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Décarbonation: une politique publique plus ambitieuse

Décarbonation: une politique publique plus ambitieuse

 

L’expert et ancien industriel Dominique Vignon appelle, dans une tribune au « Monde », les autorités à planifier et à réguler l’usage des sources d’énergie, tant pour les producteurs que pour les consommateurs.

 

Les citoyens européens attendent la décarbonation de nos économies : limiter si possible le réchauffement climatique à 1,5 °C en 2050 par rapport aux températures préindustrielles, ce qui implique de commencer sans délais une réduction drastique des émissions pour atteindre l’objectif « zéro émission nette » (ZEN) en 2050. Et la première cible pointée du doigt par les associations environnementales est l’industrie pétrolière et gazière, qui fournit l’arme du crime climatique : le carbone des hydrocarbures et du gaz naturel contribue largement au réchauffement.

Les quelques opérateurs pétroliers et gaziers européens sont sensibles à ces attentes, qu’ils perçoivent parfois lors d’assemblées générales d’actionnaires agitées et médiatisées. Ils y répondent tous à peu près dans les mêmes termes, en planifiant la décarbonation progressive de leurs activités à l’horizon 2050. Leurs programmes sont assez crédibles : ils comportent notamment l’élimination du torchage de routine du gaz dans les raffineries (gaz naturel non économiquement récupérable et actuellement brûlé), et la réduction des fuites tout au long du cycle de production et de transport. Mais ces émissions contrôlables par les opérateurs ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Les organisations environnementales ne s’y trompent pas, qui demandent de geler les nouveaux projets.

 

Le problème est que la demande des consommateurs finaux d’énergies fossiles ne faiblit pas. Les grands opérateurs peuvent certes offrir des énergies décarbonées, mais ils sont assez démunis pour modifier le niveau et la structure de la demande. L’objectif de réduction de 40 % des consommations finales en 2050, rappelé par Emmanuel Macron, à Belfort, en février, est ambitieux. Seules des politiques publiques vigoureuses seront à la hauteur de l’enjeu ; elles doivent être fondées sur la contrainte (mise hors marché locatif des passoires thermiques), sur des aides à la reconversion des clients comme des fournisseurs, et sur l’augmentation du prix du CO2 dans des conditions assurant l’équité entre les usagers. D’ici là, les opérateurs énergétiques préparent leurs offres d’énergies décarbonées, mais ils doivent aussi satisfaire une demande d’énergie fossile toujours prépondérante, même si elle doit décroître.

Pour une politique de rénovation énergétique plus ambitieuse

Pour une politique de rénovation énergétique plus ambitieuse

 

Le projet de loi ne porte pas de politique de rénovation énergétique ambitieuse. Un collectif d’associations et d’ONG propose, dans une tribune au « Monde », un plan pour la rénovation thermique, indispensable à la réussite de la transition écologique.

Tribune.

 

La rénovation énergétique de l’ensemble du parc immobilier est l’un des sujets les plus matures mis au débat à l’occasion de la loi Climat et résilience. Une large majorité de Françaises et de Français (71 % selon l’Ademe) sont en effet favorables à l’instauration d’une obligation de rénover et d’isoler lors de l’achat ou de la mise en location d’un bien immobilier. Cette proposition, ardemment portée par la convention citoyenne pour le climat, était donc toute destinée à contribuer à l’efficacité de cette loi tant attendue.

Las, le projet de loi Climat et résilience ne comportait, à son arrivée à l’Assemblée nationale, qu’un apport marginal à la politique de rénovation énergétique. Plus inquiétant encore, le gouvernement fait désormais barrage à toute initiative structurante, y compris de sa majorité, visant à insuffler une ambition nouvelle à la politique de rénovation énergétique. Il est même prêt à utiliser la loi pour dégrader la politique publique en la matière. Le gouvernement compte sur les incitations économiques et le bon vouloir des acteurs pour relancer le chantier de la rénovation énergétique à la hauteur des objectifs fixés. C’est une stratégie illusoire et inefficace, comme le montre la stagnation de ces dix dernières années. Si l’Etat n’organise pas activement la transformation de ce secteur en fixant un cap, une marche à suivre avec des règles, prévisibles et irréversibles, et des moyens, cette transformation ne se fera pas.

D’abord, le cap. Il doit porter sur des rénovations dites « performantes », celles faisant entrer le logement dans les classes énergétiques A ou B et permettant les gains les plus significatifs sur la facture d’énergie. Il s’agit d’opérer un virage par rapport à la politique actuelle, qui, elle, concentre les aides sur des gestes isolés de rénovation (changement de chaudière, isolation partielle des combles ou des murs), alors qu’ils ne créent pas d’amélioration sensible du confort du logement, n’allègent que peu la facture, témoignant d’une utilisation inefficace de l’argent public. Le gouvernement s’y oppose, et propose que les étiquettes C voire D soient éligibles à ce qu’on appelle une rénovation « performante ». Cette proposition climaticide saboterait la politique de rénovation énergétique.




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