Archive pour le Tag 'angoisse'

Coronavirus : « insouciance et angoisse excessives »

Coronavirus : « insouciance et angoisse excessives »

 

L’économiste Pierre-Noël Giraud, dans une tribune au « Monde », propose aux grandes institutions politiques et économiques d’adopter une vision longue des risques pour en lisser  en quelque sorte l’ampleur quand même chahutée par des crises passagères violentes mais courtes. Une manière de mettre des lunettes roses certes pour mieux voir mais aussi pour colorer l’avenir. Bref adopter un régime business as usual qui intègre les crises. Un papier intéressant parce qu’il rappelle la nécessité d’une vision stratégique mais qui peut être discuté quant à la nature, l’ampleur et la responsabilité des éventuels crises.

 

Tribune. 

 

Les crises engendrées par la pandémie de Covid-19 devraient profondément transformer la perception, par les gouvernements et les populations, de la nature des risques extrêmes, de leur probabilité d’occurrence et des moyens d’y faire face. On va d’ailleurs probablement passer, dans ce domaine, d’un excès à l’autre. De l’insouciance généralisée, malgré les avertissements des savants, nous passons à l’angoisse mortifère que traduisent aujourd’hui les idéologies de l’effondrement ou les fantasmes anthropomorphiques, selon lesquels une « nature » personnifiée (la déesse Gaïa !) se vengerait cruellement d’un Homo Sapiens qui commençait à trop l’importuner.

Il reste incontestable que la liste des risques extrêmes s’allonge et que leur probabilité d’occurrence augmente. Il nous faut donc adopter une vision d’un monde où alterneront, avec une fréquence probablement croissante, deux régimes très différents. Le régime « normal » (« business as usual »), gouverné par des tendances lourdes, et des périodes, plus brèves espérons-le, de crises violentes.

 

Les principaux organes du pouvoir, en premier lieu les Etats mais aussi les grandes entreprises, doivent développer une « culture du risque » constituée d’une part de l’élaboration et de la révision permanentes d’une vision stratégique, et d’autre part de la mise en place d’organisations spéciales de gestion des crises. 

Par ailleurs, une vision stratégique n’est utile et accessible qu’à des organisations dont la durée d’exercice de leur pouvoir est longue. Or l’horizon des gouvernements élus ne dépasse guère cinq ans, dix si la Constitution le permet. Du côté des entreprises, il n’y a rien à attendre des banques et autres institutions financières : car la finance est intrinsèquement « court-termiste ».

Il n’en est pas de même des grandes entreprises de l’industrie et des services. Elles immobilisent des quantités considérables de capital dans des infrastructures et des machines, mais aussi dans des ressources humaines qu’elles forment, ainsi que dans la recherche technique. Elles ont donc un horizon beaucoup plus long que les institutions financières. Elles ont intérêt à développer une vision stratégique du monde à venir.

La première dimension de la culture du risque est que les États et les grandes entreprises se dotent de cellules d’analyse stratégique des risques (construction de scénarios, évaluation de leur probabilité, conception des moyens de faire face), et que ces cellules soient indépendantes du reste de l’organisation et rapportent directement à la direction.

Racisme- Finkielkraut : l’angoisse du vieux

Racisme- Finkielkraut : l’angoisse du vieux

 

 

Bien maladroitement Finkielkraut a défendu Morano et ses propos racistes dans l’émission télé de Ruquier. Comme d’habitude il a navigué entre communautarisme et universalisme, entre vision d’avenir et mélancolie. L’ancien maoïste reconverti au libéralisme n’en finit pas de regretter le passé. Bref la nostalgie des vieux qui ne comprennent plus grand-chose aux mutations culturelles actuelles et serait Fuji dans beaucoup de domaines dans une posture de réacs. Le névrotique Finkielkraut s’enfonce de manière pathétique dans la facilité intellectuelle des vieillards qui pensent que le futur ne peut être que la stricte reproduction du passé. Bref la définition même du réac. Invité sur le plateau d’”On n’est pas couché” pour la sortie de son livre “La seule exactitude” (édition Stock), le philosophe Alain Finkielkraut a pu très largement défendre sa vision réactionnaire et mélancolique sur de nombreux sujets comme : l’islam, les migrants, les jeunes des quartiers populaires. Et pour défendre Nadine Morano, l’académicien n’a pas hésité à brandir une punchline de Booba : “Vous écoutez le rap ? il y a un niveau de francophobie jamais atteint. On parle de Nadine Morano mais vous écoutez Booba ? Il dit dans une de ses chansons: ‘Quand j’vois la France les jambes écartées j’l’encule sans huile’ (…) Alors Nadine Morano c’est le Klu Klux Klan et Booba, c’est Rimbaud, c’est ça ?”. Manque de chance pour Finkielkraut, cette chanson, “Le bitume avec une plume”, date de 2002 et l’on regrettera qu’un amoureux de la langue française n’ait pas perçu son génie textuel. Ce morceau a notamment été étudié et défendu par la Nouvelle revue française.  Après avoir rendu hommage à un livre “habité par le doute contrairement à d’autres penseurs réactionnaires qui assènent leur vérité”, Léa Salamé a regretté que la pensée d’Alain Finkielkraut soit traversée par la peur. “Votre livre est traversé par la peur et l’angoisse, vous avez peur de l’autre, du jeune, du musulman, de ce qui vit. Comment votre pensée peut-elle être construite sur la peur ?”, s’est interrogée la chroniqueuse. Alain Finkielkraut a répondu que “ce n’était pas de la peur mais de la mélancolie”. Sur Twitter, le journaliste Nicolas Delesalle résumait bien l’impasse de l’auteur de la “Défaite de la pensée” : “L’erreur de Finkielkraut, récurrente chez tant de vieux, c’est de prendre la fin de sa vie pour la fin de la civilisation”.

 




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