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Incident diplomatique avec Erdogan : Une intentionnalité turque mais aussi une confusion européenne

Incident diplomatique avec Erdogan : Une intentionnalité turque mais aussi une confusion européenne  

 

Pour le Professeur de science politique, François Foret,  les habitudes protocolaires européennes ont plus d’une fois suscité la perplexité et l’embarras des pays tiers. Mais dans le cas de l’incident entre Recep Tayyip Erdogan et Ursula von der Leyen, l’intentionnalité laisse peu de doute, estime le professeur de science politique François Foret.

 

Tribune.

 

Un incident a défrayé la chronique lors de la rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 6 avril 2021 à Ankara. Cette dernière ne s’est pas vue offrir de chaise identique à celles des deux autres dirigeants et, après quelques instants d’embarras, s’est vue reléguer sur un canapé à quelque distance au même titre que le ministre turc des affaires étrangères.

Il est commun d’ignorer – voire de se moquer ouvertement – de tels détails cérémoniels renvoyant à un formalisme jugé superficiel et obsolète. Les démocraties basées sur la croyance en un gouvernement rationnel plaçant les passions politiques (et notamment les susceptibilités nationales) sous contrôle font profession d’indifférence en la matière.

L’Union européenne (UE), en tant que système politique réaliste se justifiant par la conciliation des intérêts, l’efficacité de ses politiques et les biens publics (paix, prospérité) offerts aux citoyens, a poussé à son acmé le refus de la ritualisation. Elle a misé sur un « laisser-faire » reposant sur l’autorégulation des acteurs et évitant autant que possible de devoir trancher d’épineuses questions de préséances.

Enfin, à l’heure des réseaux sociaux, la communication politique contemporaine, dominée par la recherche de proximité et d’accessibilité, contribue à rendre dérisoire toute notion d’étiquette. L’histoire longue nous rappelle cependant que le protocole opère la mise en forme symbolique de l’ordre politique. Il exprime et exacerbe les rapports de pouvoir et les hiérarchies. S’il n’est qu’apparence, il donne à voir des logiques beaucoup plus profondes.

Cette fonction de révélateur est particulièrement sensible concernant une entité aussi récente et faiblement ancrée dans les imaginaires collectifs que l’UE. Les batailles protocolaires ont jalonné les controverses sur la nature du projet politique communautaire et sur le statut de ses institutions. Dès les années 1960, De Gaulle s’insurge contre les prétentions de Walter Hallstein de se voir réserver les mêmes prérogatives qu’un chef d’Etat en tant que président de la Commission et d’avoir droit à un tapis rouge, avec comme enjeu sous-jacent l’autonomie de son institution.

 

La codification progressive du Conseil européen à partir des années 1970, les élargissements successifs puis la multiplication des figures d’autorité et de notoriété (présidents du Parlement européen, du Conseil européen, de la Banque centrale européenne, Haut Représentant, etc.) entraînent de nombreuses querelles symboliques qui sont autant d’affrontements interinstitutionnels où chaque acteur défend ses prérogatives autant que son rang.

Nouvelle carte d’identité en anglais : bêtise symbolique

Nouvelle carte d’identité en anglais : bêtise symbolique

Le recours à la seule langue anglaise pour traduire les mentions de la future carte d’identité européenne en France relève de « la bêtise symbolique », estiment la philosophe Barbara Cassin et Xavier North, ancien délégué général à la langue française et aux langues de France, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. 

 

Une nouvelle carte d’identité sera obligatoire en France à partir du 2 août. Biométrique, en polycarbonate et inscription laser, de la dimension d’une carte bancaire, elle est sécurisée et permet de mieux lutter contre les fraudes. La directive européenne stipule que la dénomination du document, « Carte d’identité », doit apparaître dans la ou les langues officielles de l’Etat membre de délivrance et dans au moins une autre langue officielle des institutions de l’Union.

« La langue de la République est le français », dit notre Constitution. « La langue de l’Europe, c’est la traduction », disait Umberto Eco. Nous sommes français et européens. Cette directive nous convient !

L’Allemagne et l’Autriche ont choisi, à côté de l’allemand, l’anglais et le français. La Roumanie a choisi à côté du roumain l’anglais et le français. Deux langues plutôt qu’une, et parmi ces langues le français. Et nous ? Quelle langue, quelles langues allons-nous choisir ?


Tout faux ! En décidant de traduire en anglais et en anglais seulement, toutes les mentions de notre nouvelle carte d’identité, nous avons tout faux !

Insultant

S’adresser en anglais à des chefs d’entreprise anglophones pour les inciter à investir en France, c’est intelligent. Traduire sur le document symbolique de la citoyenneté française, outre « carte d’identité » par « identity card », « nationalité » par « nationality », « sexe » par « sex », et « N° du document » par « Document N° », c’est insultant pour le Français comme pour l’Européen.


Se limiter à l’anglais, après le Brexit qui plus est, et non pas pour parcourir le monde comme avec le passeport, mais pour arpenter notre Europe, c’est envoyer trop de mauvais messages. La langue de l’Europe, tout comme la langue du monde, ne serait donc que le globishglobal English, une langue de pure communication ? Inutiles, toutes ces langues de culture qui font la richesse de l’Europe… Quant à la francophonie, pourquoi parlerait-elle encore français puisque le français n’a plus rien d’une langue-monde, et que l’anglais convient à l’identité française ?

Vaccin d’AstraZeneca : suspendu aussi au Canada

Vaccin d’AstraZeneca : suspendu aussi au Canada

 

Le canada vaccin demande  une nouvelle analyse des bénéfices et des risques du vaccin en fonction de l’âge et du sexe.

Cette démarche intervient après que des informations en Europe ont fait état de cas rares mais graves de thrombo-embolie – la formation de caillots sanguins – chez des personnes ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca, en particulier les jeunes femmes.

Plusieurs pays, dont la France, ont suspendu pendant plusieurs jours l’utilisation du vaccin.

Aucun cas similaire n’a pour le moment été signalé au Canada, où environ 307.000 doses du vaccin du laboratoire anglo-suédois ont été administrées.

« Nous suspendons l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca pour les adultes âgés de moins de 55 ans dans l’attente d’une analyse supplémentaire sur la balance risques-bénéfices », a déclaré le directeur adjoint de l’autorité de santé canadienne, Howard Njoo, lors d’un point de presse.

Il a ajouté qu’Ottawa adoptait cette approche « prudente » car d’autres vaccins contre le COVID-19 étaient disponibles. La plupart des stocks de vaccins au Canada proviennent jusqu’à présent de Pfizer et de Moderna.

Le ministère de la Santé a indiqué dans un communiqué être en discussion avec AstraZeneca, dont il attend des informations complémentaires pour « déterminer si des mesures de régulation supplémentaires sont nécessaires ».

On ne sait pas dans l’immédiat le temps que pourrait prendre cette évaluation.

 

Mosquées extrémistes : des collectivités mais aussi l’Etat trop complaisants

Mosquées extrémistes : des collectivités mais aussi l’Etat trop complaisants

 

Macro a beau jeu de faire porter le chapeau uniquement aux collectivités trop complaisantes vis-à-vis des mosquées extrémistes. En fait,  l’État porte aussi une lourde responsabilité en dialoguant et en reconnaissant des organisations de nature islamiste et en autorisant la venue en France d’imams étrangers. Ainsi sur environ 1000 imams, 300 viennent de l’étranger essentiellement du Maghreb et de la Turquie. Pour la Turquie c’est  autour de 150 imams.

 

Le pire c’est que la plupart de ses imams venus de l’étranger ne parlent même pas un mot de français. En outre, on peut douter légitimement de la compétence des s’intéressés dans la mesure où il n’existe pas de formation et de structuration du clergé musulman. Bref la plupart émergent spontanément sans grande culture religieuse et même sans grande culture tout court.

 

Macron a raison d’interpeller les collectivités locales souvent complices pour tenter de récupérer les voix des Français musulmans quand il affirme «Il y a l’existence de groupes constitués, l’existence de groupes politiques sur le continent européen, qui sont eux, aujourd’hui, activés par des organes de propagande officielle»,. «Parfois ils se mêlent de nos élections, d’autres fois ils se mêlent de financement d’associations. Nous l’avons encore vu ces derniers jours avec les alertes légitimes faites par le ministre de l’Intérieur à l’égard de quelques collectivités territoriales, peut-être un peu trop complaisantes», a-t-il déclaré à l’issue d’un Conseil européen.

 

Par contre c’est bien le ministère de l’intérieur qui  autorise la venue de ses imams étrangers, c’est bien aussi le pouvoir central qui discute avec des fédérations musulmanes clairement dans les mains de pays étrangers.

Déforestation : le prix aussi de la pauvreté dans les pays en développement

Déforestation : le prix aussi de la pauvreté dans les pays en développement

C’est la précarité rurale qui conduit les agriculteurs à convertir les forêts en terres agricoles et qui est à l’origine des zoonoses, expliquent dans une tribune au « Monde » les chercheurs en écologie Jean-Marc Roda et Jacques Tassin, Chercheurs au Cirad

Tribune.

 

 Assurément, les forêts se portent mal. Une étude récente conduite par le Joint Research Centre (JRC), publiée dans la revue Science Advances le 5 mars, révélait des données accablantes. Les forêts tropicales humides ont reculé de 220 millions d’hectares dans les trente dernières années, et la déforestation en zone intertropicale a été sous-estimée d’environ 30 % sur le seul continent africain. Les forêts tropicales humides, qui abritent la moitié des espèces de plantes et d’animaux connues, couvrent moins de 10 % des terres émergées. Les services écologiques que rendent ces forêts s’évanouissent avec elles.

Pourtant, les causes premières de la déforestation mondiale ne sont toujours pas regardées en face. Or, les forêts tropicales disparaissent principalement sous le fer et le feu d’agriculteurs en quête de terres. La précarité rurale et l’insécurité foncière sont les origines premières de ce phénomène mondial. Au Brésil, il s’est longtemps agi de donner aux paysans sans terres des terres sans paysans, cela en convertissant les forêts en terres agricoles.

En Afrique, les paysans en situation de dénuement foncier, privés de tout titre de propriété, n’ont d’autre choix que de défricher pour disposer d’un lopin de terre. La précarité des populations rurales, vouées de surcroît à devoir prélever dans les formations boisées le bois de cuisson ou de chauffe dont leur survie dépend, représente le maillon originel de cette chaîne dévastatrice.

La peste naît de l’insalubrité rurale

Or, c’est cette même précarité rurale que l’on retrouve à la source des zoonoses. C’est d’elle que résultent en effet, en grande partie, les épidémies susceptibles de s’étendre à une échelle mondiale. Nous savons que depuis 1347, la peste naît et renaît de l’insalubrité rurale. Le virus Ebola s’est propagé à la suite de la consommation de viande prélevée sur des animaux malades par des braconniers en situation de survie. Il en est vraisemblablement de même du virus du sida, apparu au Cameroun au début du XXe siècle à la faveur de la consommation de chimpanzés infectés.

La fièvre de Lassa se propage elle-même dans les foyers ruraux les plus pauvres. Les zoonoses proviennent de mises en contact d’animaux infectés avec des populations souffrant de dénutrition et pénalisées par une santé déjà déficiente. Elles ne sont donc pas le produit direct de la déforestation, comme on le prétend parfois. S’il est un lien entre cette dernière et les zoonoses, c’est celui de leur origine commune.

États-Unis. La bourse doit aussi prendre en compte la responsabilité sociale environnementale

États-Unis. La bourse doit aussi prendre en compte la responsabilité sociale environnementale

 

C’est en tout cas ce qu’affirme l’autorité de régulation des marchés boursiers.

 

La présidente en exercice de l’autorité de régulation des marchés boursiers américains, la SEC, a loué ce lundi les vertus des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), réfutant l’idée que ces derniers étaient un frein à la bonne santé financière des entreprises.

Parmi les initiatives visant à faire pression sur les compagnies récalcitrantes, la SEC a créé début mars un groupe de travail chargé de «détecter des comportements fautifs liés à la politique climatique et aux normes ESG» ((environnementaux, sociaux et de gouvernance),), a rappelé Allison Herren Lee.

La SEC a multiplié ces derniers mois les annonces soulignant son engagement en faveur d’une finance responsable.

Cette ligne devrait être poursuivie par Garry Gensler, le candidat de la Maison Blanche pour prendre les rênes de cette agence fédérale et dont la nomination doit être approuvée par le Sénat.

Reste que les républicains sont très sceptiques sur ces annonces de l’autorité des marchés boursiers qu’il considèrent davantage comme médiatiques que comme opérationnels.

RSE aussi pour le e-commerce ?

RSE aussi pour le e-commerce ?

 

 

Une mission redoutable a été confiée à Anne-Marie Idrac, ancienne ministre pour essayer d’intégrer la RSE dans le e-commerce, c’est-à-dire la responsabilité sociétale ( social, environnement etc.) dans ce type de business en pleine expansion.

 

L’un des problèmes majeurs résulte dans le fait qu’  une grosse partie du e-commerce est effectuée par des opérateurs étrangers et que même la logistique n’est pas forcément localisée en France.

 

Cette mission confiée à Anne-Marie Idrac tient compte notamment d’un rapport récent  économique, social et environnemental du e-commerce en France, réalisé par France Stratégie, le conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et l’inspection générale des finances (IGF). Le média spécialisé dans les politiques publiques Contexte l’avait rendu public jeudi, un jour avant sa mise en ligne par le gouvernement.

 

Depuis quelques temps, la prise de conscience environnementale des cyberacheteurs s’accélère nettement :
- 70% disent privilégier les sites qui mettent en avant une démarche éco-responsable ;
53% (62% parmi ceux de la génération Y) déclarent aujourd’hui tenir compte d’éléments environnementaux, responsables ou éthiques dans leurs habitudes de consommation en ligne.

Cette prise en considération d’éléments RSE conduit en particulier les cyberacheteurs à regrouper les commandes afin de limiter les livraisons (pour 71% d’entre eux), privilégier l’achat auprès de sites français (68%), favoriser la livraison en point relais (66%), ou encore envisager l’achat de produits issus de l’économie circulaire (51%).

Ainsi, 45% des cyberacheteurs ont déjà acheté un produit issu de l’économie circulaire (reconditionné, recyclé, ou d’occasion) et 94% des cyberacheteurs déclarent trier les emballages de leurs commandes pour permettre leur recyclage et/ou les réutiliser.

Le prix reste toutefois, aujourd’hui encore, le principal facteur de décision, avec plus de 75% des cyberacheteurs qui ont acheté des produits reconditionnés ou issus du recyclage pour des raisons budgétaires plutôt qu’environnementales, et seulement 44% des cyberacheteurs qui diminuent volontairement leur consommation pour des raisons environnementales.

 

Dans le rapport déjà réalisé par France stratégie, il est notamment proposé de «réformer rapidement la fiscalité du commerce pour améliorer l’équité entre les différentes formes de commerce», d’«encadrer les livraisons du commerce en ligne réalisées par des véhicules à moteur thermique» ou encore de «mener à leur terme les actions entreprises en matière d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne et de réforme de la fiscalité des multinationales».

 

La question qui se pose est de savoir si une référence française RSE une fois définie pourrait s’appliquer aux énormes plates-formes numériques localisées à l’étranger. Sinon le risque serait grand d’imposer des contraintes aux opérateurs français seulement ; ce qui handicaperait un peu plus la compétitivité du pays. À tout le moins la référence devrait s’appliquer au plan européen. D’une certaine manière, c’est un peu la même problématique vis-à-vis des GAFA.

Vaccin Johnson & Johnson aussi agréé en Europe

Vaccin Johnson & Johnson aussi agréé en Europe

 

Ce vaccin pourrait accélérer considérablement les campagnes de vaccination en raison des facilités de son utilisation et aussi du faite

qu’une seule dose suffit. Déjà autorisé aux États-Unis, au Canada et en Afrique du Sud, le vaccin Johnson et Johnson peut désormais être utilisé au sein de l’Union européenne, qui en a précommandé 400 millions de doses. Les premières livraisons (2,7 millions de doses) devraient arriver au mois d’avril en France, d’après le ministère de l’Économie.

Il s’agit d’un vaccin « à vecteur viral », tout comme celui produit par AstraZeneca. Le principe est simple : on utilise un virus rendu inoffensif (un adénovirus en l’occurrence) pour faire parvenir aux cellules une notice génétique qui permettra au système immunitaire de bâtir ses défenses contre le virus.

Contrairement aux autres vaccins déjà en circulation, celui-ci présente un avantage de taille puisqu’il ne nécessite qu’une seule dose. En outre, il peut être conservé trois mois au réfrigérateur (entre 2 et 8 °C), ce qui facilite considérablement sa distribution.

À noter également que ce vaccin provoquerait moins d’effets secondaires que d’autres.

Vaccin Novavax : efficace aussi contre le variant britannique

Vaccin Novavax : efficace aussi contre le variant britannique

aAors que des interrogations naissent dans certains pays sur certains vaccins quant à leur efficacité vis-à-vis des variants, le vaccin Novavax vient de démontrer que lui est efficace à 86% pour protéger contre la variante de virus la plus contagieuse découverte pour la première fois et maintenant répandue au Royaume-Uni, pour un taux d’efficacité combiné de 90% global basé sur les données d’infections des deux versions du coronavirus.

Les actions de Novavax ont bondi de 22% après les heures de négociation à 229 $. Ils se négociaient en dessous de 10 dollars le 21 janvier 2020, lorsque la société a annoncé qu’elle développait un vaccin contre le coronavirus.

Dans un essai de moindre envergure mené en Afrique du Sud – où les volontaires étaient principalement exposés à une autre variante plus récente et plus contagieuse qui circulait largement là-bas et se répandait dans le monde – le vaccin Novavax était efficace à 55%, basé sur des personnes sans VIH, mais a quand même totalement empêché une maladie grave.

S’il était autorisé, il suivrait trois vaccins COVID-19 précédemment approuvés pour une utilisation en Grande-Bretagne par Pfizer et son partenaire BioNTech, Moderna Inc et le vaccin AstraZeneca développé avec l’Université d’Oxford.

La société basée dans le Maryland a reçu 1,6 milliard de dollars du gouvernement américain en financement pour l’essai de vaccin et pour obtenir 100 millions de doses.

Un grand oral aussi au bac !

 

Un grand oral aussi au bac !

L’avocat vedette du documentaire « A voix haute » et auteur de « La parole est un sport de combat » explique le virage symbolique introduit par ce nouvel examen, et les difficultés qui attendent les élèves.( Ou l’oralité pour masquer les carences de maîtrise de la langue à l’écrit  NDLR)

En juin, des dizaines de milliers d’élèves de terminale générale et technologique découvriront le grand oral du baccalauréat, du moins si la crise sanitaire ne vient pas une fois de plus chambouler le calendrier et la tenue de l’examen. Au programme des vingt minutes de discussion avec le jury (précédées de vingt minutes de préparation) : l’élève présentera, seul, une question portant sur ses spécialités de terminale. S’ensuivra un échange de dix minutes avec les enseignants sur le sujet. Puis, dans un troisième temps, sera abordé le projet d’orientation du lycéen pendant cinq minutes. Bertrand Périer, avocat vedette du documentaire A voix haute (réalisé par Stéphane de Freitas et Ladj Ly), spécialiste de l’éloquence et auteur de La parole est un sport de combat (JC Lattès, 2017) et de Petit manuel pour grand oral (Magnard, 2019), explique en quoi cette nouvelle épreuve est, selon lui, « une petite révolution ».

L’instauration de cette épreuve orale au bac est-elle, selon vous, la « réforme de société » défendue par certains ?

L’expression est forte, mais cette nouvelle épreuve constitue effectivement une petite révolution en France, tant dans la forme qu’elle prend en fin de terminale, que dans la lente préparation et initiation des élèves qu’elle suppose pendant tout le lycée. Mais elle symbolise et amorce surtout un virage important, celui du recentrage de l’enseignement entre l’écrit et l’oral, trop longtemps resté devant la porte de l’école.

Jusqu’à aujourd’hui, l’oral au bac, de français ou au rattrapage, n’avait d’oral que le nom. C’était la plupart du temps une « oralisation » de l’écrit, une terne relecture de copie. Cette nouvelle épreuve valorise pour la première fois, tant dans son déroulé que dans sa grille d’évaluation, tout ce que l’oral permet de plus que l’écrit : l’improvisation, la défense d’un sujet qu’on a choisi, l’argumentation, l’échange.

Il a été décidé d’appeler cet examen « grand oral », en référence aux concours d’entrée dans les écoles les plus prestigieuses. Que dit ce choix de la philosophie et des objectifs de cette évaluation ?

Le nom de l’épreuve a fait l’objet d’évolutions pendant l’écriture de la réforme, et ce terme a en effet prévalu. C’est un grand oral d’abord par son importance intrinsèque : 10 % de la note finale, ce n’est pas négligeable ! Mais le terme, qui renvoie effectivement à l’enseignement supérieur, marque bien ce passage entre le cycle secondaire et la suite des études, et le caractère un petit peu initiatique de l’épreuve. Celle-ci est le produit d’un compromis entre les tenants d’une épreuve d’éloquence et ceux qui voulaient qu’elle ne valorise pas que la performance orale mais évalue aussi un socle de connaissances.

Violences jeunes : La médiatisation aussi responsable

Violences jeunes  : La médiatisation aussi responsable

 

 

Gérard Mauger , auteur du livre « La sociologie de la délinquance juvénile », décrypte pour franceinfo les récentes rixes qui se sont multipliées en Ile-de-France.

Franceinfo : Y a-t-il, actuellement, une recrudescence des violences entre bandes rivales ou est-ce un phénomène qui a toujours existé ?
Gérard Mauger : Je n’en sais rien, parce que c’est très difficile de compter ce genre d’événements. C’est une impression si on écoute la radio et qu’on lit le journal, mais disons que cela retient spécialement l’attention des médias en ce moment parce qu’il y a eu des événements graves et successifs dans la même zone. Est-ce, pour autant, quelque chose de nouveau ? Je peux répondre catégoriquement que non. C’est très, très ancien. C’est un phénomène aussi ancien que les bandes. Les bandes, si tant est qu’il soit facile de les définir et que l’on s’en tient à un horizon historique relativement récent, remontent aux blousons noirs, dans les années 1950. Puis, il y a les loubards sur lesquels j’ai travaillé à la fin des années 1970 et aujourd’hui les jeunes des cités depuis le début des années 2000. Ce qui m’a frappé à travers mes enquêtes et ce que j’ai lu, c’est le caractère structurel ancien d’un même phénomène qui se répète à intervalles réguliers, qui attire plus ou moins l’attention.

Comment définiriez-vous une bande ?

Pour les définir, il faut dire un mot sur le recrutement, parce que c’est à peu près toujours le même. Ce sont des garçons des classes populaires en général, plutôt précarisés, très souvent en échec scolaire et qui se retrouvent en quelque sorte disqualifiés scolairement. Ils sont disqualifiés de ce fait aussi familialement comme des mômes turbulents, que les parents ont toutes les peines à contrôler. Ils tendent à se regrouper entre eux parce qu’ils ont ces différents éléments en commun, outre le voisinage ou le même établissement scolaire. Ils se regroupent sur la base de leur proximité sociale et de leur proximité géographique.

Et qu’est-ce qu’ils font ? On peut le résumer en disant qu’il s’agit au fond de cultiver collectivement les ressources dont ils disposent : la force physique et les valeurs de virilité.

« Il s’agit d’être costaud, de pas avoir peur, d’être capable de faire face, d’être un homme, dans la définition qu’en font ces jeunes. C’était vrai avec les blousons noirs et avec les loubards, c’est vrai pour les jeunes des cités aujourd’hui. C’est la constante de longue durée. »

C’est ce que j’ai appelé « le capital agonistique », la capacité à faire face et à se battre. Ce capital se mesure et se manifeste dans les affrontements au sein des bandes, mais l’exercice principal pour en faire preuve est collectif, en se bastonnant avec la bande d’à côté. Les prétextes sont plus ou moins futiles. Ce sont toujours les mêmes d’ailleurs : « il m’a regardé de travers »« il a dragué ma sœur ou ma copine »… C’est la guerre de Troie : des prétextes futiles, mais l’objectif principal, c’est de savoir qui est le plus costaud et le plus fort.

L’autre affrontement privilégié, ce sont les affrontements avec la police. La police est perçue comme une bande rivale, qui fonctionne avec la même ressource qu’eux : du capital agonistique et les valeurs de virilité. C’est une histoire très ancienne. De ce point de vue là, je crois que c’est toujours la même chose, mais cela ne veut pas dire que rien ne change.

Justement, quelles évolutions avez-vous observées ?

La première, sans doute essentielle, c’est que les blousons noirs et la plupart des loubards de la fin des années 1970 travaillaient. Ils sortaient de l’école mais ils travaillaient dans des métiers sous-qualifiés, avec une prédilection pour les métiers de force, qu’ils exerçaient systématiquement. Pour parler comme Karl Marx, la force de travail simple valait encore quelque chose sur le marché de l’emploi. Aujourd’hui, sans diplôme, sans aucun capital scolaire, quand on n’a que ses bras, c’est difficile de trouver un boulot. Donc ils se retrouvent au chômage, dans de petits boulots, des stages de faible durée et donc aussi sans un rond.

Ce qui veut dire – deuxième changement – que dès qu’ils sont assez grands, très souvent, ils sont investis dans le « business », le trafic de drogue essentiellement, à des fins économiques et de subsistance. Un changement majeur se produit avec la connexion entre le monde des bandes et le milieu de la délinquance professionnelle.

Il y a une troisième évolution, qui est sans doute plus récente et que je connais mal, mais qui est, je suppose, vraie à travers ce que j’entends dire en ce moment : la présence des réseaux sociaux. Pendant longtemps, dans ces bagarres entre bandes, l’arbitre des élégances, c’était Le Parisien. Apparaître dans le journal, c’était un titre de gloire. Je pense que cette fonction est aujourd’hui remplacée par les réseaux sociaux. Ils peuvent se mettre en scène eux-mêmes et montrer leurs faits d’armes et leur suprématie pour tenter de la faire reconnaitre par d’autres. Je pense que cela est sans doute un facteur d’accélération.

Un autre changement est régulièrement évoqué, celui d’un niveau de violence qui serait supérieur. Qu’en pensez-vous ?

Il y a une distinction, à mon avis, à faire avec les règlements de comptes à l’arme à feu, qui sont un autre type de conflits. Des kalachnikovs, on n’en a pas encore vu dans les rixes entre bandes. Cela peut venir, je n’en sais rien, mais c’est pour les plus grands pour l’instant. Ce qu’on voit, ce sont les armes blanches, mais ce n’est pas une nouveauté. Les blousons noirs s’étaient fait connaître pour l’usage des chaînes de vélo ou de mobylette, qui étaient quand même relativement dangereuses.

Vous parliez de la focalisation des médias sur ces affrontements en ce moment. Est-ce que cette médiatisation joue un rôle ?

La médiatisation encourage le phénomène parce que ça le met en scène comme valant quelque chose. Ce sont des garçons qui sont socialement, scolairement, professionnellement disqualifiés et les voilà qualifiés comme un phénomène intéressant. Cela va, d’une certaine façon, au devant de leurs enjeux, des enjeux symboliques dont je vous parlais à propos du Parisien. C’est un des effets produits par la médiatisation. Je pense qu’on peut se demander si la prolifération, la multiplication de ces faits récents en Ile-de-France n’a pas à voir avec la médiatisation.

Il y aurait donc une logique d’imitation ?

Oui, c’est la gloire de passer à la télé, d’être dans les journaux. C’est un titre de gloire, perçu comme tel, même si c’est tragique et pas drôle. Donc, on peut se demander si, en tout cas, cette extrême médiatisation n’est pas un encouragement involontaire de ce genre d’événements.

Comment faire pour juguler ce phénomène, selon vous ?

Les solutions sont là aussi extrêmement banales. Cela fait toujours un peu incantatoire de dire cela, mais c’est important : il faut lutter contre l’échec scolaire, lutter contre la paupérisation et la dislocation des familles, le chômage endémique… C’est la mobilisation de l’Etat social, une chose évidemment fondamentale pour leur permettre d’avoir une vie de jeunes normaux : un boulot à peu près stable, se marier, avoir des enfants. Se ranger, c’était l’avenir très classique des blousons noirs. Ils faisaient le service militaire et c’était fini. A ce propos, les médias disent souvent – mais c’est faux – qu’ils sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents. Le plus frappant, c’est qu’ils sont au contraire de plus en plus vieux.

« Vous voyez se prolonger le stationnement dans la bande sous une forme ou une autre, faute de pouvoir réaliser cet avenir à la fois professionnel et matrimonial banal parce qu’ils n’y arrivent pas. Cela me semble être un phénomène tout à fait important. »

Il y a le travail social en général, avec des expériences intéressantes qui consistent à tenter de détourner, de canaliser et de valoriser les ressources dont disposent ces jeunes. C’est-à-dire de ne pas invalider la force physique et la virilité mais, au contraire, les utiliser à des fins moins nocives pour eux-mêmes et pour les autres que celles de la baston. Il y a le sport, évidemment. Je me souviens également que lorsque la gauche était arrivée au pouvoir avec François Mitterrand en 1981, des opérations dites « anti-été chaud » avaient été mises en place. L’une d’elle, particulièrement amusante, avait été instaurée par les CRS, qui proposaient des stages de moto. Ça avait marché du tonnerre de Dieu, parce que c’était la mobilisation de ressources qui étaient les leurs, qui permettaient de se valoriser en n’étant pas des cancres et des bons à rien. Ce type d’opérations qui mobilise les ressources dont ils disposent et qui les intéressent, dans lesquelles ils peuvent s’investir, sont bonnes à prendre en termes de travail social. C’est tout à fait utile si elles sont intelligentes et bien faites.

Que pensez-vous de la logique, suivie en Essonne par le ministre de l’Intérieur, du renforcement des effectifs de police ?

Malheureusement, cela ne sert à rien, sinon à aggraver les choses. C’est-à-dire le risque de déclencher ce qu’on appelle des violences urbaines, des rixes entre les bandes de jeunes et les flics. Je ne dis pas qu’il ne faut pas mettre des policiers. Mais pour ces faits là, à mon avis, non. Car cela supposerait qu’ils puissent identifier sur le terrain les bandes, les affrontements possibles. Bon courage. Comment les entraver ? Qu’est-ce que vous voulez qu’ils fassent ? Ils ne vont pas les surveiller indéfiniment 24 heures sur 24, c’est tout simplement impossible. Ça me semble totalement vain, et même risqué. Je ne veux pas tenir un discours bêtement anti-flics, mais j’ai peur que ce genre de remède soit pire que le mal.

Famille royale d’Angleterre : aussi une affaire de gros sous

Famille royale d’Angleterre : aussi une affaire de gros sous

Comme le rappelle François Langlais pour RTL les tribulations de la famille royale d’Angleterre concernent aussi des aspects financiers. Les tuiles se succèdent pour la Reine Elizabeth. Après le scandale de l’interview du prince Harry et de sa femme Meghan Markle, voilà que sa fortune dégringole. C’est l’effet Covid. Le gigantesque domaine de la Couronne, qui vaut une quinzaine de milliards d’euros, appartient en réalité à la Nation,  mais est il géré par la Reine.

Le domaine de la Couronne comprend de très nombreux magasins et centres commerciaux, ou encore le célèbre champ de course d’Apcot. Le domaine est notamment propriétaire de la totalité de Regent Street, une prestigieuse artère commerciale de luxe du centre de Londres, longue de 2 kilomètres. Il possède également un millier de bâtiments historiques et d’innombrables propriétés foncières dans tout le pays, ainsi que 400 réserves naturelles.

Et voilà que les restaurants et magasins, 150 sur la seule Regent Street, ont été fermés à cause de l’épidémie. Les locataires veulent renégocier leur loyer, pour le rendre proportionnel à la fréquentation. Inutile de dire que la Reine va y perdre. Elle est notamment créditeur de la chaîne de fast-food Pizza Hut et Pizza express.

Au temps révolu de sa splendeur, cela rapportait près de 400 millions d’euros par an. Car il y aussi des actifs très rentables. De longues bandes de littoral britannique par exemple, dont la location a fait l’objet d’une mise aux enchères toute récente pour qu’on y installe des éoliennes géantes.En fait, depuis une réforme de 2012, l’intégralité des recettes du domaine de la Couronne est versée au Trésor britannique, qui en rétrocède 15% à la Reine pour ses frais (60 millions d’euros). C’est ce qu’on appelle l’allocation royale. Ca sert à payer les centaines de personnes qui travaillent pour la couronne, les déplacements, les frais de réception et les travaux de restauration de Buckingham Palace, la résidence officielle à Londres, qui est en pleine décrépitude. Outre cette allocation, la Reine et les membres de la famille royale possèdent chacun leur fortune privée.

Il y a la notamment le château de Balmoral, en Ecosse, acheté par la reine Victoria. Il y a l’une des plus belles collections de tableaux du monde, avec des Vermeer, des Rembrandt. Il y a également des bijoux, et un grand domaine foncier, celui de Lancaster, qui rapporte de l’argent soumis à l’impôt. Cela représente encore 400 millions environ. C’est beaucoup, mais beaucoup moins que la fortune de l’inventeur de l’aspirateur Dyson ou celle du capitaine d’industrie Richard Branson.

Ayant rompu avec la famille royale, le prince Harry ne bénéficiera plus de l’allocation royale. Et il s’est même engagé à rembourser les travaux qu’il avait fait faire dans sa résidence officielle, le cottage Frogmore. Il y en avait eu pour 3 millions d’euros environ et il rembourse 20.000 euros par mois.

On ne peut pas dire que ça soit la misère pour le prince Harry car il a hérité de la fortune de sa mère Diana, 10 millions, et également de sa grand mère Elizabeth par anticipation, tout comme son frère. Lui et sa femme Megan viennent d’acheter une propriété de 13 millions à Santa Barbara, en Californie, et de signer un mégadeal avec Netflix pour produire des documentaires et des shows télévisés, selon le quotidien britannique Telegraph.

Confinement aussi dans le Pas-de-Calais

Confinement aussi dans le Pas-de-Calais

Le week-end, le Pas-de-Calais pourrait être confiné à l’image de Nice et de Dunkerque. C’est en tout cas la proposition conjointe des élus locaux et du préfet local. Le maire d’Arras est «convaincu que Matignon va valider ces propositions», selon la Voix du Nord . D’autres mesures vont également être proposées, «avec cette exigence des élus du Pas-de-Calais de voir en parallèle concrètement la vaccination s’organiser», a expliqué au média local le maire d’Arras Frédéric Leturque. «La situation est grave. Quand on entend que le Pas-de-Calais est le deuxième département de France concernant le taux d’incidence… Si ces mesures permettent de sauver des vies, on veut bien faire l’effort mais si nous n’avons pas les vaccins en face, c’est un effort pour rien», a réagi de son côté dans la soirée Natacha Bouchart, maire LR de Calais, toujours auprès de la Voix du Nord.

Le taux d’incidence dans le Pas-de-Calais est de 402 malades pour 100.000 habitants. Avant le Pas-de-Calais, Dunkerque, Nice et leurs environs ont connu un premier week-end confinés samedi et dimanche dernier.

Une relance aussi des services publics

Une  relance aussi des services publics 

En pleine pandémie, alors que des centaines de centres municipaux de vaccination ont été créés en quelques jours, au lieu d’encourager une dynamique qui peut encore être amplifiée, l’Etat poursuit son désengagement des secteurs essentiels au quotidien des citoyens, expliquent les maires Fabien Bazin et Bruno Piriou dans une tribune au « Monde ».

Tribune. 

 

Cela fait plusieurs années que les différents gouvernements ont démantelé petit à petit les services publics. La crise sanitaire liée au Covid-19 nous a prouvé à quel point cela avait été une erreur fondamentale, à quel point notre pays avait besoin de solidarité.

Depuis un an, les territoires ruraux et les quartiers de nos villes font preuve d’un engagement sans faille pour renforcer les services publics. Pour preuve, la création en quelques jours de centaines de centres municipaux de vaccination.

Pourtant, au lieu d’encourager et d’accompagner une dynamique qui peut encore être amplifiée, l’Etat poursuit son désengagement des secteurs essentiels au quotidien des citoyens.

La liste est longue et le cynisme à son comble. Service public de la santé, service public de l’éducation, services postaux, service public de l’emploi, etc. Ils sont les piliers de notre société. Alors pourquoi, au cœur de la pandémie, réduire encore, dans les campagnes et les quartiers, les offres de services publics ?

Comment expliquer que nos hôpitaux perdent des lits, des postes de soins, des services, et que la démographie médicale soit en crise ? Comment expliquer que nos écoles ferment, que les classes sont réduites et les enseignants rarement remplacés ?

Nous pouvons aussi citer « en vrac » la diminution de l’amplitude horaire des guichets dans les gares, les projets de fermeture des agences des opérateurs de téléphonie mobile…

Ces décisions donnent à la fois un sentiment de profonde déconnexion entre les territoires ruraux et les lieux de pouvoir et de décisions, et l’impression que les leçons des conséquences de la pandémie du Covid-19 et de son impact sur le quotidien des Français, et plus précisément des classes populaires, ne sont absolument pas tirées.

Cela alors que cette crise a indéniablement creusé les inégalités économiques et sociales qui existaient déjà dans notre pays.

L’Etat doit cesser d’être schizophrène. Il ne peut pas, d’un côté, demander aux collectivités de créer des centres de vaccination et, de l’autre, se désengager des territoires.

Nous montrons chaque jour à quel point notre engagement auprès des habitants est considérable.

Tant que notre pays sera confronté à cette crise sans précédent, l’Etat doit jouer son rôle et participer à l’effort collectif en cessant ces initiatives de « rationalisation » des services publics. L’Etat- providence doit atténuer les conséquences de la crise, pas les engendrer.

Climat: c’est aussi le rôle de la banque centrale européenne

Climat: c’est aussi le rôle de la banque centrale européenne

Frank Elderson, membre du directoire de la Banque centrale européenne, affirme dans une tribune au « Monde » que l’action de la BCE en matière environnementale est bien conforme à son mandat.

Tribune. La lutte contre le changement climatique exige des mesures urgentes, le temps nous étant désormais compté. La Banque centrale européenne (BCE) doit s’engager à jouer son rôle.

Mais notre engagement ne va pas sans soulever des questions : pourquoi la BCE devrait-elle se soucier du changement climatique ? Celui-ci entre-t-il dans le cadre de son mandat ? Ce sont là des questions importantes que nous prenons au sérieux : en effet, l’Union européenne (UE) est fondée sur l’Etat de droit, et la BCE ne peut agir que dans les limites fixées par les traités constitutifs.

Au moment de la rédaction du mandat de la BCE, la lutte contre le changement climatique n’avait pas le caractère urgent qu’elle revêt aujourd’hui. Et pourtant, les auteurs de ce mandat ont fait preuve de sagesse en nous fournissant des règles et principes quant à ce que nous devons faire, ce que nous pouvons faire et quant aux limites de notre responsabilité face aux futurs défis à relever, y compris le changement climatique. Une lecture attentive des traités révèle qu’ils définissent une marge de manœuvre vitale à l’intérieur de laquelle nous devons maintenant prendre nos décisions.

Premièrement, l’objectif principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Or le changement climatique peut avoir une incidence directe sur l’inflation, notamment lorsque des inondations ou des sécheresses à répétition détruisent les cultures et font augmenter les prix des produits alimentaires.

Les politiques d’atténuation peuvent aussi avoir un effet, direct ou indirect, sur les prix à la consommation tels que ceux de l’électricité et de l’essence, par exemple en accroissant les coûts de production. Ces questions sont clairement au cœur de notre mandat. En outre, l’efficacité de la politique monétaire pourrait être entravée par les conséquences des changements structurels liés au climat ou par des perturbations du système financier.

Ainsi, la création de crédit pourrait pâtir de pertes résultant de catastrophes et d’actifs échoués. Tant au cours de la crise de la dette souveraine que pendant la pandémie actuelle, la BCE a mené des actions résolues et mis au point de nouveaux outils de politique monétaire visant à préserver le caractère unique et l’efficacité de celle-ci. La Cour de justice de l’Union européenne a confirmé que la prise en compte des conditions préalables à la poursuite de notre objectif premier relève de notre mandat de maintien de la stabilité des prix.

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