Archive pour le Tag '« América first »'

« “Europe first” réponse à “America first” »

 

« “Europe first” réponse à “America first” »  

L’Union européenne doit bâtir une stratégie pour sortir de sa dépendance, plaide, dans une tribune au « Monde », l’essayiste économiste  belge Koen De Leus : construire un complexe militaro-industriel, stimuler sa demande intérieure, unir le marché des financements

« L’Allemagne a sous-traité sa sécurité aux Etats-Unis, ses besoins énergétiques à la Russie et ses besoins en matière d’export à la Chine. » Cette déclaration de Constanze Stelzenmüller, de la Brookings Institution, en 2022, doit être actualisée. Entre-temps, l’Allemagne a échangé ses importations de gaz russe contre du gaz naturel liquéfié (GNL) américain. Le ralentissement de ses exportations vers la Chine a été compensé par une augmentation de l’export en direction… des Etats-Unis.

Remplacez l’Allemagne par l’Union européenne (UE), ajoutez l’élection d’un président américain isolationniste à la mixture, et l’UE se retrouve avec un problème colossal sur les bras. Comment s’extraire de cet étau ? Par le passé, l’UE a toujours fait preuve de détermination face aux chocs. Et il y en aura quelques-uns dans les prochaines années. Que « Europe first » devienne donc la réponse à « America first ».
S’il est un choc auquel nous n’échapperons pas, c’est la paix imposée en Ukraine. Le président Donald Trump part du principe que l’Europe est une région riche et prospère et doit donc faire face seule à la menace perçue dans le chef de la Russie. Les Etats-Unis ont ainsi les mains libres pour concentrer leurs dépenses militaires sur la menace chinoise.
La perception selon laquelle la Russie a gagné un deal et envisage par conséquent d’attaquer un pays limitrophe (Etats baltes, Moldavie) incite l’UE à agir. Peu importe que cette « théorie des dominos » soit justifiée ou non. L’important est que la plupart des pays européens y croient.

La première étape doit consister à bâtir un complexe militaro-industriel équivalent à celui de la Russie. La Russie consacre près de 9 % de son produit intérieur brut à la défense et l’Europe un peu moins de 2 %. Nous devons étendre notre capacité budgétaire centrale. Ce qui était impossible jusqu’à présent…

Afghanistan : un discours « América first » de Biden

Afghanistan : un discours « América first » de Biden

 

Benjamin Haddad, chercheur en relations internationales, directeur « Europe » au think tank Atlantic council de Washington analyse le discours de Biden après le retrait des troupes américaines en Afghanistan, il estime que c’est un discours « que n’aurait pas répudié Donald Trump » car « ici, on était beaucoup plus dans un discours America first ».(

 C’est un discours assez long, près de trente minutes, comment l’analysez-vous ?

Benjamin Haddad : C’est vrai mais c’est un discours assez énergique et offensif. Au-delà de la question de l’Afghanistan, c’était un discours de vision et de doctrine de politique étrangère.

Joe Biden a essayé de remettre sa décision dans le contexte plus large des priorités des Etats-Unis : la compétition stratégique avec la Chine, la Russie, ce qu’il a appelé la défense des intérêts vitaux des Etats-Unis. Il a expliqué que ce type d’opération [en Afghanistan] n’en faisait plus partie.

Puis, il a parlé aussi du Nation building, le fait de construire des États à l’étranger, de transformer des régimes, des sociétés. Cela a été un peu l’une des axes de la politique étrangère américaine, en tout cas depuis les années Bush… Tout ça, c’est fini.

A cet égard, ce qui était frappant, c’est que Donald Trump n’aurait pas répudié ce discours. On est très loin ici des accents America is back : l’Alliance des démocraties, la défense de la démocratie libérale dans le leadership américain qu’on avait entendu lors de la campagne de Joe Biden ou au début de sa présidence. Ici, on était beaucoup plus dans un discours America First : défense des intérêts vitaux des Etats-Unis. C’est un message aussi que les alliés européens, les Allemands ou les Britanniques,feraient bien d’entendre. En particulier ceux qui étaient très impliqués dans l’opération afghane et qui ont été traumatisés par ce retrait précipité.

Est-ce que ça signifie réellement que c’est la fin de toute intervention militaire dans un pays étranger ?

Il faut être effectivement un peu prudent. Ce qui est certain, c’est que c’est son intention. Il l’a dit, il n’est pas le premier à le dire. Au fond, il est dans la continuité de ses deux prédécesseurs. Il avait été le vice-président de Barack Obama et l’un des voix les plus non-interventionnistes dans l’administration de Barack Obama. Mais bien sûr, on voit des continuités avec Donald Trump. Il l’a dit d’ailleurs lui-même il ne fait qu’appliquer l’accord qui avait été trouvé par Donald Trump avec les talibans à Doha en mai 2020.

Mais les guerres éternelles, comme on dit aux Etats-Unis, ont parfois une tendance à se rappeler aux bons souvenirs des Américains. Barack Obama en avait été la victime, évidemment, avec l’émergence de Daech en Irak et en Syrie. L’agression russe contre l’Ukraine aussi. Les combats en Afghanistan sont peut être terminés pour les Américains, mais on voit aujourd’hui les représailles menées par les talibans contre un certain nombre d’Afghans.

Joe Biden a fait allusion aux autres menaces, la cybercriminalité, mais aussi la Chine et la Russie. Qu’est-ce qu’il faut comprendre par là. Qu’est-ce que vous comprenez dans la nouvelle façon de faire de la politique internationale pour les Etats-Unis ?

Ce qui est certain, c’est que Joe Biden, voyait dans cet engagement en Afghanistan coûtent des troupes, de l’énergie, du capital politique et évidemment de l’argent, alors que l’attention devrait être focalisée sur la rivalité stratégique avec la Chine.  C’est l’une des priorités.

La question aujourd’hui est de savoir quelle lecture font les Russes ou les Chinois de ce retrait précipité qui n’a évidemment pas été « un succès extraordinaire », comme l’a dit le président Biden, au contraire. La couverture médiatique mondiale qui en est faite est plutôt celle d’une débâcle. Pour la crédibilité des Américains vis-à-vis de leurs adversaires stratégiques, effectivement, la question se pose.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol