Déficit balances des paiements nouveau record
Le déficit courant de l’Hexagone a atteint un niveau record de 53,9 milliards d’euros l’an passé, soit 2 % du PIB, selon le bilan publié jeudi par la Banque de France. cela sous l’effet de la flambée des prix du gaz et du pétrole, ; la facture s’est alourdie de 70 milliards d’euros, propulsant le déficit de la balance commerciale des biens à un sommet de 137,7 milliards d’euros en 2022, après un « trou » de 67,4 milliards en 2021. « L’indisponibilité du parc nucléaire a coûté 16 milliards d’euros à la balance des paiements », a précisé la Banque de France
La compétitivité coût du pays qui se redressait depuis 2010 a recommencé à se détériorer depuis 2019. « La dégradation de la productivité est plus sensible en France qu’ailleurs », soulignent les économistes .
A l’inverse des biens, les échanges de services ont enregistré l’an dernier un excédent record de 52 milliards d’euros, soit presque deux fois plus qu’en 2019. Le surplus du tourisme a bondi de 4 milliards d’euros à 17,4 milliards, un niveau jamais atteint depuis 2014. Non seulement la clientèle internationale est revenue dans l’Hexagone, mais les Français ont aussi moins voyagé à l’étranger, ce qui a fait chuter leurs dépenses hors des frontières de 13 %. De leur côté, les services de transport ont dégagé un surplus de 21,6 milliards grâce au fret maritime dont les excédents ont encore progressé de 7,5 milliards d’euros (à 29,4 milliards).
La France a également affiché un excédent sur les services financiers : celui-ci est même passé de 8,8 milliards d’euros à 10,4 milliards. Si cette amélioration reflète l’augmentation des commissions sur les opérations sur titres et de change en 2022, elle s’explique aussi par le « succès spectaculaire » de la place financière de Paris depuis le Brexit. « Il s’est accéléré sur la période récente et dépasse nos attentes », s’est félicité François Villeroy de Galhau.
Marquée par l’onde de choc de la guerre en Ukraine, 2022 devrait rester dans les annales comme une année noire. Dans ses projections, la Banque de France table sur une amélioration du solde des échanges de biens et de services. « L’année 2023 devrait marquer un redressement, avec la diminution de la facture énergétique », écrit-elle. Selon ses experts, le déficit devrait revenir à moyen terme « aux alentours de 2 % du PIB contre 3,2 % en 2022 ». « L’amélioration du solde des transactions courantes sera toutefois moindre », préviennent-ils.