Macron : non à l’Aquarius
Les motivations de Macron pour refuser l’accueil de l’Aquarius ont le mérite d’être clairs. Il s’agit essentiellement de raisons politiques pour éviter la montée des extrêmes en France. Les autres explications sur les règles juridiques concernant l’accueil des migrants paraissent par contre assez vaseuses pour ne pas dire hypocrites. La vérité c’est que l’Europe et même les pays ne savent pas trop comment se positionner sur cette problématique complexe. Il y a certes les réfugiés politiques dont on pense qu’ils doivent être accueillis en Europe par contre la position est particulièrement ambiguë pour déterminer ce qui est politique ou non. S’y ajoute le problème encore plus important des réfugiés économiques qu’on ne peut pas laisser mourir lors de la traversée de la Méditerranée mais qu’on ne sait pas gérer ensuite, chaque pays s’efforçant de les pousser vers le pays voisin. La question est évidemment complexe car elle est liée à la problématique du développement et de ce point de vue les politiques de coopération économique relèvent le plus souvent de la plus grande fumisterie. S’y ajoute la corruption qui étouffe tout espoir de mise en place d’un cadre de régulation favorisant croissance et répartition de la richesse de manière égalitaire. “Je suis conscient des tensions qui existent dans notre pays. Si je me mets à dire ‘la France devient le port d’accueil de tous les bateaux qui partent d’Afrique’, d’abord ça n’est pas une solution à laquelle je crois et ensuite ça n’est pas soutenable même politiquement en France pour nos propres équilibres”, a déclaré Emmanuel Macron. “L’humanisme, ça n’est pas le bon sentiment”, a-t-il encore déclaré, alors que de nombreuses voix se sont élevées en France pour le presser d’accueillir le navire et ses occupants. “Les bons sentiments faciles (…) sont sans lendemain et si je suivais cette voie elle ferait basculer le pays vers les extrêmes”, a-t-il ajouté.