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La déforestation de l’Amazonie bat des records jamais atteints depuis 2016, et cette tragédie n’est pas une catastrophe naturelle. En plus des feux criminels et de l’assèchement budgétaire de tous les programmes de protection environnementale, le gouvernement brésilien vise à ouvrir encore plus la forêt à l’agrobusiness et à l’industrie minière avec la construction d’un nouvel axe ferroviaire pour éventrer le cœur de l’Amazonie : le Ferrograo.
Conçu et développé pendant les deux derniers gouvernements, le Ferrograo (littéralement, le « chemin de fer du grain ») doit traverser la forêt du sud au nord sur plus de 900 kilomètres pour relier les régions agricoles du Centre-Ouest au bassin amazonien. Le projet risque de faire basculer la destruction de la forêt vers un niveau irréversible et menace la survie de dix-sept peuples indigènes. L’objectif est de créer un corridor d’exportation qui inscrira la domination de l’agrobusiness dans les dernières zones encore préservées de l’Amazonie.
Les cinq plus grandes multinationales de trading qui contrôlent l’agrobusiness au Brésil sont de la partie : ADM, Bunge, Cargill, Dreyfus et Amaggi. Ensemble, elles veulent pérenniser un axe commercial entre le Brésil et la Chine, prospérant au mépris des questions environnementales, des droits humains et du bien-être animal. Cette alliance public-privé déchirerait l’Amazonie en deux blocs territoriaux, ouvrant la forêt à d’autres acteurs en quête de richesses naturelles : exploitants miniers, chercheurs d’or, éleveurs et braconniers.
Pour faire adopter le Ferrograo, Bolsonaro et son gouvernement ont usé du savant mélange de mauvaise foi et d’autoritarisme qui les caractérise. Les limites de l’important parc national de Jamanxim ont été retracées en toute illégalité pour faciliter le passage du chemin de fer. Les consultations obligatoires avec les populations indigènes ont été manipulées ou simplement ignorées, en violation avec les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la déclaration des droits des peuples indigènes de l’ONU. Ces manœuvres ont conduit à la suspension temporaire du projet par la Cour suprême du Brésil.
Amazonie: incendie record
Le mois de juin marque le début de la saison sèche et ces chiffres confirment les prévisions des analystes, qui tablent sur une année encore plus dévastatrice que 2019, quand la recrudescence des feux de forêt en Amazonie avait suscité une vive émotion dans le monde entier.
Le site de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), qui permet de suivre en temps réel les alertes d’incendies identifiées par satellite, n’avait jamais fait état d’autant de foyers pour ce mois de l’année depuis les 3.519 recensés en 2007.
Mais le pire est attendu pour le mois d’août: plus de 30.000 foyers avaient été enregistrés en 2019, trois fois plus que lors de ce même mois en 2018.
Les incendies de forêt en Amazonie sont pour la plupart criminels et directement liés à la déforestation, étant souvent causés par des agriculteurs pratiquant le brûlis sur les zones déboisées pour pouvoir cultiver ou faire paître le bétail.
La déforestation au Brésil était déjà très élevée cette année avant même le début de la saison sèche, avec plus de 2.000 km2 déboisés de janvier à mai, 34% de plus que sur la même période de 2019, selon les dernières données de l’INPE.
L’Institut de recherches environnementales de l’Amazonie (Ipam) estime que 9.000 km2 de forêt déjà déboisés depuis l’an dernier pourraient partir en fumée d’ici le mois d’août.
Les écologistes accusent le gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, un climatosceptique notoire, de favoriser la déforestation en appelant à légaliser l’agriculture ou les activités minières dans des zones protégées.
Les spécialistes craignent par ailleurs que l’augmentation des incendies ne cause davantage de troubles respiratoires chez une population déjà touchée de plein fouet par le coronavirus.
Autre problème de taille: les pouvoirs publics disposent de moins de moyens humains et financiers pour protéger l’environnement à cause de la pandémie, qui a fait près de 60.000 morts au Brésil.
Déforestation en Amazonie : toujours pire
Non seulement Bolsonaro le dictateur fou du Brésil montre le plus grand mépris vis-à-vis de la crise sanitaire mais il profite de la situation pour discrètement accélérer le processus de déforestation de l’Amazonie au profit de l’agriculture et de l’exploitation minière De fait, la déforestation en Amazonie brésilienne a atteint un nouveau sommet au cours des quatre premiers mois de l’année, selon des données publiées vendredi par l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE), qui utilise des images satellites pour suivre la destruction: ce sont 1202 kilomètres carrés de forêt qui ont disparu de début janvier à fin avril 2020.
Cela représente une augmentation de 55% par rapport à la même période de l’année dernière, la plus élevée depuis que ces observations mensuelles ont commencé, en août 2015.
Ces chiffres soulèvent de nouvelles questions sur la façon dont le Brésil protège sa part de la plus grande forêt tropicale du monde sous le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, un climato-sceptique notoire qui préconise l’ouverture des terres protégées à l’exploitation minière et à l’agriculture.
« Malheureusement, il semble que ce à quoi nous pouvons nous attendre cette année, ce sont des incendies et une déforestation record », a déclaré Romulo Batista, militant de Greenpeace, dans un communiqué.
En 2019, pour la première année de Jair Bolsonaro dans ses fonctions, la déforestation a grimpé de 85% en Amazonie brésilienne, avec la destruction de 10.123 kilomètres carrés de verdure. Cette dévastation, à peu près de la taille du Liban, avait créé un émoi mondial quant à l’avenir de la jungle, considérée comme vitale dans la lutte contre le changement climatique.
Notons que les incendies qui contribuent à la déforestation sont souvent causés par des fermiers illégaux et des éleveurs qui abattent des arbres puis les brûlent,
Amazonie: disparition dans 50 ans ?
Pour l’Amazonie, le point de basculement approche, des scientifiques estiment que la perte de 35% de surface déclencherait sa disparition. Environ 20% de la forêt amazonienne, qui recouvre plus de cinq millions de km2 répartis sur sept pays, ont été rasés depuis 1970, en grande partie pour cultiver du soja, du bois, de l’huile de palme, des biocarburants ou l’élevage bovin.
La forêt amazonienne s’approche d’un point de non retour sous l’effet du changement climatique et pourrait se transformer en une savane aride d’ici un demi-siècle, avertissent des chercheurs dans une étude parue dans Nature communications.
Un autre écosystème majeur, la barrière de corail dans les Caraïbes, pourrait disparaître en 15 ans s’il dépasse lui aussi un point de non retour, indiquent les scientifiques dans la même étude.
De tels changements auraient des conséquences dramatiques pour les humains et les autres espèces qui dépendent de ces habitats, mettent-ils en garde. Dans les deux cas, les causes de ces modifications sont le changement climatique causé par l’humanité et les dommages environnementaux, déforestation dans le cas de l’Amazonie, pollution et acidification des océans pour les coraux.
« L’humanité doit se préparer à des changements beaucoup plus vite qu’attendu », a prévenu l’auteur principal de l’étude, Simon Willcock, de l’université de Bangor. L’écosystème amazonien pourrait ainsi basculer dès l’an prochain, selon lui et ses collègues.
Les feux de forêt devenus hors de contrôle en Amazonie ou en Australie suggèrent que de nombreux écosystèmes sont « au bord du précipice », a-t-il ajouté.
« Si l’on n’agit pas rapidement, nous pourrions être sur le point de perdre une des forêts tropicales les plus vastes et les plus diversifiées, qui évolue depuis 58 millions d’années et dont dépendent des dizaines de millions de personnes », indique Alexandre Antonelli, des Jardins botaniques royaux de Kew, qui n’a pas participé à l’étude.
Les écosystèmes peuvent changer, parfois rapidement, en situation de stress. Les chercheurs ont étudié de tels changements dans 40 régions naturelles, de différentes tailles.
Déforestation en Amazonie brésilienne : augmentation de 100%, une catastrophe mondiale
Pour les onze premiers mois de l’année, qui coïncident avec le début du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions en janvier, la déforestation a atteint 8 974,31 km2. C’est près du double du total de janvier à novembre 2018 (4 878,7 km2), soit une augmentation de 83,9%.
Une véritable catastrophe mondiale en Amazonie avec d’innombrables incendies dont les fumées ont recouvert un territoire presque aussi grand que la France. Une situation d’autant plus tragique que le président brésilien n’a pas pris des moyens à temps d’éteindre les feux. . L’Agence spatiale brésilienne (INPE) dit avoir répertorié 72.843 incendies dans la forêt amazonienne depuis le début de l’année, soit une hausse de 83% par rapport à la même période l’an dernier et un record depuis qu’elle a commencé à recueillir de telles données en 2013.
La déforestation en Amazonie brésilienne a plus que doublé en un an, selon les données recueillies par l’Institut de recherches spatiales, organisme public de référence pour mesurer la déforestation, à l’aide du système DETER, basé sur des alertes de déforestation identifiées par satellite.
En un an, 563 km2 de forêt ont été déboisés. Ce chiffre n’avait pas été aussi élevé depuis 2015. La hausse est d’autant plus significative qu’elle survient pendant une période où elle est censée être plus faible en raison de la saison des pluies.
Des millions de personnes à travers le monde ont fait part sur les réseaux sociaux de leur inquiétude sur l’avenir de la forêt amazonienne. Le principal piège à carbone au monde se trouve à 60% sur le territoire du Brésil.
Ces données révèlent une progression encore plus importante, de 74,5%, de la déforestation dans les territoires indigènes en un an, selon l’INPE, l’institut national des études spatiales. Au total, la plus grande forêt tropicale du monde a perdu 10 100 km2 en un an, contre 7 033 km2 entre août 2017 et juillet 2018.
Un chercheur de l’université de Sao Paulo, spécialiste des questions climatiques, a souligné que les agriculteurs avaient recours au feu pour défricher leurs terres et attribué la multiplication des incendies au pic de déforestation illicite constaté cette année.
Plus 104%. La déforestation en Amazonie brésilienne a plus que doublé en un an, selon les données recueillies par l’Institut de recherches spatiales, organisme public de référence pour mesurer la déforestation, à l’aide du système DETER, basé sur des alertes de déforestation identifiées par satellite.
En un an, 563 km2 de forêt ont été déboisés. Ce chiffre n’avait pas été aussi élevé depuis 2015. La hausse est d’autant plus significative qu’elle survient pendant une période où elle est censée être plus faible en raison de la saison des pluies.
Pour les onze premiers mois de l’année, qui coïncident avec le début du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions en janvier, la déforestation a atteint 8 974,31 km2. C’est près du double du total de janvier à novembre 2018 (4 878,7 km2), soit une augmentation de 83,9%.
Un autre système utilisé par l’INPE, le PRODES, est considéré comme plus fiable. Mais les données qu’il recueille prennent plus de temps à être compilées. Il a toutefois montré fin novembre que la déforestation en Amazonie brésilienne a dépassé le seuil des 10 000 km2 pour la première fois depuis 2008. Entre août 2018 et juillet 2019, la hausse a été de 43% par rapport aux douze mois précédents.
Ces données révèlent une progression encore plus importante, de 74,5%, de la déforestation dans les territoires indigènes en un an, selon l’INPE, l’institut national des études spatiales. Au total, la plus grande forêt tropicale du monde a perdu 10 100 km2 en un an, contre 7 033 km2 entre août 2017 et juillet 2018.
Amazonie: la déforestation a doublé en un an, une catastrophe mondiale
Une véritable catastrophe mondiale en Amazonie avec d’innombrables incendies dont les fumées ont recouvert un territoire presque aussi grand que la France. Une situation d’autant plus tragique que le président brésilien n’a pas pris des moyens à temps d’éteindre les feux, pire qu’il se dit incapable de mettre fin à cet embrasement qui va priver la planète d’une partie de son poumon.
La déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 93% au cours des neuf premiers mois de 2019, par rapport à la même période l’an dernier. Au total, 7 853 km2 ont été déboisés, bien au-dessus des 4 075 km2 enregistrés entre janvier et septembre 2018, selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE) qui a publié ces chiffres vendredi 11 octobre. Sur l’ensemble de l’année 2018, la déforestation avait concerné 4 947 km2. Cela pourrait atteindre 10 000 km2 en 2019.
Au cours du seul mois de septembre, 1 447 km2 ont été déboisés, soit une hausse de 96% par rapport à septembre de l’année dernière. En août, 1 700 km2 de forêt ont disparu. Les chiffres de la déforestation se situaient début 2019 dans la moyenne des dernières années, jusqu’à une hausse significative à partir de juin. Selon les experts, la déforestation pourrait atteindre 10 000 km2 en 2019, une première depuis 2008.
Pour les défenseurs de l’environnement et les spécialistes de l’Amazonie, cette recrudescence s’explique par la pression exercée sur la forêt par les bûcherons et éleveurs de bétail, encouragés par les prises de position du président d’extrême droite Jair Bolsonaro qui prône l’exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées.
Incendies en Amazonie : une catastrophe écologique mondiale
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Une véritable catastrophe mondiale en Amazonie avec d’innombrables incendies dont les fumées recouvrent un territoire presque aussi grand que la France. Une situation d’autant plus tragique que le président brésilien n’a pas pris des moyens à temps d’éteindre les feux, pire qu’il se dit incapable de mettre fin à cet embrasement qui va priver la planète d’une partie de son poumon. L’Agence spatiale brésilienne (INPE) dit avoir répertorié 72.843 incendies dans la forêt amazonienne depuis le début de l’année, soit une hausse de 83% par rapport à la même période l’an dernier et un record depuis qu’elle a commencé à recueillir de telles données en 2013.
La déforestation au Brésil a bondi de 67% sur un an au cours des sept premiers mois de l’année, a par ailleurs indiqué l’INPE, dont le travail est attaqué par le gouvernement de Bolsonaro. Des millions de personnes à travers le monde ont fait part sur les réseaux sociaux de leur inquiétude sur l’avenir de la forêt amazonienne. Le principal piège à carbone au monde se trouve à 60% sur le territoire du Brésil.
Aux yeux d’experts environnementaux, les déclarations de Bolsonaro sont un “écran de fumée” destiné à masquer les mesures engagées par son gouvernement favorisant les investissements agricoles et miniers au détriment des réglementations environnementales. “La déforestation accrue et les incendies sont les conséquences de la politique anti-environnementale” de Bolsonaro, a déclaré Marcio Astrini, le coordinateur des relations publiques de Greenpeace au Brésil.
Un chercheur de l’université de Sao Paulo, spécialiste des questions climatiques, a souligné que les agriculteurs avaient recours au feu pour défricher leurs terres et attribué la multiplication des incendies au pic de déforestation illicite constaté cette année.
Selon l’avocat du directeur général, Me Benjamin Van Gaver, “l’ouverture de l’enquête va permettre d’offrir à Monsieur Bailey la possibilité d’apporter tous les éléments nécessaires aux autorités afin de réfuter fermement les allégations portées à son encontre”.
Colombie: comme en Amazonie la même logique pour la destruction de la forêt
Comme au Brésil, c’est la même folie destructrice qui encourage la multiplication des feux de forêt. C’est le même objectif : défricher par le feu pour consacrer les terres à l’industrie agricole. Ainsi plus de 2.200 feux de forêts ont été enregistrés cette année en Colombie, soit le nombre d’incendies le plus élevé depuis vingt ans, une hausse attribuée au réchauffement climatique et aux brûlis effectués pour les cultures agricoles, ont indiqué lundi les autorités.
«Les incendies (…) ont énormément augmenté comparativement aux autres années», a déploré Eduardo Gonzalez, directeur de l’Unité pour la gestion du risque de catastrophes (UNGRD), lors d’une conférence de presse à Bogota.
Depuis le mois de janvier, 2.217 feux ont été répertoriés dans le pays, affectant environ 128.777 hectares, notamment dans les départements du Tolima, du Cundinamarca, de Huila (centre), du Cauca et du Nariño (sud-ouest). La majorité de ces incendies «ont été provoqués de la main de l’homme afin de préparer des terrains à la plantation de produits» agricoles, a dénoncé M. Gonzalez. De son côté, le capitaine German Miranda, directeur national des pompiers, a ajouté que le réchauffement climatique était un facteur aggravant et compliquait en outre la lutte contre les incendies.
«Avant, les niveaux de température de l’environnement nous permettaient de contrôler les incendies plus rapidement. Aujourd’hui, nous affrontons jusqu’à 42-43 degrés. Cela fait qu’ils se propagent avec beaucoup plus de force, affectent de plus importantes superficies et sont plus fréquents», a-t-il déclaré à l’AFP. Le chiffre enregistré à ce jour est «le pic le plus élevé» depuis le début du registre des incendies en 1999, a-t-il ajouté.
En Bolivie, les feux ont dévasté plus de 1,7 million d’hectares de forêts et de prairies depuis mai, dont des aires protégées, selon des chiffres officiels.
Amazonie : doublement de la déforestation brésilienne
Le massacre de l’Amazonie continue non seulement avec le développement des récents incendies mais aussi avec des opérations de déforestation clairement programmées pour augmenter notamment les surfaces cultivables. Des opérations de déforestation permises par la suppression de zones protégées et des espaces où vivent les indigènes. Une politique délibérée de la part du climatosceptique Bolsonaro, présidant du Brésil, qui par ailleurs ne cache pas ses liens avec les milieux financiers. Pour se faire une idée, le Brésil a supprimé une surface de forêt supérieure à un département français depuis le début de l’année. Compte tenu des incendies, la déforestation pourrait représenter plus de deux départements français d’ici fin 2019. Certes la souveraineté du Brésil ne saurait être mise en cause cependant ce pose plan international la question de ses limites quand cela met en jeu les rééquilibre climatique de la planète. Pourrait-on par exemple autoriser un pays à empoisonner volontairement la mer sous le prétexte que cette action se déroule dans ses eaux territoriales ? C’est la même problématique pour le Brésil. Dans un cas c’est l’eau qui est en cause et là c’est la qualité de l’air et le climat
Entre janvier dernier et le mois d’août, et à la même période de 2018, la déforestation de la forêt amazonienne brésilienne a touché 6.404,4 km² supplémentaires au total, contre 3.336,7 km² précédemment, selon des données officielles provisoires fournies dimanche. Ce qui représente une augmentation de 91,9%.
Rien que pour le mois d’août, 1.700,8 km² ont disparu, moins qu’en juillet (où les chiffres avaient quadruplé), mais plus de trois fois plus qu’en août 2018 (526,5 km²) selon le système DETER d’alertes satellitaires de l’Institut national pour les investigations spatiales (INPE).
La déforestation s’est emballée ces quatre derniers mois : 738,2 km² en mai, 936,3 km² en juin, 2.255,4 km² en juillet et désormais 1.700,8 km² en août.
Les experts estiment que le chiffre de 10.000 km² pourrait être atteint cette année pour la première fois depuis 2008.
Spécialistes et défenseurs de l’environnement expliquent cet accroissement de la déforestation par la pression des forestiers et des éleveurs encouragés par le soutien du président brésilien, Jair Bolsonaro, à l’ouverture de réserves indigènes et de zones protégées pour développer ces activités ainsi que les prospections minières.
Selon les experts, il devrait y avoir en septembre davantage de foyers d’incendie dans la région amazonienne car « le pic de la déforestation a lieu en juillet et celui des incendies en septembre », a relevé Ane Alencar, la directrice scientifique de l’Institut pour les enquêtes environnementales en Amazonie (IPAM).
Amazonie: Trump retourne encore sa veste
Avec Trump, on commence à avoir l’habitude, quand il apporte un soutien timide à une orientation internationale, le lendemain il se fend d’un tweet contredisant la position de la veille. Il vient encore de le faire encore à propos de l’Amazonie. Le G7 avait proposé d’apporter une aide de 20 millions de dollars pour éteindre l’incendie catastrophique d’une partie de l’Amazonie. Pour ne pas déplaire à son ami d’ultra droite, président du Brésil, Trump a tenu à indiquer que les États-Unis ne contribueraient pas financement de l’enveloppe prévue. Pire, il a assuré que le Bolsonaro, le président brésilien, faisait de son mieux mettre fin à la catastrophe mondiale que constitue l’embrasement d’une partie poumon du monde.Pourtant Emmanuel Macron avait laissé entendre que tous les membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada), réunis en sommet de samedi à lundi à Biarritz, participaient à cette aide d’urgence.
Sollicité par Reuters, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale Garrett Marquis a précisé que Washington était bien disposé à offrir son aide au Brésil mais plutôt en lien direct avec le gouvernement de Jair Bolsonaro.
“Les Etats-Unis (…) n’ont pas donné leur accord à une initiative commune du G7, qui s’est faite sans consultation avec le président Bolsonaro”, a déclaré Garrett Marquis dans un courrier électronique. “L’aide la plus constructive nécessite une coordination avec le gouvernement brésilien.”
Le président français avait inscrit les violents incendies qui grignotent la plus grande forêt tropicale du monde à l’ordre du jour du dernier sommet du G7.
“Les Etats-Unis sont avec nous aussi bien sur la biodiversité que sur l’initiative amazonienne”, a assuré Emmanuel Macron lundi, lors d’une conférence de presse au côté du président chilien, Sebastian Pinera.
La volonté d’Emmanuel Macron d’aborder le sujet à Biarritz, en l’absence des pays concernés, a hérissé Jair Bolsonaro qui a reproché à son homologue sa mentalité “colonialiste” et s’est vu taxer en retour de mensonges sur ses engagements climatiques.
Le chef de l’Etat brésilien refuse pour l’heure la proposition du G7 tant qu’il n’aura pas obtenu des excuses de la part d’Emmanuel Macron.
Richard Lough avec Simon Carraud, édité par Jean-Stéphane Brosse
Amazonie: la France complice ?
C’est un peu la question sur franceinfo de Marie-Benoît Magrini, économiste à l’INRA de Toulouse et animatrice du réseau de recherches sur les légumineuses. Lundi, Emmanuel Macron a reconnu dans son allocution télévisée sur France 2 que la France avait une « part de complicité » dans la déforestation de l’Amazonie, notamment via la culture du soja que la France importe pour l’élevage.
Est-ce que la France contribue effectivement à la déforestation dans le monde et notamment au Brésil en important du soja ?
Marie-Benoît Magrini : Aujourd’hui la France importe trois millions de tonnes de tourteaux de soja. Les tourteaux c’est la partie sèche de la graine qui reste après avoir extrait l’huile. Le tourteau est très riche, très concentré en protéines et donc sert à alimenter les élevages, les animaux qui ont besoin de cette richesse en protéines pour se développer. On a beaucoup d’élevage en France et en Europe, et comme on produit très peu de soja, conséquemment on doit en importer. La France aujourd’hui, même s’il y a une petite progression, ne produit que 400 000 tonnes de soja, donc ça ne suffit pas à satisfaire les besoins.
D’où vient la dépendance de la France pour ces besoins en soja ?
C’est le résultat d’un long processus historique qui démarre après la Seconde Guerre mondiale. Avec les États-Unis, on s’est accordés pour qu’ils poursuivent le développement de leur culture de soja, et qu’ils exportent le soja vers l’Europe pour développer nos élevages. On était dans une situation de pénurie alimentaire et les importations de soja étaient le choix de la facilité à l’époque. Ce n’est que depuis le début des années 2000 que l’Europe cherche à développer ses cultures dont le soja. Mais le problème c’est qu’en l’espace de quelques décennies, on a créé un écart de compétitivité avec l’Amérique qui fait qu’aujourd’hui la culture de soja en Europe n’est pas aussi compétitive que la culture aux États-Unis ou au Brésil. Si on veut développer des cultures européennes et françaises pour nos élevages, il faut aussi que le consommateur soit prêt à payer un supplément de prix pour de la viande nourrie par des protéines locales.
Et si la France s’y met de façon intensive, est-ce qu’on n’aurait pas les mêmes conséquences qu’ailleurs dans le monde ? Faudrait-il couper des arbres ?
Non, aujourd’hui en France on a quand même un assolement (ndlr : l’assolement est un procédé de culture par succession et alternance sur un même terrain, pour conserver la fertilité du sol) important. L’enjeu c’est d’arriver à diversifier ces assolements. Si on ne se met à cultiver que du soja, on va avoir des problèmes de gestion des bioagresseurs et d’autres maladies possible. En France il y a d’autres plantes très riches en protéines, comme le pois, la fève, le lupin et on peut aussi se tourner vers des légumes secs. Toutes ces plantes riches en protéines n’utilisent pas d’engrais azoté donc elles permettent aussi de réduire les gaz à effet de serre, et toute diversification des cultures permet aussi de réduire l’usage des produits phytosanitaires. Il y a un double enjeu écologique d’arriver à redéployer ces cultures riches en France et en Europe, à la fois pour réduire notre dépendance aux importations de soja mais aussi pour diversifier nos assolements et avoir une agriculture plus durable.
Incendies en Amazonie: le Brésil peut être ouvert à une aide !
Le crime de l’incendie de l’Amazonie -car il s’agit bien d’un crime quand cela met en cause le principal poumon climatique de la planète -mériterait d’être jugé par une instance internationale ad hoc. Non seulement beaucoup de ces incendies sont provoquées pour attribuer d’immenses parcelles de forêt à l’industrie agricole de manière délibérée mais en plus lorsque les feux s’étendent de manière non contrôlée, le président brésilien joue l’attentisme et même refuse l’aide internationale. Un des incendies d’une telle ampleur ne peuvent être maîtrisé par un seul pays. Seule une force internationale serait capable de mettre fin à cette catastrophe de nature mondiale. Pour des es questions de politique intérieure et d’ego, le président brésilien joue les gros bras et manifeste l’indépendance du pays à travers son refus de l’aide internationale notamment celles qui étaient envisagées au G7. Cependant devant la pression de l’opinion internationale, le Brésil vient de se dire «ouvert» à «une aide financière d’organisations et de pays de l’étranger» pour lutter contre les incendies en Amazonie, a annoncé mardi soir un porte-parole du gouvernement. «Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil, n’aille pas à l’encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité», a déclaré un porte-parole de la présidence, au lendemain d’une offre de 20 millions de dollars émanant des pays du G7.
Un peu plus tôt dans la journée, le président brésilien Jair Bolsonaro avait déclaré qu’il était prêt à discuter d’une aide du G7 pour lutter contre les incendies en Amazonie si le chef de l’État français Emmanuel Macron «retirait (ses) insultes».
«D’abord monsieur Macron doit retirer les insultes qu’il a proférées contre ma personne», a déclaré à quelques journalistes le président brésilien qui évoque les accusations du président français selon lesquelles il avait «menti» sur ses engagements environnementaux. «D’abord il m’a traité de menteur et ensuite, d’après mes informations, il a dit que notre souveraineté sur l’Amazonie était une question ouverte», a déclaré Jair Bolsonaro avant de rencontrer les neuf gouverneurs d’Etats d’Amazonie. «Avant de discuter et d’accepter quoi que ce soit de la France (…) (Emmanuel Macron) doit retirer ses paroles et à partir de là, nous pourrons parler », a déclaré le président brésilien.
Lundi soir, Brasilia a rejeté sèchement l’aide de 20 millions de dollars proposée par les pays du G7 pour combattre les incendies en Amazonie, en conseillant au président français de s’occuper «de sa maison et de ses colonies». «Nous remercions (le G7 pour son offre d’aide, ndlr), mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe», a déclaré le chef de cabinet, Onyx Lorenzoni.
Incendies Amazonie : la pluie impuissante (experts)
La pluie selon les prévisions météo sera impuissant éteindre les très nombreuses incendies en Amazonie ou alors pas avant octobre. Le dispositif militaire mis en place par le président brésilien sera bien insuffisant, tout au plus permettra-t-il de limiter les départs. Il faudrait environ 20 mm tout de suite et pendant une heure ou deux, ce qui n’est pas prévu avant deux mois. Il est clair que l’incendie d’une telle ampleur ne peut être éteint par les moyens classiques d’un seul pays d’ailleurs l’incendie est en train de contaminer aussi la Bolivie. Seule une force internationale avec les moyens adaptés entre parenthèse (Canadair ou équivalent) serait en capacité de faire face à une telle ampleur. Notons que cette force internationale serait aussi utile avec des moyens spécialisés selon la nature des risques pour intervenir en cas de catastrophe naturelle (tremblement de terre, éruptions volcaniques, inondations, tempêtes, pandémies etc.) Le nombre de feux qui se sont déclarés en Amazonie brésilienne sont en hausse de 80% depuis le début de l’année, selon les données de l’institut national de la recherche spatiale du pays, l’INPE, arrêtées au 25 août.
Les incendies ne se limitent pas au Brésil: au moins 10.000 km 2 (un million d’hectares) brûlent en Bolivie, près de la frontière avec le Paraguay et le Brésil.
Le déploiement de l’armée brésilienne dépêchée en renfort pour éteindre les feux ne sera efficace que pour les petits foyers et contribuer à empêcher de nouveaux incendies, affirment les experts. Les foyers les plus importants ne pourront être éteints que par les précipitations.
Or, la saison des pluies en Amazonie ne commence que fin septembre les pluies ne deviendront vraiment importantes que dans plusieurs semaines.
En outre, souligne Maria Silva Dias, professeure de Sciences de l’atmosphère à l’université de Sao Paulo, les précipitations prévues au cours des 15 prochains jours sont concentrées dans les zones qui en ont le moins besoin.
On attend moins de précipitations dans les régions de l’Amazonie qui connaissent les plus gros incendies, insiste-t-elle.
Une hausse des précipitations est attendue dans l’extrême nord-ouest et l’ouest de l’Amazonie brésilienne, mais la partie orientale restera très sèche, selon les données de Refinitiv.
Même les zones les plus arrosées ne connaîtront que des averses isolées, soulignent les experts.
“En certains endroits, certains feux pourront être éteints”, c’est vrai, mais ce sont des points isolés”, souligne Maria Silva Dias. “Il faut qu’il pleuve plus régulièrement dans toute la région, et cela ne se produira que plus tard, vers octobre.”
Elle estime les précipitations nécessaires à au moins 20 millimètres de pluie en une à deux heures pour éteindre un feu de forêt moyen.
L’État d’Acre, dans l’ouest du Brésil, est celui qui devrait être le plus soulagé par les pluies. Le nombre d’incendies dans cet Etat situé à la frontière avec le Pérou a plus que doublé cette année par rapport à l’an dernier. Sur la seule période du 21 au 25 août, 90 incendies ont été enregistrés.
On attend 57,6 mm de pluie dans la partie occidentale de l’État au cours des 15 prochains jours et 33,5 mm dans la partie est, selon les données Refinitiv, et entre 15 et 29 mm dans l’Etat de Rondonia et dans le sud de l’Amazonas.
“Dans certaines régions, cela pourrait réduire les incendies, mais pas en général”, estime Matias Sales, météorologue pour la société brésilienne d’information climatologique Climatempo.
L’Amazonie orientale restera au sec au cours des 15 prochains jours. Peu ou pas de pluie sont attendus dans certaines parties des Etats de Mato Grosso, Para et Tocantins où les incendies sont en nette augmentation.
La saison sèche a été particulièrement sèche cette année, notamment en raison d’un front froid dans le Mato Grosso, souligne Maria Silva Dias.
Incendie Amazonie : « Bolsonaro menti « (Macron)
La guerre semble ouverte entre le président brésilien et le président français à propos de la responsabilité concernant les dramatiques incendies de l’Amazonie. On sait en effet que le président brésilien porte une lourde responsabilité dans ces incendies qui vont permettre de libérer d’immenses zones pour les reconvertir à l’industrie agricole. Le pire c’est que le président brésilien a accusé les O.N.G. d’être responsables de cette situation. Macron a réagi avec une certaine violence à cette situation en indiquant que dans ces conditions il refusait que la France ratifie le futur accord commercial Mercosur, un accord commercial entre l’union économique et le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay.-Peut-être aussi une manière pour Macron de se racheter vis-à-vis du traité CETA, lui, ratifié récemment par l’assemblée nationale. Un accord commercial avec le Canada très critiqué par le monde agricole pour les distorsions de concurrence qu’il introduit dans les désaccords commerciaux (conditions de production, conditions sanitaires, conditions environnementales). La France a accusé vendredi le président brésilien Jair Bolsonaro d’avoir “menti” à Emmanuel Macron sur ses engagements climatiques lors du sommet du G20 et annoncé “dans ces conditions” son opposition au projet de traité de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne.
“Compte tenu de l’attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du Sommet d’Osaka”, a dit une source de la présidence française à la veille de l’ouverture du sommet du G7 de Biarritz. “Les décisions et propos du Brésil ces dernières semaines montrent bien que le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s’engager en matière de biodiversité”, a-t-elle ajouté. “Dans ces conditions, la France s’oppose à l’accord Mercosur en l’état.”En juin à Osaka au Japon, les pays membres du G20 dont le Brésil fait partie, ont conclu un accord sur le climat, à l’exception des États-Unis comme lors des deux précédents sommets.