De la poudre aux yeux pour les médecins libéraux
La grande conférence santé organisée par le premier ministre, Manuel Valls, et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ne devrait pas déboucher sur grand-chose, quelques mesures dont certaines utiles, destinées notamment à aplanir l’opposition des médecins libéraux à la politique conduite par Marisol Touraine concernant en particulier l’étatisation de la médecine. Une orientation risque de faire discussion celle concernant la recertification des médecins tous les six ans. Or les études de médecine sont déjà les plus longues par rapport à toutes les formations de très haut niveau et la rémunération des intéressés n’est pas à la hauteur loin s’en faut de cette formation en ce qui concerne en particulier les généralistes. On peut se demander pourquoi une recertification n’est pas demandée aussi pour les diplômés d’autres secteurs d’activité. Marisol Touraine ignore peut-être que la formation est permanente chez les médecins. Pas sûr que les mesures destinées à attirer les généralistes dans les des déserts médicaux soient très efficaces. Il y aura en premier lieu, la protection sociale des médecins libéraux dits «de secteur 1» pratiquant exclusivement les tarifs de la Sécurité sociale, et de ceux qui ont accepté de modérer leurs dépassements d’honoraires dans le cadre du contrat d’accès aux soins, sera grandement améliorée à partir du 1er janvier 2017. Les congés maternité devraient aussi être rémunérés. Des moyens supplémentaires seront aussi déployés pour la formation de généralistes (80 postes d’encadrement des internes créés sur deux ans). Il s’agit de renforcer l’attractivité de la médecine libérale, et en particulier la filière généraliste, qui peine à recruter assez de jeunes pour remplacer les départs à la retraite. Autre mesure qui devrait être présentée jeudi par Manuel Valls en clôture de la grande conférence, l’adaptation systématique aux besoins régionaux du nombre de postes ouverts à l’issue de la première année de médecine. Cette régionalisation du «numerus clausus» était demandée par l’ordre des médecins. Il s’agit de s’assurer que les praticiens formés dans une région s’y installent vraiment. D’autre part, des cursus publics pour les professions paramédicales où il n’existe que des formations privées seront mis en place, comme pour les kinés. Enfin, une «recertification» des médecins tous les six ans pour faire le point sur leur formation continue devrait être mise en place.