Syrie: un débat pour rien au parlement
Finalement un débat pour rien, d’abord parce qu’il est sans vote, d’autre part parce que tout dépend des américains et que la France s’alignera Hollande et le parlement attendront donc cette décsion mais aussi sans doute l’évolution des sondages peu favorables à cette intervention hasardeuse qui ne peut rien résoudre. « Je m’adresserai aux Français quand j’aurai en main tous les éléments », a indiqué Hollande, en refusant de s’engager sur un vote éventuel du Parlement, qui serait alors organisé à une date ultérieure. Bref le flou total ! Plusieurs députés socialistes, notamment Jean-Marie Le Guen, Yann Galut et Cécile Untermaier se sont prononcés mercredi pour un tel vote, un scénario qui reste une « hypothèse possible », a répété mercredi le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. Dans un sondage CSA pour BFMTV, 74% des Français interrogés se disent favorables à ce que les députés et sénateurs s’expriment sur la question. Sur le fond, aucun député socialiste n’a contesté la légitimité d’une réponse militaire à l’attaque chimique du 21 août, a assuré le président du groupe PS, Bruno Le Roux, même si plusieurs ont souligné la nécessité d’en convaincre l’opinion. Après le discours de Jean-Marc Ayrault, qui se déroulera au même moment qu’une intervention similaire du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, devant le Sénat, chacun des six groupes politiques de l’Assemblée s’exprimera. Il en sera de même au Sénat pour les différents groupes. Dans l’opposition, l’UMP, malgré ses divisions, a réussi à fixer une position commune. « Une intervention ne peut se faire qu’avec deux préalables, la publication du rapport des experts des Nations unies pour savoir comment les armes chimiques ont été utilisées, par qui et dans quelles conditions, et une base juridique solide et claire, c’est-à-dire une résolution des Nations unies », a expliqué mardi le chef de file des députés UMP, Christian Jacob. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, l’UMP exigera un vote le moment venu. Mais pour mercredi, celui-ci n’aurait « pas de sens » puisqu’il n’y a « pas de frappe », a-t-il ajouté. Plusieurs députés UMP, notamment ceux de la Droite populaire, ont annoncé leur intention de boycotter le discours du Premier ministre tandis que d’autres, tel Lionel Tardy, ont indiqué préférer rester dans leur circonscription plutôt que de discuter du « sexe des anges ». Le président de l’UDI, Jean-Louis Borloo, avait été un des premiers à juger indispensable, en l’absence d’un feu vert de l’ONU, un scrutin au sein du Parlement, faisant montre de scepticisme à la lecture de la note des services de renseignement français qui impute l’attaque chimique du 21 août au régime. Le Front national, qui n’est représenté à l’Assemblée que par deux députés, est lui vent debout contre le principe même d’une intervention, Marine Le Pen soupçonnant même le gouvernement de « construire des preuves ». A la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon comme le Parti communiste refusent toute intervention, qui transformerait Paris en « supplétif » de Washington, et estiment qu’un vote du Parlement devrait aller « de soi ». Le chef de file des députés Front de gauche, André Chassaigne, a répété mercredi être « vigoureusement opposé » à toute intervention en Syrie, même en cas de preuves irréfutables de l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien. Dans la majorité, les écologistes sont « majoritairement » favorables au principe d’une intervention en Syrie en « riposte » à l’usage d’armes chimiques mais veulent que « le gouvernement précise ses intentions », a affirmé mercredi leur coprésident, François de Rugy.Les radicaux de gauche laissent à François Hollande le soin de décider ou non d’un vote.