Bezos récompensé en Allemagne : pour ses bas salaires ?
Il faut quand même être gonflé pour récompenser Jeef Bezos, patron d’Amazon, qui d’une part colonise l’économie européenne, d’autre part est aussi le champion des bas salaires, en moyenne autour de 700 euros. Il faut dire que le patron Amazon possède aussi l’un des journaux les plus influents en Allemagne ! »Nous avons un problème international, nous avons un patron qui veut dans le monde entier américaniser les conditions de travail. Cela signifie un retour (aux conditions du travail) du XIXe siècle », a dénoncé Frank Bsirske, le dirigeant de Verdi, principal syndicat allemand des services, lors du rassemblement devant le siège du puissant groupe de presse allemand Axel Springer. C’est une « provocation » de la part d’Axel Springer de lui remettre ce prix, a-t-il encore estimé. Munis de sifflets, de tambours et de pancartes proclamant « Make Amazon pay » (« Faites payer Amazon »), les salariés – entre 750 et 800 selon Verdi- ont bruyamment manifesté alors que le dirigeant du géant américain, Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, devait recevoir le Prix 2018 Axel Springer. Cette récompense est décernée à des personnalités qui font montre d’innovation par le groupe qui détient notamment le quotidien le plus lu en Allemagne, Bild. Les manifestants sont venus de six sites du groupe en Allemagne, selon le syndicat des services allemand Verdi, ainsi que de Pologne et d’Italie où la grogne parmi les salariés qui dénoncent leurs conditions de travail ne cesse de monter.La dirigeante du Parti social-démocrate (SPD, partenaire de coalition d’Angela Merkel), Andreas Nahles, a jugé que M. Bezos « ne méritait aucun prix » en raison notamment des mauvaises conditions de travail sur les sites du groupe en Allemagne. Le syndicat français CFDT a fait savoir que ce rassemblement berlinois visait notamment à « dénoncer les pratiques hors-la-loi et les conditions de travail désastreuses » des salariés du groupe.