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Antitrust : « Biden veut réguler la concurrence

Antitrust : « Biden veut réguler la concurrence

 

Parce que la mondialisation et la révolution numérique ont bouleversé la vie des Américains, la politique actuelle menée par Joe Biden vise à ramener les Etats-Unis aux sources de la cohésion sociale, estime le politiste Yannick Mireur, dans une tribune au « Monde ».(extrait)

 

Tribune.

Le décret présidentiel sur la concurrence du 9 juillet 2021 résume le profil politique de Joe Biden, et ouvre un nouveau cycle de l’économie politique américaine, qui alterne depuis plus de cent ans en faveur du marché ou de sa régulation. L’objectif, à travers cet outil typiquement américain de l’antitrust, est de favoriser la compétitivité, mais aussi l’équité dans la poursuite du rêve américain.

Pragmatique, sensible aux réalités économiques, M. Biden n’a pas combattu le tournant libéral du Parti démocrate sous Clinton puis Obama, mais n’a pas rompu avec l’aile proche des syndicats et de la question ouvrière.

Son intuition et la raison sont cependant mieux alignées aujourd’hui autour d’un constat simple : le capitalisme américain a besoin d’être ressourcé et il le sera en stimulant la concurrence ; le pacte social a besoin d’être retrempé et il le sera dans une économie qui n’exacerbe pas les épreuves de la vie.

En favorisant la concurrence au bénéfice du pouvoir d’achat des familles, l’antitrust peut être un instrument de justice sociale. Joe Biden parle de « politique étrangère des classes moyennes » parce que la mondialisation et la révolution numérique suggèrent de lier explicitement la condition sociale des Américains ordinaires à l’environnement international, où le fait majeur des vingt dernières années est l’avènement de la Chine.

C’est cette tension sino-américaine, extériorisée par Trump, plus que les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et leur emprise sur leurs utilisateurs, qui détermine ce choix de l’antitrust. L’Amérique doit garder la tête du peloton économique pour continuer d’être une grande puissance, or depuis quarante ans la concurrence émulatrice n’a cessé de s’y éroder.

Le document de la Maison Blanche le rappelle en préambule : « Pendant des décennies, les fusions d’entreprises se sont accélérées. Dans 75 % des industries américaines, un plus petit nombre de grandes entreprises contrôlent plus que ce qu’elles contrôlaient il y a vingt ans. (…) Au total, on estime aujourd’hui que des prix plus élevés et des salaires plus bas causés par le manque de concurrence coûtent au foyer américain médian 5 000 dollars par an ».

Alors que Ronald Reagan avait utilisé la dérégulation pour revigorer un marché entravé par la bureaucratie, Biden recourt à l’aiguillon de la concurrence. L’industrie numérique de la tech et ses GAFA en situation de quasi-monopole appellent une régulation, comme on le fit après 1900 pour le pétrole puis les télécommunications

GAFA-Antitrust: Les lobbys résistent

GAFA-Antitrust: Les lobbys résistent

Un article deJohn D. McKinnon d ans le Wall Street Journal (extrait)

 

Les détracteurs des Big Tech se sont réjouis lorsque procureurs et parlementaires se sont prononcés contre Facebook et ses semblables. Toutefois, les derniers développements soulignent les difficultés à utiliser les tribunaux et le Congrès pour refaçonner ce secteur d’activité.

Le juge James Boasberg a statué lundi qu’une plainte de l’autorité de la concurrence américaine, la Federal Trade Commission (FTC), était « légalement insuffisante », estimant que le régulateur ne donnait pas suffisamment de preuves du monopole de Facebook et de ses pratiques pénalisant la concurrence. Autre échec pour les détracteurs du géant des réseaux sociaux, le juge a rejeté la plainte de 46 Etats contre Facebook, notamment parce que les avocats avaient attendu trop longtemps pour porter plainte.

Parallèlement, les parlementaires à Washington étudient la voie à suivre après une bataille douloureuse la semaine dernière pour faire avancer des projets de loi visant à renforcer l’application des règles antitrust dans le secteur technologique. Beaucoup de démocrates pro-business subissent des pressions pour retarder ou assouplir les projets de loi, qui pourraient faciliter le démantèlement d’entreprises telles que Facebook et Amazon, et les républicains font l’objet de pressions similaires.

« Ceux qui imaginaient que ce serait facile et rapide devraient prendre du recul… la loi est sans pitié et la politique aussi », explique Harry First, un professeur de droit de la concurrence à New York University, qui a travaillé sur le litige de l’Etat contre Microsoft il y a plus de vingt ans.

 

Le juge Boasberg a statué que la FTC ne donnait pas suffisamment de preuves d’un monopole de Facebook dans le marché des services personnels de réseaux sociaux. Il a ajouté que la politique de Facebook restreignant l’accès à ses outils et données utilisateurs n’enfreignait pas la loi. Le jugement a laissé ouverte la possibilité d’une nouvelle plainte, mais il illustre bien à quel point les régulateurs peuvent peiner à satisfaire les standards de lois antitrust.

Même si l’opinion générale est que les entreprises de la tech sont trop grandes, « le rôle des lois antitrust est de tester même les choses… sur lesquelles tout le monde semble d’accord », indique David Olson, professeur de droit au Boston College.

Plusieurs membres de la Chambre des représentants ont déclaré que les développements juridiques démontraient la nécessité de mettre à jour les lois antitrust pour les adapter à l’ère de l’Internet. Les mesures adoptées par la commission judiciaire de la Chambre la semaine dernière visent à empêcher les grandes plateformes technologiques de privilégier leurs propres produits et services, à simplifier le transfert de données d’une plateforme à une autre par les utilisateurs, à éviter que les plateformes dominantes n’éliminent des concurrents potentiels par des acquisitions et à faciliter le démantèlement d’opérations de sociétés technologiques par les régulateurs.

Jerrold Nadler, élu démocrate de l’Etat de New York, et David Cicilline, élu démocrate de l’Etat du Rhode Island, les présidents respectifs de la commission judiciaire et de la sous-commission des affaires antitrust, ont souligné l’importance de ces propositions pour « faire face aux fusions anti-concurrentielles et à l’abus de position dominante ».

Facebook a contesté les plaintes de la FTC et des parlementaires, déclarant qu’il était en concurrence loyale « pour obtenir le temps et l’attention des gens. »

Mark Shmulik, analyste chez Bernstein, estime que le jugement récent démontrait que la plainte de la FTC contre Facebook « partait de bases faibles » et que le rejet ne changeait pas son scénario d’investissement sur l’entreprise, qui a récemment franchi la barre des 1 000 milliards de dollars de capitalisation et dont il estime l’action sous-évaluée.

« Ils ont fait des pieds et des mains pour définir un nouveau marché dont ils ont exclu des entreprises que je qualifierais de concurrentes », a-t-il déclaré au sujet du gouvernement. « Le juge ne s’y est pas trompé ».

Même certains avocats du changement reconnaissent que la route vers une révision des lois antitrust sera difficile.

« Il y avait un désaccord entre les démocrates de la commission et tous les démocrates n’ont pas voté pour et certains membres très anciens se sont opposés [à la proposition de loi], » a déclaré mardi le chef de groupe à la Chambre des représentants Steny Hoyer, élu démocrate du Maryland. « Pour l’instant, nous ne sommes pas prêts et je ne veux pas faire de prévision sur le moment où nous le serons. »

Les parlementaires pourraient aussi vouloir se coordonner avec le Sénat qui est très divisé et où les Républicains ont plus d’influence, a ajouté Steny Hoyer. Les républicains sont plus souvent favorables aux règles en vigueur et opposés à des normes plus strictes qui pourraient être source d’incertitude économique ou d’injustice.

De leur côté, les géants de la tech s’efforcent de gagner de nouveaux alliés à la Chambre des représentants, avant les prochaines tentatives d’adoption des projets de lois, qui pourraient avoir lieu en septembre selon les parlementaires et lobbyistes.

Une mesure que les lobbyistes tentent d’éliminer est le projet de loi qui pourrait éventuellement démanteler des entreprises. Il a été approuvé à 21-20, un vote serré qui met en lumière sa vulnérabilité.

 

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)

Des lois antitrust aux États-Unis pour la tech ?

Des lois antitrust aux États-Unis pour la tech ?

 

Les lois antitrust pourraient connaître leur plus grande réforme depuis des décennies. Si les parlementaires parviennent à un consensus

Un article deBrent Kendall et Ryan Tracy Dans le Wall Street Journa

 

Démocrates et républicains évoquent la nécessité de renforcer l’arsenal antitrust américain. Cette année pourrait permettre de savoir s’ils sont réellement déterminés à faire adopter une loi en ce sens.

Le Congrès envisage d’apporter aux lois antitrust les modifications les plus importantes depuis des décennies, et certaines mesures bénéficient d’un soutien bipartite. Les parlementaires envisagent de durcir les règles concernant les acquisitions réalisées par des entreprises qui dominent leurs secteurs, de permettre au gouvernement de s’opposer plus facilement aux comportements anticoncurrentiels et de forcer certains géants de la tech à scinder leurs différentes branches d’activité.

Pour que ces mesures se matérialisent en lois, les parlementaires devront aller plus loin que le sentiment global de méfiance suscité par les entreprises en position dominante — en particulier dans le secteur technologique — et gérer des groupes en désaccord avec la nécessité d’une révision majeure ou de modifications plus ciblées de la législation antitrust actuelle.

« Il y a des deux côtés de l’échiquier politique une envie commune de réformes ou d’ajustements des lois antitrust, et je pense que nous assisterons à l’adoption d’une législation sous une forme ou une autre, estime Allen Grunes, ancien avocat antitrust du département de la Justice, aujourd’hui chez Brownstein Hyatt Farber Schreck. La difficulté sera de trouver un consensus politique. »

Le Congrès pourrait adopter une approche en vertu de laquelle « vous pouvez soit être une plateforme neutre où vous vendez des produits de vendeurs tiers comme Amazon, soit vous pouvez vendre ces produits vous-même, mais vous ne pouvez pas faire les deux à la fois »

Jeudi, une sous-commission du Sénat dirigée par la sénatrice démocrate Amy Klobuchar (Minnesota) a lancé la première audition d’une série consacrée aux réformes de l’antitrust. Elle a ouvert la session en exhortant les membres de la commission à réagir face aux géants de la tech non pas « symboliquement… mais en ripostant réellement par des mesures, en légiférant. »

Mme Klobuchar a présenté un ensemble de propositions, comprenant notamment de nouvelles amendes au civil pour les infractions à la législation antitrust et des modifications des règles juridiques pour faciliter la remise en cause des projets d’acquisitions et les pratiques commerciales menaçant la concurrence.

Les républicains ont fait savoir qu’ils pourraient être ouverts à certaines propositions défendues par les démocrates. Le sénateur républicain Josh Hawley (Missouri) s’est interrogé à haute voix sur la possibilité pour le Congrès d’envisager de limiter les acquisitions des entreprises dominantes ou d’interdire le « self-preferencing » (auto-favoritisme), une pratique par laquelle des entreprises telles qu’Amazon utilisent leurs plateformes pour promouvoir leurs propres produits et services au détriment de ceux proposés par leurs concurrents.

Le Congrès pourrait adopter une approche en vertu de laquelle « vous pouvez soit être une plateforme neutre où vous vendez des produits de vendeurs tiers comme Amazon, soit vous pouvez vendre ces produits vous-même, mais vous ne pouvez pas faire les deux à la fois », a précisé M. Hawley.

Amazon assure de son côté proposer aux consommateurs le meilleur produit, quel que soit son fabricant.

En parallèle, une commission antitrust de la Chambre des représentants dirigée par le démocrate David Cicilline (Rhode Island) va mener une audition vendredi pour discuter d’une proposition bipartisane visant à permettre aux médias locaux de se regrouper pour négocier avec les plateformes dominantes comme Google (filiale d’Alphabet) et Facebook.

Les deux partis politiques sont poussés à agir par les préoccupations suscitées par les géants de la tech tels que Google, Amazon et Facebook. Le débat sur le poids de ces entreprises dans l’économie américaine — et sur des pans entiers de la société — a fait sortir les questions sur l’antitrust de l’arrière-cour du monde politique pour en faire un sujet de premier plan à Washington.

L’année dernière, la commission de la Chambre a publié un document rédigé par ses membres démocrates — et soutenu par certains républicains — qui concluait que les failles des lois antitrust et le laxisme dans leur application avaient permis aux entreprises de la tech de constituer des monopoles, ce qui était nuisible à l’innovation et réduisait le choix des consommateurs.

Pour les démocrates, les inquiétudes liées à la technologie constituent la face émergée de préoccupations plus globales concernant la domination, dans tous les secteurs, d’entreprises qui contrôlent les marketplaces et les régulent dans un sens défavorable aux consommateurs.

« La technologie n’est pas seule concernée, il y a aussi l’alimentation pour chats et des cercueils », a détaillé Mme Klobuchar dans une interview avant l’audition.

Les républicains reconnaissent, eux aussi, que les entreprises dominantes de la tech possèdent un pouvoir préoccupant, mais ils sont, au moins en partie, motivés par la conviction qu’elles traitent injustement les conservateurs. Ils considèrent également le renforcement de l’application des lois antitrust comme une approche préférable à une réglementation directe des marketplaces par les pouvoirs publics.

« Il semble y avoir un large consensus sur le fait que le statu quo ne fonctionne pas », a récemment observé le sénateur Mike Lee (Utah), le chef de file républicain à la commission antitrust du Sénat. Il a toutefois mis en garde contre ce qu’il a qualifié de désir de certains démocrates de « profiter de l’occasion pour modifier radicalement notre système d’application des lois antitrust ».

Même s’il est peu probable que les républicains soutiennent les propositions les plus ambitieuses des démocrates, les points d’accord semblent plus nombreux que par le passé. Makan Delrahim, responsable de l’application de la législation antitrust au département de la Justice sous l’administration Trump, avait indiqué avant de quitter ses fonctions qu’il serait sensé que le Congrès impose de plus lourdes obligations légales aux entreprises détenant au moins 50 % de parts de marché, afin qu’elles démontrent que leurs nouvelles acquisitions ne portent pas préjudice aux consommateurs. Cette proposition figure dans le projet de loi Klobuchar.

Les grandes entreprises sont prêtes à se battre contre nombre de ces mesures, qu’elles considèrent comme des menaces pour leurs résultats financiers. Facebook et Amazon ont dépensé plus en lobbying en 2020 que n’importe quelle autre société américaine, notamment pour tenter d’influer sur la législation antitrust. Les géants de la tech affirment être confrontés à une vive concurrence qui les oblige à innover constamment, et avoir acquis leurs importantes parts de marché grâce aux consommateurs qui apprécient leurs produits.

Facebook et Google mènent également des batailles judiciaires devant les tribunaux fédéraux. L’année dernière, le département de la Justice et les procureurs généraux de dizaines d’Etats ont engagé des poursuites antitrust contre Google, tandis que la Federal Trade Commission (Commission fédérale du commerce, FTC) et la plupart des Etats ont poursuivi Facebook. Ces affaires portaient toutes sur des accusations d’abus de position dominante.

L’issue de ces procès pourrait ne pas être connue avant plusieurs années, voire davantage, ce qui explique, qu’en 2021, l’attention accordée à l’antitrust se concentrera davantage du côté du pouvoir législatif.

Chez les démocrates, les membres les plus à gauche du parti sont favorables à des changements radicaux.

M. Cicilline a indiqué qu’il réfléchissait à une législation obligeant les entreprises technologiques à scinder leurs plateformes très utilisées de leurs autres activités. Il a baptisé cette idée le « Glass-Steagall pour l’Internet », en référence à une loi de 1933 qui avait obligé les banques a séparé leurs activités traditionnelles et celles d’investissement à Wall Street. Les républicains affirment que cette idée est vouée à l’échec.

« Retenez bien mes mots : les choses vont changer. Les lois arrivent », a lancé M. Cicilline lors d’une audition le mois dernier.

Le représentant Ken Buck (Colorado), le plus haut membre républicain de la sous-commission antitrust de la Chambre, a fait valoir à ses homologues au sein du parti que ce qu’ils estiment être des partis pris anti-conservateurs peuvent être réglés grâce à des modifications de la loi antitrust, en diminuant le pouvoir des plateformes et en permettant une plus grande concurrence.

M. Buck recommande une « approche au scalpel » axée sur le secteur des technologies et se dit prêt à exiger des entreprises dominantes de la tech qu’elles apportent des preuves que leurs projets d’acquisition ne nuisent pas à la concurrence.

« Je considère que cela est nécessaire pour les Big Tech en raison d’abus, a-t-il dit au cours d’une interview. Ce n’est pas le cas pour les entreprises d’autres secteurs. »

L’administration Biden pourrait jouer un rôle essentiel dans le dialogue parlementaire, mais elle n’a pas encore esquissé de programme détaillé. La Maison Blanche étudie toujours les candidatures pour diriger la division antitrust du département de la Justice et pour occuper des postes de commissaires à la FTC

M. Buck, faisant référence à Amazon, Apple et Google, a déclaré qu’il était favorable à l’idée d’interdire les comportements discriminants ou l’auto-favoritisme lorsqu’une plateforme technologique dispose d’une position monopolistique, notamment en exigeant que l’entreprise scinde ses activités commerciales afin qu’elles « ne puissent pas créer son propre produit pour le faire entrer en concurrence avec d’autres sur sa marketplace ». M. Cicilline a également évoqué la possibilité de restreindre le « self-preferencing ».

Les parlementaires des deux partis ont également exprimé leur soutien à l’augmentation des fonds destinés aux missions antitrust de la FTC et du département de la Justice, notamment en revalorisant les sommes que les grandes entreprises doivent payer lorsqu’elles soumettent à leur examen des projets d’acquisition.

Dans ce domaine, les idées des républicains ne recueillent pas forcément le soutien des démocrates, notamment leurs propositions en faveur d’un alignement des procédures antitrust de la FTC sur celles du département de la Justice, ou le transfert à ce dernier de l’ensemble des pouvoirs en matière d’application des lois antitrust, qui est actuellement partagé entre les deux institutions.

L’administration Biden pourrait jouer un rôle essentiel dans le dialogue parlementaire, mais elle n’a pas encore esquissé de programme détaillé. La Maison Blanche étudie toujours les candidatures pour diriger la division antitrust du département de la Justice et pour occuper des postes de commissaires à la FTC. Selon une source proche du dossier, elle recherche des profils ayant un bon sens politique, car ils devront être capables de travailler avec le Congrès.

La semaine dernière, le président Biden a nommé Tim Wu, professeur de droit à l’université Columbia, à un poste de direction au sein du Conseil économique national de la Maison Blanche. En 2018, M. Wu a écrit The Curse of Bigness, un livre qui dénonçait l’état de la politique de concurrence américaine.

L’administration prévoit également de nommer Lina Khan, une opposante aux géants de la tech et ancienne membre du bureau antitrust de la Chambre des représentants, à un poste vacant au sein de la FTC.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

Traduit à partir de la version originale en anglais dans l’Opinion

Google États-Unis : procédure antitrust en cours

Google États-Unis : procédure antitrust en cours 

Les procédures antitrust engagées contre Google se multiplient aux États-Unis. Un groupe d’Etats américains prévoient de déposer plainte dès le mois prochain contre Google pour des accusations de pratiques anticoncurrentielles.

Cette procédure imminente viendrait s’ajouter à la plainte déposée en octobre par le département américain de la Justice et onze Etats, qui reprochent au géant du numérique d’enfreindre la loi en abusant de sa position sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne pour nuire à ses concurrents.

Google a rejeté les accusations formulées à son encontre, déclarant que sa position dominante découlait des préférences des consommateurs.

Le  groupe d’Etats – Colorado, Iowa, Nebraska, New York, Caroline du Nord, Tennessee et Utah – prévoit  de déposer leur requête vers la mi-décembre.

Procédure antitrust contre Google et Facebook (Trump)

Procédure antitrust contre Google et Facebook (Trump)

 

Trump pourrait bien régler leurs comptes à Google, Facebook, Twitter et compagnie moins pour des questions d’opposition commerciale dominante que pour des questions d’influence sur l’opinion politique. Trump a toujours considéré en effet que ces plates-formes privilégiaient la pensée de l’opposition. « Les médias sociaux sont totalement discriminatoires contre les voix républicaines, conservatrices », a déclaré Donald Trump sur Twitter en août. « … Nous ne laisserons pas cela se produire. Ils réduisent les opinions de nombreuses personnes à DROITE, tout en ne faisant rien aux autres », a-t-il poursuivi. Des dirigeants de Facebook et Twitter ont également dû s’expliquer longuement début septembre devant le Congrès, notamment sur ce sujet. Google a refusé de participer à ces auditions. Selon un projet de décret, les autorités américaines antitrust sont invitées à « enquêter de manière approfondie sur la question de savoir si une plate-forme en ligne a enfreint les lois antitrust». Si ce décret était signé, il représenterait une escalade significative dans la guerre larvée de Donald Trump contre la Silicon Valley. Le locataire de la Maison Blanche a récemment multiplié les attaques notamment contre Google qu’il accuse de censurer les voix conservatrices et de favoriser les articles provenant de médias classés à gauche dans ses résultats de recherche.
 

 

 




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