Archive pour le Tag 'ancien'

Pascal Affi N’Guessan Ancien premier ministre sera candidat pour le Front populaire ivoirien (FP I).

Pascal Affi N’Guessan Ancien premier ministre sera candidat pour le Front populaire ivoirien (FP I).

 

Le paysage ivoirien est encore loin d’être clarifié pour les futures élections présidentielles. D’abord avec l’interrogation sur la possibilité d’une nouvelle candidature d’ADO, actuel président ensuite sur le poids politique va représenter

L’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, opposant de premier plan lors de la présidentielle de 2020, a été désigné samedi candidat à celle qui aura lieu en octobre 2025. Lors d’un congrès à Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, il a été réélu président du Front populaire ivoirien (FPI) face à un autre candidat, Pierre Dagbo Godé, avec 99,34% des voix de quelque 4.500 votants.

«C’est avec joie et gaieté mais aussi gravité que je serai votre candidat (…) celui du peuple de Côte d’Ivoire. Je porterai ses aspirations pour construire ensemble une Côte d’Ivoire toujours plus unie», a-t-il déclaré lors d’un discours.

«Ensemble, nous porterons un projet de rupture», a dit Pascal Affi N’Guessan, qui souhaite notamment instaurer une quatrième république, supprimer le Sénat et interdire le cumul des mandats. «J’ai la connaissance des réalités de ce pays», «j’ai l’expérience» et les Ivoiriens «me connaissent suffisamment», a-t-il déclaré à l’AFP.

Son opposition au cumul de mandats

Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre (2000-2003) sous le président Laurent Gbagbo (2000-2011) et candidat à la présidentielle de 2015, s’était opposé au troisième mandat brigué par l’actuel président Alassane Ouattara en 2020. Il avait alors annoncé la formation d’un pouvoir parallèle, le Conseil national de transition (CNT). Des tensions lors du scrutin avaient fait 85 morts.

Objet d’enquêtes pour «complot contre l’autorité de l’Etat», «mouvement insurrectionnel», «assassinat» et «actes de terrorisme» avec un autre opposant, il avait passé deux mois en détention provisoire, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire, finalement levé.

À lire aussi Côte d’Ivoire: à Abidjan, pouvoir et opposition en quête de dialogue 

L’année dernière, M. Affi N’Guessan avait signé un accord de partenariat avec le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara, et avait fait une alliance pour les élections locales. «Ce partenariat était devenu caduc», a-t-il ajouté. Toutefois, «rien n’est exclu, aucune alliance n’est exclue», a-t-il assuré, en particulier avec l’opposition.

Législatives : Aurélien Rousseau, ancien ministre de Macron , candidat… à gauche

Législatives : Aurélien Rousseau, ancien ministre de Macron , candidat… à gauche

 

 

Energie: Un scénario entièrement renouvelable ridicule ( ancien patron de RTE)

Energie: Un scénario entièrement renouvelable ridicule ( ancien patron de RTE)


André Merlin, premier président du gestionnaire de réseau national de transport d’électricité RTE (de 2000 à 2007)estime que le projet énergétique du gouvernement «C’est de la carabistouille.». dans un Un scénario on pourrait prévoir soit 50% et soit 63% d’énergies renouvelables. Or la réduction du nucléaire a déjà produit une crise économique sans précédent affectant la compétitivité de nombreuses entreprises et étouffant au passage PME, artisans et commerçants. Une crise de l’énergie très largement responsable de l’inflation qui tue aussi de pouvoir d’achat.

Pour André Merlin, ni l’un ni l’autre ne sont recommandables : «Il est clair qu’un certain nombre de scénarios proposés en 2050 par RTE dans son étude vont, à mon sens, beaucoup trop loin, c’est pour ça que j’émets des réserves. Je n’ai jamais été contre l’introduction de moyens éolien ou solaire mais il y a des limites. Au-delà de 50%, je pense qu’on prend des risques de moyens non pilotables.» Dans une interview à La Tribune, publiée il y a un an, le fondateur de RTE soulignait «que dans le cas de l’éolien par exemple, il faut prendre en compte la production garantie nécessaire pour pallier l’absence de vent, y compris en mer, et un facteur de charge difficile à anticiper».

Pour le mix électrique de 2050, André Merlin va ainsi au-delà du dernier scénario de RTE – qui préconise 50% de nucléaire – en proposant «75% d’électricité pilotable (nucléaire et hydraulique) et 25% d’énergies non pilotables». Quelques jours plus tard, le 8 février, l’ex-directeur exécutif d’EDF Hervé Machenaud défendait une position similaire. «Le meilleur scénario RTE est celui avec 50% de nucléaire. Comme ils n’ont pas voulu aller plus loin, on a fait un scénario à 80% de nucléaire, qui est le plus sûr en approvisionnement et 25% moins cher».

Cette conjecture se rapproche de la production d’électricité d’EDF en 2021 avec 86,8% de nucléaire, 10,4% d’énergies renouvelables (dont l’hydraulique), 1,7% de «cycle combiné gaz et cogénération», de 0,7% de fioul et 0,4% de gaz.

Quel que soit le scénario choisi par le gouvernement, il faut encore que les chantiers des nouveaux EPR français parviennent à voir le jour. La première échéance concerne la centrale de Flamanville, qui devrait lancer le démarrage commercial de son réacteur mi-2024, après un nouveau report de six mois par EDF. Viendront ensuite les deux EPR de la centrale de Gravelines, prévus pour 2035.

Problématique environnementale : un sujet très ancien sans réponse

Problématique environnementale : un sujet très ancien sans réponse

 

L’historien Christophe Bonneuil rappelle, dans une tribune au « Monde », que la réduction du poids des combustibles fossiles et de leurs effets néfastes sur le climat a été inscrite à l’agenda politique international dès 1972.

 

Il y a cinquante ans, le 16 juin 1972, se clôturait à Stockholm la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain, premier sommet onusien de la Terre, avant celui de Rio, en 1992. Alors que les questions environnementales n’étaient guère mentionnées dans la Charte des Nations unies de 1945, l’« environnement » et la possibilité que les modèles de développement humain altèrent l’habitabilité de la planète se voyaient érigés en enjeu global.

Que se passe-t-il à l’approche de la conférence de Stockholm pour que « l’environnement global » soit dans toutes les bouches et que l’écologie mette des millions de personnes dans les rues (20 millions en avril 1970 lors du premier « Jour de la Terre ») ? Avec un PIB mondial multiplié par 2,5 et des échanges mondiaux quadruplant entre 1950 et 1970, la transformation massive des armements et des modes de production, d’échange et de consommation malmène déjà l’habitat terrestre. La guerre froide a déjà généré des dizaines de milliers de mètres cubes de déchets nucléaires. Le basculement vers un système énergétique à dominante pétrolière a multiplié la consommation d’énergie par 16 au XXe siècle et favorisé l’urbanisation, le règne de l’automobile, une agriculture motorisée et chimiquement perfusée. Les polluants menacent les équilibres des forêts, des océans, des zones humides et altèrent le cadre de vie et la santé des urbains. Surtout, dans un contexte de détente Est-Ouest, d’anti-impérialisme (guerre du Vietnam, luttes postcoloniales, mouvement des droits civiques) et de radicalisation de la jeunesse, les aspirations des sociétés et les horizons des diplomates ont changé.

 

Quatre synthèses majeures participent à la visibilité croissante des enjeux écologiques : le livre Printemps silencieux (1962), de la biologiste américaine Rachel Carson (1907-1964) ; le rapport « Restaurer la qualité de notre environnement » remis en 1965 à la Maison Blanche ; le rapport Meadows sur les « limites à la croissance » de 1972 ; le livre Only One Earth (« une seule Terre »), commandé par l’ONU à Barbara Ward et René Dubos, pour poser les bases du sommet de Stockholm.

Deux des 109 recommandations finales du sommet de Stockholm prônent une vigilance sur les « activités pour lesquelles il existe un risque appréciable d’effets sur le climat ». Si le réchauffement climatique n’est encore qu’un des nombreux problèmes, avec les pollutions, les marées noires, l’urbanisation incontrôlée, les déchets, les limites des ressources, les dégâts des pesticides, qui s’agrègent pour former le concept d’« environnement global », il n’en est pas moins présent. Le rôle des produits de combustion dans l’effet de serre est connu depuis le début du XXe siècle, mais il faut attendre le milieu des années 1950 pour que la teneur croissante de l’atmosphère en CO2 soit surveillée. Les services géologiques des Etats-Unis annoncent, à la fin des années 1950, une montée des océans déjà en cours. En 1967, les premiers modèles 3D du climat prévoient un net réchauffement planétaire : + 0,5 °C entre 1970 et l’an 2000, puis entre + 2 et + 4 °C au cours du XXIe siècle.

Problématique environnementale : un questionnement déjà très ancien

Problématique environnementale : un questionnement déjà très ancien

 

L’historien Christophe Bonneuil rappelle, dans une tribune au « Monde », que la réduction du poids des combustibles fossiles et de leurs effets néfastes sur le climat a été inscrite à l’agenda politique international dès 1972.

 

Il y a cinquante ans, le 16 juin 1972, se clôturait à Stockholm la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain, premier sommet onusien de la Terre, avant celui de Rio, en 1992. Alors que les questions environnementales n’étaient guère mentionnées dans la Charte des Nations unies de 1945, l’« environnement » et la possibilité que les modèles de développement humain altèrent l’habitabilité de la planète se voyaient érigés en enjeu global.

Que se passe-t-il à l’approche de la conférence de Stockholm pour que « l’environnement global » soit dans toutes les bouches et que l’écologie mette des millions de personnes dans les rues (20 millions en avril 1970 lors du premier « Jour de la Terre ») ? Avec un PIB mondial multiplié par 2,5 et des échanges mondiaux quadruplant entre 1950 et 1970, la transformation massive des armements et des modes de production, d’échange et de consommation malmène déjà l’habitat terrestre. La guerre froide a déjà généré des dizaines de milliers de mètres cubes de déchets nucléaires. Le basculement vers un système énergétique à dominante pétrolière a multiplié la consommation d’énergie par 16 au XXe siècle et favorisé l’urbanisation, le règne de l’automobile, une agriculture motorisée et chimiquement perfusée. Les polluants menacent les équilibres des forêts, des océans, des zones humides et altèrent le cadre de vie et la santé des urbains. Surtout, dans un contexte de détente Est-Ouest, d’anti-impérialisme (guerre du Vietnam, luttes postcoloniales, mouvement des droits civiques) et de radicalisation de la jeunesse, les aspirations des sociétés et les horizons des diplomates ont changé.

 

Quatre synthèses majeures participent à la visibilité croissante des enjeux écologiques : le livre Printemps silencieux (1962), de la biologiste américaine Rachel Carson (1907-1964) ; le rapport « Restaurer la qualité de notre environnement » remis en 1965 à la Maison Blanche ; le rapport Meadows sur les « limites à la croissance » de 1972 ; le livre Only One Earth (« une seule Terre »), commandé par l’ONU à Barbara Ward et René Dubos, pour poser les bases du sommet de Stockholm.

Deux des 109 recommandations finales du sommet de Stockholm prônent une vigilance sur les « activités pour lesquelles il existe un risque appréciable d’effets sur le climat ». Si le réchauffement climatique n’est encore qu’un des nombreux problèmes, avec les pollutions, les marées noires, l’urbanisation incontrôlée, les déchets, les limites des ressources, les dégâts des pesticides, qui s’agrègent pour former le concept d’« environnement global », il n’en est pas moins présent. Le rôle des produits de combustion dans l’effet de serre est connu depuis le début du XXe siècle, mais il faut attendre le milieu des années 1950 pour que la teneur croissante de l’atmosphère en CO2 soit surveillée. Les services géologiques des Etats-Unis annoncent, à la fin des années 1950, une montée des océans déjà en cours. En 1967, les premiers modèles 3D du climat prévoient un net réchauffement planétaire : + 0,5 °C entre 1970 et l’an 2000, puis entre + 2 et + 4 °C au cours du XXIe siècle.

Dépolitiser la justice (Georges Fenech, ancien magistrat )

Dépolitiser la justice (Georges Fenech, ancien magistrat )

Georges Fenech,  ancien magistrat et ancien député, soutient dans l’Opinion les États généraux de la justice mais considère que c’est un peu tard. Il est important que l’on puisse mobiliser tous les acteurs de la justice et tous les Français sur des réflexions en profondeur sur le sujet de la justice. On peut regretter que ça n’ait pas été fait un peu avant. Rétablir la confiance dans la justice, c’est difficile, car nous partons de loin ! »

Il ajoute : « Quand vous voyez tous les sondages, vous notez une forme de défiance, un manque de confiance envers l’institution judiciaire. Il y a des suspicions sur l’indépendance de la justice, notamment (…). Il faut séparer le parquet et le siège tout en réfléchissant à notre procédure d’instruction. Bon courage à Emmanuel Macron sur ce sujet, Nicolas Sarkozy avait essayé, avant de faire machine arrière immédiatement. »

Pour faire renaître la confiance dans l’institution judiciaire, il  explique qu’il faut « s’attaquer au noyautage idéologique qui a infiltré l’institution judiciaire. Il faut dépolitiser l’institution judiciaire en faisant, par exemple, respecter des codes de déontologie. Que les magistrats n’appellent pas à voter pour tel ou tel candidat. Une minorité de magistrats fait trop de politique et certaines de leurs décisions sont frappées d’idéologie. »

Boeing 737 MAX: la justice américaine veut faire porter le chapeau un ancien pilote !

Boeing 737 MAX: la justice américaine veut faire porter le chapeau un ancien pilote !

 

 

Aux États-Unis, c’est un peu comme en France lors des grandes catastrophes aériennes,on essaye de faire tant elles chapeau à des pilotes quand on a des difficultés à trouver les facteurs explicatifs de la catastrophe. Cette fois États-Unis ont poussé le bouchon un peu loin en voulant inculper un ancien pilote d’essai qui serait responsable des nouveaux systèmes de contrôle de commande du 737 Max. On sait que les difficultés récurrentes du 737 Max constituent une véritable catastrophe économique et technique pour Boeing qui a du interrompre très longtemps la livraison de son appareil fétiche. Les industriels en général et les gouvernements tentent donc assez souvent de reporter la responsabilité sur des lampistes.

La justice américaine a donc inculpé jeudi 14 octobre un ancien pilote d’essai de Boeing, accusé d’avoir induit en erreur le régulateur américain de l’aviation au cours du processus de certification du 737 MAX, dont deux appareils se sont écrasés en 2018 et 2019 faisant 346 morts. Mark Forkner «a fourni à l’agence des informations fausses, inexactes et incomplètes sur un nouveau système de contrôle des commandes de vol du Boeing 737 MAX», appelé MCAS, à l’origine des deux accidents, explique le ministère de la Justice dans un communiqué. Certes on peut peut-être imputer des fautes au pilote d’essai (Au bénéfice toutefois de Boeing) mais ce qui est en cause, c’est la pertinence des avis de l’institution américaine en charge d’homologuer les appareils.

Des insuffisances de l’institution réglementaire qui a été soulignée par de nombreux parlementaires.

Démocratie et Afrique (Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger)

Démocratie et Afrique (Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger)

Président de la République du Niger pendant dix ans, Mahamadou Issoufou s’est retiré de la vie politique à l’issue de son deuxième mandat, au début du mois. Détendu et serein après avoir transmis le flambeau à son successeur Mohamed Bazoum, il reçoit l’Opinion à Niamey et se confie sur cette transition démocratique réussie et ses futurs combats.(Interview dans l’Opinion, extrait)

Vous avez respecté la Constitution du Niger. Pourquoi n’avez-vous pas été pris, comme d’autres chefs d’Etat africains, par la tentation de l’ignorer pour effectuer un troisième mandat ?

J’ai commencé mon combat politique dans la clandestinité en 1980. Mohamed Bazoum a composé un autre groupe clandestin, trois ans plus tard. Nous avons fusionné nos deux groupes en 1990 pour fonder, à l’avènement du multipartisme, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), non pas sur une base ethnique, communautariste ou régionaliste mais autour de valeurs fondatrices. En tant que chef de l’Etat, j’ai essayé de les respecter. Mon comportement est lié à mes convictions. L’Afrique n’a pas besoin d’homme providentiel. Elle n’a ni besoin de dictature ni d’anarchie. La meilleure façon d’éviter ces écueils est d’avoir des institutions fortes et non pas des hommes forts, comme l’a expliqué Barack Obama. Ces institutions démocratiques doivent fonctionner quel que soit le dirigeant à leur tête. L’autre objectif est la modernisation de la politique et sa détribalisation. Souvent, les hommes politiques africains tombent dans le piège, en instrumentalisant leur communauté. Au moment des élections, cela donne lieu à des affrontements intercommunautaires. Il faut en sortir comme nous sommes en train de le faire au Niger. Le nouveau président appartient à une minorité arabe. C’est un message fort envoyé aux autres peuples d’Afrique. Un projet présidentiel doit être érigé sur un socle de valeurs, dans le sens de l’intérêt général. C’est ma vision, celle de mon parti et celle du président Bazoum. J’espère que cette alternance va réussir et fera tache d’huile en Afrique. Car si ce modèle échoue, les vieux modèles persisteront.

A-t-on essayé de vous dissuader de partir ?

Des chefs d’Etat m’ont conseillé de rester. Des partisans m’ont aussi demandé de faire un troisième mandat en organisant des manifestations. Ils ont été interpellés par la police.

Quelles sont les qualités du nouveau président ?

Mohamed Bazoum est un homme de convictions. Il est intègre, courageux et fidèle en amitié. C’est un patriote qui aime son pays. Il est déterminé à se mettre au service de son peuple. Il porte aussi un projet panafricaniste.

Vous auriez confié à l’un de vos pairs africains : « Je ne m’immiscerai pas dans sa présidence mais s’il a besoin de moi, je serai toujours à ses côtés pour lui dire la vérité et lui prodiguer des conseils »…

Je ne serai pas là pour le gêner mais notre complicité va se poursuivre car je tiens à ce que cette alternance réussisse. Lui et moi ferons tout pour cela. Son échec serait notre échec à tous, celui de notre modèle. Nous sommes fidèles au socialisme démocratique et non pas au socialisme scientifique.

Le Niger a t-il besoin de parfaire ses institutions ?

Le plus important est de les conforter pour avoir un régime politique stable, une croissance inclusive et une transition démographique. Les deux dernières conditions sont liées au succès du régime démocratique pour assurer la bonne gouvernance. Nous n’irons pas jusqu’à faire comme la Chine avec sa politique de l’enfant unique. Mais nous devons sensibiliser les Nigériens à la nécessité d’un meilleur contrôle de la démographie à travers notamment les programmes de santé de la reproduction. Nous avons obtenu un taux de croissance économique de 6 % lors de la dernière décennie mais cette croissance a été absorbée pour l’essentiel par l’essor démographique de 4 % par an. Le PIB réel par habitant n’a donc augmenté que de 2 %. Ce n’est pas suffisant. A ce rythme, il faudrait quatre-vingt-cinq ans pour que le Niger atteigne le revenu annuel plancher des pays émergents (3 000 dollars par habitant). Nous avons besoin d’abréger cette période en accélérant le développement et en ayant une meilleure répartition des richesses, afin de lutter contre la pauvreté. La réduction d’un point du taux de croissance démographique nous permettrait de gagner trente ans. Si on augmente parallèlement le PIB de deux points, nous gagnerons cinquante ans.

N’avez-vous pas peur de la malédiction pétrolière, alors que les revenus des hydrocarbures vont croître dans les années à venir ?

Il faut en avoir peur. Il y a une malédiction des ressources pétrolières si elles sont mal gérées. C’est pour cela que nous avons besoin d’institutions promotrices de la bonne gouvernance et de tirer bénéfice de l’exemple de pays comme la Norvège. C’est ce à quoi nous nous attelons. La production sera multipliée par cinq d’ici 2023. Nous visons de la porter au-delà des 300 000 barils par jour en 2028. Cela nous permettra de poursuivre les chantiers d’infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, de télécommunications. Et de financer le capital humain à travers une ambitieuse politique de santé, d’éducation – particulièrement des jeunes filles –, d’accès à l’eau…

Votre retraite sera être active…

Je vais continuer à mener des combats pour soutenir l’action du président Bazoum et pour l’émergence de l’Afrique. C’est pour cela que j’ai décidé de créer la Fondation Issoufou-Mahamadou. Son principal but sera de promouvoir la paix, la démocratie, le panafricanisme, le développement du capital humain et la lutte contre le réchauffement climatique. Les actions nationales ne peuvent avoir d’impact que dans un cadre continental et même mondial. En Afrique de l’ouest, nous avons déjà avancé sur le projet de monnaie unique. Nous avons aussi fait aboutir le projet de zone de libre-échange continentale. Au lendemain des indépendances, nous avons échoué à mettre en œuvre les politiques de substitution aux importations, notamment car nos marchés nationaux étaient trop restreints. Le marché du Niger est de 22 millions d’habitants, celui de l’Afrique de 1,3 milliard. Le continent doit engager une politique industrielle de transformation de ses matières premières afin d’améliorer ses revenus. La fève de cacao ne représente que 5 % de la valeur du chocolat, le coton peut-être 2 % de la valeur du tissu. Il faut sortir du pacte colonial mis en place au XIXe siècle.

Les matières premières partent aujourd’hui en Asie, particulièrement en Chine. La nature de ce pacte colonial n’a-t-elle pas évolué ?

Peu importe où partent ces matières premières. Le pacte perdurera tant que nous ne serons pas des producteurs de produits finis. Cela nous permettrait de lutter contre la pauvreté qui a alimenté le terrorisme. Il ne peut y avoir de paix dans un monde où il y a trop d’inégalités. Nous sommes revenus à la situation d’avant la Première Guerre mondiale en matière d’inégalités.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le Sahel est en proie au terrorisme et aux affrontements communautaires. Comment renouer le fil social ?

Tous nos malheurs viennent de Libye. Qui a créé cette situation ? Nous a-t-on demandé notre avis avant de déclencher cette guerre ? Je l’ai appris à la radio alors que mon pays partage une frontière de plus de 350 km avec ce pays. On reproche aux pays africains de ne pas promouvoir la démocratie ; existe-t-elle au niveau de la gouvernance mondiale ? C’est le système de gouvernance politique et économique mondial qu’il faut changer. Le modèle des politiques keynésiennes issues de la Seconde Guerre mondiale a été dévoyé par la politique néolibérale des années 1980. C’est l’ultralibéralisme, et non pas le libéralisme, qui est en cause. Il faut profiter des chocs climatique, sécuritaire, sanitaire pour définir et mettre en place un nouveau modèle. Cela passera par la démocratisation de la vie politique internationale. Elle permettrait d’éviter les fautes commises en Libye et en Irak. On pouvait aimer ou pas Saddam Hussein mais son élimination a abouti à la création de l’Etat islamique par certains de ses anciens collaborateurs. L’Etat islamique au Grand Sahara en est aujourd’hui la conséquence. Nous payons le prix des politiques interventionnistes mal réfléchies, depuis l’Afghanistan jusqu’au Sahel. Nous devons agir sur trois piliers : la défense, le développement, la démocratie.

Les menaces sécuritaires justifient-elles à vos yeux la mise en place de conseils militaires de transition comme au Tchad ?

Le président Déby était un frère, un ami. Sa mort m’a profondément choqué. C’est une tragédie. C’est une catastrophe pour le Tchad et au-delà pour l’Afrique. Des erreurs et même des fautes ont été commises en Libye avec les conséquences que l’on sait sur le Sahel et le bassin du Lac Tchad. Nous avons le devoir d’en tirer des leçons pour éviter que le Tchad ne bascule dans l’anarchie. Les pays du G5 Sahel et leurs alliés, notamment la France, en ont pleinement conscience. Le Tchad a besoin de notre solidarité pour accomplir sa transition démocratique.

 

Pass sanitaire : l’administration défaillante pour délivrer les fameux QR ( ancien président de la fédération des médecins)

Pass sanitaire : l’administration défaillante pour délivrer les fameux QR ( ancien président de la fédération des médecins)

Confirmation que les sites prévus pour délivrer les attestations avec UR ne fonctionnent pas. Jean-Paul Hamon a affirmé avoir réalisé de faux pass sanitaires mercredi sur BFMTV. Il précise ses propos à franceinfo :  »Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Laisser les gens bloqués chez eux, sans pass sanitaire alors qu’ils y ont droit ? »

« J’ai été obligé de lui faire un faux pass de vaccination » : ce sont les mots de Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France, mercredi 11 août après-midi sur BFMTV. La phrase a fait réagir les internautes, dénonçant l’illégalité de la manœuvre. Interrogé par franceinfo, le généraliste se justifie, dénonçant une « administration défaillante » dans la mise en place du dispositif.

Avez-vous réalisé de faux pass sanitaires ?

Jean-Paul Hamon : Obtenir un pass sanitaire est compliqué pour certaines personnes, qui y ont pourtant normalement accès. J’ai réalisé ces pass vendredi 6 et samedi 7 août. Dans ce cas précis, il s’agissait de trois personnes éligibles au pass sanitaire, qui ne parvenaient pas à le télécharger.

Les deux premières reviennent de Singapour, où elles ont été vaccinées au Pfizer-BioNTech. Après une demi-heure à m’écharper en essayant de débloquer leur pass sanitaire, j’ai abandonné et fait comme si je les avais vaccinées moi-même, en reprenant les numéros de lot du vaccin, les dates exactes de vaccination… Toutes les informations étaient correctes, j’ai simplement repris la vaccination à mon compte.

L’autre cas de figure est un peu différent, c’est une personne qui est passée en réanimation il y a quelques mois, qui en est heureusement sortie. Elle était en droit d’avoir un certificat de rétablissement du Covid-19. Là encore : impossible de l’obtenir sur le portail SI-DEP, pourtant dédié à cet usage.

Pourquoi avoir parlé publiquement de ces faux ?

A un moment donné, il faut expliquer que le gouvernement est dans l’incapacité de fournir des solutions claires, tant aux patients qu’aux médecins. Et généralement, ce sont ces derniers qui en payent les pots cassés. Tout retombe sur le médecin traitant, on se repose totalement sur nous ! Ces systèmes défaillants, que ce soit SI-DEP ou le portail de l’Assurance-maladie, obligent les médecins traitants à prendre leurs responsabilités, uniquement parce que les sites ne sont pas fluides.

En plus des problèmes informatiques, il y a un réel problème logistique. La plupart des personnes qui viennent chez leur médecin traitant pour avoir leur pass sanitaire, car ils n’ont pas reçu leur QR code, ont généralement des situations spécifiques. Soit le centre où elles ont été vaccinées est fermé en cette période de vacances, soit la pharmacie dans laquelle elles ont reçu leurs injections n’est pas capable de leur fournir le QR code… Il y a de nombreuses situations, auxquelles les sites internet du gouvernement ne répondent pas forcément.

Craignez-vous des répercussions ?

Absolument pas. Honnêtement, je suis très énervé. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Laisser les gens bloqués chez eux, sans pass sanitaire alors qu’ils y ont droit ? Evidemment que je ne vais pas m’amuser à faire de faux certificats de vaccination si quelqu’un d’inconnu se présente à moi sans preuve. Les trois personnes à qui j’ai fourni un QR code, je les connais bien, j’ai vérifié leurs documents. Elles auraient dû pouvoir obtenir facilement leur pass sanitaire.

Ça serait bien que l’Ordre des médecins protège ses docteurs. En ce moment, on a l’impression de n’être bons qu’à fournir des QR codes, alors qu’on a autre chose à faire. Les généralistes en ont marre de faire de la paperasse, au détriment de leur travail de médecin. Devant une administration défaillante, il faut prendre ses responsabilités.

 

 

Regard sur l’Europe et la France par Enrico Letta , ancien premier ministre italien

Regard sur l’Europe et la France par Enrico Letta , ancien premier ministre italien

Enrico Letta, ancien Premier ministre, est le secrétaire du Parti démocrate depuis mars. Un défi majeur dans un moment de crise historique de la gauche italienne. Passionné de football, il commence notre entretien en abordant le projet avorté de compétition « privée », porté par 12 équipes italiennes, espagnoles et britanniques. Une histoire qui va bien au-delà du sport, dit-il.

Quelle leçon tirez-vous du rejet presque unanime du projet de Super Ligue ?

La sortie de la pandémie ne pourra pas se construire sur les « premiers de cordées », sur l’idée que la locomotive entraîne automatiquement les wagons qui suivent. Les Européens demandent une croissance plus inclusive, un partage du pouvoir et de la participation.

Vous êtes arrivé en France en 2015 ; vous en repartez en 2021. Quel regard portez-vous sur cette expérience ?

Je suis très curieux de découvrir si la recomposition politique de 2017 est temporaire ou définitive. Pour l’instant, je constate qu’elle a favorisé un leadership français en Europe. J’ai observé aussi des phénomènes moins présents en Italie, comme l’extrémisme islamiste, la fatigue de l’intégration, l’affrontement entre centre et périphéries. Les débats sur l’identité, la laïcité, l’intégration m’ont montré une vivacité sociale et culturelle qui m’a fasciné.

Vous avez observé tout cela depuis Sciences Po, une institution accusée d’avoir favorisé la pénétration d’une attitude américaine, la « woke culture », alimentant une sorte de guerre culturelle en France…

Cela a été un privilège, j’ai trouvé fascinant de travailler dans une institution française et en même temps globale. L’américanisation dont on accuse Sciences Po est aussi un facteur de son succès : elle a contribué à faire de Paris une capitale mondiale dans les domaines des sciences sociales et des relations internationales. Son objectif était et reste former l’élite sans être élitiste, d’où la volonté d’atteindre 30 % de boursiers.

Quelle est la place de la gauche aujourd’hui ?

Je suis devenu secrétaire du Parti démocrate car j’ai l’ambition d’aider la gauche italienne à jouer un rôle en Europe. La phase post-pandémie peut être une opportunité pour la gauche, car le désir de solidarité mérite d’être décliné avec nos valeurs, on ne peut pas laisser ce drapeau aux souverainistes. Une nouvelle saison s’ouvre, il faut avoir la capacité de la jouer.

«La gauche française peine à exister entre le projet souverainiste de Jean-Luc Mélenchon, et celui d’Emmanuel Macron qui a attiré la gauche modérée en 2017 mais a ensuite déplacé son action à sa droite»

L’expérience politique d’Emmanuel Macron peut-elle encore être une source d’inspiration pour la gauche ?

Je regarde avec attention ce qui se passe en France où la gauche peine à exister car elle est écrasée par deux extrêmes : d’un côté le projet de Jean-Luc Mélenchon que je qualifie de souverainiste, de l’autre celui d’Emmanuel Macron qui a attiré la gauche modérée en 2017 mais a ensuite déplacé son action à sa droite. On va voir les développements en vue de la présidentielle. Je vais aussi suivre l’expérience d’Anne Hidalgo à Paris ou les positions des Verts avec intérêt.

Vous êtes un pro-européen convaincu, êtes-vous préoccupé par la gestion des vaccins ? Les difficultés risquent de faire oublier l’avancée du plan de relance européen…

Oui, je le crains. Cela, avec le succès britannique, constitue une opportunité pour les souverainistes d’affirmer qu’en dehors de l’Union européenne, on se porte mieux. C’est faux, car la différence réside dans la capacité de production pharmaceutique des pays anglo-saxons, mais c’est une dialectique qui peut marcher. Il faut réagir, et je pense que le travail des commissaires Thierry Breton et Paolo Gentiloni va dans ce sens.

Quels doivent être les priorités de l’UE dans la post -pandémie ?

On doit lancer trois batailles : rendre structurel l’instrument budgétaire Next generation EU qui va financer le plan de relance, transformer le Pacte de stabilité en pacte de soutenabilité, créer le pilier de l’Europe sociale selon les idées de Jacques Delors. On peut commencer à en discuter dès les 7 et 8 mai au sommet de Porto. Et puis, à partir du 9, continuer lors de la Conférence sur le futur de l’Europe proposée par Emmanuel Macron, une discussion d’une année qui va changer le futur de l’Union.

Quel regard portez-vous sur une autonomie stratégique européenne, et sur une coopération renforcée dans les domaines de la défense et de la politique étrangère ?

Il faut faire une distinction nette entre la coopération économique et le régalien. Il faut être réalistes, on marche à des vitesses différentes entre ces deux domaines : je ne vois pas, aujourd’hui, les conditions pour des avancées sur la défense et la politique étrangère comparables à ce qu’on a réussi à faire avec Next generation EU. Il faut être prudent et ne pas susciter des attentes intenables. Cependant, on peut commencer à aborder des sujets comme la suppression du droit de veto sur les décisions de politique étrangère.

En septembre 2020, vous avez signé une tribune pour demander le dépassement de la dissuasion nucléaire. Pourquoi ?

Je l’ai signée avec conviction : dans le monde de demain, il ne devrait pas exister de dissuasion nucléaire. Je sais aussi que cela n’est pas un sujet sur la table et qu’en Europe existent des sensibilités différentes sur le sujet.

On observe une montée en puissance des autocrates aux frontières de l’Europe. Comment réagir ?

Nous devons monter au créneau sur les droits de l’Homme, l’Etat de droit et la démocratie. Navalny, Hong Kong, les Ouïghours, le « Sofagate », la Biélorussie sont des dossiers qui ont besoin de la voix européenne. On a deux instruments qui peuvent faire la différence et qu’on n’utilise pas assez, le G7 et le G20. Le G7 est utile pour concerter les positions envers la Russie et la Chine, le G20 est le seul lieu physique où Joe Biden, Xi Jinping et les leaders européens peuvent se rencontrer. C’est une occasion extraordinaire pour faire avancer la coopération et résoudre nos différends, car l’objectif historique des Européens est d’éviter une guerre froide entre Chine et Etats-Unis. Nous ne sommes pas équidistants car nous sommes alliés des Américains, mais une confrontation réelle n’est pas dans notre intérêt.

L’année 2021 devrait marquer une étape historique dans les rapports franco-italiens, avec la signature du Traité du Quirinal. Etes-vous optimiste sur les négociations ?

Absolument. C’est peut-être contre-intuitif mais je pense que la crise diplomatique de 2018 a été une chance : signer le traité aujourd’hui, en cette phase de reconstruction post-pandémique, plutôt qu’il y a deux ans, le rend plus significatif. Je vais citer deux nouveautés qui ont contribué à changer la donne : l’alliance entre France et Italie sur la nécessité du plan de relance en 2020, et l’alliance entre PSA et Fiat (Stellantis), qui lie nos pays de façon indissoluble. Je connais les suspicions réciproques, je sais qu’une partie de l’opinion publique italienne est anti-française et vice-versa, mais les synergies nous rendent plus forts et la réalité le montre. Le luxe est un très bon exemple. On dénonçait le « shopping » des groupes français en Italie mais, en réalité, grâce aux capitaux français, les marques italiennes sont plus fortes et compétitives aujourd’hui qu’avant leur acquisition.

Le Parti démocrate soutenait Giuseppe Conte jusqu’à janvier, il soutient le nouveau gouvernement Draghi aujourd’hui. Quelle continuité entre les deux ?

Il s’agit de deux gouvernements différents ; je regardais avec bienveillance le gouvernement de Giuseppe Conte, je souhaite le succès de Mario Draghi. Maintenant on est dans une grande coalition, on gouverne avec la Ligue, ce qui arrive une fois par siècle ! Une trêve avec la Ligue était nécessaire et utile pour le pays. On verra si Matteo Salvini a réellement changé d’attitude… Je l’espère, car le pays a besoin d’une droite moins extrême et dangereuse. Ensuite, on ira séparés aux élections, où le Parti démocrate sera allié avec le Mouvement 5 étoiles de Giuseppe Conte.

Donc vous reniez l’esprit originel du Parti démocrate, fondé sur le modèle des démocrates américains avec une « vocation majoritaire » et une ambition de gouverner seul…

C’est une erreur de considérer que l’Europe et les Etats-Unis sont la même chose. Nous avons un système avec plusieurs partis, la tradition politique italienne est tellement vive et vivace qu’elle ne peut pas être contrainte dans un système bipolaire. Mon travail est de former une alliance des partis progressistes.

Brexit : « une erreur », estime un ancien député conservateur britannique

Brexit : « une erreur », estime un ancien député conservateur britannique

 

 

Sur France Info, un ancien député conservateur britannique, Dominic Grieve, considère toujours que brexit  était une erreur

 

« Nous restons dans une situation difficile parce que le Brexit, c’était une erreur« , a réagi jeudi 24 décembre sur franceinfo Dominic Grieve, ancien député conservateur britannique, après l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni au sujet du Brexit. « Nous allons découvrir l’année prochaine que, même avec cet accord, il y aura des obstacles pour le libre-échange« , assure Dominic Grieve. Selon lui, les Britanniques n’ont pas « repris le contrôle de leur destin« .

 

Comment réagissez-vous à la conclusion de l’accord de Brexit ?

Dominic Grieve : Je suis soulagé qu’il y ait un accord parce que si nous n’avions pas eu d’accord, la situation sans accord le 1er janvier aurait été très difficile. Quant aux avantages de cet accord, du point de vue de l’intérêt national britannique, c’est assez douteux. Que cela réussisse, cela dépend de ce que nous allons perdre en quittant l’Union européenne, et il faut que ce que nous allons conserver par cet accord soit balancé en faisant des accords extérieurs que nous voulons et faire grandir notre économie. Et de ce point de vue-là, rien n’a changé. Nous restons dans une situation difficile parce que le Brexit, c’était une erreur. Ce que nous allons découvrir l’année prochaine, c’est que, même avec cet accord, il y aura des obstacles pour le libre-échange des produits.

 

« Nous avons repris le contrôle de notre destin« , dit Boris Johnson ce soir. Cela veut dire finalement qu’il a réussi son pari ?

Mais nous n’avons pas repris le contrôle de notre destin. D’abord, nous avions le contrôle de notre destin quand nous étions au sein de l’Union européenne. Deuxièmement, l’accord qu’il a signé, il est tout à fait évident que ça continue dans un sens à partager notre souveraineté, parce que tout accord commercial le fait. Voilà mon incompréhension de sa position. Du point de vue philosophique, je suis patriote britannique. Je crois à la souveraineté de mon pays, mais je ne la voyais pas entamée de cette façon par notre participation à l’Union. Donc, c’est un point de vue très différent de celui du premier ministre.

C’est surtout la tristesse qui l’emporte pour vous de voir ce point final à ce Brexit ?

Oui, mais ce n’est pas un point final parce qu’il est tout à fait évident que la proximité de nos partenaires européens sera la plaque dominante de notre future prospérité. Nous allons passer cinq à dix ans à refaire des liens avec l’Union européenne. Nous ne serons pas nécessairement un membre. Mais je suis absolument certain que dans les deux-trois ans à venir, il sera évident qu’il va falloir raccrocher des liens que nous avons forgés pour la première fois aujourd’hui, en abandonnant un accord de participation à l’Union qui était bon pour nous.

«Le retour incongru du Plan» Gilles Savary , ancien socialiste !

«Le retour incongru du Plan» Gilles Savary , ancien socialiste !

 

Gilles Savary, ancien socialiste, rallié depuis à Macron rejoint le camp de ceux qui fusillent l’idée même de plan. Ou l’itinéraire d’un responsable qui explique l’anéantissement de la pensée et de l’existence du parti socialiste. Gilles Savary  qu’on a connu plus nuancé  n’y va pas de main morte pour tirer sur le plan dans le journal droitier l’Opinion. Si l’intéressé a montré certaines connaissances en matière de transport et a fait preuve de pertinence avec certaines de ses propositions dans ce domaine par contre il est largement à côté de ses sabots concernant le  commissariat au plan. Surtout quand il reprend les vieilles lunes d’un plan français qui renverrait au régime soviétique. Par ignorance peut-être, Savary oublie que le commissariat au plan était moins un outil de planification qu’un outil de prospective, de concertation et d’élaboration d’actions finalement assez marginales mais sur des enjeux stratégiques. Dans le domaine de la réflexion Savary estime qu’il y a déjà assez d’organismes plus ou moins technocratiques. Tout n’est pas faux à cet égard mais il oublie la dimension essentielle du plan à savoir l’analyse partagée avec les acteurs qui facilite ensuite la compréhension des évolutions structurelles et leur gestion. Bref un point de vue assez lamentable pour un ancien socialiste qui s’est perdu dans les terres macroniennes.

 « Il n’est certes jamais inutile de réfléchir au long terme, mais de ce point de vue, il ne manque ni de belles intelligences, ni de multiples institutions publiques ou privées, pour éclairer notre vision de l’avenir et guider nos pas »

 

Jean Castex se recommande volontiers du gaullisme social. On veut croire que c’est de cette filiation politique qu’il tient son intention de remettre en place un commissariat au Plan. Cette proposition, qui renvoie aux économies administrées et centralisées des régimes socialistes autoritaires du XXe siècle, avant qu’elle fût mise à la sauce colbertiste française par le général De Gaulle en 1946, présente l’avantage optique de le démarquer de ses oripeaux sarkozystes.

La période que nous traversons ressemble certes vaguement à celle d’une reconstruction « d’après-guerre », puisque « guerre » nous aurions mené contre le Covid, ruines matérielles en moins cependant (ce qui déprécie l’intérêt d’une planification).

Mais puisqu’il s’agit d’interroger le temps long, un bref retour en arrière nous enseigne que les sociétés de liberté économique ont défié toutes les prévisions au cours des trois dernières décennies.

En particulier la fulgurante prise de pouvoir des Gafam sur le monde en une demi-génération, comme l’irrésistible ascension de Tesla dans un secteur automobile réputé trop capitalistique pour être concurrencé par de nouveaux entrants, tiennent plus à l’émulation créatrice de l’économie américaine qu’à une quelconque prospective d’Etat.

Domination européenne. En tout cas, cette maîtrise de l’innovation, qui avait imposé la domination européenne aux XVIIIe et XIXe siècles sans la moindre planification étatique, permet aux Etats-Unis de préserver aujourd’hui une position de leader mondial face à l’agressivité de grands émergents convertis au libéralisme économique.

L’économie mondiale a certes besoin d’être reprise en mains par les Etats et d’être mise au service de finalités collectives, mais c’est de plus de régulations et d’incitations mondiales que de planification nationale centralisée dont elle a besoin

L’économie mondiale d’aujourd’hui a certes besoin d’être reprise en mains par les Etats et d’être mise au service de finalités collectives, mais c’est de plus de régulations et d’incitations mondiales que de planification nationale centralisée dont elle a besoin.

Il n’est certes jamais inutile de réfléchir au long terme, mais de ce point de vue, il ne manque ni de belles intelligences, ni de multiples institutions publiques ou privées, qu’il s’agisse de France Stratégie, du Haut Conseil pour le climat ou du Conseil économique dont s’est doté le président de la République, du CESE, de maints instituts universitaires ou organismes de prévision, du GIEC ou encore des monographies nationales de l’OCDE et d’organismes onusiens, pour éclairer notre vision de l’avenir et guider nos pas.

D’ailleurs le pluralisme intellectuel et scientifique de ce foisonnement d’études prospectives, exploitées par France Stratégie, est sans doute préférable, en cette matière comme en d’autres, à la vaine prétention d’une vision cosmique d’Etat. L’enjeu tient moins à susciter des réflexions prospectives qu’à imprimer celles dont nous disposons dans nos politiques publiques, mais un Premier ministre en détiendra toujours plus l’autorité qu’un haut-commissaire au Plan.

Surtout, on voit mal comment Jean Castex, qui place son action sous le sceau du retour au bon sens et d’une inversion ascendante de l’action publique, de bas en haut, des territoires au national, va positionner un retour du Plan, alors que l’Etat est notoirement défaillant à honorer financièrement les contrats de plan Etat-Régions qui en constituent la modalité partenariale depuis la décentralisation.

On ose espérer que ce projet, qui ressemble à la vieille ficelle consistant à prétendre fédérer des organismes existants pour convenance politique, a une autre consistance ; mais il est permis d’en douter…

Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de Progrès.

Sarkozy financement Libye: son ancien collaborateur a touché 400 000 euros

Sarkozy financement Libye:  son ancien collaborateur a touché 400 000 euros

le JDD va sans doute lancer une nouvelle grande enquête pour à nouveau défendre Sarkozy après les révélations de Mediapart qui montrent  qu’un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy aurait touché en 2006 un virement de 440.000 euros provenant du régime libyen de Kadhafi et ayant transité par un compte appartenant à l’intermédiaire Ziad Takieddine, d’après  Mediapart. Selon le média en ligne, Thierry Gaubert aurait reçu cette somme le 8 février 2006 sur un compte ouvert aux Bahamas par un virement de la société Rossfield, qui serait la propriété de Ziad Takieddine. L’argent aurait ensuite été transféré le lendemain sur un compte non identifié.

Or Rossfield n’aurait été « alimentée que par de l’argent du régime de Khadafi », selon le journal, à hauteur de six millions d’euros en 2006: trois millions en janvier, soit quelques jours avant le virement évoqué dimanche, un autre en mai et deux derniers en novembre. Contactés ce dimanche par l’AFP, Thierry Gaubert et Ziad Takieddine n’ont pas souhaité réagir. Cité par Mediapart, Thierry Gaubert a affirmé que « Rossfield n’est pas du tout M. Takieddine » et qu’il ne s’agit « pas du tout d’argent libyen ».

Après six ans de travail des juges d’instruction, une somme d’indices troublants a donné corps à la thèse d’un financement de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de Khadafi. En novembre 2016, Ziad Takieddine, mis en examen, avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d’euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant. Mais aucune preuve matérielle n’a été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à huit mises en examen à ce jour.  

L’ancien chef de l’Etat est ainsi mis en examen depuis le 21 mars 2018 pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens ». Avec plusieurs proches, il conteste la validité de cette enquête judiciaire. L’examen de leurs requêtes en nullité doit avoir lieu le 19 mars devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.
    
Thierry Gaubert, qui a notamment travaillé auprès de Nicolas Sarkozy à Bercy, doit par ailleurs comparaître à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale ». Il est, entre autres, soupçonné d’avoir placé des avoirs sur des comptes à l’étranger sans les déclarer au fisc français.

 

Pour un grand débat aussi sur la dépense publique (Lucien Berthier, ancien chef d’entreprise)

Pour un grand débat aussi sur la dépense publique (Lucien Berthier, ancien chef d’entreprise)

Lucien Berthier, ancien chef d’entreprise estime qu’un grand débat doit aussi avoir lieu sur la question centrale de la dépense publique à travers une tribune dans l’OPINION.

 

« Une nouvelle fois, un président français, sous la pression de la rue, a eu recours aux remèdes de facilité du passé : stimuler la demande et le pouvoir d’achat par injection de prestations sociales (prime d’activité) pour acheter la paix sociale, puis combler les déficits par l’endettement. Cette décision à la « sauve-qui-peut » me semble une erreur profonde de diagnostic car les 75 % de Français qui soutenaient les Gilets jaunes lors des premières manifestations exprimaient d’abord leur ras-le-bol fiscal.

Face à cette situation, il fallait revenir sur la taxe diesel (ce qui a été tardivement mais heureusement fait) et surtout lancer une grande concertation sur les moyens de réduire la dépense publique, fait générateur des impôts et taxes.

- Le caractère excessif de la dépense publique provient essentiellement du poids de nos prestations sociales et la part la plus importante des prestations sociales provient de nos retraites (4 points de PIB en plus par rapport à la moyenne européenne). En clair : vouloir réduire les dépenses publiques passe en priorité par l’augmentation de l’âge de départ, pour l’aligner progressivement sur la moyenne.

- Le poids des salaires est déterminant dans les dépenses du secteur public (45 % des dépenses hors prestations sociales). Si l’on veut le réduire sans compromettre la qualité du service et les salaires individuels, il n’y a qu’une solution : réduire les effectifs par l’augmentation du temps de travail et le retour aux 39 heures dans le secteur public (payées 37 par exemple).

Jean Leonetti (LR): «Le Grand débat d’Emmanuel Macron masque les réalités des Français»

- Notre spécificité du chômage de masse et son coût proviennent – sans mésestimer l’inefficacité de notre système de formation qui fait l’objet d’une réforme bienvenue – pour l’essentiel de notre salaire minimum qui empêche l’accès à l’emploi des métiers où la productivité est insuffisante (travaux publics, restauration, métiers à faible qualification…) pour être rémunérée au smic. Pourquoi ne pas tester dans une région un niveau de smic réduit (qui diminuerait le coût du travail de ces métiers), compensé par une augmentation de la prime d’activité pour ne pas avoir de travailleurs pauvres ? Autre piste : arrêter la revalorisation annuelle du smic et revaloriser en contrepartie la prime d’activité pour abaisser progressivement le coût du travail de ces métiers.

- Enfin, les réductions de dépenses publiques devraient être fléchées en priorité vers la réduction des taxes de production dans les secteurs concurrentiels à l’exportation, afin de redonner de la compétitivité à nos ETI, recréer des emplois à forte valeur ajoutée redresser le déficit extérieur et renouer enfin avec une croissance forte. Elle seule permet de distribuer des richesses sans prendre dans la poche de l’un pour donner à l’autre.

En complément de ce plaidoyer pour la réduction de la dépense publique, je proposerais de corriger la principale injustice à effet sournois de notre société : la désindexation des retraites sur l’inflation qui fait perdre aujourd’hui 1 % environ de pouvoir d’achat par an. Considérant que la durée de retraite moyenne est de vingt-cinq ans, peut-on imaginer d’avoir, en fin de vie, au moment où on en aura le plus besoin pour faire face à la dépendance, une perte de pouvoir d’achat de plus du quart de sa retraite de départ ? »

Lucien Berthier, ancien chef d’entreprise

 

Claude Guéant, ancien ministre de l’intérieur condamné à un an de prison qu’il ne fera pas

Claude Guéant, ancien ministre de l’intérieur condamné à un an de prison qu’il ne fera pas

 

 On se souvient que Claude Guéant avait mis directement dans sa poche dés s du ministère de l’intérieur. Ce qui avait amené une enquête et conduit à une procédure judiciaire. À l’issue de celle-ci, Claude Guéant reconnue, coupable a été condamné à un an de prison. Il faut d’abord noter que cette affaire judiciaire a traîné pendant des années grâce aux recours de la procédure. À comparer évidemment avec les comparutions immédiates de certains petits délinquants qui écopent de mesures d’emprisonnement à exécuter. La sanction restera cependant symbolique pour Claude Guéant par ailleurs impliqué dans d’autres affaires sulfureuses. Mais comme l’affaire a traîné l’intéressé a pris de l’âge, il a atteint le seuil fatidique des plus de 70 ans (il en a 74) et pourra donc bénéficier d’un aménagement de sa peine qui lui évitera de mettre un pied en prison. Finalement un peu comme dans la plupart des affaires politiques ou financières, le traitement judiciaire traîne tellement qu’au bout du compte on enterre le dossier (comme pour Chirac) ou bien on le fait traîner jusqu’à ce que la procédure soit éteinte (ce qui risque de se passer pour les affaires Sarkozy ou Tapie).

123



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol