Ayrault : des efforts et du flou
Jean-Marc Ayrault défend les projets du gouvernement et affirme qu’il prend ses responsabilités. Il l’a répété, jeudi soir, dans «Des paroles et des actes», la première grande émission politique du Premier ministre, sur France 2 où il a assuré qu’il ne «défilera jamais devant les responsabilités qui sont les miennes» si la crise venait à s’aggraver. C’est le cas pour sauver le site ArcelorMittal de Florange. Et qu’il ne renoncerait «jamais» face aux plans sociaux. Ayrault le promet, il veut renverser la courbe du chômage qui atteint désormais les 3 millions de demandeurs d’emploi. Devant la quasi totalité des membres du gouvernement, présents sur le plateau de télévision, Ayrault a appelé, comme dans chacune de ses interventions depuis quatre mois, à la mobilisation et a répété son «précepte: ne jamais renoncer». Mais, il admet que «La France est affaiblie» et le «le temps du redressement du pays est un temps relativement long, avec des étapes». Après avoir émis des réserves sur l’objectif présidentiel d’inverser la courbe du chômage d’ici à un an, le Premier ministre a affiché son volontarisme. «On fera tout pour réussir (…) Il est important de se fixer des objectifs ambitieux», a-t-il assuré. Avant de proposer une réforme début 2013 pour dynamiser la compétitivité française, il a semblé prêt à explorer toutes les pistes, y compris celle du coût du travail, qui «n’est pas un sujet tabou», selon lui. Il a réaffirmé son engagement et celui du président de la République pour le cumul des mandats. «L’engagement est clair et net, il sera tenu. Ce sera une formidable réforme», a t-il dit. Attendu sur les questions budgétaires, de la fiscalité., il a répété que la CSG et la TVA ne seraient pas augmentées en 2013. Que son objectif était de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013 et il a défendu, une nouvelle fois, les choix fiscaux du gouvernement. «Neuf Français sur dix ne seront pas touchés par les hausses d’impôts», a-t-il promis. Interrogé sur ces mesures fiscales qui touchent de nombreux Français, Ayrault a esquivé, évoquant seulement les prélèvements qui figureront dans le budget 2013. Mais il a laissé entendre que les retraités les plus aisés pourraient contribuer au financement de la dépendance, au nom de la «solidarité intergénérationnelle». «Je ne suis pas là pour gérer les affaire courantes, je suis là pour redonner de la force au projet français», a expliqué Ayrault, dont la cote de popularité, est au plus bas, quatre mois après son entrée à Matignon.