Immobilier : Avec le budget 2024, la crise va encore s’approfondir
Le secteur est engagé dans un véritable processus d’hécatombe en lien en particulier avec la hausse de l’inflation notamment des prix des matériaux mais aussi des mesures restrictives du gouvernement pour le logement. Une chute de production du secteur de 30 à 40 % est envisagée pour 2023 avec sans doute prolongation en 2025 et au-delà.
La Fédération des promoteurs immobiliers a annoncé une chute des réservations de logements neufs au deuxième trimestre de 30% sur un an, particuliers et professionnels compris. Une estimation qui rejoint celle du ministère de la Transition écologique, qui faisait état, au deuxième trimestre, d’une chute de 40% des réservations de particuliers.
Le gouvernement, n’en fait pas assez pour le logement neuf, en proie a une profonde crise. Voilà ce qui ressort d’un rapport parlementaire, publié ce lundi 13 novembre, centré sur le projet de budget 2024 adopté en première lecture à l’Assemblée nationale la semaine passée.
« Les mesures budgétaires connues au jour de la rédaction de ce rapport ne permettront pas de répondre à la crise nationale de la production de logements neufs », affirme le député Horizons François Jolivet, rapporteur spécial d’un texte sur le logement.
A l’origine de cette crise majeure, la baisse de pouvoir d’achat des acquéreurs. La remontée des taux directeurs opérée par la Banque centrale européenne (BCE) au dessus de 4% a entraîné une remontée brutale du coût du crédit. Couplé à une augmentation des coûts de construction, il a amené de nombreux acheteurs à renoncer à leur projet d’immobilier neuf.
Le coup de froid sur le marché du neuf devrait avoir des répercussions sur les emplois dans le secteur de la construction. Ainsi, François Jolivet, craint 180.000 destructions d’emplois dans la filière immobilière en 2024. La Fédération française du bâtiment (FFB), elle, table sur 150.000 emplois menacés d’ici à 2025 tandis que ce chiffre monte à quelque 300.000 emplois selon la FPI.
C’est surtout pour éviter une telle casse sociale que le député Horizon « appelle de ses vœux un plan de sauvetage de la production neuve », a-t-il déclaré dans son rapport.
De son côté, Pascal Boulanger, le président de la FPI réclame une aide « d’urgence ».