Circulation alternée : pourquoi la pollution?
La France et surtout Paris connaissent des pics de pollution explicables mais qu’on aborde avec des pincettes car ils mettent notamment en cause l’usage de automobile….et l’agriculture. L’automobile à Paris est l’un des principaux avec 25% ( appréciés en PM10 : particules fine), avec le résidentiel 29%, les chantiers et carrières 20%, l’agriculture 14%, l’industrie 6%. En fait il s’agit des chiffres de la région Ile de France (Parif) et la pollution à Paris même est encore plus importante. . Pour la voiture c’est la présence des diesels dans le parc (80% des véhicules diesel) qui est responsable de cette situation. Un phénomène unique lié la fiscalité en France qui a toujours favorisé le diesel ( contrairement à d’autres pays). L’agriculture en France est l’un des secteurs qui utilisent le plus d’engrais ( et de pesticides) dont les émanations chimiques viennent se combiner avec le reste. Là aussi , un voile discret est posée sur la chimie agricole car on ne peut remettre en cause l’agriculture intensive. Si ce pic de pollution intervient au printemps ce n’est pas tout à fait un hasard car se cumulent en cette période les habituelles émissions routières et industrielles, les chauffages toujours allumés et les épandages d’engrais dans les champs. Lesquels se recombinent en particules fines. Un cocktail qui n’est pas dissipé par la météo. Un anticyclone stagne depuis la semaine dernière sur le nord de l’Europe. Avec un ciel clair, la chaleur accumulée au sol en journée remonte le soir. Cela forme une sorte de couvercle qui emprisonne les particules fines. Pas de pluie non plus pour les emporter, ni de vent pour les disperser. Le seul léger souffle la semaine dernière est malheureusement venu de l’est et non de l’océan apportant donc encore des polluants issus du continent. La circulation alternée ( mesure d’urgence mais prise avec trois jours de retard) n’est sans doute pas la solution la plus pertinente ni la plus juste. C’est évidemment uen politique à long terme qu’il faut mener : transport collectifs mais dont les tarifs vont augmenter de 10%, transports de marchandise mais dont on favorise le développement anarchique avec la libéralisation européenne, sans parler de la libéralisation des cars sur autoroutes qui vont ajouter à la circulation aux portes de Paris). La circulation alternée en fonction des plaques d’immatriculation est particulièrement injuste car elle va frapper ceux qui ne disposent pas de plusieurs véhicules. C’es une politique de bobos. La gratuité des transports collectifs en revanche constitue un moyen rationnel en cas d’urgence même si la facture de 10 millions pour quelques jours apparaît élevée mais c’est rien en comparaison des 30 milliards au plus que représente le cout global de la pollution.