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Le Pen « candidate antisystème », une arnaque de plus !
Dimanche lors d un meeting à Bordeaux Marine Le Pen a affirmé sans honte être la seule candidate antisystème. (Comme Fillon !). Et de délivrer un florilège de slogans ridicules. « Regardez-les. Le système est en panique devant ce qui est le réveil du peuple », a-t-elle lancé devant ses sympathisants, lesquels ont par moments scandé le slogan « On est chez nous », habituel dans les meetings frontistes. « Les médias se déchaînent pour tenter de nous atteindre de leurs flèches venimeuses », a-t-elle dit en introduction de son discours, en faisant huer notamment la chaîne BFM TV ou et l Le Monde. « Nous progressons sous les coups, sûrs de la justesse de notre combat, comme la majestueuse Garonne allant vers l’estuaire », a par ailleurs déclaré Marine Le Pen, pour qui le Sud-ouest est une « terre de mission ». Face au discrédit qui touche les organisations politiques, désormais il est de bon ton pour les candidats notamment au Front national de se présenter avec des vertus anti systémiques. Un concept qui n’a évidemment aucun sens, une proclamation entièrement gratuite tant qu’elle n’est pas approfondie et vérifiée. De quels systèmes parle-t-on ? Du système social, économique, financier ou politique ? Quand on examine la sociologie des principaux candidats notamment en France on constate que pratiquement tous appartiennent aux classes aisées voir même très aisées (témoin par exemple le nombre de ministres du gouvernement actuel soumis à l’impôt sur la fortune). Il y a donc une continuité sociologique : les classes sociales supérieures dominent et de très loin le paysage électoral. Pas forcément pour des questions de compétence, d’intelligence ou de courage. Simplement parce qu’en France notamment la démocratie demeure virtuelle en tout cas néandertalienne. La France vit sous le régime d’une monarchie républicaine avec des déclinaisons dans les baronnies locales. La richesse des candidats constitue un argument favorable au recueil des voix. Le paradoxe est évidemment quand des candidats ultra riches se déclarent représentant des moins favorisés voir des opprimés.la candidate du peuple comme déclare marine Le Pen. Cela évidemment pas avec un discours argumenté économiquement mais avec des explications simplistes en forme de slogan qui désigne des boucs émissaires comme responsable des discriminations et de la pauvreté. Le plus bel exemple récent étant évidemment le milliardaire Trump qui a réussi avec sa dialectique populiste contradictoire à être considéré comme un candidat anti système. Un candidat qui a pourtant multiplié les relations plus ou moins sulfureuses avec les élus pour étendre dans l’immobilier l’empire hérité de son père. En France, Marine Le Pen, héritière également, fait aussi parti de ces millionnaires qui se veulent représentatifs des gens « d’en bas ». Dans la droite classique on ne trouve guère non plus de miséreux. Socialement donc la plupart des candidats dit anti système sont bien les produits d’un processus de reproduction de la richesse des nantis. Des liens évidents existent souvent entre la dimension sociale et la dimension économique. Nombre de candidats anti système entretiennent en fait des liens douteux avec le monde économique. Soit pour recueillir des fonds nécessaires au financement de la campagne et –ou pour en fait servir les intérêts particuliers de secteurs ou de groupes économiques. En cause notamment des modalités de financement d’une campagne électorale avec souvent un ticket d’entrée financier dans les baronnies locales et une enveloppe minimale de 20 à 50 millions pour une campagne présidentielle. Au-delà de l’enjeu financier, le soutien des forces économiques dominantes constitue aussi un appui utile voire indispensable. Le dernier aspect de l’argumentation anti système touche au ridicule, à savoir, la dimension politique. En France en particulier, tous les candidats sont des professionnels de la politique. En place depuis 20, 30 ans, davantage, ils vivent de la politique et ont transformé la fonction en métier et en rente. Les conditions démocratiques françaises imposent d’ailleurs l’appartenance à un appareil notamment quand il s’agit de l’élection présidentielle qui nécessite d’obtenir le soutien des élus pour valider une candidature. Tous appartiennent à des organisations, sont passés par des systèmes et son d’une certaine façon le fruit d’appareils. Il n’existe pas de candidat réellement indépendant, ils sont le résultat d’un système qui se reproduit. La dépendance est plus ou moins forte. Pour être élu il est nécessaire d’être soutenu par les parrains d’un système au moins pour se lancer « dans la carrière ». Une fois passée les obstacles sociaux, économiques et politiques les candidats ne peuvent donc revendiquer l’étiquette « anti système ». Cet argument populiste et démagogique ne peut être entendu que par les mouches victimes complices attirées par le miel des promesses sans lendemain.
Les candidats antisystème et contre les élites : une escroquerie
Trump, Sarkozy, Le Pen, d autres encore, représentants autoproclamés du peuple, anti-élite, antisystème. Une supercherie évidemment. Trump d’abord, un héritier, milliardaire qui a utilisé toutes les failles du système pour obtenir des marchés, employer des travailleurs clandestins mexicains notamment et qui a oublié de payer ses impôts pendant une vingtaine d’années. Résultat une fortune de plusieurs milliards ; pas vraiment le représentatif de la sociologie des électeurs de la classe moyenne qu’il prétend défendre en utilisant les pires arguments populistes. Marine le Pen, héritière elle aussi, d’abord du Front national où son père l’a imposée à la tête du mouvement, héritière aussi de la fortune de le Pen obtenue de manière sulfureuse d’un industriel. Le Pen tient une partie de son patrimoine du testament d’Hubert Lambert, dit Saint-Julien, auteur de nombreux articles dans des revues nationalistes et héritier de la dynastie des ciments Lambert, mort le 25 septembre 1976, à 42 ans, sans enfant. Cette succession, et notamment l’hôtel particulier au parc de Montretout à Saint-Cloud, donne lieu à un début de procès, abandonné après négociation avec le « cousin [Philippe] Lambert ». Jean-Marie Le Pen est assujetti à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) depuis sa création, en 1982 Pour l’historienne Valérie Igounet, « l’héritage Lambert change considérablement la vie de Jean-Marie Le Pen sur les plans politique et personnel. Il lui permet de faire — comme il l’entend — de la politique » (Source WIKIPEDIA). Des enquêtes sont aujourd’hui en cours pour dissimulation de patrimoine et de comptes à l’étranger autant vis-à-vis de Jean Marie Le Pen que de sa fille. Bref des multimillionnaires bien peu représentatifs de ce petit peuple de France dont ils revendiquent la représentation ; pas vraiment non des politiques nouveaux. Jean marie le Pen est présent sur la scène politique depuis plus de 50 ans et Marine depuis plus de 15 ans. Même chose pour Sarkozy, politicien depuis plus de trente ans, et dont la situation financière personnelle n’a guère à voir avec celle de la France d’en bas. On pourrait en citer d’autres qui ont en commun d’utiliser la rhétorique populiste bien à labri derrière leur fortune personnelle et qui vivent et reproduisent le système qu’ils prétendent dénoncer.