmer l’autorité de l’État : c’est quelque chose qui est reconnu à Élisabeth Borne. Cette nomination va dans le sens de cette cohérence recherchée, en prenant le risque de l’impopularité.

 

Le gouvernement penche clairement à droite…

Il ne s’agit pas du tout d’un gouvernement équilibré, contrairement aux engagements initiaux du premier ministre. Ce n’est pas une surprise : cette dérive vers la droite est une évolution du macronisme depuis 2019-2020. Ce qui est appelé le bloc central s’identifie plutôt à une union allant du centre droit à une droite traditionnelle, conservatrice. Les « prises de guerre » affichées comme venant de la gauche n’en sont pas vraiment puisque que François Rebsamen ou Manuel Valls ont rompu avec le PS et ont appelé à voter Macron dès 2017. C’est l’aile gauche du macronisme, mais pas du tout un élargissement vers la gauche. C’est un gouvernement qui rassemble les différentes sensibilités du centre droit et de la droite, dans la continuité de ce qu’on voit depuis la réélection de Macron en 2022.

Le rapport de pouvoir entre le président et le gouvernement évolue-t-il avec cette nouvelle équipe ?

Le pouvoir n’est plus du tout à l’Élysée. Il est à Matignon, il est au gouvernement. Même si Macron s’était plaint de la volonté d’indépendance de Barnier, le gouvernement précédent ménageait les susceptibilités de l’Élysée. Les concessions faites à Emmanuel Macron sont beaucoup plus réduites dans ce gouvernement. Il n’y a pas une différence fondamentale de positionnement politique entre les deux.

En revanche, en termes de forme, on observe le retour de l’ancien monde. Une bonne partie des ministres qui composent ce gouvernement sont des personnalités connues : Borne, Valls, Darmanin, Retailleau, Catherine Vautrin, Rachida Dati, Rebsamen. Sur ces 4 ministres d’État, deux ont déjà exercé la fonction de premier ministre. S’il est parfois arrivé qu’un ancien premier ministre exerce des fonctions ministérielles (on peut penser à Michel Debré, Laurent Fabius, Alain Juppé ou Jean-Marc Ayrault), c’est la première fois depuis le gouvernement de Gaulle de 1958 qu’il y en a plusieurs : cela souligne à la fois le contexte de crise actuel et la volonté de rassembler au gouvernement des personnalités de premier plan. Il s’agit là d’un retour de l’incarnation politique en dehors du président de la République. Cette séquence politique traduit l’affaiblissement du rôle personnel du président de la République au profit du premier ministre et de son équipe.

En nommant un gouvernement avec des personnalités reconnues, François Bayrou essaie de faire peser la balance du côté du gouvernement par rapport au président de la République. C’est aussi une manière de rompre avec cette tendance du macronisme d’avoir plutôt des ministres technos assez peu connus, assez peu médiatisés, etc.

Ce gouvernement peut-il durer plus que celui de Barnier ?

A priori, on voit mal une gauche qui a censuré le gouvernement Barnier ne pas censurer le gouvernement Bayrou qui confirme, voire accentue, cet ancrage à droite. Aucun signal n’a été adressé à la gauche, alors même qu’une partie du PS et des écologistes s’étaient dits prêts à discuter d’accords de non-censure. C’était un choix dès le départ, y compris en annonçant, avant même que le gouvernement soit composé, la présence de Bruno Retailleau. C’était aussi une manière de fermer la porte à la gauche.

C’est malheureux à dire, mais la clé de la stabilité ou non de ce gouvernement est entre les mains du Rassemblement national. La question est de savoir si Marine Le Pen et Jordan Bardella ont intérêt à faire tomber ce gouvernement. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, le RN ne va pas courir le risque d’être accusé d’alimenter l’instabilité. Ce gouvernement peut tenir deux, trois ou quatre mois. Au-delà, ça me semble difficile.

Quelles sont les sorties de crise possibles pour éviter d’avoir des gouvernements qui durent trois mois, à répétition ?

Il y en a deux. La première supposerait une volonté de l’ensemble des acteurs de tirer les leçons de l’élection de juillet 2024, c’est-à-dire de constituer un gouvernement qui soit à l’image, non pas du premier tour des législatives ou de ce qu’aurait souhaité Emmanuel Macron, mais à l’image du second tour : un gouvernement de front républicain allant de LFI jusqu’au bloc central, puisqu’au niveau de l’électorat, c’est ce rassemblement d’électeurs qui a permis l’élection des deux tiers des députés.

Pour l’instant, cette traduction en majorité gouvernementale de ce qui a été une majorité électorale n’est pas possible pour des raisons qui tiennent aux choix du président – qui refuse de composer avec une partie de la gauche, mais également pour des raisons qui tiennent au positionnement de la France insoumise, laquelle estime que c’est le nouveau Front populaire qui a gagné l’élection, ce qui n’est pas non plus vrai.

La seconde solution de sortie de crise est une nouvelle dissolution de l’assemblée. Ce n’est pas possible avant le mois de juillet prochain.

 

Bayrou : un gouvernement encore pléthorique !

Bayrou : un gouvernement encore pléthorique condamné à réussir rapidement ou à disparaître !

 

 

 

Composition du gouvernement :

Ministres de plein exercice
Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur
Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-mer
Gérald Darmanin, ministre d’État, ministre de la Justice, garde des Sceaux
Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Rachida Dati, ministre de la Culture
François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire de la Décentralisation
Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche
Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire
Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification
Marie Barsacq, ministre des Sports, de la jeunesse et de la vie associative

Ministres auprès des ministres de plein exercice
Auprès du premier ministre

Patrick Mignola, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement
Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations
Sophie Primas, ministre déléguée, porte-parole du gouvernement ;
Auprès de la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche
Auprès du ministre d’État, ministre de l’intérieur

François-Noël Buffet
Auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles

Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi
Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’accès aux soins
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap
Auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique

Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics
Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie
Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire
Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique
Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme

Auprès du ministre des armées

Patricia Mirallès, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des anciens combattants
Auprès du ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation

Valérie Létard, ministre chargée du Logement
Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports
Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la Ruralité
Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Ville
Auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères

Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe
Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger
Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux

Politique: Bayrou doit changer de braquet

Politique: Bayrou doit changer de braquet

A l’ Assemblée nationale de Bayrou, l’intervention ne ne laissera pas un grand souvenir ,elle a montré un Premier ministre Un peu endormi qui a du mal à se mettre au rythme des urgences du pays. Il est vrai que pour l’instant l’intéressé était dans sa zone de confort. Aujourd’hui il accède à la responsabilité suprême pour diriger le gouvernement. Il va falloir travailler sur un autre rythme. Or Bayrou n’a pas laissé une image particulière de grand travailleur lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale sous Mitterrand et il y a longtemps.

 

À la direction du plan, il n’a pas fait grand-chose. Même si effectivement il s’agissait d’un hochet  attribué  par Macron à celui qui lui avait permis d’être élu lors de l’élection présidentielle. La première alerte concernant sa faiblesse s’est manifestée lors de la passation des pouvoirs avec Barnier ou son intervention était d’une particulière faiblesse. Deuxième faiblesse très marquée lors des questions au gouvernement de mercredi où la certain l’ont même comparé à Jo Biden. La troisième faiblesse pourrait bien être celle de sa déclaration de politique générale s’il est toujours aussi approximatif,  mou, confus  voire maladroit. On objectera sans doute que le contexte est particulièrement complexe et que les marges de manœuvre du nouveau premier ministre sont particulièrement réduites. Un environnement que le nouveau Premier ministre ne pouvait ignorer lui qui a imposé sa propre candidature comme premier ministre un Macron qui n’en voulait pas.

Certains ont déjà comparés Bayrou à Jo Biden. Le premier Ministre paraît en effet empâté et pas dans le rythme nécessaire des urgences. Et ce n’est pas le président de la république qui semble lui faciliter la tâche, pas l’avantage que son socle commun réduit à peu de choses sans parler évidemment des oppositions. 

Bayrou : un gouvernement Barnier en pire

Bayrou : un gouvernement Barnier en pire

Plus le temps passe et plus les marges de manœuvre de Bayrou semble étroites. Barnier ne disposait pas déjà d’espaces considérables coincés entre les oppositions d’une part et les réticences mêmes de sa pseudo majorité. Cette fois il faut ajouter aux difficultés de Bayrou les exigences des « républicains » où apparaît désormais nettement une opposition entre Retailleau et Vauquier avec l’enjeu évidemment d’être la personnalité en vue pour d’éventuelles élections présidentielles !

Bref Bayrou se bat un peu tout le monde est il va sans doute présenter davantage un gouvernement de personnalités plus ou moins dépendantes que de responsables parlementaires permettant de lui donner un minimum d’assises notamment à l’Assemblée nationale. Bref un gouvernement Bayrou qui sera un gouvernement Barnier en piret sans doute condamné à ne vivre que quelques semaines voire quelques mois. Ajoutons aussi la difficulté avec l’Élysée qui veut également imposer ses lignes rouges alors  que Macron ne représente plus rien en termes politiques mais dispose d’un pouvoir de nuisance.

Bref toute la classe politique fait preuve d’une immense irresponsabilité et conduit le pays vers le chaos sans doute financier d’abord, économique ensuite puis social voire sociétal. On gagnerait sans doute du temps à mettre tout de suite en place un gouvernement de techniciens et à mettre toutes les institutions et les apparatchiks en vacances de longue durée. On objectera sans doute qu’il il y a des mesures  à prendre parfois structurelles. Mais il ne manque pas de loi ( plus de 10 000 en France !) à partir desquels on peut sortir des décrets pour satisfaire la résolution des questions les plus urgentes !

Politique et Premier Ministre : Bayrou doit changer de braquet

Politique et Premier Ministre  : Bayrou doit changer de braquet

A l’ Assemblée nationale de Bayrou, l’intervention ne ne laissera pas un grand souvenir ,elle a montré un Premier ministre Un peu endormi qui a du mal à se mettre au rythme des urgences du pays. Il est vrai que pour l’instant l’intéressé était dans sa zone de confort. Aujourd’hui il accède à la responsabilité suprême pour diriger le gouvernement. Il va falloir travailler sur un autre rythme. Or Bayrou n’a pas laissé une image particulière de grand travailleur lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale sous Mitterrand et il y a longtemps. À la direction du plan, il n’a pas fait grand-chose. Même si effectivement il s’agissait d’un hochet  attribué  par Macron à celui qui lui avait permis d’être élu lors de l’élection présidentielle. La première alerte concernant sa faiblesse s’est manifestée lors de la passation des pouvoirs avec Barnier ou son intervention était d’une particulière faiblesse. Deuxième faiblesse très marquée lors des questions au gouvernement de mercredi où la certain l’ont même comparé à Jo Biden. La troisième faiblesse pourrait bien être celle de sa déclaration de politique générale s’il est toujours aussi approximatif,  mou, confus  voire maladroit. On objectera sans doute que le contexte est particulièrement complexe et que les marges de manœuvre du nouveau premier ministre sont particulièrement réduites. Un environnement que le nouveau Premier ministre pouvait ignorer lui qui a imposé sa propre candidature comme premier ministre un Macron qui n’en voulait pas.

Certains ont déjà comparés Bayrou à Jo Biden. Le premier Ministre paraît en effet empâté et pas dans le rythme nécessaire des enjeux du moment. Ses réponses à l’Assemblée nationale ressemblaient  davantage à celle d’un président de  département. ( ancien conseil général).Dernière observation la plupart des partis mise surtout  sur l’échec de Bayrou et vise  surtout l’élection présidentielle ( Darmanin, Attal, Édouard Philippe, l’éternel Mélenchon, Wauquiez, Le Pen, Hollande et quatre ou cinq autres leaders socialiste, écologistes etc ). Bref la plupart préfère le chaos pour une hypothétique élection présidentielle qui pourrait précipiter le pays dans une crise de régime structurelle durable et surtout économique . Le problème aussi c’est qu’on voit mal en effet comment Macron va pouvoir résister surtout à l’opinion jusqu’en 2027 !

Sondage: Bayrou, déjà 66 % de mécontents

Sondage: Bayrou, déjà 66 % de mécontents

 Selon un nouveau baromètre Ifop-Journal du Dimanche 66% sont déjà mécontents. Seulement 34% des personnes interrogées se disent satisfaites ou très satisfaites du nouveau chef du gouvernement.

Le chiffre des personnes mécontentes de François Bayrou, qui espère former son gouvernement dans les tout prochains jours, dépasse très largement celui enregistré par Michel Barnier en septembre 2024 (55%), par Gabriel Attal en janvier 2024 (46%) et par Élisabeth Borne en mai 2022 (43%).

Pour  Emmanuel Macron, on compte  76% de mécontents.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2.004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas. Interviews réalisées en ligne du 11 au 18 décembre.

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