TVA : à 8% …au Japon
TVA à 8% et 250% de dette publique, ce n’est pas en Europe mais au Japon qui applique une politique monétaire plus qu’accommandante. Une augmentation de 5% à 8% de la taxe sur la consommation pour maîtriser la dette du pays. Tel est le choix fait par le parlement nippon. Cette décision importante, jugée nécessaire par le Fonds monétaire international (FMI) constitue un moment charnière pour le gouvernement du dirigeant conservateur. Par ailleurs, sa politique de réforme popularisée sous le terme d’ »Abenomics » n’a pas connu jusqu’à présent d’accroc majeur. Le Parlement nippon a voté à l’été 2012 le principe de cette augmentation, de 5% à 8%, lorsque l’ex-Premier ministre de centre gauche, Yoshihiko Noda, était encore aux commandes. Mais une dernière décision de l’exécutif, attendue de son successeur Abe dans le courant de la journée, est nécessaire pour définitivement la mettre sur les rails pour avril 2014. La loi prévoyait que le chef du gouvernement ne donnerait son feu vert que si les conditions économiques le permettaient. Or Abe peut s’appuyer sur un assez net rebond de la croissance de la troisième puissance économique mondiale qui était encore en récession à l’été 2012. Depuis son retour au pouvoir en décembre, le dirigeant de droite a fait voter un plan de soutien à l’économie comportant entre autres quelque 80 milliards d’euros de dépenses publiques, pour aider notamment le secteur du BTP. Il a aussi fait pression sur la banque centrale du Japon (BoJ) pour qu’elle assouplisse considérablement sa politique monétaire. C’est ainsi ce qu’elle fait depuis avril, afin d’en finir avec une déflation qui entrave l’économie depuis une quinzaine d’années.Il a enfin dévoilé une série de réformes structurelles destinées à doper le potentiel de croissance du pays – restructuration du secteur agricole, négociations d’accords de libre-échange avec les États-Unis et l’Europe -, qui doivent encore être mises en application.Mais avec une dette publique représentant 245% de son produit intérieur brut d’après le FMI – plus que la Grèce – et un système de protection sociale fragilisé par le vieillissement accéléré de la population, Tokyo est aussi sous pression pour assainir ses comptes. Des économistes avertissent toutefois que cette hausse d’impôt pourrait ralentir le regain de croissance sur lequel Abe a fondé son actuelle popularité, aussi le Premier ministre devrait-il annoncer en même temps un nouveau plan de relance pour atténuer les effets négatifs sur l’activité.