«Pas de politique sociale assumée» (Berger-CFDT)
Laurent Berger réagit avec vigueur au manque de considération sociale du gouvernemenet en indiquant qu’il n’a pas en fait de politique sociale ou plus exactement qu’il y en a une mais contre les moins favorisés. Berger dénonce évidemment le manque d’équilibre de la politique de Macron sans doute tout autant que le mépris qu’il témoigne à l’égard des partenaires sociaux. Certes formellement les syndicats ont été reçus mais le gouvernement n’écoute pas leurs propositions. Une situation qui pour Berger pourrait bien un jour être explosive. Il a par ailleurs fait des ouvertures pour uen sortie honorable de ce conflit qui s’enlise et dont il ne voit pas la sortie pour le moment. Estimant qu’il n’y avait pas de politique sociale assumée Berger appelle Emmanuel Macron à prendre « des mesures fortes sur la pauvreté ». « Si vous me demandiez c’est quoi l’élément aujourd’hui qu’on ne retrouve pas de la campagne d’Emmanuel Macron, je dirais la bienveillance et l’attention aux plus fragiles », a déclaré Laurent Berger lors de l’émission « Le grand rendez-vous » de Cnews, Europe 1 et Les Echos.
« On attend la sortie du plan pauvreté (…), je souhaite qu’il y ait des mesures fortes sur la pauvreté », a-t-il ajouté, estimant qu’ »aujourd’hui, il n’y a pas de politique sociale assumée dans notre pays ». Le gouvernement avait lancé début décembre une concertation sur la lutte contre la pauvreté et a reçu mi-mars les propositions de six groupes de travail, parmi lesquelles il doit trancher.
« On va voir s’il va y avoir une politique qui va aider les personnes en situation de pauvreté à s’en sortir, notamment les jeunes et les familles, ou si on va avoir une politique stigmatisant à l’égard de ceux qui subissent la pauvreté », a ajouté Laurent Berger. Il a par ailleurs estimé qu’ »en termes de méthode », Emmanuel Macron « considère que lui peut tout, et que les corps intermédiaires sont un supplément d’âme, mais pas forcément nécessaire ». « Aujourd’hui, il y a une forme de négation des corps intermédiaires beaucoup trop forte et qui est dangereuse », a ajouté le numéro un de la CFDT. « On ne peut pas dire qu’on n’est pas reçus, mais on est rarement écoutés », une situation qui selon lui concerne aussi les associations et les collectivités territoriales. « Je mets en garde (…) sur l’effectivité des réformes », a-t-il dit. Car « si on considère qu’on peut le faire sans les acteurs sociaux, économiques ou territoriaux, eh bien on va se planter ».