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Sous-marins australiens: Une maladresse grave de Biden ; et un espoir de défense européenne?

Sous-marins australiens: Une maladresse grave de Biden  ; et un espoir de défense européenne? 

 

L’annulation de la vente des sous-marins serait-elle un avertissement adressé à la France, un pays qui met constamment en avant la nécessité pour l’Europe de « penser ses intérêts et sa défense » ?, s’interrogent les deux spécialistes en recherche stratégique Valérie Niquet et Marianne Peron-Doise, dans une tribune au « Monde »(Extrait)

Tribune

 

Il y a deux semaines, la France et l’Australie inauguraient leur premier dialogue ministériel « 2 plus 2 », défense-affaires étrangères. Ce partenariat stratégique était fondé sur une analyse commune des dangers qui pèsent sur l’Indo-Pacifique autour d’une Chine particulièrement agressive dans les espaces maritimes. Cette vision partagée, marque de l’engagement de la France en Asie, s’était construite depuis 2016 sur la base de la fourniture de sous-marins conventionnels français à Canberra (les Australiens rejetaient alors toute idée de propulsion nucléaire), mais allait bien au-delà du simple intérêt industriel.

En 2018, c’est en Australie qu’Emmanuel Macron avait donné une impulsion décisive à la vision Indo-Pacifique française lors du fameux discours de Garden Island, dans lequel il définissait un « axe Indo-Pacifique » formé par la France, l’Inde et l’Australie afin de contrebalancer les ambitions hégémoniques chinoises. Il s’agissait alors d’incarner une vision inclusive et coopérative pour rassembler des puissances moyennes que l’unilatéralisme de la stratégie antichinoise de l’administration Trump inquiétait. A cette époque, l’Australie elle-même hésitait à trop s’impliquer dans le Quad, ce dialogue quadrilatéral sur la sécurité rassemblant Canberra, les Etats-Unis, l’Inde et le Japon.

Dès sa signature, le contrat franco-australien [pour l’achat à la France de douze sous-marins conventionnels] avait fait l’objet d’attaques. Pourtant, pour tous ceux, notamment les Etats-Unis et les membres du Quad, mais aussi les pays d’Asie du Sud-Est, qui souhaitent voir l’Union européenne et la France assumer de plus grandes responsabilités dans la sécurité régionale d’une zone vitale pour tous, ce contrat était une garantie de l’engagement français en Indo-Pacifique.

Participants à tous les dialogues Shangri-La [réunion annuelle des experts et responsables sécuritaires d’Asie] à Singapour depuis 2012, les ministres de la défense Le Drian, et des armées, Parly ont été en pointe sur l’affirmation d’un intérêt partagé pour la liberté de navigation maritime, le respect des règles de droit et le multilatéralisme, valeurs constamment mises en avant par Washington et ses alliés, dont le Japon. Enfin, la France a été l’élément moteur qui a porté la définition d’une stratégie de l’Union européenne pour l’Indo-Pacifique, dont la publication, malheureuse coïncidence, intervient au lendemain de l’annonce, le 15 septembre, de l’abandon du contrat français par l’Australie

Sous-marins australiens: les États-Unis se moquent totalement de la colère des Français

 

Sous-marins australiens: les États-Unis se moquent totalement de la colère des Français

 

L’émotion et la colère du gouvernement à propos des sous-marins australiens a fait là une des médias français mais suscitent peu d’intérêt aux États-Unis. Les Américains prennent avec une certaine distance les récriminations françaises. Ils savent en effet que les mesures de rétorsion éventuelle se retourneraient contre la France.

Pour les États-Unis, la conception d’un allié et celle d’un allié soumis. La France de ce point de vue ne pèse guère face à la puissance américaine qui a toujours privilégié ses intérêts géostratégiques et économiques avec tous les présidents qui se sont succédés: Obama, Clinton, trame ou Biden.

Le rappel de l’ambassadeur de France aux États-Unis ne suscite guère d’émotion aussi bien dans l’opinion qu’auprès du gouvernement américain. Le gouvernement américain est d’autant plus serein qu’il sait que la France ne parviendra pas à unifier autour d’elle l’ensemble des pays européens et notamment à obtenir un vrai soutien de l’Allemagne.

Face à la contestation française, le gouvernement américain s’est quand même pendu du minimum syndical diplomatique.: «Nous avons été en contact étroit avec nos partenaires français concernant leur décision de rappeler l’ambassadeur Étienne à Paris pour consultation. Nous comprenons leur position et nous continuerons à œuvrer dans les prochains a indiqué de secrétaire d’État à la défense. Le président américain, lui, n’a fait aucun commentaire

Sous-marins australiens : « Un affaiblissement de l’OTAN »

Sous-marins australiens : « Un affaiblissement de l’OTAN »

Les Etats-Unis ont fait preuve d’une « véritable irresponsabilité » : ils ont provoqué une crise avec un allié et affaibli l’OTAN, estime l’ancien diplomate Michel Duclos, dans une tribune au « Monde ».(extrait)

 

Les dirigeants français ont-ils raison de dramatiser la crise qui les oppose aux Etats-Unis dans l’affaire des sous-marins australiens ? La comparaison faite par certains observateurs avec la crise sur l’Irak en 2003 a-t-elle vraiment un sens ?

A ces deux questions, il nous semble qu’il faut répondre oui, au moins dans une certaine mesure. D’abord, bien sûr, parce que, sur la méthode, nous ne pouvons pas laisser sans riposte un traquenard qui nous a été tendu dans un style à la hauteur des préjugés gaulois sur la duplicité « anglo-saxonne ». Ensuite, et surtout, parce que cette affaire est révélatrice d’enjeux profonds, comme l’était celle de 2003.

Avec l’Irak, la question était de savoir si les Etats-Unis allaient se substituer au Conseil de sécurité des Nations unies comme arbitre suprême du recours à la force. Aujourd’hui, à notre sens, l’enjeu porte sur la volonté de Washington d’organiser les équilibres dans l’Indo-Pacifique – donc dans l’environnement de la Chine – à ses conditions, privilégiant certains alliés (ou « vassaux »), en excluant d’autres, de manière délibérée. Nous centrons notre raisonnement sur les Etats-Unis parce qu’on peut comprendre que l’Australie, la plus coupable sur la forme, ait sur le fond poursuivi ce qu’elle considère comme son intérêt vital ; s’agissant des Britanniques, on ne peut s’étonner qu’ils cherchent à tirer leur épingle du jeu, en exploitant leur avantage comparatif de leur relation spéciale avec l’Amérique.

Et si nous insistons sur l’enjeu Indo-Pacifique, c’est parce que nous devons anticiper les suites qu’aura le pacte tripartite, du fait, par exemple, du signal qu’adresse la rupture du tabou touchant à la dissémination de technologies de pointe (propulsion nucléaire). Allons-nous assister à des répliques de l’Aukus [alliance entre l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis] avec d’autres pays – par exemple, l’Inde –, éventuellement sur d’autres types d’armement ? Le réengagement militaire américain dans la zone, s’appuyant, comme il est légitime, sur des liens de sécurité avec les Etats de la région, va-t-il se produire en écartant les intérêts européens, voire au détriment de ceux-ci ? Notons au passage que certains se réjouissent que les capitales européennes restent indifférentes au camouflet reçu par les Français : là aussi, rien d’extraordinaire mais attendons que les Européens découvrent progressivement toutes les implications de l’Aukus.

Sous-marins australiens: La naïveté de Macron

Sous-marins australiens: La naïveté de Macron

Par Michel Ferrand est avocat au barreau de Paris, associé chez Enthémis.(dans l’Opinion, extrait)

 

Une grosse colère et puis après ? Il est fort à parier que tout rentrera dans l’ordre transatlantique, une fois l’annulation du contrat australien (mal) digérée par la France.

Samedi soir, sur France 2, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a eu, une nouvelle fois, des mots très durs au sujet des Etats-Unis et de l’Australie, parlant d’une « crise grave » : « Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, il y a eu rupture majeure de confiance, il y a eu mépris, donc ça ne va pas entre nous, ça ne va pas du tout. » Il se murmure que le chef de la diplomatie française, très engagé sur ce dossier lorsqu’il était ministre de la Défense lors du quinquennat précédent, aurait refusé de prendre au téléphone son homologue américain Antony Blinken.

Vendredi, on apprenait que les ambassadeurs de France à Washington et Canberra avaient été rappelés à Paris pour consultations. Une décision symboliquement forte, mais sans conséquences pratiques. C’est la troisième fois qu’Emmanuel Macron l’utilise… et toujours avec des alliés : l’Italie (2019), la Turquie (2020) et aujourd’hui les Etats-Unis et l’Australie. Pourtant partie prenante de l’accord AUKUS, le Royaume-Uni n’est pas concerné. Il faut sans doute y voir le dédain dans lequel la diplomatie française tient Londres, dont Jean-Yves Le Drian a dénoncé « l’opportunisme permanent ». Déjà fâchés sur le Brexit et la migration transmanche, Paris et Londres restent toutefois liés par des accords de défense (Lancaster House, 2010) assez engageants.

Pour l’heure – et de manière très inhabituelle, quand on connaît sa propension à parler – le président Macron n’est pas intervenu directement, laissant, pour une fois, la vedette à son ministre Le Drian. Il est possible qu’il se réserve pour son discours (en visio) devant l’Assemblée générale des Nations Unies, mardi 21 septembre.

A Paris, le coup a été rude. On y jure ses grands dieux que l’on n’a rien vu venir. Il est vrai que, le 30 août, les ministres français et australiens des Affaires étrangères et de la Défense publiaient un communiqué commun, après s’être entretenus par visio, pour « souligner l’importance du programme des futurs sous-marins » et insistaient sur « le très haut degré de coopération stratégique » entre les deux pays. Seize jours avant l’annulation…

 

 Les Français n’ont-ils rien vu ou rien voulu voir ? Un ancien haut responsable militaire parle d’un « échec du renseignement ». Il n’était pourtant même pas besoin que la DGSE écoute les conversations des ministres alliés – ce qui, en principe, ne se fait pas ; il suffisait de lire la presse. « Australia Reconsiders Deal for French Submarines » (« l’Australie réexamine le contrat des sous-marins français »), pouvait-on lire dès le 28 février dernier dans le magazine spécialisé The Maritime Executive. Plus récemment, le 2 juin, le Sydney Morning Herald titrait « Defence is looking at alternatives to french submarines » (« le ministère de la Défense étudie des alternatives aux sous-marins français »)… Les tensions étaient là, au point qu’en février 2021, le PDG de Naval Group, Pierre-Eric Pommelet s’était rendu en Australie, acceptant de passer deux semaines confiné dans sa chambre d’hôtel, avant de pouvoir s’entretenir avec les responsables australiens. Au retour, il assurait que tout allait bien.

Cette affaire est une belle illustration de la capacité des Français à prendre leurs désirs pour des réalités. Elle devrait être l’occasion, à la veille d’une élection présidentielle, de s’interroger sur l’adéquation entre les moyens et les ambitions de la France. L’une des rares voix françaises à le dire est l’eurodéputé (LR) Arnaud Danjean : « Au-delà de la légitime colère, la grande leçon c’est que l’Indopacifique, c’est la cour des très grands. Paris déclame avec emphase une grande stratégie pour cette région, mais l’écart est tel entre ambition et moyens que le retour au réel est brutal. »

Il y a deux manières de répondre à une telle situation : réduire nos ambitions stratégiques à la hauteur de nos moyens limités, ou augmenter fortement ces moyens pour les mettre à la hauteur de nos ambitions. On parle en dizaines de milliards, alors que notre tradition diplomatique et notre système politique nous portent à ne jamais renoncer à quelque ambition que ce soit. Ou, en tout cas, à l’avouer.

Le plus probable est donc que, dès l’émotion retombée, l’on continue comme avant. D’autant que, très liés aux Américains, les militaires français pèseront de tout leur poids, face aux quelques diplomates qui entendraient prendre une ligne trop divergente de celle de Washington. Dans le JDD, le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, le dit sans ambages : « L’Amérique reste notre alliée. »

 Il n’empêche que la formule du Maréchal de Saxe s’applique à merveille à la politique étrangère française : « Des gens à qui la tête tourne, qui ne voient plus rien, qui ne savent faire que ce qu’ils ont fait toute leur vie. » A peine l’annonce australienne connue, un communiqué du Quai d’Orsay et des Armées affirmait ainsi que « la France confirme sa volonté d’une action très ambitieuse dans cette région » indopacifique, tout autant que « la nécessité de porter haut et fort la question de l’autonomie stratégique européenne ».

Sur ce dernier point, la France apparaît isolée. Les Européens peinent à comprendre en quoi ils seraient concernés par l’annulation d’un contrat franco-australien, naguère obtenu au nez et à la barbe d’un concurrent allemand… « C’est surprenant de parler d’autonomie européenne pour un contrat national », explique un diplomate italien à notre correspondant à Rome. Certes, l’unilatéralisme de l’administration Biden les trouble, comme on l’a vu avec le retrait d’Afghanistan. Mais cela ne les conduit pas pour autant à se ranger derrière la France.

« Les Américains veulent des partenaires dociles », entend-on à Paris alors que l’éditorialiste Fareed Zakaria s’interroge dans le Washington Post :« Biden normalise-t-il la politique étrangère de Trump ? » Blessée par l’outrage, la France s’est cabrée. Mais sur qui s’appuiera-t-elle, en Europe ou ailleurs, pour résister à la réaffirmation brutale du leadership américain ?

Annulation du contrat des sous-marins australiens : «La France ne doit compter que sur elle-même « 

Annulation du contrat des sous-marins australiens : «La France ne doit compter que sur elle-même « 

Après l’annulation de la commande des sous-marins australiens notamment, le député LR Jean-Louis Thiériot, membre de la commission de la défense estime que la France ne doit compter que sur elle-même.


Député de Seine-et-Marne, ancien président du conseil départemental, Jean-Louis Thiériot est également avocat à la cour et historien. Dernier ouvrage paru: «De Gaulle, le dernier réformateur» (Tallandier, 2018).


L’annulation par l’Australie de la commande de douze sous-marins conventionnels au fleuron de l’industrie navale française Naval Group au profit de huit sous-marins nucléaires américains est une gifle commerciale. La création en grande pompe de l’Ankus, un axe militaire unissant les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, une gifle diplomatique.

C’est d’abord une mauvaise nouvelle pour notre industrie, les 16.000 salariés de Naval Group et l’ensemble des sous-traitants: 32 milliards d’euros de perdus. Même si les contrats sont sans doute suffisamment bordés pour limiter les pertes financières à court terme, c’est un dur revers pour un secteur qui enchaîne les déconvenues à l’export. En Pologne, au Maroc, en Indonésie, en Arabie saoudite, Naval Group n’est semble-t-il plus consulté,

Sous-marins australiens: la claque des Américains !

Sous-marins australiens: la claque des Américains !

Une véritable claque des Américains à la France estime  Jean-Dominique Merchet dans l’Opinion (extrait)

 

 

C’es tune claque magistrale pour la France et une rupture stratégique de première importance. La décision du gouvernement australien de dénoncer le contrat AFS (« Australian Future Submarine ») conclu avec la France en 2019 pour s’équiper auprès des Etats-Unis et du Royaume-Uni provoque la consternation à Paris. Si l’Elysée – où l’on n’aime pas les mauvaises nouvelles – est pour l’instant resté silencieux, les ministres des Affaires étrangères et des Armées, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, ont réagi dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon eux, il s’agit d’« une décision contraire à la lettre et à l’esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l’Australie » et ils dénoncent « une absence de cohérence que la France ne peut que constater et regretter ». L’industriel Naval Group, qui devait construire les sous-marins a fait part de son côté de sa « grande déception ». Les conséquences, notamment financières, de l’annulation feront l’objet de discussion « dans les jours à venir ».

Signé en 2019, le contrat AFS portait sur la fourniture à l’Australie de 12 sous-marins de la classe Barracuda, une version à propulsion classique des nouveaux Suffren français, qui, eux, sont à propulsion nucléaire. La France était alors en concurrence avec l’Allemagne et le Japon. Le contrat pesait au total 89 milliards de dollars australiens, soit 55 milliards d’euros. Mais seule une partie importante mais non précisée de cette somme revenait à Naval Group et aux entreprises françaises. Si les bateaux étaient de conception française, le système de combat était en effet déjà fourni par les Américains. Ce contrat est très important pour l’arsenal de Cherbourg et l’entreprise Naval Group.

Conséquences. Au-delà du désaveu pour la France, rarement aussi maltraitée par un « partenaire stratégique », la décision australienne est un tournant stratégique lourd de conséquences en termes de course aux armements. Dans le cadre du pacte AUKUS (Australie, Royaume-Uni et Etats-Unis), Canberra a en effet décidé d’acquérir des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) auprès de fabricants américains. Ni les Etats-Unis, ni le Royaume-Uni ne construisent de sous-marins classiques. Un SNA est à propulsion nucléaire, mais il n’a pas d’armement nucléaire. Il peut néanmoins tirer des missiles de croisière à longue portée, outre son armement à la mer (torpilles et missiles mer-mer).

Pour la première fois, les Etats-Unis acceptent de vendre une telle technologie qui est un « game changer » en matière navale. Les SNA sont en particulier conçus pour traquer les sous-marins ennemis… chinois en l’occurrence. Certes, les SNA de la Royal Australian Navy resteront sous un étroit contrôle américain, d’autant plus que l’Australie ne dispose d’aucune industrie, civile ou militaire, dans le domaine nucléaire. Les capacités australiennes de « mise en œuvre » de tels systèmes sont très réduites. Il est probable que l’on entendra des accents de Liverpool ou du Texas à bord des sous-marins et dans les arsenaux « aussies »…

Jusqu’à présent, seule la Russie avait accepté de louer en 2012 un SNA à la marine indienne – un Akula-2 d’ancienne génération, rebaptisé Chakra. Il a été retourné à la Russie en juin dernier, sans doute à la suite d’une explosion à bord. L’Inde développe ses propres compétences en la matière. Dans les années 90, des discussions s’étaient engagées entre la France et le Canada, qui envisageait d’acquérir des SNA, mais les pressions américaines avaient rapidement mis le holà. La France a ensuite vendu des sous-marins Scorpène au Brésil, à charge pour les Brésiliens de les équiper, à terme, avec une propulsion nucléaire de conception nationale.

Avec le contrat australien, les Etats-Unis ouvrent le champ libre à la prolifération des sous-marins nucléaires d’attaque. Qu’est-ce qui empêchera demain la Chine d’en vendre au Pakistan ou la Russie à l’Algérie, par exemple ?

. Non sans ironie, l’annonce australienne intervient alors que Bruxelles présente ce jeudi sa stratégie « indopacifique », qui est également un axe majeur de la diplomatie française. Même si l’on s’en défend à Paris, l’idée même d’« Indopacifique » – qui a remplacé le concept d’« Asie-Pacifique », est à l’évidence tournée contre la Chine. Ni Washington, ni Londres, ni Canberra ne s’en cachent d’ailleurs… Ce qui n’empêche pas Jean-Yves Le Drian et Florence Parly d’assurer que « la France confirme sa volonté d’une action très ambitieuse dans cette région ».

La décision sur les sous-marins va compliquer plus encore les relations entre la France et les Etats-Unis. Les rapports entre les présidents Macron et Biden sont déjà loin d’être excellents. Les Français avaient déjà bu la tasse avec la décision de la Suisse d’acquérir des avions F-35 américains, en concurrence avec le Rafale français, juste au lendemain de la visite de Joe Biden dans la confédération helvétique, fin juin. L’unilatéralisme américain du retrait d’Afghanistan n’a pas arrangé les choses.

Le président français voudrait pousser les feux de « l’autonomie stratégique » de l’UE, face aux Etats-Unis, mais les résistances des partenaires européens de la France sont fortes, d’abord en Allemagne. Lors de son discours sur l’état de l’Union, mercredi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’a d’ailleurs pas prononcé le mot. « Les Américains veulent des alliés dociles et la relation avec eux n’est pas facile » entend-on à Paris, jusque dans les milieux diplomatiques les moins suspects d’antiaméricanisme.




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