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La bataille contre l’inflation sera longue et difficile

La bataille  contre l’inflation sera longue et difficile

 

Un papier de Clémentine Gallès dans la Tribune souligne que la bataille contre l’inflation sera difficile et longue car cette inflation s’est installée et pas seulement à cause des prix de l’énergie; Le risque est de tomber en récession.

 

 

 

L’inflation mettra, au mieux, du temps à refluer. Si l’été confirme que l’inflation semble avoir dépassé son pic aux Etats-Unis, les tensions sur les prix ne devraient refluer que progressivement. En effet, si les tensions sur l’énergie et sur les chaînes de production s’affaiblissent, les risques d’effets de second tour sont élevés avec des salaires en rapide progression par rapport à l’évolution de la productivité. En Europe, les nouvelles fortes dégradations sur les prix de l’énergie continuent d’alimenter les hausses de l’inflation et l’incertitude sur sa capacité à baisser à court terme. Ces constats ont encouragé les banquiers centraux à réaffirmer, lors de leur rencontre au Symposium de Jackson Hole, la priorité de leur lutte contre l’inflation, et ce « quoi qu’il en coûte » en termes d’impact sur l’activité économique.

 

Ce nouveau durcissement à attendre des politiques monétaires est un risque supplémentaire de récession au sein des économies développées. Si des facteurs de soutien sont toujours présents – marchés de travail dynamiques et épargne abondante – les nuages s’amoncellent déjà sur l’activité économique mondiale. Aux Etats-Unis, au-delà de la politique monétaire, l’inflation élevée et la politique budgétaire restrictive pèsent sur la demande. En Zone euro, le pouvoir d’achat des ménages apparaît particulièrement dégradé, du fait de la très faible progression des salaires. Les nouvelles tensions sur le prix du gaz et de l’électricité font peser un vrai risque de réduction d’activité de certaines industries et donc de récession marquée. Autre facteur négatif pour l’activité mondiale, la Chine voit aussi ses perspectives s’assombrir, avec le maintien de sa politique zéro-COVID et les difficultés du marché immobilier. Le nouveau tour de vis annoncé par les banquiers centraux, qui s’est très vite concrétisé par des hausses des taux d’intérêt sur les marchés financiers sera un facteur additionnel pour basculer en récession. Mais les banquiers centraux sont clairement prêts aujourd’hui à payer ce prix pour enfin voir baisser l’inflation.

Clémentine Gallès

Une longue bataille contre l’inflation

Une longue bataille contre l’inflation

 

Un papier de Clémentine GallèsDans la tribune souligne que la bataille contre l’inflation sera difficile et longue car cette inflation s’est installée et pas seulement à cause des prix de l’énergie; Le risque est de tomber en récession.

 

 

 

L’inflation mettra, au mieux, du temps à refluer. Si l’été confirme que l’inflation semble avoir dépassé son pic aux Etats-Unis, les tensions sur les prix ne devraient refluer que progressivement. En effet, si les tensions sur l’énergie et sur les chaînes de production s’affaiblissent, les risques d’effets de second tour sont élevés avec des salaires en rapide progression par rapport à l’évolution de la productivité. En Europe, les nouvelles fortes dégradations sur les prix de l’énergie continuent d’alimenter les hausses de l’inflation et l’incertitude sur sa capacité à baisser à court terme. Ces constats ont encouragé les banquiers centraux à réaffirmer, lors de leur rencontre au Symposium de Jackson Hole, la priorité de leur lutte contre l’inflation, et ce « quoi qu’il en coûte » en termes d’impact sur l’activité économique.

 

Ce nouveau durcissement à attendre des politiques monétaires est un risque supplémentaire de récession au sein des économies développées. Si des facteurs de soutien sont toujours présents – marchés de travail dynamiques et épargne abondante – les nuages s’amoncellent déjà sur l’activité économique mondiale. Aux Etats-Unis, au-delà de la politique monétaire, l’inflation élevée et la politique budgétaire restrictive pèsent sur la demande. En Zone euro, le pouvoir d’achat des ménages apparaît particulièrement dégradé, du fait de la très faible progression des salaires. Les nouvelles tensions sur le prix du gaz et de l’électricité font peser un vrai risque de réduction d’activité de certaines industries et donc de récession marquée. Autre facteur négatif pour l’activité mondiale, la Chine voit aussi ses perspectives s’assombrir, avec le maintien de sa politique zéro-COVID et les difficultés du marché immobilier. Le nouveau tour de vis annoncé par les banquiers centraux, qui s’est très vite concrétisé par des hausses des taux d’intérêt sur les marchés financiers sera un facteur additionnel pour basculer en récession. Mais les banquiers centraux sont clairement prêts aujourd’hui à payer ce prix pour enfin voir baisser l’inflation.

Clémentine Gallès

La bataille de l’inflation et le risque de récession

La bataille de l’inflation et le risque de récession

 

Si le bilan des banques centrales pour la décennie écoulée appelle légitimement la critique, il n’y a pas d’alternative à la hausse des taux pour contrer la montée des prix. Mais elle devra être administrée avec le souci d’éviter une casse sociale qui la rendrait inacceptable estime papier du Monde.

 

Une évidence car le choix est dans le dosage de l’évolution des taux d’intérêt et de la justice sociale. Sinon trop inflation et trop de taux risquenet  de tuer la consommation, la croissance et l’emploi NDLR

La quiétude cossue de Jackson Hole, dans le Wyoming, risque de détonner avec la tension entourant la réunion annuelle des banquiers centraux qui y est prévue du 25 au 27 août. Ces derniers sont aujourd’hui la cible de toutes les critiques, faute d’avoir anticipé le retour tonitruant de l’inflation, au sortir de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. Ils sont accusés d’avoir laissé s’échapper hors de la cage des taux directeurs un monstre dont ils seraient aujourd’hui incapables de reprendre le contrôle, ou seulement à un coût exorbitant pour les économies.

Il est vrai que le bilan des banques centrales pour la décennie écoulée appelle légitimement la critique. Bien avant l’ère du « quoi qu’il en coûte » entraîné par un choc sanitaire sans précédent dans l’époque moderne, le maintien d’une politique d’argent gratuit, ou presque, longtemps après la crise financière de 2008 a provoqué de nombreux dérèglements. Son efficacité est restée sujette à caution, sans parler de ses effets négatifs sur les inégalités. En outre, l’inflation était peut-être invisible au niveau des prix à la consommation, mais bien présente au travers de la hausse irrationnelle des actions et des prix de l’immobilier.

Il fait peu de doute, également, que les banquiers centraux, à commencer par le plus puissant d’entre eux, Jerome Powell, qui dirige la Réserve fédérale aux Etats-Unis, se sont fourvoyés dans leur lecture des premiers signes inflationnistes apparus au cours de l’année 2021. Ils les ont présentés invariablement comme conjoncturels, liés à des goulets d’étranglement imputables au fort rebond économique qu’entraînait la disparition progressive de la crise sanitaire, avant d’être contraints d’admettre qu’ils devenaient structurels.

A leur décharge, cette myopie a été massivement partagée. Et le gigantesque plan de relance adopté en 2021 par le Congrès américain sous l’impulsion de Joe Biden n’a pas peu contribué par ailleurs au retour de l’inflation aux Etats-Unis. Enfin, il était impossible d’anticiper la guerre en Ukraine et l’accélérateur d’inflation qu’ont constitué les tensions accrues tout autant que durables sur les prix de l’énergie que l’invasion russe a déclenchées.

Même si les leçons de cette décennie d’argent magique doivent être tirées, la priorité doit porter à présent sur la bataille à livrer contre une hausse des prix qui atteint déjà des niveaux difficilement soutenables dans de nombreux pays. Or il n’existe pas d’alternative à une hausse des taux pour espérer casser cette spirale.

Le risque est bien connu. Cette hausse risque de se traduire par une cascade de récessions. La remontée des taux opérée par la Réserve fédérale des Etats-Unis a déjà été suivie par la contraction du produit intérieur brut au cours des deux premiers trimestres de l’année, même si le marché de l’emploi a montré sa résilience en achevant d’effacer en juillet l’ensemble des destructions de postes entraînées par la pandémie. Le ralentissement de la hausse des prix constaté en août constitue cependant un premier signal encourageant, qui doit être encore confirmé.

La zone euro, qui a encore plus tardé à réagir, fait face au même défi, et au même risque de stagflation. Que sa monnaie soit désormais à la peine face au dollar, pour la première fois depuis deux décennies, dit bien ses difficultés. Partout, la pilule amère de la hausse des taux devra être administrée avec le souci d’éviter une casse sociale qui la rendrait inacceptable, mais elle devrait rester préférable à une inflation hors de contrôle.

La bataille du rail

La bataille du rail

Renaissance de la bataille du rail dans le monde avec deux contributions contradictoires. D’un côté ceux qui préconisent la réactivation des lignes secondaires à des fins environnementales et de l’autre des lobbys routiers qui préfèrent le transport collectif sur route.D’une certaine manière, deux  contribution assez schématiques voire caricaturales. Les deux modes ne se situant pas exactement sur les mêmes créneaux de marché et pouvant être très complémentaires.

Comparer par ailleurs la route et le fer  n’a pas beaucoup de sens quand on fait l’impasse sur les conditions de financement des  investissements lourds. Ce qui n’interdit pas évidemment de critiquer la gestion laxiste de la SNCF .NDLR

La signature « en catimini » du nouveau contrat de performance de SNCF Réseau est une occasion manquée qui empêche, de fait, une amélioration du réseau ferroviaire, regrettent, dans une tribune au « Monde », les sénateurs Jacques Fernique (EELV), Olivier Jacquin (PS) et Gérard Lahellec (PCF).

Tribune pro ferroviaire

Emmanuel Macron s’est opportunément converti à l’écologie dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, parlant de « planification » et annonçant vouloir réinvestir dans le ferroviaire, mais le naturel est vite revenu au galop : absence de ministre des transports pendant un mois, rétrogradation du ministère de l’écologie dans l’ordre protocolaire, propos approximatifs sur les seules petites lignes dans la déclaration de politique générale de la première ministre pourtant spécialiste des transports…

Cela s’est également illustré par la signature en catimini du nouveau contrat de performance de SNCF Réseau alors qu’il avait réussi l’exploit de faire l’unanimité de tous les acteurs concernés contre lui lors de sa présentation au mois de mars avec deux ans de retard ! L’autorité de régulation des transports a même qualifié ce document, qui détermine les investissements sur l’ensemble du réseau ferroviaire pour la décennie à venir, d’« occasion manquée » tant il maintient la tête de la SNCF sous l’eau financièrement, empêchant de fait une amélioration de l’état du réseau. Dans ces conditions, il sera impossible de doubler la part du train dans les années 2030 comme le souhaite le PDG de la SNCF, et donc d’atteindre nos objectifs climatiques !

Alors que la politique ferroviaire doit être menée sur du long terme et sans à-coup, le gouvernement a opéré ces derniers mois un double tête-à-queue, nouvelle déclinaison du « en même temps » ?

Un premier à l’été 2021 lorsque Emmanuel Macron a remis en cause la priorité aux transports du quotidien en annonçant la construction de trois nouvelles LGV. Si elles peuvent présenter des intérêts localement, ces lignes restent non financées et viennent déséquilibrer une programmation des infrastructures déjà insuffisante. Pire, elles ne sont même pas traduites dans le nouveau contrat de performance !

 

 

La tribune anti ferroviaire

 

 

L’évidence écologique du train mérite en France d’être questionnée, estime, dans une tribune au « Monde », l’expert des mobilités Jean Coldefy. Selon lui, la transition climatique passe d’abord par la généralisation des transports en commun sur la route.

 

L’année 2022 est marquée par un retour en fanfare du ferroviaire dans les médias. L’argument écologique est largement utilisé : le fer contre le carbone. Cette évidence mérite en France d’être questionnée. En matière de transports en commun, il faut distinguer le mode ferré du mode routier et, au sein du mode ferré, les TGV des TER.

Le TGV est en France une solution très onéreuse pour les budgets publics et les ménages. Les fonds publics sont sollicités pour l’investissement et, à l’exception de la ligne Paris-Lyon, les lignes TGV ont toutes mobilisé d’importantes subventions. L’économiste Yves Crozet souligne que le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse coûtera deux fois plus cher au kilomètre que le TGV Paris-Rennes et mobilisera, avec les prédictions de trafic actuelles (souvent optimistes), 35 euros d’argent public par an et par passager pendant cinquante ans.

Le TGV est également très cher pour les utilisateurs, à tel point que, dès que l’on est deux à voyager, il vaut mieux prendre sa voiture. Un comble pour un transport en commun ! Un étudiant effectuant un Paris-Lyon doit débourser 95 euros s’il doit voyager en période de pointe. C’est pourquoi la France est le pays de Blablacar que la SNCF a cherché, très tôt, à contrer par des offres Ouigo, financées par les usagers des TGV classiques.

 

 

 

 

Asie-Pacifique : Terrain de bataille économique

Asie-Pacifique : Terrain de bataille économique

 Fin 2020, a été signé le plus grand accord de libre-échange de la zone Asie-Pacifique, articulé autour de la Chine, connu sous le sigle, RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership). L’Inde s’est abstenue. Le mois dernier le Président Biden depuis Tokyo a lancé avec une dizaine de pays asiatiques l’IPEF (Indo Pacific Economic Framework) et l’Inde y participe. L’Indonésie recevra le prochain sommet du G20 en novembre. Les Philippines viennent d’élire un nouveau président. L’Asie Pacifique est en plein mouvement. Que fait l’Union Européenne ? Que fait la France ? Par Gérard Vespierre (*) président de Strategic Conseils ( dans la Tribune).

 

 

 

Cette stratégie menée par la Chine ne pouvait pas laisser les États-Unis indifférents. La visite du président Joe Biden en Asie a été l’occasion de formaliser la réaction américaine depuis Tokyo. Après une réunion du QUAD, réunissant l’Inde, l’Australie, le Japon et les États-Unis, ces derniers ont annoncé la naissance de l’IPEF (Indo-Pacific Economic Framework, for prosperity).

Douze pays autour des États-Unis participent à cette initiative: l’Australie, le Brunei, l’Indonésie, le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Vietnam et… l’Inde. Ce troisième géant rejoint donc de façon remarquée cette nouvelle organisation qui a naturellement pour objectif de compenser la baisse de ses exportations vers la zone Pacifique, estimée à 2%, liée à son absence voulue au RCEP. Le cheminement indo-américain se poursuit à petits pas. Cet accord concerne 40% du PIB mondial !

En précisant qu’il s’agissait de partenaires initiaux, les membres se réservent donc la possibilité d’accueillir de nouveaux bénéficiaires. L’objectif est de créer pour l’ensemble des participants des économies plus fortes, autour de meilleures pratiques commerciales, afin de disposer de réseaux d’approvisionnement plus stables dans cette période de disruption et d’augmentation des coûts. Les flux d’investissements directs, réciproques, entre les États-Unis, et ces pays sont conséquents. Ils se situent dans chaque sens, autour du milliard de dollars pour la seule année 2020. L’innovation technologique représente une priorité particulière, et principalement dans les domaines des énergies renouvelables, et de l’économie digitale.

L’Indonésie pourrait particulièrement bénéficier de ces nouvelles impulsions économiques.

Indonésie, une nouvelle visibilité

Si l’Indonésie n’est « que » la 16e puissance économique mondiale, elle occupe le 1er rang en termes de population des pays de l’ASEAN, avec presque 270 millions d’habitants ! Sa visibilité mondiale va singulièrement augmenter en fin d’année puisqu’elle accueillera au moins de novembre le G20 dans le cadre privilégie de l’île de Bali.

Si l’on se réfère à la dernière « Note pays » de la Direction du Trésor, l’Indonésie a connu un rebond de sa croissance de 3,7% en 2021, après les difficultés liées au Covid-19 qui ont entraîné un repli de 2% en 2020. Mais cela s’inscrit dans un cursus de croissance supérieure à 5% au cours des cinq années précédentes ! Et cette croissance supérieure à 5% revient, comme vient de le préciser à Davos, le ministre de l’économie Airlangga Hartarto : « Bien que nous ayons été confrontés à d’importantes difficultés, nous avons réussi à orienter notre économie vers la croissance, 5,1 % au premier trimestre de cette année pour être précis. En fait, nous avons atteint une croissance plus élevée que celle des autres membres du G20, notamment l’Allemagne et la Chine. »

Le pays bénéficie également de meilleurs résultats budgétaires grâce aux revenus accrus liés à l’augmentation des prix des matières premières, en particulier le charbon. Le gouvernement devrait donc pouvoir remettre en place sa politique de déficit budgétaire limité par la loi, à 3% du PIB. Cela lui avait permis de gagner en crédibilité financière au cours des 15 dernières années, au point d’être classé « pays où investir » depuis 4 ans.

Si la guerre en Ukraine crée un problème vis-à-vis des besoins d’importation de blé, les pressions à la hausse des cours sur ses matières premières exportées, charbon, nickel, huile de palme, sont des facteurs économiques positifs, liés au poids de ces exportations dans l’économie indonésienne.

Géographiquement voisin, les Philippines constituent aussi une opportunité économique.

Treizième pays le plus peuplé de la planète, les Philippines regroupent presque 110 millions d’habitants. Avec une moyenne d’âge de 25 ans, ce pays représente une opportunité de croissance. Le taux 2022 devrait s’élever à 6% avec une inflation contenue sous les 3%. Un rapport très enviable!

La nouvelle présidence fera face à un certain nombre de challenges, l’augmentation des recettes fiscales de l’État qui ne s’élèvent qu’à 14% du PIB, et la baisse du chômage qui s’approche des 9%.

Le nouveau président bénéficie d’une réelle dynamique, même s’il est le fils de Ferdinand Marcos, chassé de la présidence après 20 ans de pouvoir. Député, sénateur et gouverneur, il a acquis une réelle expérience du pouvoir politique et bénéficie d’un réel soutien populaire puisqu’il a été élu avec 58% des voix et… 28% d’avance sur le candidat arrivé en seconde position. Désormais détenteur d’un (seul) mandat de 6 ans, il peut insuffler une nouvelle dynamique au pays après les années très autoritaires de Rodrigo Dutertre.

Comme il a pu le dire lui-même, il souhaite ardemment être jugé selon ses actes, et non selon ceux de ses ancêtres. Le secteur de la construction devrait connaître un bon développement dans la continuité du plan de son prédécesseur, le BBB « Build, Build, Build » (construire, construire, construire).

Les relations avec les États-Unis ont été rétablies à la fin des années Dutertre. Elles avaient été mises à mal quand ce dernier avait formalisé une résiliation de l’accord de visite des forces armées américaines aux Philippines. Il s’était finalement rétracté, et les relations sont revenues à la normale avec la visite à Manille, en septembre 2021, du secrétaire d’État américain à la Défense. Les Philippines ont effectivement besoin de l’appui sécuritaire de Washington dans le cadre de son conflit récurrent avec Pékin concernant les îles Spratleys.

Les États-Unis mènent des stratégies, économiques, sécuritaires, et de partenariat, très actives dans toute la zone Pacifique. Ils appliquent méthodiquement leurs stratégies d’alliances absolument essentielles à leurs yeux, pour contrer la politique chinoise. L’importance déterminante de cette stratégie d’alliance est d’ailleurs sans cesse souligner dans tous les documents du Pentagone et du Département d’État. Mais, à cet égard, que fait l’Union européenne, notamment la France ?

Dans cette grande dynamique indo-pacifique, les trois géants, Inde, Chine et États-Unis, mènent des stratégies d’initiatives. L’Union européenne « consolidée » représente le deuxième PIB mondial. A ce titre, et vis-à-vis de cette zone géographique et économique qui devient la première du monde, l’Union européenne ne peut rester en dehors du jeu.

La position et les intérêts de la France sont aussi dans cette région de première importance pour notre pays. Fort d’une Zone économique exclusive (ZEE) de 6,8 millions de km² (!) dans cette seule région Pacifique, il nous faut assoir nos positions, au risque de les voir s’éroder.

Paris doit donc être le moteur d’une politique européenne vis-à-vis du Pacifique. Il s’agit aussi bien d’un élément de puissance, que de reconnaissance de l’Histoire.

L’Histoire continue d’avancer, de plus en plus vite dans le Pacifique, voire à pas « de géants ». Il ne faudrait pas que la France et l’Europe se mettent à l’arrêt.

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(*) Gérard Vespierre, diplômé de l’ISC Paris, Maîtrise de gestion, DEA de Finances, Dauphine PSL, rédacteur du site : www.le-monde-decrypte.com

« L’écologie, champ de bataille théologique » ?

« L’écologie, champ de bataille théologique » ?

Dans un essai qui oscille entre analyse et plaidoyer, le pasteur Stéphane Lavignotte revient sur les racines théologiques de la crise écologique et explore les voies spirituelles qui permettraient d’en sortir.( analyse du » Monde »)

 

L’héritage est lourd, mais le pasteur et essayiste Stéphane Lavignotte l’assume. Car la destruction effrénée des conditions de la vie sur Terre ne répond pas seulement à des enjeux matériels, mais à des conceptions du monde qui ont permis ces méfaits. Et, parmi ces conceptions, le christianisme apparaît comme une cible de premier plan depuis un article célèbre de l’historien Lynn White (1907-1987), « Les racines historiques de notre crise écologique ». Avec ce texte de 1967, le médiéviste américain a provoqué un séisme au sein des intellectuels chrétiens et suscité une controverse toujours vive un demi-siècle après.

 

Dans un essai court mais dense, Stéphane Lavignotte tente de faire le point et d’esquisser des perspectives. L’enjeu est à la fois théorique, stratégique et existentiel, affirme le théologien, déjà auteur de livres sur des figures protestantes comme Jacques Ellul (1912-1994) et André Dumas (1918-1996). Cet inventaire – mené avec une impeccable probité – lui semble nécessaire pour refonder nos imaginaires.

Son propos s’articule autour d’une réflexion sur les « théologèmes », une notion désignant des conceptions religieuses en « arrière-plan » de nos représentations du monde, et se déplie en trois parties inégales. Partant de la thèse de Lynn White, il s’intéresse d’abord aux « théologèmes de l’écocide » qui ont participé à un anthropocentrisme tyrannique et à un désenchantement de la nature ; mais, compilant des analyses parfois datées d’une poignée de penseurs, le sujet est abordé de façon partielle et quelque peu superficielle.

Soucieux de problématiser, Stéphane Lavignotte oppose à la conception dominante de White un autre ensemble, plus stimulant, que sont les « théologèmes souterrains de l’écologie ». Cette archéologie alternative s’appuie sur un ensemble éclectique de figures, telles que saint François d’Assise (1182-1226), les écrivains américains de la « wilderness » (la nature dans sa conception sauvage) Ralph Waldo Emerson (1803-1882) et Henry David Thoreau (1817-1862), ou encore Bernard Charbonneau (1910-1996), frère intellectuel de Jacques Ellul.

Stéphane Lavignotte en tire quatre « pelotes » de valeurs – le terme est insolite, mais sert à « filer » une métaphore sur les imaginaires à retricoter – autour de la convivialité, de l’émerveillement face au vivant, de l’esprit de combativité et de notre position au sein de la création.

Quant au « champ de bataille théologique » qui fait le titre du livre, il est frontalement abordé dans la troisième partie. L’auteur y trace une ligne de partage axiologique, réprouvant les usages de Dieu servant une vision matérialiste ou réactionnaire – comme la théologie de la prospérité. Il leur oppose des valeurs aux vertus émancipatrices, à l’image de l’« écothéologie de la libération ».

Russie: La bataille de communication via les réseaux sociaux

Russie: La bataille de communication via les réseaux sociaux

Dans sa chronique, le journaliste du « Monde » Alexandre Piquard constate que Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky sont d’accord pour stopper réseaux sociaux et services en ligne en Russie, mais pas pour les mêmes raisons. Mais cela inquiète un collectif d’ONG, qui lutte contre le contrôle de l’information par les autorités russes.

 

Chronique.

 

 Louis Vuitton, Coca-Cola, McDonald’s, Volkswagen, Boeing, Shell, Adidas, Ikea, Goldman Sachs… Depuis le début de la guerre en Ukraine, la liste des multinationales ayant arrêté leurs activités en Russie ne cesse de s’allonger. Ces centaines d’entreprises appliquent parfois des sanctions économiques européennes ou américaines, mais elles agissent aussi de façon volontaire et préventive, pour afficher leur opposition au régime de Vladimir Poutine.

Pourtant, dans le domaine de la technologie, des réseaux sociaux et des services en ligne, la bataille se joue à front renversé : les géants du numérique tentent plutôt de maintenir leurs plates-formes en Russie. Et le leader du Kremlin cherche au contraire à les limiter ou à les interdire. Vladimir Poutine a ainsi déjà fait bloquer Facebook, puis sa filiale Instagram, en représailles à la suspension des comptes des médias d’Etat russes RT et Sputnik.

Pour les dirigeants concernés, la justification de l’exception de la tech est évidente. Ces services sont des moyens de communication. Et ils participent à la liberté d’expression, qui échappe à la pure logique économique et marchande. « Les réseaux sociaux sont mauvais pour les dictateurs, c’est pour cela que Poutine nous a débranchés », a expliqué à la chaîne CNBC Sheryl Sandberg, numéro deux de Meta, maison mère de Facebook et Instagram.

« En Russie, les citoyens ordinaires utilisent les applications de Meta pour s’exprimer et se mobiliser. Nous voulons qu’ils puissent continuer à faire entendre leur voix », a renchéri le directeur des affaires publiques, Nick Clegg. Google avait, lui, fait savoir que son moteur de recherche ou sa plate-forme de vidéo YouTube « restaient en ligne en Russie pour continuer à y fournir de l’information ».

Pour autant, les dirigeants ukrainiens, le président Volodymyr Zelensky en tête, ont cherché à remettre en cause ce raisonnement. Et à bousculer les géants du numérique. Fin février, le gouvernement du pays envahi a appelé Google et Meta à couper tous leurs services en Russie, de même que Netflix sa plate-forme de vidéo, ou Apple son magasin d’applications sur iPhone. Kiev sur la même ligne que Moscou ? C’est paradoxal…

« Notre but n’est pas de bloquer les sources d’information des Russes, mais de mobiliser les gens jeunes, proactifs et intelligents », a justifié sur Twitter le très actif ministre du numérique, Mykhaïlo Fedorov. L’idée de « blocus numérique » vise à rendre la vie des citoyens russes si désagréable qu’ils remettent en question la guerre en Ukraine et cessent d’être « complices par leur silence », a-t-il expliqué au New York Times.

Sondage Présidentielle 2022:La bataille surtout pour la seconde place

Sondage Présidentielle 2022:La bataille surtout pour la seconde place

 

Macron toujours en tête, un peloton de trois ensuite avec Le Pen, Pécresse, Zemmour, loin derrière la gauche éclatée. La bataille est donc surtout pour la seconde place si l’on se fie  au sondage des grands médias qui semblent afficher une certaine préférence pour Macron

. Selon le dernier sondage Ifop pour Le Figaro et LCI, une légère baisse depuis le 5 janvier n’empêche pas Emmanuel Macron de rester en tête des intentions de vote, avec 25% des voix (0,5 point depuis le dernier baromètre). Loin derrière lui, et tous les trois au coude à coude, Marine Le Pen (16,5%, +0,5), Valérie Pécresse (15,5%, -0,5) et Éric Zemmour (14,5%, +1).

Seul candidat à gauche à dépasser la barre symbolique des 10% d’intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon gagne 2 points et maintient sa cinquième place avec 10,5% des suffrages, loin devant ses rivaux à gauche. Yannick Jadot perd 1,5 point et tombe à 5,5%. Anne Hidalgo passe quant à elle de 3,5 à 2,5% des suffrages. La maire de Paris arrive désormais derrière le communiste Fabien Roussel , crédité de 3,5% des intentions de vote. Christiane Taubira, gagnante de la Primaire populaire pour œuvrer à une candidature unique à gauche, réunit seulement 3% des suffrages.

Zemmour vise surtout la bataille culturelle

Zemmour vise surtout  la bataille culturelle

Le polémiste, candidat à l’élection présidentielle, est particulièrement dangereux, estime l’historien Laurent Joly, car, en lui, l’extrême droite a trouvé pour l’incarner une figure qui est à la fois un tribun, un démagogue et un doctrinaire.( Le Monde)

 

Laurent Joly est historien, directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il a publié une dizaine d’ouvrages sur Vichy, l’extrême droite et l’antisémitisme en France, dont une synthèse qui a fait date : L’Etat contre les juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite (Grasset, 2018). Dans son dernier livre, La Falsification de l’histoire : Eric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs (Grasset, 140 pages, 12 euros), il montre comment le candidat polémiste construit, dans la plus pure tradition de l’extrême droite française depuis plus d’un siècle, un projet politique de persécution des étrangers et de suspension des libertés, quitte à en passer par une révision mensongère de l’histoire de Vichy.

Vous notez, dès le début de votre livre, qu’« Eric Zemmour n’a rien inventé », alors que son discours est perçu, par ses adversaires comme par ses partisans, comme étant en rupture radicale avec le discours politique traditionnel. Que voulez-vous dire ?

Qu’Eric Zemmour reprend le flambeau d’une vieille tradition de l’extrême droite française, née au tournant du XXe siècle de la convergence de deux tendances. D’une part, celle, remontant à la contre-révolution royaliste, du rejet de la République, de ses institutions et de ses valeurs – l’égalité, les droits de l’homme, l’individualisme –, et, d’autre part, celle du « nationalisme ethnique », dans le sillage de l’affaire Dreyfus. Le terme apparaît pour la première fois en 1910 sous la plume du journaliste Henri Clouard (1889-1974), un disciple de Maurice Barrès (1862-1923) et Charles Maurras (1868-1952) [deux figures du nationalisme français] : c’est l’idée que l’appartenance à la nation est fondée sur des déterminismes raciaux, ethniques, culturels.

On retrouve les mêmes thèmes, les mêmes termes, de façon parfois étonnante. Cela vaut la peine de citer Barrès, qui écrivait en 1900 [dans Le Journal: « Avec une apparence de paix, la France est en guerre civile (…). L’abaissement de notre natalité, l’épuisement de notre énergie (…) déterminent l’envahissement de notre territoire et de notre sang par des éléments étrangers qui aspirent à soumettre les éléments nationaux (…). Aujourd’hui, parmi nous, se sont glissés de nouveaux Français que nous n’avons pas la force d’assimiler (…) et qui veulent nous imposer leur façon de sentir. Ce faisant, ils croient nous civiliser ; ils contredisent notre civilisation propre. Le triomphe de leur manière de voir coïnciderait avec la ruine réelle de notre patrie. » A l’époque, ces « nouveaux Français » sont les juifs ; aujourd’hui, ce sont les musulmans…

Bataille culturelle autour de la maison individuelle

Bataille culturelle autour de La maison individuelle 

La ministre du logement, Emmanuelle Wargon, a critiqué un modèle qui serait un « non-sens écologique, économique et social ». Le débat entre ceux qui fustigent le « pavillon » et ceux qui le plébiscitent n’est pas nouveau.

 

 

Un papier du Monde évoque la bataille culturelle engagée autour de la condamnation de la maison individuelle avec jardin.La ministre du logement, Emmanuelle Wargon, a touché un point sensible le 14 octobre. « L’idéal plébiscité par 75 % des Français, c’est la maison individuelle. Mais le modèle d’urbanisation pavillonnaire, ce rêve construit dans les années 1970, dépourvu d’espaces publics et qui dépend de la voiture, constitue aujourd’hui un non-sens écologique, économique et social. Il n’est pas soutenable et nous mène à une impasse », a-t-elle assuré, à Paris, en clôture des concertations nationales sur le thème « Habiter la France de demain », qu’elle avait lancées en février 2021.

Des critiques acerbes ont tout de suite fusé, venues, d’abord, des constructeurs qui déplorent « la stigmatisation persistante de l’habitat individuel, à contresens des aspirations des Français », mais aussi de la droite. Valérie Pécresse, candidate à la candidature (LR) pour l’élection présidentielle, a cosigné, avec Jean-Pierre Gorges, son porte-parole également maire de Chartres (Eure-et-Loir), une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche du 20 octobre. Ils y instruisent un procès en « indifférence qui touche au mépris » de la ministre envers « trois Français sur quatre qui rêvent justement d’une maison individuelle avec jardin, si possible »« Les technocrates qui nous gouvernent prétendent décider à notre place de notre bonheur », dénoncent-ils.


Le divorce entre certaines élites, experts ou urbanistes qui fustigent le « pavillon », terme péjoratif dans leur lexique, et les Français qui veulent une « vraie maison avec jardin, non-mitoyenne et dont on peut faire le tour » n’est pas récent. Dans l’ouvrage Anachronismes urbains (Presses de Sciences Po, 2020), l’urbaniste Jean-Marc Offner – qui a longtemps dirigé l’agence d’urbanisme de Bordeaux – rappelle que la lutte contre « l’étalement urbain, la marée pavillonnaire, l’urbanisation discontinue, le mitage » s’est engagée dès les années 1970, avec une série de lois et d’injonctions.

Densification et ville durable

La loi Solidarité et renouvellement urbain, de 2000, a scellé le lien entre densification et ville durable en imposant l’idée que le terrain est désormais une ressource rare, à préserver. Or, pour M. Offner, « ce n’est pas la maison individuelle qui pose problème, mais la maison construite dans le diffus, hors de tout aménagement, à coups de divisions parcellaires incontrôlées, qui représentent des deux tiers aux trois quarts de la production » suggérant « d’inventer enfin un urbanisme pour les maisons ».

Loin d’être une lubie égoïste, la maison offre des qualités indéniables d’habitat, d’environnement, un cadre de vie sécurisant et épanouissant où il est loisible de bricoler, décorer, jardiner. « C’est aussi la promesse d’une sociabilité apaisée, le jardin permettant de mettre à distance le voisin sans pourtant parler d’un repli », estiment la sociologue Anne-Claire Davy et la géographe Lucile Mettetal, dans leur note de mars 2020 pour l’Institut Paris Région, « La maison individuelle en Ile-de-France : je t’aime… moi non plus ».

5G: La bataille financière

5G: La bataille financière

Le sociologue Dominique Boullier observe, dans une tribune au « Monde », que la lutte entre industriels pour la monétisation du réseau permise par la 5G constitue la véritable rupture avec les offres existantes.

 

Tribune.

Le débat sur la 5G s’est rapidement focalisé sur les questions de santé et d’environnement, et il a été souvent réduit à ne parler que des antennes. Or, l’analyse du système technique des différentes fréquences de la 5G et de la 6G, déjà en cours de spécification, fait apparaître un enjeu de rivalité majeur entre les opérateurs de télécommunications et les grandes plates-formes numériques (les GAFA), qui a conduit les opérateurs à développer un réseau nouveau, « tout mobile » pourrait-on dire. Ce réseau, fait d’antennes en public, d’antennes au domicile et de satellites, devra court-circuiter celui de la fibre et du WiFi, trop peu rentable pour les opérateurs. Voilà bien le mot-clé : monétiser les nouvelles offres ciblées grâce à la technologie pour retrouver de la rentabilité et ne plus laisser les GAFA tirer seuls les bénéfices des investissements faits par les opérateurs dans les infrastructures. 

 

 

Il est donc urgent de lancer un débat public, car les conséquences d’un tel changement d’infrastructure sont considérables et modifient toute l’évaluation des enjeux écologiques de la supposée 5G. Car deux 5G bien différentes sont confondues dans l’expression 5G : la bande de fréquences des 3,5 GHz, qui ne fera qu’amplifier la 4G, et la bande des 26 GHz, dite millimétrique, qui offre une latence très réduite (moins de 10 millisecondes) et permet de faire réagir entre eux capteurs et serveurs de façon quasi instantanée. Certains principes techniques sont communs : placement des centres de données à proximité des antennes pour réagir plus vite, meilleur ciblage des destinataires grâce à des antennes de portée plus faible mais à l’émission-réception plus directionnelle, et découpage logique des ressources du réseau, permettant de faire varier la capacité fournie selon le destinataire et… selon des prix différenciés. Cette monétisation permise par la 5G n’est jamais évoquée, alors qu’elle est une vraie rupture avec la 4G, qui offre un abonnement illimité pour un arrosage indifférencié des terminaux voisins de l’antenne, et surtout avec le WiFi, que personne ne monétise en tant que tel – il est d’ailleurs soutenu par les collectivités locales ou les associations comme étant un bien commun.

Or, les opérateurs se plaignent depuis des années de l’avantage abusif qu’ont les plates-formes, qui ne financent en rien les travaux de mise en place des infrastructures et augmentent sans cesse les débits (toujours plus d’images et de vidéos, toujours plus de services de cloud) ainsi que leurs bénéfices. Cela a conduit à des passes d’armes entre les représentants des deux ensembles de firmes. Les opérateurs ont en fait développé la 5G pour restaurer leur rentabilité, laquelle reste loin de celle des GAFA, notamment aux yeux des investisseurs.

Insécurité : une bataille sur des chiffres complètement faux

Insécurité : une bataille sur des chiffres complètement faux

 

 

Curieusement le ministre de la justice considère que globalement il n’y a pas de montée de l’insécurité dans les chiffres. Il faut d’abord convenir qu’il est très difficile de procéder à des évaluations comparatives des dernières années. D’abord parce que le concept d’insécurité a évolué en fonction des critères retenus dans les lois successives. Enfin peut-être et surtout parce que nombre de délits signalés ne sont pas retenus comme tels ou même complètement ignorés par les services de police et de gendarmerie.

 

Le ministre peut donc se fonder sur des chiffres très approximatifs et sous-estimés. Reste que la France par exemple proportionnellement à son nombre d’habitants est assez nettement en tête de pays européens comparables en matière d’homicide. Ce doit être aussi le cas en matière de ces incivilités quotidiennes qui ne sont pas prises en compte. Il paraît aussi curieux que le ministre de la justice considère qu’il ne faut pas confondre insécurité et sentiment d’insécurité en indiquant que le sentiment d’insécurité relève du fantasme.

L’intéressé vit sans doute assez loin du terrain pour prononcer un tel jugement. Il veut sans doute à dessein ignoré la dégradation générale de l’autorité de l’État en charge de cette sécurité et plus généralement de l’autorité.

 

De toute manière un ministre de la justice n’a pas exprimé comme un avocat en faveur des responsables de l’insécurité.

Il a développé: « Je trouve que ça fait un mal de chien à notre société. Elle a besoin qu’on lui dise la vérité, qu’on lui donne les vrais chiffres, elle a besoin d’apaisement. J’entends continuer ce discours. » Il a également illustré son propos:

« Quelques chiffres: la délinquance des mineurs dont on parle très souvent par exemple. Quand on a les chiffres de la délinquance des mineurs, elle n’a pas augmenté depuis 10 ans. Demandez aux Français ce qu’ils pensent de ça. La plupart sont convaincus qu’il y a une augmentation massive de la délinquance des mineurs. C’est pas vrai ». « Il faut être sérieux, il ne faut pas raconter d’histoires aux Français. La rémission des crimes, ça n’existe pas. Il y en aura toujours, on le sait », a-t-il encore insisté.

Se tournant à nouveau vers la presse plus tard, il a fait valoir:

« Le taux de réponse pénale dans notre pays, c’est 90%. Le taux d’exécution des peines prononcées, c’est 92%. Quand j’entends que les peines prononcées ne sont jamais exécutées, quand j’entends que la justice ne donne pas de réponse pénale, que la délinquance des mineurs augmente, je me dis qu’il faut remettre les choses à leur place et dire la vérité. »  Comme les chiffres sont  complètement faux (sauf pour les homicides) on peut évidemment justifier n’importe quoi.

 

Plan de relance européen: bataille de chiffonniers

Plan de relance européen: bataille de chiffonniers

 

Rarement dans une instance internationale comme celle qui a réuni les Européens sur le projet du plan de relance aura ressemblé autant à une bataille de chiffonniers. Il y a le clivage principal bien connu des Etats dits  frugaux (rigoureux) qui veulent réduire l’enveloppe de ce plan et surtout l’accompagner  de mesures d’évaluation et de contraintes de gestion budgétaire aussi bien pour les dotations que pour les prêts. Un groupe mené par les Pays-Bas et l’Autriche notamment, plus généralement par les pays du Nord.

Mais il y a aussi des clivages avec certains pays de l’Est qui prennent des libertés avec les principes et les valeurs républicaines européennes. Au nom du souverainisme, ces pays veulent bien toucher la manne européenne mais refusent la leçon de démocratie. D’autres pays moins idéologues bataillent surtout pour récupérer le maximum de ce qu’ils peuvent dans l’enveloppe européenne

. La négociation qui dure depuis maintenant plusieurs jours a donné lieu à des échanges très peu courtois. Le Hongrois Viktor Orban accusant publiquement son homologue néerlandais, Mark Rutte, de le détester. Le tandem Macron-Merkel menaçant de quitter le sommet. L’Italien Giuseppe Conte prenant la parole sur Facebook pour égratigner les dirigeants des pays «frugaux». Les leaders de l’UE auront donné un bien piètre spectacle ce week-end. Réunis à Bruxelles depuis vendredi matin, ils tentaient encore dimanche soir, au cours d’un dîner tendu, de se mettre d’accord sur le prochain budget de l’UE et, surtout, sur le plan de relance à 750 milliards d’euros – 500 milliards de subventions et 250 milliards de prêts – destiné à faire repartir les économies du bloc. «Soit il y a un atterrissage possible et on reste toute la nuit pour arriver avec un accord demain matin. Soit ce n’est pas possible et alors on se retrouve en août», confiait un diplomate. En fait il y aura une prolongation lundi après-midi.

Traitement Coronavirus : une bataille de fric

Traitement Coronavirus : une  bataille de fric  

 

Indéniablement les chercheurs sont lancés dans une guerre de recherche à la fois pour traiter le Coronavirus et au-delà trouver un vaccin. Parallèlement,  une guerre est engagée  entre les industries pharmaceutiques qui souhaitent imposer que coûte que coûte  leur remède y compris en faisant fi des études épidémiologiques et des procédures de validation. Ainsi en est-il du remdesivir produit de l’industrie américaine (Gilead) . Mais ce remède miracle revendiqué par l’industrie américaine ne semble pas plus efficace qu’un placebo.

Pour l’instant, pour les résultats positifs, il faut s’en remettre à un communiqué de Gilead.

« Gilead Sciences a connaissance de données positives émanant de l’étude conduite par l’Institut national des allergies et maladies infectieuses sur son médicament antiviral remdesivir pour le traitement du Covid-19″, a indiqué la société.

« Positif » signifie que les malades traités se sont rétablis plus vite, selon les objectifs déclarés de l’étude.

Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, s’est montré prudemment optimiste mercredi. Ce n’est pas une victoire par K.-O., a-t-il dit dans le Bureau ovale à côté du président Donald Trump, mais c’est une « importante preuve de concept ».

La mortalité du groupe témoin serait de 11%, contre 8% dans le groupe remdesivir, selon Anthony Fauci.

 

« C’est très positif », a résumé Donald Trump.

Cet essai clinique américain avait commencé le 21 février et devait inclure 800 malades du Covid-19 aux Etats-Unis et dans d’autres pays.

Ni les patients, ni les médecins ne savaient si la solution injectée par intraveineuse était le remdesivir ou le placebo, qui ressemblait au médicament mais ne contenait que des ingrédients inactifs.

De multiples essais cliniques sont en cours en Europe, en Asie et aux Etats-Unis pour trouver un traitement efficace contre le Covid-19. Le remdesivir est l’une des thérapies testées, aux côtés d’autres antiviraux ou encore de l’hydroxychloroquine.

Pour l’instant, seule l’étude chinoise, menée du 6 février au 12 mars dans dix hôpitaux de Wuhan, a été dûment évaluée et publiée. Ses résultats avaient fuité le 23 avril brièvement sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé.

237 malades avaient participé, dont deux tiers traités par le remdesivir. Les médecins voulaient plus de 450 participants, mais la pandémie s’est arrêtée à Wuhan avant d’avoir pu atteindre ce nombre.

« Le traitement par remdesivir n’accélère pas la guérison ni ne réduit la mortalité liée au Covid-19 par rapport à un placebo », selon un résumé de l’étude, publiée par The Lancet.

« Malheureusement, notre essai a montré que bien que sûr et bien toléré, le remdesivir n’a pas montré de bénéfice significatif par rapport au placebo », a commenté l’auteur principal de l’étude, le professeur Bin Cao, cité dans un communiqué du Lancet.

 

La bataille continue donc entre les partisans du traitement américain et les partisans de la chloroquine. Une bataille normalement de nature scientifique mais qui a largement émergé dans les médias depuis des semaines. Le professeur Raoult de Marseille utilise la chloroquine a été la cible de nombreux experts et médias. Il s’est expliqué devant la commission parlementaire en indiquant clairement que certains de ses collègues défendaient des industries pharmaceutiques en raison d’intérêts personnels. Il a condamné ces conflits d’intérêts. Il a invité les membres de la commission parlementaire à consulter Internet sur ces conflits d’intérêts « tout y est » a-t-il déclaré. De fait  l’un de ces experts parisiens les plus virulents contre le professeur Raoult qu’on voit souvent sur les chaînes d’information entretient quelques liens avec l’industrie pharmaceutique , extrait de wikipédia:

« De 2011 à 2016, cet expert effectue des interventions rémunérées dans des conférences et comités d’experts des entreprises pharmaceutiques Bristol-Myers Squibb (pour un total de 10 000 euros sur 5 ans), Gilead (15 000 euros), AbbVie (3 000 euros), Janssen (3 000 euros) et Merck & Co (7 000 euros)6. Ces interventions portent sur le VIH et les hépatites B et C6. En 2016, elle est invitée à parler sur le sujet de l’hépatite C à la Conférence internationale sur les rétrovirus et les infections (CROI)7.

En 2012, elle devient experte auprès de l’Organisation mondiale de la santé, et en 2016 d’Unitaid6. Elle fait partie du panel de scientifiques du programme ONUSIDA de 2013 à 20158. En 2015, elle fait partie des auteurs du document publié par l’OMS intitulé Lignes directrices pour la prévention, les soins et le traitement en faveur des personnes atteintes de l’infection à hépatite B chronique9.

De 2011 à 2016, elle effectue des interventions rémunérées dans des conférences et comités d’experts des entreprises pharmaceutiques Bristol-Myers Squibb (pour un total de 10 000 euros sur 5 ans), Gilead (15 000 euros), AbbVie (3 000 euros), Janssen (3 000 euros) et Merck & Co (7 000 euros)6. Ces interventions portent sur le VIH et les hépatites B et C6. En 2016, elle est invitée à parler sur le sujet de l’hépatite C à la Conférence internationale sur les rétrovirus et les infections (CROI)7. »

« .

Coronavirus : L’efficacité du Remdesivir contre le virus ou la féroce bataille de fric des labos

Coronavirus : L’efficacité du Remdesivir contre le virus ou la féroce bataille de fric  des labos

 

Indéniablement les chercheurs sont lancés dans une guerre de recherche à la fois pour traiter le Coronavirus et au-delà trouver un vaccin. Parallèlement,  une guerre est engagée  entre les industries pharmaceutiques qui souhaitent imposer que coûte leur remède y compris en faisant fi des études épidémiologiques et des procédures de validation. Ainsi en est-il du remdesivir produit de l’industrie américaine (Gilead) . Mais ce remède miracle revendiqué par l’industrie américaine ne semble pas plus efficace qu’un placebo.

Pour l’instant, pour les résultats positifs, il faut s’en remettre à un communiqué de Gilead. Les Instituts de santé américains ont indiqué à l’AFP qu’une « annonce » serait faite dans la journée de mercredi, peut-être lors d’un briefing sur le nouveau coronavirus à la Maison Blanche.

« Gilead Sciences a connaissance de données positives émanant de l’étude conduite par l’Institut national des allergies et maladies infectieuses sur son médicament antiviral remdesivir pour le traitement du Covid-19″, a indiqué la société.

« Positif » signifie que les malades traités se sont rétablis plus vite, selon les objectifs déclarés de l’étude, mais on ignore encore les chiffres.

Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, s’est montré prudemment optimiste mercredi. Ce n’est pas une victoire par K.-O., a-t-il dit dans le Bureau ovale à côté du président Donald Trump, mais c’est une « importante preuve de concept ».

La mortalité du groupe témoin serait de 11%, contre 8% dans le groupe remdesivir, selon Anthony Fauci.

« C’est très positif », a résumé Donald Trump.

Cet essai clinique américain avait commencé le 21 février et devait inclure 800 malades du Covid-19 aux Etats-Unis et dans d’autres pays.

Ni les patients, ni les médecins ne savaient si la solution injectée par intraveineuse était le remdesivir ou le placebo, qui ressemblait au médicament mais ne contenait que des ingrédients inactifs.

De multiples essais cliniques sont en cours en Europe, en Asie et aux Etats-Unis pour trouver un traitement efficace contre le Covid-19. Le remdesivir est l’une des thérapies testées, aux côtés d’autres antiviraux ou encore de l’hydroxychloroquine.

Pour l’instant, seule l’étude chinoise, menée du 6 février au 12 mars dans dix hôpitaux de Wuhan, a été dûment évaluée et publiée. Ses résultats avaient fuité le 23 avril brièvement sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé.

237 malades avaient participé, dont deux tiers traités par le remdesivir. Les médecins voulaient plus de 450 participants, mais la pandémie s’est arrêtée à Wuhan avant d’avoir pu atteindre ce nombre.

« Le traitement par remdesivir n’accélère pas la guérison ni ne réduit la mortalité liée au Covid-19 par rapport à un placebo », selon un résumé de l’étude, publiée par The Lancet.

« Malheureusement, notre essai a montré que bien que sûr et bien toléré, le remdesivir n’a pas montré de bénéfice significatif par rapport au placebo », a commenté l’auteur principal de l’étude, le professeur Bin Cao, cité dans un communiqué du Lancet.

Pour trouver une thérapie efficace, il faut aussi s’intéresser au dosage.

Gilead a à ce sujet rendu publics mercredi des résultats d’un essai clinique appelé SIMPLE, qui visait à comparer deux différentes doses de remdesivir.

Coronavirus : le remdesivir, premier traitement anti-Covid autorisé en Europe

 

Pour mieux comprendre la concurrence que se livre le traitement remdesivir de l’industriel pharmaceutique américain Gilead, il faut intégrer le prix. Le fameux   remdesivir  qui n’a pas fait davantage la preuve de son efficacité que la chloroquine a un prix d’environ 2200 $ alors que la chloroquine ( vieille molécule)  ne coûte que quelques dollars à peine . Après les autorités américaines, et un travail intensif lieu de lobbying de l’Américain Gilead( et des experts proches de Gilead,)    c’était au tour de la Commission européenne d’autoriser « la mise sur le marché conditionnelle » du remdesivir (nom commercial Veklury) pour traiter les patients de plus de 12 ans atteints de coronavirus nécessitant le recours à l’oxygène.

Le feu vert de la Commission intervient moins d’un mois après le dépôt de la demande et une semaine après la recommandation du CHMP (Comité évaluant les médicaments) et l’aval des Etats membres, contre 67 jours normalement. Le remdesivir est ainsi le « premier médicament autorisé dans l’Union européenne contre le Covid-19 », précise l’exécutif européen.

La mise sur le marché conditionnelle est un mécanisme réglementaire européen permettant la commercialisation accélérée de médicaments sur la base de données moins complètes, si les bénéfices l’emportent sur les risques dans un contexte de menace pour la santé publique, et lorsqu’il n’y a pas d’alternative. Le laboratoire n’est pas pour autant dispensé d’études complémentaires.

Le remdesivir devrait ainsi théoriquement être disponible dès samedi mais, dans la plupart des pays, un délai supplémentaire est nécessaire pour fixer le prix. Gilead a annoncé en début de semaine qu’il le mettait à disposition de tous les pays développés au même prix de 2.340 dollars, soit 2.081 euros.

En France, le remdesivir va être soumis à la procédure habituelle, qui comporte une évaluation du médicament par la Haute Autorité de Santé, puis une négociation avec le Comité Economique des Produits de Santé pour tenter d’obtenir un prix inférieur à celui affiché par Gilead.

 

Cette procédure, souvent longue (parfois plus d’un an) retarde l’arrivée sur le marché des médicaments dans l’Hexagone. Toutefois, compte tenu de la nature du besoin et de l’absence d’alternative, le processus pourrait être accéléré pour le remdesivir. Jusqu’à présent, les patients qui avaient pu être traités avec ce médicament l’ont été dans le cadre d’essai cliniques ou de protocole compassionnels (avant validation par un essai clinique, en cas d’urgence).

De son côté, Gilead veut exploiter tout le potentiel de sa molécule. Il vient d’obtenir le feu vert des autorités américaines pour commencer un essai clinique avec une version inhalée du médicament, jusque-là injectable. Si cette formulation se montrait efficace, cela permettrait une utilisation hors de l’hôpital et à des stades plus précoces de la maladie. Gilead prévoit ainsi de commencer en août un essai incluant 50 enfants et adolescents présentant des formes modérées à sévère de la maladie, dans plus de trente lieux aux Etats-Unis et en Europe.

Si les cas graves de la maladie chez les moins de 21 ans sont rares, ils peuvent entraîner chez 2 pour 100.000 d’entre eux, une maladie inflammatoire appelée « syndrome multi-inflammatoire chez les enfants » ou « Kawasaki like ». D’où l’intérêt de prévenir les formes graves. Enfin, Gilead prévoit également de tester le remdesivir en combinaison avec des médicaments anti inflammatoires tels que l’Olumiant de Lilly ou l’Actemra de Roche, mais aussi la dexamethasone.

 

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