Société- Violences : Macron renvoie la balle aux maires
Il y a quelque chose de surréaliste dans le positionnement de Macron par rapport à la gestion de l’intérêt général. Le président a en effet été interpellé par les maires à propos des violences que subissent aussi les responsables locaux. Pour toute réponse, Macron demande aux maires de s’intéresser à cette violence leur renvoyant ainsi la balle.
D’une certaine manière le président apparaît sur nombre de questions comme paralysé et se constentant d’une posture d’observateur et de commentateur «Nous avons à affronter, de plus en plus, des épisodes de violence contre vous, élus de la République», a-t-il déploré, en appelant à «ne jamais s’habituer» face aux «violences qui se réinstallent, à ce que j’ai pu qualifier de décivilisation».
Et de tenir des propos démagogues de bistrot vis-à-vis des maires: «Vous avez des compatriotes qui pensent que vous êtes responsables de tout. C’est notre communauté de destin: moi, c’est pareil!», a-t-il ironisé, appelant à «désembrouiller les choses».
Le président a aussi promis «la clarté sur les moyens financiers» et renvoie aussi les perspectives à la responsabilité d’un groupe de travails de refonte de la DGF confiée au comité des finances locales, tout en assurant n’avoir «pas baissé les dotations» depuis qu’il est au pouvoir.
Le problème c’est qu’il a confié des taches nouvelles aux collectivités locales mais sans les moyens correspondants.
Emmanuel Macron a également lancé «un appel collectif à la simplification» face à la «culture jacobine». Il a notamment critiqué les effets de la nouvelle carte territoriale dessinée par François Hollande, en fustigeant «des grandes régions qui ont reconcentré au niveau des capitales de région beaucoup de la décision, et qui l’ont éloignée». Il a vanté la «déconcentration», c’est-à-dire la présence des services de l’État plus près du terrain, et fait une nouvelle fois l’éloge du «couple maire-préfet» qui, à ses yeux, a si bien fonctionné pendant le Covid.
Par rapport à la violence, le président a dit son souhait de rouvrir le sujet de «la responsabilité pénale des décideurs locaux» – une phrase également applaudie – sans donner beaucoup de précisions. Il a promis une loi pour un «vrai statut de l’élu» qui «doit être finalisé l’année prochaine».
Le problème c’est que la violence dépasse malheureusement les mères et concerne d’une façon générale tous ceux qui sont porteurs d’une mission d’intérêt public comme la police, les pompiers, les infirmiers, les médecins, les conducteurs de bus par exemple.