Fusion Alsthom General Electric : remise en cause par Bruxelles ?
Alsthom a bradé sa filière énergie à General Electric mettant ainsi en cause la maitrise de la politique énergétique. Et éventuellement les critères environnementaux relatifs aux turbines à gaz. Mais la commission européenne reproche surtout au nouveau groupe sa position dominante sur le marché mondial de l’ordre de 50%. La Commission européenne a donc ouvert le 23 février une enquête approfondie sur la vente du pôle énergie d’Alstom à l’américain General Electric (GE). Elle estime que cette opération à 12 milliards d’euros pourrait poser des problèmes de concurrence sur le marché des turbines à gaz de haute puissance. »L’opération réunirait les activités de GE et d’Alstom, évinçant ainsi de ce marché l’un des trois principaux concurrents de GE dans le monde », explique la Commission dans un communiqué. La Commission craint que cette opération ne conduise à une hausse des prix, un choix réduit pour les consommateurs et à une moindre innovation dans le secteur. Il faut savoir que ces fameuses turbines sont considérées comme cruciales par l’Union « pour permettre à l’Europe d’honorer ses engagements environnementaux ». Cette enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure. La Commission, qui coopère sur ce dossier avec le ministère de la justice américain, a jusqu’au 8 juillet pour arrêter une décision. Si la fusion GE-Alstom aboutissait, elle donnerait naissance à un nouvel acteur mondial, ultra-dominant, avec près de 50 % de parts de marché, en Europe et dans le monde, exception faite de la Chine. En revanche, la Commission ne voit pas de problèmes « pour ce qui est des équipements de production d’énergie destinés aux centrales à charbon et aux centrales nucléaires, éoliennes et hydroélectriques, ni pour les équipements de transport d’électricité ». L’Etat français avait donné son feu vert formel en novembre au rachat pour 12,35 milliards d’euros du pôle énergie (70% des activités) du fleuron industriel français, après avoir longuement et âprement négocié avec Alstom et GE au printemps 2014. Cette opération doit aboutir à la transformation d’Alstom en une entreprise dédiée aux transports, un secteur que le groupe juge plus porteur., ce qui constitue uen erreur stratégique qu’Alstom va bientôt payer car malheureusement en raison des restrictions budgétaires partout dans le monde l’heure n’est pas au développement des investissements ferroviaires.