Réindustrialisation : il faudra des années
« On ouvre beaucoup d’usines innovantes, a-t-il souligné, (mais) des usines pas innovantes continuent de fermer, l’industrie, c’est comme ça, c’est plastique », a-t-il estimé.
Pour atteindre cet objectif, Nicolas Dufourcq a indiqué qu’il faut « plus de tout ». À savoir « plus de foncier, plus de jeunes qui deviennent ingénieurs, de filles ingénieures, d’ingénieurs dans l’industrie, parce que deux tiers des ingénieurs ne vont pas dans l’industrie, plus de techniciens sortis des BTS, d’intelligence artificielle, de capitaux », a-t-il énuméré, appelant le monde financier à « aller vers une sorte de prise de risque un peu rugissante à l’américaine sur des nouveaux projets industriels ».
Nicolas Dufourcq s’est en outre félicité de la tenue à Paris du salon Global Industrie, qui a démarré ce lundi 25 mars et doit se clore ce jeudi. Au programme : 500 intervenants et 2.300 exposants présentant 3.000 machines. « Une occasion en or d’incarner les choses », selon le directeur général de Bpifrance. « On ne peut pas avoir une industrie fière d’elle-même si on n’a pas un très grand salon », a-t-il observé, soulignant que les Allemands « ont un salon extraordinaire, à Hanovre, qui est à chaque fois une démonstration de puissance ». La « Hanover Messe » (ou « Foire d’Hanovre ») aura, elle, lieu du 22 au 26 avril prochain.
Reste que, comme l’a rappelé fin janvier l’Académie des Technologies, la réindustrialisation doit se faire « avec les citoyens ». « Il faut une démarche participative, de l’empathie, de l’écoute pour viser une acceptabilité et transformer les inquiétudes en projets adaptés », a déclaré son président, Patrick Peleta, ex-directeur général délégué de Renault. Selon cet organisme, la France a perdu 3 millions d’emplois industriels en 40 ans entre 1975 et 2014 et se situe aujourd’hui à la 22e place sur 27 en taux d’emploi industriel au sein de l’UE.