Après la dégradation, montée des taux en Espagne (et en Italie)
Montée des taux en Espagne (et en Italie) jeudi après la décision de Standard & Poor’s de réduire de deux crans sa note de la dette souveraine de Madrid, à « BBB- », la ramenant ainsi au dernier niveau avant la catégorie spéculative. S&P aligne ainsi sa note sur celle de Moody’s, en cours de réexamen. Dans son communiqué publié mercredi soir, l’agence de notation cite notamment une « aggravation de la récession qui limite les options du gouvernement » et indique qu’elle pourrait encore abaisser sa note si le soutien politique aux réformes en cours s’émousse ou si les mesures d’aide mises en place au niveau de la zone euro n’empêchent pas une remontée des coûts de financement du pays. Le rendement de l’emprunt espagnol à 10 ans augmentait de 13 points de base en début de séance à 5,96%, certains investisseurs ayant choisi de vendre dans l’anticipation d’un nouveau déclassement qui exclurait l’Espagne des portefeuilles indiciels liés aux notations. « On est tout près des ventes forcées. Ce n’est pas bon pour le sentiment » dit un trader. Le rendement espagnol reste cependant loin de son pic de 7,8% touché en juillet car, expliquent les traders, le bouclier désormais proposé par la Banque centrale européenne dissuade les ventes spéculatives. Début septembre, la BCE s’est engagée à racheter la dette souveraine de pays qui demanderaient officiellement une aide extérieure. « Cette mauvaise nouvelle pourrait rapprocher encore l’Espagne d’une demande d’aide. Il est difficile de ‘shorter’ ou de sous-pondérer les obligations quand on sait que la BCE est prête à dégainer », explique Gary Jenkins, chez Swordfish Research. L’aversion au risque pèse aussi sur les obligations italiennes avant une importante adjudication en fin de matinée.