PSA : 21 millions pour Varin, ou l’’austérité patronale »
Viré pour mauvaise gestion mais récompensé avec une retraite chapeau de 21 million, l’austérité vue du coté patronal ! De l’autre les 11 000 licenciés de PSA (et les sous-traitants) ! Une info qui ne choque personne au gouvernement. L’argent est déjà provisionné, bloqué sur un compte par le groupe PSA Peugeot Citroën. A la fin de l’année dernière, 20.968.000 euros ont été attribués à Philippe Varin, le patron de PSA, en prévision de son départ à la retraite. Et la date approche, avec son remplacement, courant 2014, par Carlos Tavares. Intégralement financée par l’entreprise, la retraite chapeau est exonérée de cotisations sociales et de CSG. Philippe Varin pourra la toucher s’il reste à la tête du groupe jusqu’en juin et s’il prend définitivement sa retraite à 62 ans, âge qu’il atteindra en août prochain. Il touchera alors environ un million d’euros par an pendant 20 ans, soit un peu moins que sa rémunération actuelle qui est de 1,3 millions d’euros par an. Mais à cette somme, il faut ajouter sa retraite du régime général et sa complémentaire. La direction du groupe souligne que cette retraite chapeau est tout à fait classique et fait le distinguo avec un parachute doré. Elle insiste sur le fait que Philippe Varin a déjà fait des efforts en abandonnant la part variable de son salaire pendant deux années de suite. Mais les salariés ont d’autant plus de mal à se réjouir de la bonne fortune de leur patron que le nouveau contrat social de l’entreprise prévoit un gel des salaires pendant un an, en plus d’une flexibilité accrue. La CGT, qui demande à Philippe Varin de renoncer à son avantage, ne se fait pas prier pour rappeler les 11.000 suppressions de postes et la fermeture de l’usine d’Aulnay. Et jusqu’au sein de la direction, certains conseillent à Philippe Varin de faire un geste pour ne pas en rajouter à un climat social plus que tendu.
G7: comment équilibrer austérité et croissance
G7: comment équilibrer austérité et croissance
Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G7 – qui réunit l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon – , ont entamé leur réunion vers 14h00 GMT à Aylesbury, à une soixantaine de kilomètres au nord de Londres. La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, étaient également présents. »Notre tâche est d’entretenir la reprise (…) Notre réunion a lieu durant une période de plus grande stabilité économique grâce aux mesures prises (…) Mais nous ne pouvons pas considérer la reprise économique mondiale comme acquise », a déclaré le ministre britannique George Osborne en ouvrant la réunion. Freinée notamment par le décrochage de la zone euro, la reprise mondiale patine et le FMI a révisé à la baisse mi-avril sa prévision de croissance mondiale à 3,3% pour cette année, contre 3,5% prévus en janvier. »Nous sommes tous d’accord sur l’importance de la consolidation (budgétaire) à moyen terme », a ajouté le Chancelier de l’Echiquier, lui-même artisan d’un plan d’austérité drastique. Mais les avis divergent toutefois fortement sur le rythme adéquat de la réduction des déficits, les Etats-Unis accusant les plans d’austérité européens de plomber la croissance mondiale. Le gouvernement slovène a adopté jeudi à son tour un plan d’assainissement afin d’éviter un recours à l’aide internationale, tandis que le Portugal a annoncé la semaine dernière de nouvelles coupes sévères pour tenir ses engagements. Le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew profitera donc de l’occasion pour appeler ses homologues européens à changer de cap lors de ce G7 qui fait suite à deux réunions des grands argentiers du G20, en avril et en février. La rencontre précède par ailleurs la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du G8 mi-juin en Irlande du Nord. »Nous pensons fortement qu’il faut trouver le bon équilibre entre austérité et croissance », a déclaré M. Lew vendredi sur CNBC. Saluant la décision de Bruxelles qui a accordé un délai à certains pays, dont la France, pour réduire leur déficit, le secrétaire américain au Trésor a indiqué « espérer continuer à faire des progrès au cours de ces conversations ». »Il n’y aura aucun sujet tabou », a assuré en arrivant Christine Lagarde, dont l’institution a appelé récemment Londres à relâcher un peu l’austérité face à une croissance atone. »Il ne s’agit pas de plus ou moins d’austérité. Je pense que nous avons décidé d’une voie, et il est important de tenir nos promesses », a toutefois insisté le patron de la banque centrale allemande, Jens Weidmann. La question sensible des changes a également rattrapé les responsables du G7, le dollar ayant passé jeudi soir la barre symbolique des 100 yens pour la première fois en quatre ans. Vers 15h15 GMT, il s’inscrivait à 101,93 yens. »Nous n’allons pas parler de guerre des monnaies », a cependant tenu à rassurer le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn. Avant de s’envoler pour la Grande-Bretagne, le ministre japonais des Finances Taro Aso avait de nouveau affirmé que Tokyo n’était « pas en train de manipuler le marché des changes mais plutôt d’essayer de sortir de la déflation ». Le G7 se penchera enfin également sur la question de la lutte contre l’évasion fiscale, priorité de la présidence britannique du G8, et revenue sur le devant de la scène à la faveur des révélations de l’ »Offshore leaks ». En avril, le G20 avait de son côté « exhorté » la communauté internationale à s’attaquer aux racines du secret bancaire.