Remise en cause de l’augmentation de la taxe sur les transactions financières (TTF)
Le relèvement de cette taxe votée par les députés pourrait bien n’être remis en cause après les navettes à l’intérieur du Parlement. En raison notamment de la volonté de la place de Paris d’attirer à elle les sociétés financières actuellement basées à Londres notammentDans le cadre de l’examen en première lecture du projet de loi de finances (PLF) pour 2017, les députés ont voté dans la nuit de mercredi à jeudi l’élargissement du champ de la TTF aux transactions intrajournalières (dites « intra-day ») – parmi lesquelles figurent les transactions à haute fréquence – et de relever le taux de ce prélèvement à 0,3% contre 0,2% actuellement. La possible perte du « passeport européen », qui assure l’accès aux marchés de l’Union européenne, obligerait les sociétés régulées à Londres à obtenir un agrément dans un pays de l’UE, ce qui suscite la convoitise de nombreuses places financières comme Paris, Francfort, Milan, Amsterdam ou Dublin. Le gouvernement, la ville de Paris, la région Île-de-France et le secteur financier français ont annoncé de nombreuses initiatives et un paquet de mesures, notamment fiscales, pour renforcer l’attractivité de la France. Dans ce contexte, le durcissement de la TTF est vu par les milieux financiers français comme une mesure contre-productive. Le président de la Fédération bancaire française (FBF) a dénoncé vendredi dans une déclaration envoyée à Reuters « un très mauvais signal que nous envoyons dans le cadre du Brexit sur l’attractivité de la place financière de Paris ». « Cette décision pèsera inévitablement sur le coût de financement de nos entreprises qui font appel au marché », a ajouté Philippe Brassac, par ailleurs directeur général du Crédit agricole. « C’est ce qu’on appelle le génie français », a commenté ironiquement pour sa part un administrateur d’une grande banque commerciale française. En privé, certains banquiers estiment que la France a peu de chances de profiter du Brexit en raison de sa fiscalité et de son droit du travail, souvent jugés trop lourds en comparaison avec d’autres pays. Certains financiers jugent également que l’épisode de la taxe à 75% de François Hollande a durablement terni l’image de la place.
(Avec Reuters)