Ukraine : un avertissement pour l’Europe tout entière
Pour Eryk Mistewicz président de l’Institut des Nouveaux Médias, éditeur du mensuel d’opinion Wszystko co Najważniejsze, « l’impérialisme russe ne surprend ni les Polonais ni les autres nations de la région. Les enfants kidnappés déportés autrefois et aujourd’hui au fin fond de la Russie, les viols, les meurtres, les pillages… Tout se répète » (L’Opinion)
Trois millions d’Ukrainiens, surtout des femmes venues avec leurs enfants, ont trouvé refuge en Pologne. Ils y ont trouvé un travail et un logement et ont reçu une aide considérable de l’Etat et des habitants dans leur installation, sans que l’UE n’y participe financièrement. Les camps n’étaient pas nécessaires. Leurs maris, pères et frères pouvaient se battre avec l’assurance que leurs proches étaient en sécurité.
Les Polonais savent que les Ukrainiens se battent pour eux. L’impérialisme des Russes, dont parle ici même le président Andrzej Duda, ne peut être freiné par des négociations d’égal à égal, aucune signature de paix n’est concevable. Envisager une partition de l’Ukraine est une infâmie. Pourquoi les Ukrainiens devraient-ils céder leurs terres à l’agresseur ? De toute façon, ça ne mettrait pas fin à la guerre, ça n’offrirait qu’un peu de répit aux Russes avant une nouvelle attaque.
Tout cela a été prédit en 2008 dans un discours prononcé à Tbilisi par le président polonais Lech Kaczyński, victime par la suite d’un tragique crash d’avion sur le sol russe : « Maintenant, les Russes veulent la Géorgie, puis ils voudront l’Ukraine, et ensuite viendra le tour de mon pays, la Pologne. »
L’impérialisme russe ne surprend ni les Polonais ni les autres nations de la région. Quand j’ai découvert les images de Boutcha, elles m’ont rappelé les photos de Polonais assassinés d’une balle dans la nuque à Katyn. Les ruines de Marioupol ne diffèrent en rien des destructions endurée par Varsovie en 1939 ou en 1944. Les enfants kidnappés déportés autrefois et aujourd’hui au fin fond de la Russie, les viols, les meurtres, les pillages… Tout se répète.
Le 17 septembre est un memento. A l’époque, en 1939, l’Allemagne et la Russie, une fois de plus, ont conduit à la partition du continent. Ils ont occupé la Pologne par l’Ouest et par l’Est. Bien que les Polonais et les autres nations de la région ont héroïquement combattu aux côtés des Alliés, ils n’ont eu droit à aucune zone d’occupation lors de la partition de l’Allemagne. Pire encore, eux-mêmes se sont retrouvés dans la sphère d’influence russe. Pendant la longue période 1945–1990, ils ont dû payer des contributions à la Russie, ce qui a considérablement entravé leur développement.
Nous ne permettrons pas que la nation ukrainienne connaisse le même sort.