Au Brésil, probable coup d’Etat
Cette fois ce ne sont pas les militaires qui préparent un coup d’État au Brésil mais la droite appuyé par certains juges très politisés. La présidente du Brésil est accusée de corruption et un processus est en cours pour sa destitution. Certes cette corruption et sans doute réelle notamment pour des motifs de financement de campagne électorale mais au Brésil toute la classe politique est impliquée dans les affaires. Si l’on devait écarter du pouvoir tous les responsables des gouvernements impliqués dans des affaires de ce type il ne resterait plus grand monde pour diriger les pays. C’est le revers actuel des conditions contradictoires de la démocratie. Ceci vaut pour le Brésil, mais pour nombre d’autres pays comme les États-Unis, la Russie ou même la France ( affaires Chirac, Sarkozy, Balladur et autres situations de corruption légale qui consiste tout simplement à additionner nombre de revenus , retraites et autre avantages liée au cumul des mandats, comme Hollande par exemple). Du coup la procédure en cours au Brésil est surtout de nature politique. Elle se complique avec la tentative de faire entrer au gouvernement l’ancien président, Lula, lui aussi impliqué et dont la justice a refusé la nomination au gouvernement. La problématique politique se complexifie car le Brésil connaît une crise économique très grave. A Brasilia, un juge du Tribunal suprême fédéral (STF), la plus haute juridiction du pays, a donc suspendu l’entrée au gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva, y voyant une « forme d’obstruction des mesures judiciaires » et une possible « fraude à la Constitution ». Le juge Gilmar Mendes a ordonné que l’enquête pour « corruption » contre l’ancien chef de l’Etat (2003-2010) soit menée par le juge Sergio Moro, qui soupçonne Lula de corruption et blanchiment dans le cadre de son enquête sur les détournements de fonds au sein du groupe pétrolier étatique Petrobras. Cette décision devra être confirmée ou infirmée par la majorité des juges du STF, à une date encore inconnue. D’ici là, elle empêche Lula d’exercer ses fonctions de chef de cabinet (quasi-Premier ministre) de la présidente Dilma Rousseff, qui l’avait nommé mercredi. Cette décision met fin à la guérilla judiciaire que se livraient depuis mercredi des juges et tribunaux de rang inférieur gelant ou validant à tour de rôle la prise de fonction de Lula. Du coup des manifestations sont organisées par la gauche et surtout par la droite dans le bras de fer engagé entre ces deux tendances politiques L’opposition accuse aussi la présidente d’avoir sciemment maquillé les comptes publics l’année de sa réélection, en 2014. Un maquillage pourtant récurrent en France et qui aboutit à une dette réelle de plus de 30 000 € par habitant ! Un rapport sera soumis à l’Assemblée plénière des députés brésiliens, où un vote des deux tiers (342 sur 513) sera requis pour prononcer la mise en accusation de la présidente devant le Sénat.
(Avec AFP)