Banlieues : nouvel avertissement de Gérard Collomb à Macron
Sur Europe 1, l’ancien ministre de l’Intérieur réitère son avertissement à Macron concernant la situation explosive de certains quartiers notamment en banlieue. «Je pense qu’aujourd’hui on a laissé se ghettoïser un certain nombre de quartiers», a estimé Gérard Collomb. «Si on ne change pas la population, si on ne remixe pas, on aura des difficultés importantes», poursuit l’ancien ministre qui estime que la France est aujourd’hui «au pied du mur». Alors que l’ancien ministre de l’Intérieur suppose que le chef de l’État «n’avait peut-être pas perçu la réalité de la situation au départ», il assure qu’il en a «aujourd’hui pleinement conscience». Une découverte un peu tardive qui concerne les quartiers sensibles de toutes les villes. Officiellement on compte près de 800 quartiers sensibles en France ; en fait, il y en a bien davantage et chaque ville (même les plus petites de 10 000 à 30 000 habitants) est affectée. Ce qui caractérise ces zones c’est d’abord leur état juridique de non-droit : les services officiels hésitent à s’y rendre. C’est surtout le marché généralisé de la drogue avec souvent des échoppes sur le bord des trottoirs au vu de tous. On vient y faire son marché. Ensuite la violence précisément entre bandes pour se partager le gâteau. Le chômage est un mal endémique avec 25 à 30 % de jeunes sans emploi dont beaucoup ont abandonné l’école avant 12 ans. Avec aussi en toile de fond un communautarisme qui refoule les valeurs et les usages de la république aux frontières du quartier. Dans ces zones, à partir d’une certaine heure dans la soirée il ne fait pas bon de se promener à pied. Régulièrement des violences sont signalées : violence verbale, violence physique avec la distraction préférée qui consiste à brûler des voitures. Les municipalités locales, les services officiels et la presse sont relativement complices et font tout pour qu’on évite de parler de ces différents débordements. Encore une fois, il ne s’agit pas seulement des quartiers des grandes villes type Paris, Marseille ou Lyon mais de toutes les villes moyennes et même petites. Des sortes de zones hors la république que les services officiels finalement tolèrent en considérant qu’ainsi on arrive à circonscrire le mal géographiquement. Un aveuglement, une hypocrisie et un manque de courage qui fait honte à la république et menace évidemment la cohésion de la société. Comment nous élites pourrait-il d’ailleurs connaître cette réalité puisque pour la quasi-totalité il n’habite pas dans ces zones et ne fréquentent pas les habitants qui y résident.