Archive pour le Tag 'amateurs'

Avec Macron des amateurs de la politique encore moins performants que les professionnels

Avec Macron des amateurs de la politique encore moins performants que les professionnels

 

Mêlant statistiques, témoignages et observations de terrain, le sociologue Etienne Ollion analyse dans son livre l’arrivée dans l’Hémicycle, en 2017, de nombreux novices qui avaient grillé la politesse à des professionnels aguerris. Une vague nouvelle a envahi la politique mais elle pourrait aussi vite disparaître car il n’a pas fait la preuve de son efficacité; Une dimension que le sociologue évite !

 

Livre.

 

Au printemps 2017, le sociologue Etienne Ollion avait éclairé d’un jour nouveau la querelle, récurrente, sur la professionnalisation du monde politique. Dans un ouvrage coécrit avec le politiste Julien Boelaert et le sociologue Sébastien Michon (Métier : député, Raisons d’agir), il avait repéré un phénomène qui passe le plus souvent inaperçu : depuis les années 1970, les députés, avant d’être élus, patientent de plus en plus longtemps dans l’antichambre de la « République des collaborateurs » – les élus de 2012 y avaient passé deux fois plus de temps que ceux de 1978. La politique, concluait le chercheur du CNRS, est de plus en plus affaire de patience…

Lors de la publication du livre, une tourmente politique bouleversait cependant la donne. Au terme d’une campagne dénonçant sans relâche l’usure des « professionnels de la politique », Emmanuel Macron remportait l’Elysée. Dans son sillage, des dizaines d’inconnus s’installaient sur les bancs de l’Assemblée nationale. Ces nouveaux venus, recrutés au terme d’un appel à candidatures, avaient remonté à la vitesse de l’éclair la « file d’attente », grillant la politesse à des professionnels aguerris qui patientaient dans les milieux politiques depuis de longues années : maires, conseillers de cabinet, collaborateurs parlementaires.

Pour un sociologue qui entendait penser les carrières politiques à l’aune de l’attente, ce nouveau paradigme était l’occasion rêvée d’étudier in vivo cette brusque modification des règles du jeu. Depuis 2017, Etienne Ollion a donc suivi pas à pas le laboratoire de l’Assemblée nationale : il a multiplié les entretiens, poursuivi les observations au Palais- Bourbon, mais aussi analysé, comme dans son premier ouvrage, une quantité impressionnante de données sur le profil, la trajectoire et les pratiques de ces novices élus au nom de la lutte contre la « professionnalisation » des élites politiques.

Le « grand contournement » de 2017, conclut-il, inaugure, sans conteste, un renouvellement inédit de l’Assemblée. Au lendemain des législatives, 72 % des députés entamaient leur premier mandat (contre environ un tiers en temps normal), près de 40 % étaient des femmes (contre 25 % en 2012) et leur âge moyen chutait de 56 à 49 ans. Le fameux « système d’attente » mis en place depuis les années 1970 était en outre puissamment « reconfiguré » : alors que les députés du Parti socialiste et de Les Républicains avaient, en moyenne, déjà passé près de vingt ans en politique, ceux de La République en marche affichaient une ancienneté quatre fois moindre.

Les Islamistes de Boko Haram : « Des amateurs »(Le président du Niger)

Les Islamistes de  Boko Haram : « Des amateurs »( président du Niger)

Dans une  interview au JDD  Mahamadou Issoufou, président du Niger, qui a fait  nettement reculer Boko Haram au Nord du Nigeria estime que les moyens de la communauté internationale ne sont pas suffisants . Il estime que l’éradication totale des islamiste est possible dans la régions car ces deniers sont des « amateurs ».

Quel bilan tirez-vous de l’opération que vous avez lancée contre Boko Haram?
Boko Haram a été très fortement affaibli. Le 6 février, quand il a attaqué le Niger, nous lui avons infligé une défaite historique. Depuis le 8 mars, les armées tchadienne et nigérienne mènent des opérations à l’intérieur du Nigeria. Tous leurs objectifs ont été atteints en moins d’un mois.

Comment expliquez-vous cette rapidité?
Les forces de Boko Haram ont été surestimées. Et ce parce que l’organisation avait multiplié les conquêtes face à l’armée nigériane. Mais lors des premiers contacts avec nos forces, on s’est vite rendu compte qu’ils étaient des amateurs. Certes, ils ont leur foi, cette foi aveugle, mais cela n’a pas été suffisant. Le mythe de l’invincibilité de Boko Haram est tombé.

Bénéficiez-vous d’aide de pays occidentaux dans cette guerre?
Nous collaborons avec des pays amis, en particulier la France, dans le domaine du renseignement. Mais nous voudrions le vote d’une résolution à l’ONU pour que la communauté internationale nous apporte aussi un soutien matériel et financier. Nous ne sommes pas des pays riches et cette guerre nous coûte très cher. Tellement cher, que je suis contraint d’y affecter des ressources que je pourrais orienter vers l’éducation, la santé…

 

Les troupes nigérianes n’ont toujours pas réinvesti les villes que vous avez libérées. Comment comprendre cette lenteur?
Nous regrettons ces difficultés de coordination. Il y a beaucoup d’opérations que l’on devait mettre en place ensemble et cela ne s’est pas fait. Mais les choses devraient changer. Je connais M. Buhari, le nouveau président, et cela peut favoriser notre collaboration. C’est un homme d’État intègre.

Avez-vous déjà planifié ensemble de futures opérations militaires?
Nous les avons déjà en tête. Notre objectif est clair : nous voulons éradiquer Boko Haram, le chasser de tout le bassin du lac Tchad.

Pour cela, l’option du tout-militaire n’est sans doute pas suffisante…

Je suis de ceux qui pensent que la solution face au terrorisme passe par le développement économique et social. Il existe un plan de développement pour le bassin du lac Tchad, adopté en 2012. Nous attendons que nos amis bailleurs de fonds soutiennent ce plan. Il y a urgence : si l’on ne fait rien, le lac va disparaître. Ce serait une catastrophe écologique avec des conséquences incalculables.

En janvier, après la publication des caricatures du prophète par Charlie Hebdo, de violentes émeutes ont éclaté au Niger. Est-ce le signe d’une radicalisation de la société?

Il n’y a pas de radicalisation. À l’origine de ces émeutes, il y a surtout une manipulation politique. Le 17 février, nous avons organisé une autre manifestation, contre Boko Haram et pour soutenir nos troupes. Ce jour-là, tout le peuple nigérien s’est prononcé contre le terrorisme. On parle souvent de plusieurs islams, l’un modéré, un autre radical. Mais, en réalité, il n’y en a qu’un, celui de la tolérance et de la paix, et c’est celui que nous pratiquons.

Regrettez-vous d’avoir dit « Je suis Charlie », compte tenu de ces caricatures?
Je ne regrette pas de m’être engagé dans la lutte contre le terrorisme. Je continuerai à me battre contre celui qui tue, égorge, ou viole les femmes au nom de ma religion.

Mais que pensez-vous des caricatures?
Je les condamne. La liberté d’opinion a des limites et il ne faut pas choquer ou frustrer l’autre.

«Le problème est que l’on ne nous écoute pas. En 2011, j’avais mis en garde contre la somalisation de la Libye en cas d’intervention internationale. »

Plusieurs opposants et journalistes ont été arrêtés dernièrement… Assiste-t-on à un raidissement du pouvoir à l’approche de l’élection de 2016?
Quand les gens violent les règles, on applique la loi, c’est tout. Est-ce un raidissement que de les punir? C’est curieux cette façon de regarder l’Afrique. Lorsque l’on arrête un opposant qui viole la loi, on est taxé de dictature… Pour reprendre de Gaulle, ce n’est pas à mon âge que je vais entamer une carrière de dictateur.

Êtes-vous toujours favorable à une intervention en Libye?
Elle est inévitable. Je ne vois pas comment l’on peut expulser l’État islamique ou les djihadistes du Sud libyen sans intervention. Mais il faut la préparer : il faut d’abord réconcilier les Libyens, réunifier l’État. Alors les forces internationales auront un allié pour chasser les terroristes. Le problème est que l’on ne nous écoute pas. En 2011, j’avais mis en garde contre la somalisation de la Libye en cas d’intervention internationale. On ne m’a pas écouté, on a foncé, on a débarqué Kadhafi, il n’y a pas eu de service après-vente… Et maintenant qu’est-ce que l’on a? Le chaos.

 




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