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Economie États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

Economie États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

Il se pourrait bien que l’instauration de nouveaux droits de douane par les États-Unis portent un coup fatal à la croissance américaine. En effet cette taxation supplémentaire très importante va mécaniquement favoriser l’inflation et amputé le pouvoir d’achat surtout ce qui est importé.

Nombre d’experts estiment que cette guerre commerciale sera nuisible à tous. Du coup, Donald Trump a reconnu dimanche matin que les droits de douane qu’il a instaurés la veille avec les principaux partenaires des États-Unis, provoquant une guerre commerciale, vont «peut-être» faire souffrir les Américains, mais que cela «vaudra le prix». «Est-ce que cela va faire souffrir? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social en lettres capitales.

Donald Trump a également répété dimanche matin que «le Canada devrait devenir notre cher 51e État», ce qui impliquerait, selon lui, «des impôts bien plus faibles et une protection militaire bien meilleure pour les Canadiens .

 

« Droits de douane TRUMP »: suspendus avec le Canada et le Mexique

« Droits de douane TRUMP »: suspendus avec le Canada et le Mexique

 

La suspension pour le Mexique et le Canada des nouveaux droits de douane- pour -une période de 30 jours- ouvre la voie à un grand marchandage officiellement pour lutter contre la drogue et l’immigration illégale mais plus vraisemblablement aussi pour négocier sur de nombreux aspects économiques voir même politiques.

Lee premier ministre canadien Justin Trudeau A déclaré qu’il sait entendu avec le président américain afin : « de lancer, avec les États-Unis, une force de frappe conjointe sur le crime organisé, le trafic de fentanyl et le blanchiment d’argent», a indiqué sur X le chef du gouvernement canadien. Cela représente un nouvel investissement de 200 millions de dollars canadien, précise-t-il.

États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

États-Unis : risque d’inflation avec les droits de douane

Il se pourrait bien que l’instauration de nouveaux droits de douane par les États-Unis portent un coup fatal à la croissance américaine. En effet cette taxation supplémentaire très importante va mécaniquement favoriser l’inflation et amputé le pouvoir d’achat surtout ce qui est importé.

Nombre d’experts estiment que cette guerre commerciale sera nuisible à tous. Du coup, Donald Trump a reconnu dimanche matin que les droits de douane qu’il a instaurés la veille avec les principaux partenaires des États-Unis, provoquant une guerre commerciale, vont «peut-être» faire souffrir les Américains, mais que cela «vaudra le prix». «Est-ce que cela va faire souffrir? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer», a écrit le président américain sur son réseau Truth Social en lettres capitales.

Donald Trump a également répété dimanche matin que «le Canada devrait devenir notre cher 51e État», ce qui impliquerait, selon lui, «des impôts bien plus faibles et une protection militaire bien meilleure pour les Canadiens .

 

La justice bananière avec Trump

La justice bananière avec Trump

Des responsables du ministère américain de la Justice impliqués dans les procédures pénales fédérales contre Donald Trump, abandonnées à la suite de son élection en novembre, ont été limogés lundi 27 janvier, selon une source officielle et les médias. Le procureur spécial qui a instruit ces deux procédures fédérales, Jack Smith, a quitté le ministère de la Justice le 10 janvier, dix jours avant l’investiture du président élu républicain. Des responsables du ministère qui ont travaillé avec lui sur ces dossiers ont été limogés lundi. Ces responsables de la justice avait été traités de cinglés à plusieurs reprises par Trump. La justice bananière s’installe ainsi sans complexe aux États-Unis.

La justice bananière s’installe avec Trump

Des responsables du ministère américain de la Justice impliqués dans les procédures pénales fédérales contre Donald Trump, abandonnées à la suite de son élection en novembre, ont été limogés lundi 27 janvier, selon une source officielle et les médias. Le procureur spécial qui a instruit ces deux procédures fédérales, Jack Smith, a quitté le ministère de la Justice le 10 janvier, dix jours avant l’investiture du président élu républicain. Des responsables du ministère qui ont travaillé avec lui sur ces dossiers ont été limogés lundi. Ces responsables de la justice avait été traités de cinglés à plusieurs reprises par Trump. La justice bananière s’installe ainsi sans complexe aux États-Unis.

Biélorussie : le dictateur encore réélu avec 87 % des voix !

Biélorussie : le dictateur encore réélu avec 87 % des voix !

 

 Quatre ans après avoir fait réprimer un mouvement de contestation d’une ampleur inédite, le président sortant a été réélu, avec plus de 87% des voix, pour un septième mandat à la tête du pays. sans commentaire !

Le rêve de nombre deux chefs d’État du Sud global en délicatesse avec la démocratie. Et l’espérance du mandat à vie même chez Trump qui pense déjà à un troisième mandat. Bref le concept de république bananière qui s’étend dans le monde en Chine bien sûr, en Russie, en Biélorussie, en Amérique du Sud et en Afrique avec souvent à la tête des présidents à moitié fou qui pille les richesses de leur pays.

 

Politique–Macron essaye d’exister avec d’improbables référendums

Politique–Macron essaye d’exister avec d’improbables référendums

Le président de la république depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et sa recomposition hétéroclite qui n’offre aucune certitude de stabilité se trouve lui aussi privé de pouvoir. Pour exister, il multiplie donc les déplacements l’étranger et tente de donner un coup de vernis positif à la situation politique du pays comme par exemple :la non-censure obtenue par Bayrou , l’amorce de la « culture du compromis » qu’il attendait de voir émerger depuis 2022 !

Le président souligne aussi avec beaucoup d’hypocrisie un progrès de la démocratie sociale à propos du conclave sur les retraites. Une vraie hypocrisie pour Macron qui s’est toujours efforcé de tuer la concertation dans les institutions et qui s’est affranchi de la concertation avec les organisations sociales.

Bref le président essaye de récupérer à son compte quelques aspects positifs de la vie politique sur laquelle pourtant il n’a plus de prise.

D’où la réaffirmation de lancer plusieurs référendums dont pourtant ils ne précisent pas l’objet. L’essentiel pour lui étant de donner l’impression qu’il consulte directement les Français. Le problème c’est que ça popularité est tellement basse qu’il aurait les plus grandes chances de voir un référendum quelque soit le motif devenir une consultation anti Macron.

Politique: Avec Trump, l’ère de l’intox

Politique:  Avec Trump, l’ère de l’intox

 

Le terme de « post-vérité » désignerait une époque historique nouvelle où les faits objectifs auraient perdu leur influence sur l’opinion publique et sur les résultats des élections. Dans ce contexte, les politiciens pourraient donc mentir en toute impunité – à l’image du président des États-Unis Donald Trump. Mais quelle est la validité du concept de post-vérité pour comprendre la situation des démocraties contemporaines ?

 

par 

Chercheur post-doctorant, École normale supérieure (ENS) – PSL dans « The Conversation »

La « post-vérité » s’est diffusée dans le vocabulaire politique et journalistique ces dernières années. Les exemples les plus souvent invoqués par les commentateurs incluent les mensonges du camp « Leave » au sujet des 350 millions de livres sterling que l’adhésion à l’Union européenne était censée coûter à la Grande-Bretagne ; l’indulgence des électeurs républicains vis-à-vis des mensonges de Trump sur une supposée fraude électorale en 2020 ; ou le climatoscepticisme.

Cette approche ne résiste pourtant pas très bien à l’analyse. Si le concept de post-vérité saisit des tendances historiques bien réelles, celles-ci prolongent et amplifient des phénomènes psychologiques et sociaux qui ne sont pas nouveaux.

Premièrement, au risque de rappeler une évidence, il est impossible de vivre une vie de relativiste complet. Ce n’est pas parce que certaines personnes déclarent remettre en cause l’idée de vérité, ou ne pas croire certains médias associés à l’establishment, qu’elles ont cessé de croire en l’existence du monde extérieur avec ses contraintes et ses faits physiques, biologiques, et sociaux. Il est en revanche plus facile de mettre en doute des faits quand ceux-ci sont d’une nature abstraite, collective et non directement perceptible (changement climatique, pandémie…).

Deuxièmement, la diffusion de mensonges par des politiciens cyniques est bien antérieure aux réseaux digitaux et à Internet. Dans les années 1930, les nazis blâment l’incendie du Reichstag sur les communistes pour les discréditer. En 2003, Colin Powell ment à la tribune de l’ONU en faisant croire, faux échantillon d’anthrax à la main, que les États-Unis possèdent la preuve du développement, par Saddam Hussein, d’armes de destruction massive.

L’évocation de menaces collectives et de complots dans le but de mobiliser les masses, ou de promouvoir des intérêts politiques, est une stratégie aussi ancienne que le discours sur la politique lui-même.

Ce qui est relativement nouveau aujourd’hui, c’est que nombre de nos démocraties – les États-Unis et la France notamment – ont vu se développer une défiance grandissante envers les hommes et les femmes politiques et aussi une haine mutuelle entre électeurs de camps opposés (par exemple, républicains contre démocrates aux États-Unis).

Une autre nouveauté est le développement d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000-2010. Ces sources digitales ont amplifié le fractionnement de notre paysage informationnel initié par la télévision câblée en multipliant encore davantage les sources d’informations partisanes « à la carte ». Elles donnent une force de diffusion potentiellement élevée aux mensonges des politiciens et aux récits conspirationnistes par des canaux comme Facebook, TikTok, YouTube et X, et certains blogs et sites. Quantitativement, l’exposition à des contenus faux sur les réseaux sociaux reste toutefois quelque chose de rare pour le citoyen moyen, de l’ordre de moins de 1 % – le terme d’« infodemic » est donc exagéré.

Dans le même temps, des politiciens populistes ont émergé et soulèvent un enthousiasme extrêmement fort auprès de certaines franges de l’électorat, qui y voit des leaders providentiels capables de défendre leurs intérêts dans le monde globalisé et en mutation démographique. Parmi leurs convictions politiques figurent des croyances que les données scientifiques contredisent, comme l’idée que nous serions victimes d’une submersion migratoire incontrôlée, ou que l’on pourrait se permettre de ne pas réagir face au changement climatique. Ces politiciens ont donc intérêt à alimenter le doute à l’encontre des sources scientifiques et des journalistes qui les contredisent.

Or, les espoirs que ces politiciens populistes soulèvent sont si forts qu’ils ont découvert qu’ils jouissaient d’une marge de manœuvre considérable dans l’opinion, malgré les accusations de mensonges et les enquêtes pénales qui les visent parfois. Une partie de l’électorat est en effet disposée à « détourner le regard », en plusieurs sens.

Pour les électeurs des populistes, mensonges ou fautes morales peuvent en effet apparaître comme « acceptables », comparés aux espoirs politiques qu’ils nourrissent, en vertu d’un calcul rationnel coûts-bénéfices.

Bien souvent, cette évaluation se trouvera biaisée par l’affection dont bénéficie le politicien providentiel, et par la haine nourrie à l’encontre de ses opposants, suivant un mécanisme de raisonnement motivé. C’est le même raisonnement motivé qui conduit les parents à se trouver « aveuglés par l’amour » qu’ils portent à leurs enfants. Donnez-moi une raison (même douteuse) de continuer à penser que les vaccins causent l’autisme ou que le Covid-19 était un mensonge et j’y arriverai, car j’ai très envie de le croire.

Autre élément important, l’esprit est calibré par la sélection naturelle pour se préoccuper essentiellement de ce qui peut concrètement affecter les intérêts matériels et la réputation de l’individu et ceux de sa famille proche.

L’électeur moyen est, par comparaison, peu motivé par des dangers, éloignés dans le temps et l’espace, difficiles à percevoir directement, et atteignant surtout les autres – comme le changement climatique, l’échec d’une immunité vaccinale collective, ou le déclin de la confiance envers les institutions.

De manière générale, les citoyens ne sont pas incités à développer des connaissances véridiques sur les conséquences des politiques publiques. Cela demande du temps et de l’énergie, tandis que les chances qu’ils soient concrètement affectés personnellement sont souvent très faibles (certains économistes se demandent même pourquoi les gens vont voter).

A contrario, dans certains cercles sociaux, il peut y avoir des bénéfices sociaux immédiats et concrets (amitiés, followers, contrats) à exprimer ouvertement son soutien au climatoscepticisme ou aux mensonges de Trump.

Journalisme d’investigation et recherche scientifique reposent sur l’échange contradictoire et la vigilance des pairs, et ces professionnels sont incités, en raison de l’impact sur leur réputation, à se corriger quand ils se trompent. En ce qui concerne la science, l’accumulation de données statistiques et expérimentales convergentes permet à des conclusions d’acquérir une fiabilité infiniment supérieure à celle de l’opinion de sens commun. Les politiciens populistes, les sites de fake news et les stars de YouTube ne sont, quant à eux, soumis à aucune de ces contraintes intellectuelles et éditoriales. Or, ces connaissances sur la hiérarchie des témoignages et des méthodes ne vont pas de soi : elles doivent être enseignées et apprises.

En l’absence d’éducation politique et scientifique idoine, nombre de citoyens ne sont donc pas armés sur le plan cognitif pour saisir ce qui confère une autorité supérieure aux journalistes professionnels ou aux scientifiques sur les affirmations du premier démagogue venu.

Dans ce contexte, investir dans l’enseignement des fondements des autorités journalistique et scientifique, dans la responsabilisation des plates-formes numériques, mais aussi dans la réduction des inégalités économiques et de l’impunité des élites apparaît comme indispensable.

Il convient toutefois de nuancer l’idée que nous serions parvenus à une ère de « post-vérité ». La diffusion de fausses rumeurs et le cynisme ont toujours existé. La pensée motivée, le tribalisme politique et le goût pour les théories du complot trouvent leurs fondements dans notre psychologie fondamentale et des ressentiments socio-économiques, plus que dans le développement des réseaux sociaux et d’Internet.

Politique–Macron essaye d’exister avec de vagues référendums

Politique–Macron essaye d’exister avec de vagues  référendums

Le président de la république depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et sa recomposition hétéroclite qui n’offre aucune certitude de stabilité se trouve lui aussi privé de pouvoir. Pour exister, il multiplie donc les déplacements l’étranger et tente de donner un coup de vernis positif à la situation politique du pays comme par exemple :la non-censure obtenue par Bayrou , l’amorce de la « culture du compromis » qu’il attendait de voir émerger depuis 2022 !

Le président souligne aussi avec beaucoup d’hypocrisie un progrès de la démocratie sociale à propos du conclave sur les retraites. Une vraie hypocrisie pour Macron qui s’est toujours efforcé de tuer la concertation dans les institutions et qui s’est affranchi de la concertation avec les organisations sociales.

Bref le président essaye de récupérer à son compte quelques aspects positifs de la vie politique sur laquelle pourtant il n’a plus de prise.

D’où la réaffirmation de lancer plusieurs référendums dont pourtant ils ne précisent pas l’objet. L’essentiel pour lui étant de donner l’impression qu’il consulte directement les Français. Le problème c’est que ça popularité est tellement basse qu’il aurait les plus grandes chances de voir un référendum quelque soit le motif devenir une consultation anti Macron.

Avec Trump, l’ère de l’intox

Avec Trump, l’ère de l’intox

 

Le terme de « post-vérité » désignerait une époque historique nouvelle où les faits objectifs auraient perdu leur influence sur l’opinion publique et sur les résultats des élections. Dans ce contexte, les politiciens pourraient donc mentir en toute impunité – à l’image du président des États-Unis Donald Trump. Mais quelle est la validité du concept de post-vérité pour comprendre la situation des démocraties contemporaines ?

 

par 

Chercheur post-doctorant, École normale supérieure (ENS) – PSL dans « The Conversation »

La « post-vérité » s’est diffusée dans le vocabulaire politique et journalistique ces dernières années. Les exemples les plus souvent invoqués par les commentateurs incluent les mensonges du camp « Leave » au sujet des 350 millions de livres sterling que l’adhésion à l’Union européenne était censée coûter à la Grande-Bretagne ; l’indulgence des électeurs républicains vis-à-vis des mensonges de Trump sur une supposée fraude électorale en 2020 ; ou le climatoscepticisme.

Cette approche ne résiste pourtant pas très bien à l’analyse. Si le concept de post-vérité saisit des tendances historiques bien réelles, celles-ci prolongent et amplifient des phénomènes psychologiques et sociaux qui ne sont pas nouveaux.

Premièrement, au risque de rappeler une évidence, il est impossible de vivre une vie de relativiste complet. Ce n’est pas parce que certaines personnes déclarent remettre en cause l’idée de vérité, ou ne pas croire certains médias associés à l’establishment, qu’elles ont cessé de croire en l’existence du monde extérieur avec ses contraintes et ses faits physiques, biologiques, et sociaux. Il est en revanche plus facile de mettre en doute des faits quand ceux-ci sont d’une nature abstraite, collective et non directement perceptible (changement climatique, pandémie…).

Deuxièmement, la diffusion de mensonges par des politiciens cyniques est bien antérieure aux réseaux digitaux et à Internet. Dans les années 1930, les nazis blâment l’incendie du Reichstag sur les communistes pour les discréditer. En 2003, Colin Powell ment à la tribune de l’ONU en faisant croire, faux échantillon d’anthrax à la main, que les États-Unis possèdent la preuve du développement, par Saddam Hussein, d’armes de destruction massive.

L’évocation de menaces collectives et de complots dans le but de mobiliser les masses, ou de promouvoir des intérêts politiques, est une stratégie aussi ancienne que le discours sur la politique lui-même.

Ce qui est relativement nouveau aujourd’hui, c’est que nombre de nos démocraties – les États-Unis et la France notamment – ont vu se développer une défiance grandissante envers les hommes et les femmes politiques et aussi une haine mutuelle entre électeurs de camps opposés (par exemple, républicains contre démocrates aux États-Unis).

Une autre nouveauté est le développement d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000-2010. Ces sources digitales ont amplifié le fractionnement de notre paysage informationnel initié par la télévision câblée en multipliant encore davantage les sources d’informations partisanes « à la carte ». Elles donnent une force de diffusion potentiellement élevée aux mensonges des politiciens et aux récits conspirationnistes par des canaux comme Facebook, TikTok, YouTube et X, et certains blogs et sites. Quantitativement, l’exposition à des contenus faux sur les réseaux sociaux reste toutefois quelque chose de rare pour le citoyen moyen, de l’ordre de moins de 1 % – le terme d’« infodemic » est donc exagéré.

Dans le même temps, des politiciens populistes ont émergé et soulèvent un enthousiasme extrêmement fort auprès de certaines franges de l’électorat, qui y voit des leaders providentiels capables de défendre leurs intérêts dans le monde globalisé et en mutation démographique. Parmi leurs convictions politiques figurent des croyances que les données scientifiques contredisent, comme l’idée que nous serions victimes d’une submersion migratoire incontrôlée, ou que l’on pourrait se permettre de ne pas réagir face au changement climatique. Ces politiciens ont donc intérêt à alimenter le doute à l’encontre des sources scientifiques et des journalistes qui les contredisent.

Or, les espoirs que ces politiciens populistes soulèvent sont si forts qu’ils ont découvert qu’ils jouissaient d’une marge de manœuvre considérable dans l’opinion, malgré les accusations de mensonges et les enquêtes pénales qui les visent parfois. Une partie de l’électorat est en effet disposée à « détourner le regard », en plusieurs sens.

Pour les électeurs des populistes, mensonges ou fautes morales peuvent en effet apparaître comme « acceptables », comparés aux espoirs politiques qu’ils nourrissent, en vertu d’un calcul rationnel coûts-bénéfices.

Bien souvent, cette évaluation se trouvera biaisée par l’affection dont bénéficie le politicien providentiel, et par la haine nourrie à l’encontre de ses opposants, suivant un mécanisme de raisonnement motivé. C’est le même raisonnement motivé qui conduit les parents à se trouver « aveuglés par l’amour » qu’ils portent à leurs enfants. Donnez-moi une raison (même douteuse) de continuer à penser que les vaccins causent l’autisme ou que le Covid-19 était un mensonge et j’y arriverai, car j’ai très envie de le croire.

Autre élément important, l’esprit est calibré par la sélection naturelle pour se préoccuper essentiellement de ce qui peut concrètement affecter les intérêts matériels et la réputation de l’individu et ceux de sa famille proche.

L’électeur moyen est, par comparaison, peu motivé par des dangers, éloignés dans le temps et l’espace, difficiles à percevoir directement, et atteignant surtout les autres – comme le changement climatique, l’échec d’une immunité vaccinale collective, ou le déclin de la confiance envers les institutions.

De manière générale, les citoyens ne sont pas incités à développer des connaissances véridiques sur les conséquences des politiques publiques. Cela demande du temps et de l’énergie, tandis que les chances qu’ils soient concrètement affectés personnellement sont souvent très faibles (certains économistes se demandent même pourquoi les gens vont voter).

A contrario, dans certains cercles sociaux, il peut y avoir des bénéfices sociaux immédiats et concrets (amitiés, followers, contrats) à exprimer ouvertement son soutien au climatoscepticisme ou aux mensonges de Trump.

Journalisme d’investigation et recherche scientifique reposent sur l’échange contradictoire et la vigilance des pairs, et ces professionnels sont incités, en raison de l’impact sur leur réputation, à se corriger quand ils se trompent. En ce qui concerne la science, l’accumulation de données statistiques et expérimentales convergentes permet à des conclusions d’acquérir une fiabilité infiniment supérieure à celle de l’opinion de sens commun. Les politiciens populistes, les sites de fake news et les stars de YouTube ne sont, quant à eux, soumis à aucune de ces contraintes intellectuelles et éditoriales. Or, ces connaissances sur la hiérarchie des témoignages et des méthodes ne vont pas de soi : elles doivent être enseignées et apprises.

En l’absence d’éducation politique et scientifique idoine, nombre de citoyens ne sont donc pas armés sur le plan cognitif pour saisir ce qui confère une autorité supérieure aux journalistes professionnels ou aux scientifiques sur les affirmations du premier démagogue venu.

Dans ce contexte, investir dans l’enseignement des fondements des autorités journalistique et scientifique, dans la responsabilisation des plates-formes numériques, mais aussi dans la réduction des inégalités économiques et de l’impunité des élites apparaît comme indispensable.

Il convient toutefois de nuancer l’idée que nous serions parvenus à une ère de « post-vérité ». La diffusion de fausses rumeurs et le cynisme ont toujours existé. La pensée motivée, le tribalisme politique et le goût pour les théories du complot trouvent leurs fondements dans notre psychologie fondamentale et des ressentiments socio-économiques, plus que dans le développement des réseaux sociaux et d’Internet.

Avec Trump, une nouvelle organisation économique mondiale ?

Avec Trump, une nouvelle organisation économique mondiale ?
L’accession de Donald Trump à la tête de la première économie mondial intervient dans un contexte macroéconomique en pleine mutation, estime Jean-Yves Guillou, cofondateur de la plateforme Vancelian et expert des stratégies d’investissements.( dans La Tribune).   L’arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis pour un second mandat marque le début d’une nouvelle phase de disruption économique mondiale. Sa politique, centrée sur un « America First » exacerbé, pourrait intensifier la fragmentation des blocs économiques. Cela se traduirait par une combinaison de mesures ultralibérales et protectionnistes : baisse des impôts sur les entreprises, dérégulation des marchés, et politiques visant à réduire le déficit commercial vis-à-vis de la Chine et de l’Europe.

Cette transition intervient dans un contexte macroéconomique en pleine mutation. Contrairement aux cycles économiques passés, la lutte menée depuis deux ans contre l’inflation par les banques centrales a permis une certaine maîtrise du phénomène sans toutefois l’éradiquer complètement : L’inflation américaine devrait diminuer régulièrement, passant de 6,5 % en 2023 à 3,4 % en 2024 puis 4,5 % en 2025.

Cette nouvelle donne génère des opportunités inédites pour les investisseurs en quête de performance mais elle induit aussi un risque géopolitique qui pourrait contrarier la croissance attendue.

La relative stabilisation monétaire encourage un regain d’appétit pour les actifs risqués, qui sera alimenté par des innovations structurelles de grande ampleur. L’avènement simultané de l’intelligence artificielle (IA), de la technologie blockchain et de la transition énergétique représente la véritable révolution industrielle du 21ᵉ siècle. Ces transformations nécessitent des investissements massifs, notamment dans les infrastructures.

Parallèlement, les taux d’intérêt, bien qu’en légère décélération, devraient rester au-dessus des niveaux prépandémiques en 2025. Cela fragilise le rôle traditionnel des obligations en tant que stabilisateurs de portefeuille, ces dernières devenant plus volatiles et corrélées positivement avec les actions.

Ce contexte ouvre des perspectives pour les investisseurs tout en posant des défis pour les positions traditionnelles. Conformément aux perspectives 2025 de BlackRock, des stratégies d’investissement ciblées et dynamiques sont essentielles pour tirer parti des transformations en cours. Les secteurs bénéficiant directement de ces afflux massifs de capitaux, comme les technologies liées à l’IA et aux infrastructures, devraient être privilégiés. A titre d’exemple, IDC prévoit que les entreprises devraient dépenser cette année plus de 330 milliards pour soutenir l’intelligence artificielle.

Les actions technologiques américaines, et notamment celles qu’on surnomme les sept fantastiques, devraient surperformer leurs concurrentes européennes et chinoises, grâce à un environnement économique et réglementaire favorable aux États-Unis. L’approche protectionniste américaine, couplée à une innovation technologique soutenue, renforcera probablement cette tendance.

La gestion de la volatilité sur le marché obligataire restera un défi majeur. Dans ce contexte, le bitcoin pourrait jouer un rôle croissant dans les stratégies de diversification des portefeuilles. Les investisseurs institutionnels reconnaissent de plus en plus son potentiel en tant qu’actif non corrélé, offrant des rendements distincts des classes d’actifs traditionnelles.

Et plusieurs projets évoqués par le candidat Trump pourraient directement bénéficier aux cryptomonnaies : Au-delà de la nomination de Paul Atkins à la tête de la SEC, le nouveau Président envisage la création d’une « Strategic Bitcoin Reserve« , sur le modèle des réserves pétrolières avec l’arrêt de la vente systématique des cryptomonnaies saisies dans le cadre d’affaires judiciaires. Rappelons que gouvernement américain détient déjà plus de 200 000 Bitcoins, provenant de saisies dans le cadre d’affaires judiciaires. Il est aussi prévu d’apporter un soutien officiel à l’industrie minière américaine de Bitcoin.

Les perspectives s’annoncent prometteuses pour les crypto-actifs, avec des prévisions optimistes pour le Bitcoin, dont la valorisation pourrait atteindre des sommets autour de 140 000 dollars. Cependant, cette dynamique ne s’appliquera pas uniformément à l’ensemble du marché. Les investisseurs devront cibler les segments porteurs, notamment les crypto-actifs liés à l’intelligence artificielle (DeFi et applications d’IA décentralisées).

Ainsi, avec l’arrivée du nouveau président américain, c’est l’innovation qui devrait marquer les opportunités d’investissement 2025.

Innovation en termes de secteurs avec les actions liées aux infrastructures, comme les énergies renouvelables et les data centers, mais aussi les technologies émergentes et l’IA. Innovation produits avec des alternatives comme le Bitcoin ou le minage de cryptomonnaies qui offrent des sources de rendement innovantes quand les obligations joueront moins leur rôle de stabilisateurs.

Macron essaye d’exister avec de vagues projets de référendum

Macron essaye d’exister avec de vagues projets de référendum

Le président de la république depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et sa recomposition hétéroclite qui n’offre aucune certitude de stabilité se trouve lui aussi privé de pouvoir. Pour exister, il multiplie donc les déplacements l’étranger et  tente de donner un coup de vernis positif à la situation politique du pays comme par exemple :la non-censure obtenue par Bayrou , l’amorce de la « culture du compromis » qu’il attendait de voir émerger depuis 2022 !.

Le président souligne aussi avec beaucoup d’hypocrisie un progrès de la démocratie sociale à propos du conclave sur les retraites. Une vraie hypocrisie pour Macron qui s’est toujours efforcé de tuer la concertation dans les institutions et qui s’est affranchi de la concertation avec les organisations sociales.

Bref le président essaye de récupérer à son compte quelques aspects positifs de la vie politique sur laquelle pourtant il n’a plus de prise.

D’où la réaffirmation de lancer plusieurs référendums dont pourtant ils ne précisent pas l’objet. L’essentiel pour lui étend de donner l’impression qu’il consulte directement les Français. Le problème c’est que ça popularité est tellement basse qu’il aurait les plus grandes chances de voir un référendum quelque soit le motif devenir une consultation anti Macon.

 

Retraites : Même avec la réforme Borne en vigueur , le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme Borne en vigueur , le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 

 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

 

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