Les créations d’entreprises au sommet….. mais des auto-entrepreneurs dont l’activité s’écroule
Certains médias reprennent l’issue de l’INSEE pour souligner l’envolée du nombre d’autos entrepreneur. Selon l’Insee, plus de 848.200 entreprises ont été créées en 2020, soit une augmentation de 4% par rapport à 2019. Cette hausse est un record alors que la crise a frappé de plein fouet l’économie française l’année dernière. Ce bond spectaculaire est principalement portée par la dynamique des micro-entreprises alors que les créations d’entreprises classiques ont diminué de 13% sur la même période. La part des micro-entreprises dans le total des créations atteint désormais 65% contre 62% en 2019.
La libéralisation du statut de créateur d’entreprise depuis l’ère Sarkozy et la montée en puissance de l’économie de plateforme ont grandement contribué à doper ces chiffres. Derrière ces statistiques mirobolantes, des réalités parfois plus alarmantes apparaissent: la baisse surtout de l’activité des micros et autres auto-entrepreneurs.
Les d’affaires des auto-entrepreneurs étaient déjà insignifiants en moyenne : un peu plus de 10 000 € par an. Même si l’on tient compte de la sous-estimation du chiffre d’affaires réel, il demeure quand même globalement assez marginal par rapport à l’ensemble de l’économie.
Le nombre d’auto entrepreneurs doit tourner autour 1,5 millions (mais beaucoup n’ont pratiquement aucune activité. Selon le bilan de la caisse nationale des Urssaf dévoilé ce vendredi 29 janvier, le chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs a chuté lourdement de 19% à la fin du second trimestre 2020. Sur près de deux millions d’indépendants enregistrés sous ce statut, seuls 846.000 ont déclaré un chiffre d’affaires positif avec un recul de l’ordre de 8% sur un an. Ces travailleurs ont ainsi déclaré 3.792 euros de revenus contre 4.303 euros auparavant entre avril et juin. En outre, le nombre d’auto-entrepreneurs économiquement actifs baisse dans toutes les régions françaises.
Avec la pandémie, beaucoup de travailleurs ont adopté ce statut pour exercer leur activité dans des conditions parfois rudes. Beaucoup de ces autos entrepreneurs sont en faite des chômeurs virtuels qui à travers le statut d’auto entrepreneur tente de générer quelques maigres ressources. Avec les contraintes relatives à la mobilité et les mesures prudentielles, nombre d’activités de services notamment ont été annulés différées.