France : après la crise politique…. la crise sociale ?
Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’extrême fragilité de l’environnement politique en France avec un gouvernement qui ne dispose strictement d’aucune majorité et qui voit même ses supposés soutiens voter contre le pouvoir. En dépit de sa bonne volonté, Barnier le premier ministre est complètement isolé et paralysé. Il ne pourra sans doute pas dépassé le printemps 2025. S’ajoute désormais à cette difficulté un mouvement de repli de l’activité économique et des vagues de licenciements dans l’industrie et les services.
Jusque-là la France avait pu faire illusion avec une petite croissance de 1 % mais avec les perspectives de budget et le recul des investissements publics et privés, mécaniquement l’activité économique va se tasser au mieux demeurer à son niveau actuel. Le manque cruel de compétitivité dans un environnement mondial qui se tend caractérise le pays qui ne travaille pas assez mais veut quand même maintenir son modèle social financé aujourd’hui par la dette.
Dans un sondage près de 60 % des Français refusent de faire un effort pour sauver ce modèle social . Rien d’étonnant à cela la plupart des Français, citoyen de base ou responsables nationaux n’entendent rien à l’économie. Même l’ancien ministre des finances Bruno Lemaire ne sait même pas expliquer comment on a perdu 50 milliards de recettes fiscales sur un an ( un « problème d’élasticité des modèles » dit-il pour camoufler son incompétence).
En attendant les entreprises sont bien contraintes de s’adapter à la nouvelle donne de compétitivité mondiale marquée par des replis protectionnistes, des ajustements des moyens de production et une guerre économique encore plus intense . Mécaniquement il faut s’attendre à 100 à 200 000 suppressions d’emplois qui risquent de faire sauter le couvercle de la marmite sociale. Et cela d’autant plus quand le gouvernement sans aucune légitimité et sans aucune cohérence économique et environnementale liquide la branche fret de la SNCF. Le risque évidemment est d’enflammer totalement l’environnement social voir sociétal.
D’une certaine manière ce nouveau gouvernement -comme les précédents de Macron- se caractérise par une grande incompétence, un manque de dynamisme et de volonté. Dernière preuve en date cette conférence commune du ministre de l’intérieur et du ministre de la justice dont les orientations sont complètement inadaptées à l’enjeu du narcotrafic .
Dans tous les domaines, politique bien sûr mais aussi économiques, sociaux et même sociétaux, le pouvoir fait un pas en avant et deux pas en arrière et en plus est torpillé par les forces qui devraient le soutenir. Quant aux forces d’opposition elles ne veulent surtout pas tremper dans cette soupe explosive et se tiennent à l’écart avec le seul objectif des élections présidentielles qui devront par ailleurs sans doute être avancées car le pays ne pourra tenir dans cet état de crise très longtemps.