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Société France: La prochaine bataille sociale et politique sera celle du pouvoir d’achat

Société France: La prochaine bataille sociale et politique sera celle du pouvoir d’achat

Les médias et les experts en général sous-estiment largement le mécontentement des salariés et des ménages vis-à-vis de la chute de leur pouvoir d’achat. Pour l’instant, on se focalise sur des orientations illusoires ( écologie, sécurité, immigration etc.) faute évidemment de moyens à la hauteur des enjeux. Et ce n’est pas le discours ennuyeux de Macron dimanche à la télé qui convaincra sur ces sujets.

Dernièrement, la question du carburant a montré l’immobilisme total d’un gouvernement minoritaire non seulement à l’Assemblée nationale mais de plus en plus discrédité dans l’opinion. La première ministre et le ministre de l’économie en fait preuve à cet égard d’une grande hypocrisie concernant l’envolée du prix de l’essence. D’une grande irresponsabilité aussi par exemple en supprimant l’aide aux carburants du secteur déjà sinistré de la pêche.( Du coup, on importe de plus en plus).

Sans entrer dans une bataille de chiffres plus ou moins pertinents( on peut démontrer ce qu’on veut en fonction des méthodologies), on constate tout simplement et surtout la hausse de l’alimentaire de 20 % sur deux ans et envol du prix du carburant. Au total le pouvoir d’achat sur deux ans a diminué de 10 % pour les ménages.

Tout augmente pas seulement l’alimentaire ou le carburant mais toutes les dépenses contraintes (chauffage, assurances, électricité, taxe foncière, abonnements, les services en général etc.)

Ce sont les bas salaires et les couches moyennes qui font les frais de cette inflation galopante qui a permis aux grands groupes de spéculer et de réaliser des résultats financiers exceptionnels.

En réalité, l’inflation est un phénomène particulièrement pervers qui permet une redistribution à l’envers des ménages vers les profits des grandes sociétés. Comme une sorte d’impôt sur les achats mais sans passer par la case fiscalité officielle.

Certes, le pouvoir politique ne peut pas tout dans ce domaine mais il pourrait au moins d’une part inciter à la négociation pour faire baisser les prix, d’autre part inciter aussi à la discussion dans les branches et les entreprises pour augmenter les salaires. Pourtant le gouvernement actuel n’agit ni sur l’un ni sur l’autre se limitant à des discours creux voire mensongers.

La prochaine bataille sociale et politique sera celle du pouvoir d’achat en France

La prochaine bataille sociale et politique sera celle du pouvoir d’achat en France

Les médias et les experts en général sous-estiment largement le mécontentement des salariés et des ménages vis-à-vis de la chute de leur pouvoir d’achat. Pour l’instant, on se focalise sur des orientations illusoires ( écologie, sécurité, immigration etc.) faute évidemment de moyens à la hauteur des enjeux.

Dernièrement, la question du carburant a montré l’immobilisme total d’un gouvernement minoritaire non seulement à l’Assemblée nationale mais de plus en plus discrédité dans l’opinion. La première ministre et le ministre de l’économie en fait preuve à cet égard d’une grande hypocrisie concernant l’envolée du prix de l’essence. D’une grande irresponsabilité aussi par exemple en supprimant l’aide aux carburants du secteur déjà sinistré de la pêche.( Du coup, on importe de plus en plus).

Sans entrer dans une bataille de chiffres plus ou moins pertinents( on peut démontrer ce qu’on veut en fonction des méthodologies), on constate tout simplement et surtout la hausse de l’alimentaire de 20 % sur deux ans et envol du prix du carburant. Au total le pouvoir d’achat sur deux ans a diminué de 10 % pour les ménages.

Tout augmente pas seulement l’alimentaire ou le carburant mais toutes les dépenses contraintes (chauffage, assurances, électricité, taxe foncière, abonnements, les services en général etc.)

Ce sont les bas salaires et les couches moyennes qui font les frais de cette inflation galopante qui a permis aux grands groupes de spéculer et de réaliser des résultats financiers exceptionnels.

En réalité, l’inflation est un phénomène particulièrement pervers qui permet une redistribution à l’envers des ménages vers les profits des grandes sociétés. Comme une sorte d’impôt sur les achats mais sans passer par la case fiscalité officielle.

Certes, le pouvoir politique ne peut pas tout dans ce domaine mais il pourrait au moins d’une part inciter à la négociation pour faire baisser les prix, d’autre part inciter aussi à la discussion dans les branches et les entreprises pour augmenter les salaires. Pourtant le gouvernement actuel n’agit ni sur l’un ni sur l’autre se limitant à des discours creux voire mensongers.

Enseignement: La bataille perdue de l’orthographe !

Enseignement: La bataille perdue de l’orthographe !

La bataille sans fin de l’orthographe, du Moyen Age à l’écriture inclusive
Par Clara Cini dans le Monde

Le français est la langue romane dont l’écriture est la plus difficile à maîtriser. Face à ce constat, partisans de la simplification et tenants de la distinction orthographique ne cessent de se déchirer. Une querelle qui remonte presque aux origines mêmes de la graphie de la langue, entre approches phonétique et étymologique.

Le 25 mai 2023, un opuscule intitulé Le Français va très bien, merci, rédigé par un collectif de linguistes « atterrées » réfutant les discours déclinistes sur l’état de la langue française, paraît dans la collection « Tracts » des éditions Gallimard (64 pages, 3,90 euros). Appelant de leurs vœux une nouvelle réforme de l’orthographe, les signataires commencent par appliquer les rectifications orthographiques décidées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990, mais aussi l’accord de proximité et l’invariabilité des participes passés des verbes conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». La réaction ne se fait pas attendre : la veille de la parution du tract, une tribune au titre antithétique est publiée dans Le Figaro, « Le français ne va pas si bien, hélas », signée « par une vingtaine de spécialistes et amoureux du français ». Ces derniers fustigent le discours d’« une grande mauvaise foi » des auteurs du volume édité par Gallimard, s’insurgent d’y lire que « le participe passé avec l’auxiliaire avoir tend à devenir invariable » et résument laconiquement : « A ce train-là, on peut supprimer l’enseignement de l’orthographe. »

« Psychodrame franco-français », pour reprendre la formule de la linguiste Nina Catach (1923-1997) dans son ouvrage Les Délires de l’orthographe (Plon, 1989), les débats autour de la graphie et de ses éventuelles réformes sont d’autant plus vifs à l’heure actuelle que, régulièrement, la maîtrise approximative de l’orthographe par les élèves français est montrée du doigt. Qu’elle soit considérée comme un échec du système scolaire, comme le reflet d’une paresse qui serait toute contemporaine, ou comme la preuve de la nécessité de modifier certaines règles orthographiques, la baisse de niveau se confirme et se précise.

En décembre 2022, une enquête publiée par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance montre que le nombre moyen d’erreurs sur une même dictée a doublé depuis 1987.

Nota dans les années 60 la dictée était notée zéro avec seulement cinq fautes maintenant il en faut 20 ou 30 voire davantage NDLR

Les performances en orthographe des élèves de fin d’école élémentaire sont toujours en baisse en 2021, mais de façon moins marquée qu’en 2015, selon une étude publiée par le ministère de l’Éducation nationale. Selon cette enquête sur l’orthographe, menée à quatre reprises depuis 1987 avec la même dictée pour des élèves de CM2, le nombre moyen d’erreurs a augmenté régulièrement, passant en trente-quatre ans de 10,7 à 19,4, indique l’agence des statistiques du ministère de l’Éducation (Depp).

Entre 1987 et 2007, le nombre de fautes était passé de 10,7 à 14,7 (+ 4). Puis il s’est établi à 18 en 2015 (+ 3,3). La baisse constatée des résultats pour chaque période se poursuit donc en 2021, mais de façon moins marquée que sur la période précédente (+ 1,4).

Ecole: La bataille perdue de l’orthographe !

Ecole: La bataille perdue de l’orthographe !

La bataille sans fin de l’orthographe, du Moyen Age à l’écriture inclusive
Par Clara Cini dans le Monde

Le français est la langue romane dont l’écriture est la plus difficile à maîtriser. Face à ce constat, partisans de la simplification et tenants de la distinction orthographique ne cessent de se déchirer. Une querelle qui remonte presque aux origines mêmes de la graphie de la langue, entre approches phonétique et étymologique.

Le 25 mai 2023, un opuscule intitulé Le Français va très bien, merci, rédigé par un collectif de linguistes « atterrées » réfutant les discours déclinistes sur l’état de la langue française, paraît dans la collection « Tracts » des éditions Gallimard (64 pages, 3,90 euros). Appelant de leurs vœux une nouvelle réforme de l’orthographe, les signataires commencent par appliquer les rectifications orthographiques décidées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990, mais aussi l’accord de proximité et l’invariabilité des participes passés des verbes conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». La réaction ne se fait pas attendre : la veille de la parution du tract, une tribune au titre antithétique est publiée dans Le Figaro, « Le français ne va pas si bien, hélas », signée « par une vingtaine de spécialistes et amoureux du français ». Ces derniers fustigent le discours d’« une grande mauvaise foi » des auteurs du volume édité par Gallimard, s’insurgent d’y lire que « le participe passé avec l’auxiliaire avoir tend à devenir invariable » et résument laconiquement : « A ce train-là, on peut supprimer l’enseignement de l’orthographe. »

« Psychodrame franco-français », pour reprendre la formule de la linguiste Nina Catach (1923-1997) dans son ouvrage Les Délires de l’orthographe (Plon, 1989), les débats autour de la graphie et de ses éventuelles réformes sont d’autant plus vifs à l’heure actuelle que, régulièrement, la maîtrise approximative de l’orthographe par les élèves français est montrée du doigt. Qu’elle soit considérée comme un échec du système scolaire, comme le reflet d’une paresse qui serait toute contemporaine, ou comme la preuve de la nécessité de modifier certaines règles orthographiques, la baisse de niveau se confirme et se précise.

En décembre 2022, une enquête publiée par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance montre que le nombre moyen d’erreurs sur une même dictée a doublé depuis 1987.

Nota dans les années 60 la dictée était notée zéro avec seulement cinq fautes maintenant il en faut 20 ou 30 voire davantage NDLR

Les performances en orthographe des élèves de fin d’école élémentaire sont toujours en baisse en 2021, mais de façon moins marquée qu’en 2015, selon une étude publiée par le ministère de l’Éducation nationale. Selon cette enquête sur l’orthographe, menée à quatre reprises depuis 1987 avec la même dictée pour des élèves de CM2, le nombre moyen d’erreurs a augmenté régulièrement, passant en trente-quatre ans de 10,7 à 19,4, indique l’agence des statistiques du ministère de l’Éducation (Depp).

Entre 1987 et 2007, le nombre de fautes était passé de 10,7 à 14,7 (+ 4). Puis il s’est établi à 18 en 2015 (+ 3,3). La baisse constatée des résultats pour chaque période se poursuit donc en 2021, mais de façon moins marquée que sur la période précédente (+ 1,4).

La bataille de l’orthographe!

La bataille de l’orthographe!

La bataille sans fin de l’orthographe, du Moyen Age à l’écriture inclusive
Par Clara Cini dans le Monde

Le français est la langue romane dont l’écriture est la plus difficile à maîtriser. Face à ce constat, partisans de la simplification et tenants de la distinction orthographique ne cessent de se déchirer. Une querelle qui remonte presque aux origines mêmes de la graphie de la langue, entre approches phonétique et étymologique.

Le 25 mai 2023, un opuscule intitulé Le Français va très bien, merci, rédigé par un collectif de linguistes « atterrées » réfutant les discours déclinistes sur l’état de la langue française, paraît dans la collection « Tracts » des éditions Gallimard (64 pages, 3,90 euros). Appelant de leurs vœux une nouvelle réforme de l’orthographe, les signataires commencent par appliquer les rectifications orthographiques décidées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990, mais aussi l’accord de proximité et l’invariabilité des participes passés des verbes conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». La réaction ne se fait pas attendre : la veille de la parution du tract, une tribune au titre antithétique est publiée dans Le Figaro, « Le français ne va pas si bien, hélas », signée « par une vingtaine de spécialistes et amoureux du français ». Ces derniers fustigent le discours d’« une grande mauvaise foi » des auteurs du volume édité par Gallimard, s’insurgent d’y lire que « le participe passé avec l’auxiliaire avoir tend à devenir invariable » et résument laconiquement : « A ce train-là, on peut supprimer l’enseignement de l’orthographe. »

« Psychodrame franco-français », pour reprendre la formule de la linguiste Nina Catach (1923-1997) dans son ouvrage Les Délires de l’orthographe (Plon, 1989), les débats autour de la graphie et de ses éventuelles réformes sont d’autant plus vifs à l’heure actuelle que, régulièrement, la maîtrise approximative de l’orthographe par les élèves français est montrée du doigt. Qu’elle soit considérée comme un échec du système scolaire, comme le reflet d’une paresse qui serait toute contemporaine, ou comme la preuve de la nécessité de modifier certaines règles orthographiques, la baisse de niveau se confirme et se précise.

En décembre 2022, une enquête publiée par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance montre que le nombre moyen d’erreurs sur une même dictée a doublé depuis 1987.

Nota dans les années 60 la dictée était notée zéro avec seulement cinq fautes maintenant il en faut 20 ou 30 voire davantage NDLR

Les performances en orthographe des élèves de fin d’école élémentaire sont toujours en baisse en 2021, mais de façon moins marquée qu’en 2015, selon une étude publiée par le ministère de l’Éducation nationale. Selon cette enquête sur l’orthographe, menée à quatre reprises depuis 1987 avec la même dictée pour des élèves de CM2, le nombre moyen d’erreurs a augmenté régulièrement, passant en trente-quatre ans de 10,7 à 19,4, indique l’agence des statistiques du ministère de l’Éducation (Depp).

Entre 1987 et 2007, le nombre de fautes était passé de 10,7 à 14,7 (+ 4). Puis il s’est établi à 18 en 2015 (+ 3,3). La baisse constatée des résultats pour chaque période se poursuit donc en 2021, mais de façon moins marquée que sur la période précédente (+ 1,4).

Électricité : bataille de prix

Électricité : bataille de prix

Pour résumer les industriels souhaiteraient un engagement sur des prix relativement bas même en dessous des coûts de la production et des engagements pour le long terme. À l’inverse EDF milite pour une augmentation des tarifs. Rien d’étonnant à cela car les coûts pourraient doubler d’ici une dizaine d’années surtout pour les particuliers

EDF redoute de devoir leur céder systématiquement sa production à prix cassés, dans le cadre de contrats de long terme noués avec des consortiums d’entreprises très consommatrices d’énergie. C’est en tout cas ce que propose le rapport que Philippe Darmayan, ex-président d’ArcelorMittal France, a récemment rendu au gouvernement.

Concrètement, il s’agit là de trouver un successeur au système actuel, appelé ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qualifié de « poison » par l’ancien PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, et qui arrive à échéance en 2025. Celui-ci oblige aujourd’hui l’énergéticien à vendre un certain volume de son productible à 42 euros par mégawattheure (MWh), un prix qui ne reflète plus ses coûts de production, et a largement contribué à sa dégradation financière.

Or, dans les recommandations de Philippe Darmayan, le prix privilégié pour les contrats à long terme serait proche de celui de l’ARENH, comme nous l’expliquions le 30 mai dernier. Un niveau inenvisageable pour EDF, qui estime que le montant devrait être significativement plus élevé.

Il faut dire que les dernières estimations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) tablent sur un coût de production de l’ordre de 57 ou 58 euros le MWh pour le parc nucléaire existant d’EDF, soit dix euros de plus que dans son estimation réalisée il y a trois ans.

En clôturant le colloque de l’UFE, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a néanmoins voulu ménager EDF : le « juste prix » sera celui qui garantira « une compétitivité à l’industrie française face à la concurrence européenne et internationale », certes, mais tout en permettant de « financer, avec le soutien complémentaire de l’Etat, les investissements nécessaires pour notre système électrique », a-t-il assuré. Bref Un « en même temps » difficilement conciliable

En outre EDF est opposéà l’idée de nouer lesdits partenariats avec des groupements d’entreprises, comme le consortium Exeltium né en 2008. A l’époque, une trentaine d’industriels électro-intensifs lui avaient versé quelque 1,75 milliard d’euros en échange de droits de tirage sur le parc nucléaire à un tarif préférentiel sur 25 ans.

Dans son rapport, Philippe Darmayan plaide ainsi pour que ce soit différents groupes homogènes d’industriels qui achètent en commun de l’électricité nucléaire via des contrats de long terme.

Électricité EDF bataille de prix entre le gouvernement et les industriels

Électricité EDF bataille de prix entre le gouvernement et les industriels

Pour résumer les industriels souhaiteraient un engagement sur des prix relativement bas même en dessous des coûts de la production et des engagements pour le long terme. À l’inverse EDF milite pour une augmentation des tarifs. Rien d’étonnant à cela car les coûts pourraient doubler d’ici une dizaine d’années

EDF redoute de devoir leur céder systématiquement sa production à prix cassés, dans le cadre de contrats de long terme noués avec des consortiums d’entreprises très consommatrices d’énergie. C’est en tout cas ce que propose le rapport que Philippe Darmayan, ex-président d’ArcelorMittal France, a récemment rendu au gouvernement.

Concrètement, il s’agit là de trouver un successeur au système actuel, appelé ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qualifié de « poison » par l’ancien PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, et qui arrive à échéance en 2025. Celui-ci oblige aujourd’hui l’énergéticien à vendre un certain volume de son productible à 42 euros par mégawattheure (MWh), un prix qui ne reflète plus ses coûts de production, et a largement contribué à sa dégradation financière.

Or, dans les recommandations de Philippe Darmayan, le prix privilégié pour les contrats à long terme serait proche de celui de l’ARENH, comme nous l’expliquions le 30 mai dernier. Un niveau inenvisageable pour EDF, qui estime que le montant devrait être significativement plus élevé.

Il faut dire que les dernières estimations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) tablent sur un coût de production de l’ordre de 57 ou 58 euros le MWh pour le parc nucléaire existant d’EDF, soit dix euros de plus que dans son estimation réalisée il y a trois ans.

En clôturant le colloque de l’UFE, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a néanmoins voulu ménager EDF : le « juste prix » sera celui qui garantira « une compétitivité à l’industrie française face à la concurrence européenne et internationale », certes, mais tout en permettant de « financer, avec le soutien complémentaire de l’Etat, les investissements nécessaires pour notre système électrique », a-t-il assuré. Bref Un « en même temps » difficilement conciliable

En outre EDF est opposéà l’idée de nouer lesdits partenariats avec des groupements d’entreprises, comme le consortium Exeltium né en 2008. A l’époque, une trentaine d’industriels électro-intensifs lui avaient versé quelque 1,75 milliard d’euros en échange de droits de tirage sur le parc nucléaire à un tarif préférentiel sur 25 ans.

Dans son rapport, Philippe Darmayan plaide ainsi pour que ce soit différents groupes homogènes d’industriels qui achètent en commun de l’électricité nucléaire via des contrats de long terme.

La bataille contre l’inflation sera longue et difficile

La bataille  contre l’inflation sera longue et difficile

 

Un papier de Clémentine Gallès dans la Tribune souligne que la bataille contre l’inflation sera difficile et longue car cette inflation s’est installée et pas seulement à cause des prix de l’énergie; Le risque est de tomber en récession.

 

 

 

L’inflation mettra, au mieux, du temps à refluer. Si l’été confirme que l’inflation semble avoir dépassé son pic aux Etats-Unis, les tensions sur les prix ne devraient refluer que progressivement. En effet, si les tensions sur l’énergie et sur les chaînes de production s’affaiblissent, les risques d’effets de second tour sont élevés avec des salaires en rapide progression par rapport à l’évolution de la productivité. En Europe, les nouvelles fortes dégradations sur les prix de l’énergie continuent d’alimenter les hausses de l’inflation et l’incertitude sur sa capacité à baisser à court terme. Ces constats ont encouragé les banquiers centraux à réaffirmer, lors de leur rencontre au Symposium de Jackson Hole, la priorité de leur lutte contre l’inflation, et ce « quoi qu’il en coûte » en termes d’impact sur l’activité économique.

 

Ce nouveau durcissement à attendre des politiques monétaires est un risque supplémentaire de récession au sein des économies développées. Si des facteurs de soutien sont toujours présents – marchés de travail dynamiques et épargne abondante – les nuages s’amoncellent déjà sur l’activité économique mondiale. Aux Etats-Unis, au-delà de la politique monétaire, l’inflation élevée et la politique budgétaire restrictive pèsent sur la demande. En Zone euro, le pouvoir d’achat des ménages apparaît particulièrement dégradé, du fait de la très faible progression des salaires. Les nouvelles tensions sur le prix du gaz et de l’électricité font peser un vrai risque de réduction d’activité de certaines industries et donc de récession marquée. Autre facteur négatif pour l’activité mondiale, la Chine voit aussi ses perspectives s’assombrir, avec le maintien de sa politique zéro-COVID et les difficultés du marché immobilier. Le nouveau tour de vis annoncé par les banquiers centraux, qui s’est très vite concrétisé par des hausses des taux d’intérêt sur les marchés financiers sera un facteur additionnel pour basculer en récession. Mais les banquiers centraux sont clairement prêts aujourd’hui à payer ce prix pour enfin voir baisser l’inflation.

Clémentine Gallès

Une longue bataille contre l’inflation

Une longue bataille contre l’inflation

 

Un papier de Clémentine GallèsDans la tribune souligne que la bataille contre l’inflation sera difficile et longue car cette inflation s’est installée et pas seulement à cause des prix de l’énergie; Le risque est de tomber en récession.

 

 

 

L’inflation mettra, au mieux, du temps à refluer. Si l’été confirme que l’inflation semble avoir dépassé son pic aux Etats-Unis, les tensions sur les prix ne devraient refluer que progressivement. En effet, si les tensions sur l’énergie et sur les chaînes de production s’affaiblissent, les risques d’effets de second tour sont élevés avec des salaires en rapide progression par rapport à l’évolution de la productivité. En Europe, les nouvelles fortes dégradations sur les prix de l’énergie continuent d’alimenter les hausses de l’inflation et l’incertitude sur sa capacité à baisser à court terme. Ces constats ont encouragé les banquiers centraux à réaffirmer, lors de leur rencontre au Symposium de Jackson Hole, la priorité de leur lutte contre l’inflation, et ce « quoi qu’il en coûte » en termes d’impact sur l’activité économique.

 

Ce nouveau durcissement à attendre des politiques monétaires est un risque supplémentaire de récession au sein des économies développées. Si des facteurs de soutien sont toujours présents – marchés de travail dynamiques et épargne abondante – les nuages s’amoncellent déjà sur l’activité économique mondiale. Aux Etats-Unis, au-delà de la politique monétaire, l’inflation élevée et la politique budgétaire restrictive pèsent sur la demande. En Zone euro, le pouvoir d’achat des ménages apparaît particulièrement dégradé, du fait de la très faible progression des salaires. Les nouvelles tensions sur le prix du gaz et de l’électricité font peser un vrai risque de réduction d’activité de certaines industries et donc de récession marquée. Autre facteur négatif pour l’activité mondiale, la Chine voit aussi ses perspectives s’assombrir, avec le maintien de sa politique zéro-COVID et les difficultés du marché immobilier. Le nouveau tour de vis annoncé par les banquiers centraux, qui s’est très vite concrétisé par des hausses des taux d’intérêt sur les marchés financiers sera un facteur additionnel pour basculer en récession. Mais les banquiers centraux sont clairement prêts aujourd’hui à payer ce prix pour enfin voir baisser l’inflation.

Clémentine Gallès

La bataille de l’inflation et le risque de récession

La bataille de l’inflation et le risque de récession

 

Si le bilan des banques centrales pour la décennie écoulée appelle légitimement la critique, il n’y a pas d’alternative à la hausse des taux pour contrer la montée des prix. Mais elle devra être administrée avec le souci d’éviter une casse sociale qui la rendrait inacceptable estime papier du Monde.

 

Une évidence car le choix est dans le dosage de l’évolution des taux d’intérêt et de la justice sociale. Sinon trop inflation et trop de taux risquenet  de tuer la consommation, la croissance et l’emploi NDLR

La quiétude cossue de Jackson Hole, dans le Wyoming, risque de détonner avec la tension entourant la réunion annuelle des banquiers centraux qui y est prévue du 25 au 27 août. Ces derniers sont aujourd’hui la cible de toutes les critiques, faute d’avoir anticipé le retour tonitruant de l’inflation, au sortir de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. Ils sont accusés d’avoir laissé s’échapper hors de la cage des taux directeurs un monstre dont ils seraient aujourd’hui incapables de reprendre le contrôle, ou seulement à un coût exorbitant pour les économies.

Il est vrai que le bilan des banques centrales pour la décennie écoulée appelle légitimement la critique. Bien avant l’ère du « quoi qu’il en coûte » entraîné par un choc sanitaire sans précédent dans l’époque moderne, le maintien d’une politique d’argent gratuit, ou presque, longtemps après la crise financière de 2008 a provoqué de nombreux dérèglements. Son efficacité est restée sujette à caution, sans parler de ses effets négatifs sur les inégalités. En outre, l’inflation était peut-être invisible au niveau des prix à la consommation, mais bien présente au travers de la hausse irrationnelle des actions et des prix de l’immobilier.

Il fait peu de doute, également, que les banquiers centraux, à commencer par le plus puissant d’entre eux, Jerome Powell, qui dirige la Réserve fédérale aux Etats-Unis, se sont fourvoyés dans leur lecture des premiers signes inflationnistes apparus au cours de l’année 2021. Ils les ont présentés invariablement comme conjoncturels, liés à des goulets d’étranglement imputables au fort rebond économique qu’entraînait la disparition progressive de la crise sanitaire, avant d’être contraints d’admettre qu’ils devenaient structurels.

A leur décharge, cette myopie a été massivement partagée. Et le gigantesque plan de relance adopté en 2021 par le Congrès américain sous l’impulsion de Joe Biden n’a pas peu contribué par ailleurs au retour de l’inflation aux Etats-Unis. Enfin, il était impossible d’anticiper la guerre en Ukraine et l’accélérateur d’inflation qu’ont constitué les tensions accrues tout autant que durables sur les prix de l’énergie que l’invasion russe a déclenchées.

Même si les leçons de cette décennie d’argent magique doivent être tirées, la priorité doit porter à présent sur la bataille à livrer contre une hausse des prix qui atteint déjà des niveaux difficilement soutenables dans de nombreux pays. Or il n’existe pas d’alternative à une hausse des taux pour espérer casser cette spirale.

Le risque est bien connu. Cette hausse risque de se traduire par une cascade de récessions. La remontée des taux opérée par la Réserve fédérale des Etats-Unis a déjà été suivie par la contraction du produit intérieur brut au cours des deux premiers trimestres de l’année, même si le marché de l’emploi a montré sa résilience en achevant d’effacer en juillet l’ensemble des destructions de postes entraînées par la pandémie. Le ralentissement de la hausse des prix constaté en août constitue cependant un premier signal encourageant, qui doit être encore confirmé.

La zone euro, qui a encore plus tardé à réagir, fait face au même défi, et au même risque de stagflation. Que sa monnaie soit désormais à la peine face au dollar, pour la première fois depuis deux décennies, dit bien ses difficultés. Partout, la pilule amère de la hausse des taux devra être administrée avec le souci d’éviter une casse sociale qui la rendrait inacceptable, mais elle devrait rester préférable à une inflation hors de contrôle.

La bataille du rail

La bataille du rail

Renaissance de la bataille du rail dans le monde avec deux contributions contradictoires. D’un côté ceux qui préconisent la réactivation des lignes secondaires à des fins environnementales et de l’autre des lobbys routiers qui préfèrent le transport collectif sur route.D’une certaine manière, deux  contribution assez schématiques voire caricaturales. Les deux modes ne se situant pas exactement sur les mêmes créneaux de marché et pouvant être très complémentaires.

Comparer par ailleurs la route et le fer  n’a pas beaucoup de sens quand on fait l’impasse sur les conditions de financement des  investissements lourds. Ce qui n’interdit pas évidemment de critiquer la gestion laxiste de la SNCF .NDLR

La signature « en catimini » du nouveau contrat de performance de SNCF Réseau est une occasion manquée qui empêche, de fait, une amélioration du réseau ferroviaire, regrettent, dans une tribune au « Monde », les sénateurs Jacques Fernique (EELV), Olivier Jacquin (PS) et Gérard Lahellec (PCF).

Tribune pro ferroviaire

Emmanuel Macron s’est opportunément converti à l’écologie dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, parlant de « planification » et annonçant vouloir réinvestir dans le ferroviaire, mais le naturel est vite revenu au galop : absence de ministre des transports pendant un mois, rétrogradation du ministère de l’écologie dans l’ordre protocolaire, propos approximatifs sur les seules petites lignes dans la déclaration de politique générale de la première ministre pourtant spécialiste des transports…

Cela s’est également illustré par la signature en catimini du nouveau contrat de performance de SNCF Réseau alors qu’il avait réussi l’exploit de faire l’unanimité de tous les acteurs concernés contre lui lors de sa présentation au mois de mars avec deux ans de retard ! L’autorité de régulation des transports a même qualifié ce document, qui détermine les investissements sur l’ensemble du réseau ferroviaire pour la décennie à venir, d’« occasion manquée » tant il maintient la tête de la SNCF sous l’eau financièrement, empêchant de fait une amélioration de l’état du réseau. Dans ces conditions, il sera impossible de doubler la part du train dans les années 2030 comme le souhaite le PDG de la SNCF, et donc d’atteindre nos objectifs climatiques !

Alors que la politique ferroviaire doit être menée sur du long terme et sans à-coup, le gouvernement a opéré ces derniers mois un double tête-à-queue, nouvelle déclinaison du « en même temps » ?

Un premier à l’été 2021 lorsque Emmanuel Macron a remis en cause la priorité aux transports du quotidien en annonçant la construction de trois nouvelles LGV. Si elles peuvent présenter des intérêts localement, ces lignes restent non financées et viennent déséquilibrer une programmation des infrastructures déjà insuffisante. Pire, elles ne sont même pas traduites dans le nouveau contrat de performance !

 

 

La tribune anti ferroviaire

 

 

L’évidence écologique du train mérite en France d’être questionnée, estime, dans une tribune au « Monde », l’expert des mobilités Jean Coldefy. Selon lui, la transition climatique passe d’abord par la généralisation des transports en commun sur la route.

 

L’année 2022 est marquée par un retour en fanfare du ferroviaire dans les médias. L’argument écologique est largement utilisé : le fer contre le carbone. Cette évidence mérite en France d’être questionnée. En matière de transports en commun, il faut distinguer le mode ferré du mode routier et, au sein du mode ferré, les TGV des TER.

Le TGV est en France une solution très onéreuse pour les budgets publics et les ménages. Les fonds publics sont sollicités pour l’investissement et, à l’exception de la ligne Paris-Lyon, les lignes TGV ont toutes mobilisé d’importantes subventions. L’économiste Yves Crozet souligne que le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse coûtera deux fois plus cher au kilomètre que le TGV Paris-Rennes et mobilisera, avec les prédictions de trafic actuelles (souvent optimistes), 35 euros d’argent public par an et par passager pendant cinquante ans.

Le TGV est également très cher pour les utilisateurs, à tel point que, dès que l’on est deux à voyager, il vaut mieux prendre sa voiture. Un comble pour un transport en commun ! Un étudiant effectuant un Paris-Lyon doit débourser 95 euros s’il doit voyager en période de pointe. C’est pourquoi la France est le pays de Blablacar que la SNCF a cherché, très tôt, à contrer par des offres Ouigo, financées par les usagers des TGV classiques.

 

 

 

 

Asie-Pacifique : Terrain de bataille économique

Asie-Pacifique : Terrain de bataille économique

 Fin 2020, a été signé le plus grand accord de libre-échange de la zone Asie-Pacifique, articulé autour de la Chine, connu sous le sigle, RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership). L’Inde s’est abstenue. Le mois dernier le Président Biden depuis Tokyo a lancé avec une dizaine de pays asiatiques l’IPEF (Indo Pacific Economic Framework) et l’Inde y participe. L’Indonésie recevra le prochain sommet du G20 en novembre. Les Philippines viennent d’élire un nouveau président. L’Asie Pacifique est en plein mouvement. Que fait l’Union Européenne ? Que fait la France ? Par Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils ( dans la Tribune).

 

 

 

Cette stratégie menée par la Chine ne pouvait pas laisser les États-Unis indifférents. La visite du président Joe Biden en Asie a été l’occasion de formaliser la réaction américaine depuis Tokyo. Après une réunion du QUAD, réunissant l’Inde, l’Australie, le Japon et les États-Unis, ces derniers ont annoncé la naissance de l’IPEF (Indo-Pacific Economic Framework, for prosperity).

Douze pays autour des États-Unis participent à cette initiative: l’Australie, le Brunei, l’Indonésie, le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Vietnam et… l’Inde. Ce troisième géant rejoint donc de façon remarquée cette nouvelle organisation qui a naturellement pour objectif de compenser la baisse de ses exportations vers la zone Pacifique, estimée à 2%, liée à son absence voulue au RCEP. Le cheminement indo-américain se poursuit à petits pas. Cet accord concerne 40% du PIB mondial !

En précisant qu’il s’agissait de partenaires initiaux, les membres se réservent donc la possibilité d’accueillir de nouveaux bénéficiaires. L’objectif est de créer pour l’ensemble des participants des économies plus fortes, autour de meilleures pratiques commerciales, afin de disposer de réseaux d’approvisionnement plus stables dans cette période de disruption et d’augmentation des coûts. Les flux d’investissements directs, réciproques, entre les États-Unis, et ces pays sont conséquents. Ils se situent dans chaque sens, autour du milliard de dollars pour la seule année 2020. L’innovation technologique représente une priorité particulière, et principalement dans les domaines des énergies renouvelables, et de l’économie digitale.

L’Indonésie pourrait particulièrement bénéficier de ces nouvelles impulsions économiques.

Indonésie, une nouvelle visibilité

Si l’Indonésie n’est « que » la 16e puissance économique mondiale, elle occupe le 1er rang en termes de population des pays de l’ASEAN, avec presque 270 millions d’habitants ! Sa visibilité mondiale va singulièrement augmenter en fin d’année puisqu’elle accueillera au moins de novembre le G20 dans le cadre privilégie de l’île de Bali.

Si l’on se réfère à la dernière « Note pays » de la Direction du Trésor, l’Indonésie a connu un rebond de sa croissance de 3,7% en 2021, après les difficultés liées au Covid-19 qui ont entraîné un repli de 2% en 2020. Mais cela s’inscrit dans un cursus de croissance supérieure à 5% au cours des cinq années précédentes ! Et cette croissance supérieure à 5% revient, comme vient de le préciser à Davos, le ministre de l’économie Airlangga Hartarto : « Bien que nous ayons été confrontés à d’importantes difficultés, nous avons réussi à orienter notre économie vers la croissance, 5,1 % au premier trimestre de cette année pour être précis. En fait, nous avons atteint une croissance plus élevée que celle des autres membres du G20, notamment l’Allemagne et la Chine. »

Le pays bénéficie également de meilleurs résultats budgétaires grâce aux revenus accrus liés à l’augmentation des prix des matières premières, en particulier le charbon. Le gouvernement devrait donc pouvoir remettre en place sa politique de déficit budgétaire limité par la loi, à 3% du PIB. Cela lui avait permis de gagner en crédibilité financière au cours des 15 dernières années, au point d’être classé « pays où investir » depuis 4 ans.

Si la guerre en Ukraine crée un problème vis-à-vis des besoins d’importation de blé, les pressions à la hausse des cours sur ses matières premières exportées, charbon, nickel, huile de palme, sont des facteurs économiques positifs, liés au poids de ces exportations dans l’économie indonésienne.

Géographiquement voisin, les Philippines constituent aussi une opportunité économique.

Treizième pays le plus peuplé de la planète, les Philippines regroupent presque 110 millions d’habitants. Avec une moyenne d’âge de 25 ans, ce pays représente une opportunité de croissance. Le taux 2022 devrait s’élever à 6% avec une inflation contenue sous les 3%. Un rapport très enviable!

La nouvelle présidence fera face à un certain nombre de challenges, l’augmentation des recettes fiscales de l’État qui ne s’élèvent qu’à 14% du PIB, et la baisse du chômage qui s’approche des 9%.

Le nouveau président bénéficie d’une réelle dynamique, même s’il est le fils de Ferdinand Marcos, chassé de la présidence après 20 ans de pouvoir. Député, sénateur et gouverneur, il a acquis une réelle expérience du pouvoir politique et bénéficie d’un réel soutien populaire puisqu’il a été élu avec 58% des voix et… 28% d’avance sur le candidat arrivé en seconde position. Désormais détenteur d’un (seul) mandat de 6 ans, il peut insuffler une nouvelle dynamique au pays après les années très autoritaires de Rodrigo Dutertre.

Comme il a pu le dire lui-même, il souhaite ardemment être jugé selon ses actes, et non selon ceux de ses ancêtres. Le secteur de la construction devrait connaître un bon développement dans la continuité du plan de son prédécesseur, le BBB « Build, Build, Build » (construire, construire, construire).

Les relations avec les États-Unis ont été rétablies à la fin des années Dutertre. Elles avaient été mises à mal quand ce dernier avait formalisé une résiliation de l’accord de visite des forces armées américaines aux Philippines. Il s’était finalement rétracté, et les relations sont revenues à la normale avec la visite à Manille, en septembre 2021, du secrétaire d’État américain à la Défense. Les Philippines ont effectivement besoin de l’appui sécuritaire de Washington dans le cadre de son conflit récurrent avec Pékin concernant les îles Spratleys.

Les États-Unis mènent des stratégies, économiques, sécuritaires, et de partenariat, très actives dans toute la zone Pacifique. Ils appliquent méthodiquement leurs stratégies d’alliances absolument essentielles à leurs yeux, pour contrer la politique chinoise. L’importance déterminante de cette stratégie d’alliance est d’ailleurs sans cesse souligner dans tous les documents du Pentagone et du Département d’État. Mais, à cet égard, que fait l’Union européenne, notamment la France ?

Dans cette grande dynamique indo-pacifique, les trois géants, Inde, Chine et États-Unis, mènent des stratégies d’initiatives. L’Union européenne « consolidée » représente le deuxième PIB mondial. A ce titre, et vis-à-vis de cette zone géographique et économique qui devient la première du monde, l’Union européenne ne peut rester en dehors du jeu.

La position et les intérêts de la France sont aussi dans cette région de première importance pour notre pays. Fort d’une Zone économique exclusive (ZEE) de 6,8 millions de km² (!) dans cette seule région Pacifique, il nous faut assoir nos positions, au risque de les voir s’éroder.

Paris doit donc être le moteur d’une politique européenne vis-à-vis du Pacifique. Il s’agit aussi bien d’un élément de puissance, que de reconnaissance de l’Histoire.

L’Histoire continue d’avancer, de plus en plus vite dans le Pacifique, voire à pas « de géants ». Il ne faudrait pas que la France et l’Europe se mettent à l’arrêt.

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(*) Gérard Vespierre, diplômé de l’ISC Paris, Maîtrise de gestion, DEA de Finances, Dauphine PSL, rédacteur du site : www.le-monde-decrypte.com

« L’écologie, champ de bataille théologique » ?

« L’écologie, champ de bataille théologique » ?

Dans un essai qui oscille entre analyse et plaidoyer, le pasteur Stéphane Lavignotte revient sur les racines théologiques de la crise écologique et explore les voies spirituelles qui permettraient d’en sortir.( analyse du » Monde »)

 

L’héritage est lourd, mais le pasteur et essayiste Stéphane Lavignotte l’assume. Car la destruction effrénée des conditions de la vie sur Terre ne répond pas seulement à des enjeux matériels, mais à des conceptions du monde qui ont permis ces méfaits. Et, parmi ces conceptions, le christianisme apparaît comme une cible de premier plan depuis un article célèbre de l’historien Lynn White (1907-1987), « Les racines historiques de notre crise écologique ». Avec ce texte de 1967, le médiéviste américain a provoqué un séisme au sein des intellectuels chrétiens et suscité une controverse toujours vive un demi-siècle après.

 

Dans un essai court mais dense, Stéphane Lavignotte tente de faire le point et d’esquisser des perspectives. L’enjeu est à la fois théorique, stratégique et existentiel, affirme le théologien, déjà auteur de livres sur des figures protestantes comme Jacques Ellul (1912-1994) et André Dumas (1918-1996). Cet inventaire – mené avec une impeccable probité – lui semble nécessaire pour refonder nos imaginaires.

Son propos s’articule autour d’une réflexion sur les « théologèmes », une notion désignant des conceptions religieuses en « arrière-plan » de nos représentations du monde, et se déplie en trois parties inégales. Partant de la thèse de Lynn White, il s’intéresse d’abord aux « théologèmes de l’écocide » qui ont participé à un anthropocentrisme tyrannique et à un désenchantement de la nature ; mais, compilant des analyses parfois datées d’une poignée de penseurs, le sujet est abordé de façon partielle et quelque peu superficielle.

Soucieux de problématiser, Stéphane Lavignotte oppose à la conception dominante de White un autre ensemble, plus stimulant, que sont les « théologèmes souterrains de l’écologie ». Cette archéologie alternative s’appuie sur un ensemble éclectique de figures, telles que saint François d’Assise (1182-1226), les écrivains américains de la « wilderness » (la nature dans sa conception sauvage) Ralph Waldo Emerson (1803-1882) et Henry David Thoreau (1817-1862), ou encore Bernard Charbonneau (1910-1996), frère intellectuel de Jacques Ellul.

Stéphane Lavignotte en tire quatre « pelotes » de valeurs – le terme est insolite, mais sert à « filer » une métaphore sur les imaginaires à retricoter – autour de la convivialité, de l’émerveillement face au vivant, de l’esprit de combativité et de notre position au sein de la création.

Quant au « champ de bataille théologique » qui fait le titre du livre, il est frontalement abordé dans la troisième partie. L’auteur y trace une ligne de partage axiologique, réprouvant les usages de Dieu servant une vision matérialiste ou réactionnaire – comme la théologie de la prospérité. Il leur oppose des valeurs aux vertus émancipatrices, à l’image de l’« écothéologie de la libération ».

Russie: La bataille de communication via les réseaux sociaux

Russie: La bataille de communication via les réseaux sociaux

Dans sa chronique, le journaliste du « Monde » Alexandre Piquard constate que Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky sont d’accord pour stopper réseaux sociaux et services en ligne en Russie, mais pas pour les mêmes raisons. Mais cela inquiète un collectif d’ONG, qui lutte contre le contrôle de l’information par les autorités russes.

 

Chronique.

 

 Louis Vuitton, Coca-Cola, McDonald’s, Volkswagen, Boeing, Shell, Adidas, Ikea, Goldman Sachs… Depuis le début de la guerre en Ukraine, la liste des multinationales ayant arrêté leurs activités en Russie ne cesse de s’allonger. Ces centaines d’entreprises appliquent parfois des sanctions économiques européennes ou américaines, mais elles agissent aussi de façon volontaire et préventive, pour afficher leur opposition au régime de Vladimir Poutine.

Pourtant, dans le domaine de la technologie, des réseaux sociaux et des services en ligne, la bataille se joue à front renversé : les géants du numérique tentent plutôt de maintenir leurs plates-formes en Russie. Et le leader du Kremlin cherche au contraire à les limiter ou à les interdire. Vladimir Poutine a ainsi déjà fait bloquer Facebook, puis sa filiale Instagram, en représailles à la suspension des comptes des médias d’Etat russes RT et Sputnik.

Pour les dirigeants concernés, la justification de l’exception de la tech est évidente. Ces services sont des moyens de communication. Et ils participent à la liberté d’expression, qui échappe à la pure logique économique et marchande. « Les réseaux sociaux sont mauvais pour les dictateurs, c’est pour cela que Poutine nous a débranchés », a expliqué à la chaîne CNBC Sheryl Sandberg, numéro deux de Meta, maison mère de Facebook et Instagram.

« En Russie, les citoyens ordinaires utilisent les applications de Meta pour s’exprimer et se mobiliser. Nous voulons qu’ils puissent continuer à faire entendre leur voix », a renchéri le directeur des affaires publiques, Nick Clegg. Google avait, lui, fait savoir que son moteur de recherche ou sa plate-forme de vidéo YouTube « restaient en ligne en Russie pour continuer à y fournir de l’information ».

Pour autant, les dirigeants ukrainiens, le président Volodymyr Zelensky en tête, ont cherché à remettre en cause ce raisonnement. Et à bousculer les géants du numérique. Fin février, le gouvernement du pays envahi a appelé Google et Meta à couper tous leurs services en Russie, de même que Netflix sa plate-forme de vidéo, ou Apple son magasin d’applications sur iPhone. Kiev sur la même ligne que Moscou ? C’est paradoxal…

« Notre but n’est pas de bloquer les sources d’information des Russes, mais de mobiliser les gens jeunes, proactifs et intelligents », a justifié sur Twitter le très actif ministre du numérique, Mykhaïlo Fedorov. L’idée de « blocus numérique » vise à rendre la vie des citoyens russes si désagréable qu’ils remettent en question la guerre en Ukraine et cessent d’être « complices par leur silence », a-t-il expliqué au New York Times.

Sondage Présidentielle 2022:La bataille surtout pour la seconde place

Sondage Présidentielle 2022:La bataille surtout pour la seconde place

 

Macron toujours en tête, un peloton de trois ensuite avec Le Pen, Pécresse, Zemmour, loin derrière la gauche éclatée. La bataille est donc surtout pour la seconde place si l’on se fie  au sondage des grands médias qui semblent afficher une certaine préférence pour Macron

. Selon le dernier sondage Ifop pour Le Figaro et LCI, une légère baisse depuis le 5 janvier n’empêche pas Emmanuel Macron de rester en tête des intentions de vote, avec 25% des voix (0,5 point depuis le dernier baromètre). Loin derrière lui, et tous les trois au coude à coude, Marine Le Pen (16,5%, +0,5), Valérie Pécresse (15,5%, -0,5) et Éric Zemmour (14,5%, +1).

Seul candidat à gauche à dépasser la barre symbolique des 10% d’intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon gagne 2 points et maintient sa cinquième place avec 10,5% des suffrages, loin devant ses rivaux à gauche. Yannick Jadot perd 1,5 point et tombe à 5,5%. Anne Hidalgo passe quant à elle de 3,5 à 2,5% des suffrages. La maire de Paris arrive désormais derrière le communiste Fabien Roussel , crédité de 3,5% des intentions de vote. Christiane Taubira, gagnante de la Primaire populaire pour œuvrer à une candidature unique à gauche, réunit seulement 3% des suffrages.

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