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Energie: Alliance internationale pro-nucléaire

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire


. Onze pays de l’Union européenne, emmenés par la France, ont annoncé, mardi 28 février, un approfondissement de leur coopération autour de l’atome, malgré l’opposition farouche de l’Allemagne. « L’énergie nucléaire est l’un des nombreux outils permettant d’atteindre nos objectifs climatiques, de produire de l’électricité de base et de garantir la sécurité de l’approvisionnement », affirment-ils dans une déclaration commune.

La France, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie s’accordent pour « soutenir de nouveaux projets » nucléaires, basés notamment « sur des technologies innovantes », ainsi que « l’exploitation des centrales existantes ». Le texte prévoit des projets communs de formation, « des possibilités de coopération scientifique accrue » et l’échange des « meilleurs pratiques dans la sécurité ».

Pour Paris, le nucléaire, énergie pilotable et sans émissions de CO2, est « complémentaire » des renouvelables pour atteindre l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. « Etats-Unis, Royaume-Uni, Corée du Sud, Chine, Inde et même Japon envisagent le nucléaire comme un moyen important de décarboner leur économie. Nous devons être sur un pied d’égalité », avait plaidé la ministre française Agnès Pannier-Runacher lundi.

Les onze pays signataires sont les mêmes qui soutenaient fin 2021 la reconnaissance du caractère « durable » du nucléaire dans la « taxonomie » européenne, une labellisation verte permettant de faciliter certains investissements. Ils avaient obtenu gain de cause dans le texte adopté mi-2022.

Pour une nouvelle alliance eurafricaine»

Pour une nouvelle alliance Europe–Afrique

Pour le cofondateur de MGH partners,Hamza Hraoui,  « la poussée isolationniste de l’axe atlantiste a laissé la place à une obsession sino-russe. Elle devra pousser l’Europe à s’appuyer plus que jamais sur un axe Europe-Méditerranée-Afrique renforcé » ( L’opinion)

 

 

Au lendemain du 2 mars 2022, lors du premier vote d’une résolution contre la Russie à l’assemblée générale des Nations unies, les Européens se sont tombés de haut. Et pour cause : pensant que la plupart des pays africains dits amis allaient suivre sans sourciller le sillage des condamnations occidentales de l’invasion de l’Ukraine, l’Europe a dû constater la très grande prudence et la distance de ces derniers vis-à-vis du conflit. Trente-cinq Etats se sont abstenus. Plus de la moitié de ces derniers étaient africains.

Ce n’est certainement pas le soft power ou les investissements russes qui ont pesé dans cette séquence – rappelons que le PIB de l’ex-URSS dépasse à peine celui des Pays-Bas. Il est vrai que des pays avaient comme ligne de mire les importations de blé. C’est le cas duSénégal, qui préside l’Union africaine, et dépend à hauteur de 51 % du blé russe. Cela a certainement atténué son tropisme occidental mais la cause est plus profonde que cela : l’absence d’alliance politique et géostratégique entre le nord et le sud de la Méditerranée.

Nous parlons ici de deux ensembles tellement proches, touchés par les mêmes enjeux globaux. Plus que jamais, le contexte géopolitique actuel devrait être celui d’une convergence des cultures stratégiques des deux rives avant que le divorce ne soit consommé.

S’il est une région qui a inspiré et façonné l’histoire du monde par son énergie créatrice et ses racines multidimensionnelles, c’est bien la Méditerranée. Cet espace qui a connu des temps de gloire, de drames, mais aussi de paix se cherche toujours un corps institutionnel intégré qui lui permette de participer pleinement à la refondation de l’ordre mondial.

La pandémie aurait déjà dû inciter le bassin méditerranéen à libérer son potentiel stabilisateur. Pour y parvenir, les pays de la région peuvent compter sur les richesses de leurs cultures qui embrassent une variété de savoirs et d’idées uniques au monde. Faire preuve d’audace permettrait de sanctuariser un espace économique et culturel vital pour les deux rives de la Méditerranée, en incluant l’Afrique dans une communauté de destin.

Peut-on imaginer l’Europe sans l’Afrique et vice-versa ? Cette question s’impose désormais depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine dans un contexte post-pandémique. Pour ne pas revivre le scénario turc dans lequel l’Europe a vu s’éloigner un allié important pourtant membre de l’Otan, il est indispensable de changer de posture avec des pays d’Afrique du nord et de l’ouest, qui sont passés de l’expectative à une capacité d’analyse autonome. Cela devrait être un impératif géopolitique car aucun cadre d’alliance n’a été défini malgré les échanges socioéconomiques qui ne cessent de croître.

Il ne s’agit pas ici de spéculer sur l’éventualité d’une rupture entre les deux corps de la Méditerranée, car cela est tout simplement irréaliste étant donné les multiples liens tissés depuis si longtemps, et parce que la proximité géographique impose ses contraintes. Au contraire, il s’agit d’établir un constat qui doit pousser à agir dans un contexte d’activisme chinois ou russe dans la région. Pour considérer enfin le Maghreb comme partenaire stratégique pour l’Europe, et l’Europe comme allié vital pour le Maghreb.

 Alors que la communauté européenne, et tout particulièrement la France, sort à peine d’une guerre contre une pandémie qui a affecté les économies émergentes, aujourd’hui la question du « monde d’après » devra répondre à la surdépendance envers l’Asie, d’un côté, et russe, de l’autre, notamment sur un enjeu déterminant pour les relations internationales : l’énergie.

La pandémie a ouvert un questionnement sur le modèle social pour beaucoup de citoyens européens. Si le débat sur le modèle « d’après » a été vite clôturé au profit de messages de retour à la normale, les interrogations et inquiétudes reviennent. La sortie progressive de la crise sanitaire et la frénésie mondialisée de la consommation ont cédé la place à une inflation qui menace le pouvoir d’achat de l’agent économique européen.

L’énergie constitue en ce sens le talon d’Achille des économies libérales du nord. Dans la phase politique qui s’annonce, la résolution de la crise énergétique à venir et la réduction des inégalités ne peuvent être dissociées. L’Europe est au bord d’une crise énergétique sans précédent qui pourrait mettre à l’arrêt une partie de son outil industriel. De ce fait, la sortie des énergies fossiles s’impose progressivement dans le débat comme la condition de réussite de la transition, mais les Vingt-Sept rechignent toujours à regarder vers le sud pour s’approvisionner en énergie verte. L’Afrique dispose pourtant d’espace, de couloirs venteux réguliers, et d’un ensoleillement inégalé.

C’est aussi l’opportunité d’un « New green deal » avec l’Afrique qui l’aiderait à combler son retard en matière de développement, tout en contraignant ses dirigeants à une meilleure gouvernance. Au-delà de la révision de la politique de l’UE sur l’énergie, il s’agit ici d’une exigence pesant sur l’ensemble des actions extérieures de l’Union pour imaginer une nouvelle forme d’alliance avec la rive sud de la Méditerranée. La poussée isolationniste de l’axe atlantiste a laissé la place à une obsession sino-russe. Elle devra pousser l’Europe à s’appuyer plus que jamais sur un axe Europe-Méditerranée-Afrique renforcé.

Hamza Hraoui est cofondateur du cabinet d’affaires publiques MGH partners.

Alliance écolos–PS: seulement 40 % favorables à gauche

Alliance écolos–PS: seulement 40 % favorables à gauche

 

Une éventuelle alliance entre le parti socialiste et les écolos pour la candidature aux présidentielles ne changeraient sans doute pas grand-chose. Dans les sondages Jadot est en effet crédité de l’ordrede 8 % et Hidalgo de 6 %. L’addition ne ferait pas 14 % mais sans doute pas plus de 10 %. En dépit du caractère un peu gauchisant d’ Hidalgo, de nombreuses divergences demeurent entre les deux partis. Et les écolos se souviennent de la politique des socialistes quand ils sont au pouvoir . Même si on envisageait l’impossible union de la gauche réunissant écolos, parti socialiste et insoumis on ne parviendrait même pas à 30 %.

 

Dernier aspect et non des moindres si Hidalgo devait retirer sa candidature ce serait sans doute la disparition totale et définitive du parti socialiste sur la scène politique française.

 

Certes cette disparition est cependant programmée mais elle peut encore s’étirer assez longtemps dans le temps en s’appuyant sur les solides bastions locaux du parti socialiste notamment les élus. Ce qu’on a pu vérifier l’heure des élections régionales et des élections communales. Selon un sondage Ifop paru dans le Journal du Dimanche, 53% des électeurs de gauche sont en faveur d’une alliance.

 

Alliance Chine et pays musulmans ?

Alliance Chine et pays musulmans ? 

 Dans son dernier ouvrage, l’historien Emmanuel Lincot retrace avec érudition les enjeux géopolitiques des relations sino-musulmanes. 

Professeur à l’Institut Catholique de Paris, sinologue, Emmanuel Lincot est Chercheur-associé à l’Iris. Chine et Terres d’islam : un millénaire de géopolitique est son dernier ouvrage édité aux Presses Universitaires de France (PUF).

Interview dans le Figaro (extrait)


Avant d’interagir avec l’Islam à l’étranger, c’est surtout chez elle que la Chine est en contact avec le monde musulman, en particulier au Xinjiang. Quels sont les enjeux qui traversent cette région dans l’histoire des relations sino-musulmanes ?

 

Vous pointez un paradoxe dans le livre : l’islam est aujourd’hui majoritairement asiatique alors que ses mythologies politiques sont inspirées d’un creuset arabo-musulman à forte dimension identitaire…

Nos préjugés nous conduisent souvent à associer l’islam au seul monde arabe. Or l’islam est aujourd’hui majoritairement asiatique. La Chine est donc tout particulièrement concernée par ce phénomène aussi bien sur son propre territoire qu’à l’étranger.

Protéiforme, l’islam ne véhicule pas moins un certain nombre de référents linguistiques et mythologiques que partagent l’ensemble des peuples convertis. À commencer par l’arabe. Langue de la Révélation, langue du Coran, l’arabe structure car elle est la langue de la foi mais elle place aussi tout croyant non arabe en une sorte d’exil chez soi, au plus proche. Être un étranger chez soi : un impossible séjour, pourtant bien réel.

 

Cette situation dit aussi une condition de l’homme moderne. Car, que l’on soit Ouïgour, Pachtoune ou Pendjabi c’est-à-dire issu d’un islam asiatique aujourd’hui en effet majoritaire, les «mythologies politiques» – au sens où les définissaient Raoul Girardet – et auxquels l’on adhère sont inspirées d’un creuset arabo-musulman qui s’est forgé pour le Prophète et ses compagnons dans l’épreuve. Celle d’une exclusion et, pour les membres de la communauté comme les États musulmans s’y référant, cet acte fondateur reste un marqueur identitaire. C’est notamment l’épisode de l’Hégire et de l’exil à Médine où se formera à son instigation la première théocratie islamique. C’est aussi l’un des mythes fondateurs les plus importants de la pensée politique musulmane à partir duquel se rejouera d’ailleurs le destin des peuples pakistanais et palestinien (exil des Mohajirs (1947) pour les premiers, Nakba, un an plus tard, pour les seconds). C’est en cela que réside la force de l’islam que de parler à tous d’une histoire commune qui est pourtant vécue par chacun différemment.

Comment appréhendez-vous le traitement des Ouïgours actuellement en Chine ? Cette situation ne l’handicape-t-elle pas dans ses relations avec les pays du Proche Orient ?

La situation est terrible. Un million de Ouïgours sont incarcérés dans des camps de travail et de rééducation. Loin d’y avoir renoncé, le régime de Xi Jinping renoue avec une pratique totalitaire de sinistre mémoire et qui était celle initiée par son lointain prédécesseur, Mao Zedong. Lavage de cerveau, sévices psychologiques, torture et stérilisation des femmes ont été pointés du doigt par plus d’une organisation internationale.

Ces répressions ont redoublé d’intensités mais elles sont en réalité anciennes. La Révolution culturelle (1966-76) avait été particulièrement violente et même si une phase de répit avait pu être observée avec les réformes initiées par Deng Xiaoping, dans les années quatre-vingt, celles-ci ont repris après l’effondrement de l’URSS voisine, en 1991. Velléités d’indépendance pour les uns, retour à la tradition pour d’autres vont légitimer en retour le choix d’un «frapper fort» (yan da), nom de la politique mise en œuvre par Pékin.

Que pèse la question ouïgoure face aux milliards du projet des Nouvelles Routes de la Soie ? En vérité, pas grand-chose. Seuls les Occidentaux en ont fait leur cheval de bataille alors que le sort des Mongols ou des Tibétains semble oublié et que ni Washington ni Bruxelles ne se prononcent sur les exactions commises contre les chrétiens en Chine même.

 

La radicalité de part et d’autre va donner lieu, quelques mois seulement avant les attentats du 11 septembre 2001, à la création de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Son bureau de renseignement, basé à Tachkent, permet aux membres de ladite Organisation de lutter contre le «séparatisme», l’«indépendantisme», l’«extrémisme» et d’extrader toute personne dissidente ou recherchée auprès des autorités de police chinoises. Les moyens mis en œuvre sont donc considérables mais ce que redoute avant tout Pékin, c’est l’existence de maquisards ouïgours radicalisés, comme ceux ayant rejoint l’ETIM, un groupuscule terroriste proche de Daech, dans des régions difficiles d’accès et que convoite Pékin par des alliances de revers. D’où l’empressement du gouvernement chinois de vouloir reconnaître le régime des Talibans, comme il l’avait d’ailleurs fait de 1996 à 2001.

Quelles sont ces régions potentiellement crisogènes pour les intérêts chinois ? Le Cachemire, le Baloutchistan, l’Afghanistan et le Tadjikistan, là même où dans la région du Gorno-Badakhchan, l’armée chinoise a aménagé un centre militaire appelé à grandir. Bien que ses activités soient discrètes, elles offrent à la Chine une profondeur stratégique et lui permettent de tenir à la fois en respect l’Inde, qui renforcera vraisemblablement sa présence, quant à elle, autour de la base aérienne tadjike d’Ayini, laquelle s’est avérée particulièrement utile lors de l’évacuation de ressortissants indiens depuis Kaboul à partir du 15 août dernier.

 

Par ailleurs, la question ouïgoure reste taboue pour ce qui concerne les relations entre la Chine et les pays du Moyen-Orient. L’islam y est moins un enjeu spirituel que politique. Les Chinois l’ont d’ailleurs parfaitement intégré. En cela, la grille de lecture que les Occidentaux ont adoptée et selon laquelle, pour reprendre le langage d’un Gilles Kepel, il existerait une «ligne belligène» entre les mondes chiite et sunnite, n’a, vu de Pékin, aucune pertinence. Au reste, que pèse la question ouïgoure face aux milliards du projet des Nouvelles Routes de la Soie ? En vérité, pas grand-chose. Seuls les Occidentaux en ont fait leur cheval de bataille alors que le sort des Mongols ou des Tibétains semble oublié et que ni Washington ni Bruxelles ne se prononcent sur les exactions commises contre les chrétiens en Chine même.

 

Un des grands moments de convergence géopolitique du monde chinois et du monde musulman a lieu durant la Guerre Froide avec le mouvement des non-alignés. Est-ce d’abord par l’existence d’un ennemi commun – l’Occident – que ces deux mondes sont amenés à converger ? Et que reste-t-il aujourd’hui de l’esprit de Bandung ?

Bandung (1955), nom d’une conférence organisée par le Président indonésien Sukarno, et l’émergence des «non-alignés» consacrait déjà, en pleine guerre froide, une division idéologique entre Moscou et Pékin. Deux entités communistes aussi distinctes que rivales se partageaient désormais le leadership du Tiers-Monde. Le soutien à la cause palestinienne par Mao Zedong reste en cela un cas d’école. Et il n’est pas le seul. Bien en amont, le soutien révolutionnaire et la tactique de guérilla participaient de cette «troisième voie» que Pékin entendait promouvoir contre les puissances coloniales française et britannique mais aussi contre Israël, vigoureusement critiqué pour son intervention à Suez, en 1956.

Plusieurs leviers furent alors actionnés : ressentiment anti-occidental avant tout et sympathie marxiste dans une bien moindre mesure ; l’atavisme religieux des élites musulmanes jouant ici à contre-courant d’un athéisme inhérent au régime communiste chinois. Idiots utiles, ou antisémites notoires, tel le grand Mufti de Jérusalem, furent alors approchés par le Front Uni et d’autres officines du Parti Communiste chinois. Brouillage des pistes et entrelacs croisant des filiations idéologiques parfois radicalement opposées entre elles permirent à Pékin de rallier bien des suffrages.

L’écrivain Léopold Sédar Senghor décrira Bandung comme une gigantesque « levée d’écrou » et la promesse d’un avenir meilleur pour ces pays du Sud, la plupart ayant été fraîchement décolonisés.

 

L’extrême gauche ne fut pas la seule obédience à être sollicitée. Depuis cette nébuleuse, Pékin dégagea un consensus entre radicaux de toutes obédiences. Ce consensus, toujours mutant n’en est pas moins actif à ce jour. Il vise à créer une alternative, et de nature souvent révisionniste, au discours occidental dominant, que ce soit sur la question ouïgoure ou celle des droits de l’homme.

Ne s’agit-il pas d’une autre forme de guérilla ? Née de ces opérations aussi furtives qu’incisives et s’exerçant souvent dans des milieux cultivant leur propre marginalité, cette guérilla se nourrit de mots et de postures. Elle fournit la preuve la plus éclatante de ces formes de conditionnement à la fois psychologique et existentiel, lequel est toujours subordonné à la définition de l’ennemi.

L’esprit de Bandung reste prégnant dans tous les communiqués chinois adressés à ce jour aux pays arabes ou africains car il est la première participation active de peuples qui se considèrent comme humiliés par l’histoire. Tous discutent de l’iniquité du système westphalien imposé par les Occidentaux qui les rejettent en parias et ne tiennent pas compte de leurs propres singularités non plus que de leur choix de développement. Hasard du calendrier : un certain Claude Lévi-Strauss publie la même année Tristes tropiques. Lentement le regard des Occidentaux sur leurs anciennes colonies sera amené à changer. L’écrivain Léopold Sédar Senghor décrira Bandung comme une gigantesque «levée d’écrou» et la promesse d’un avenir meilleur pour ces pays du Sud, la plupart ayant été fraîchement décolonisés. En cela, Bandung demeure un mythe.

Aujourd’hui, comme il y a mille ans, les relations entre la Chine et le monde musulman se structurent autour d’un concept majeur : les routes de la soie, désormais appelées Nouvelles Routes de la Soie. Peut-on dire que c’est une constante de leur histoire ?

Oui. Sans pour autant parler de déterminisme géographique, les itinéraires initialement sont les mêmes. Mais ce qui change, c’est le rapport à la technique, l’effacement des distances et les enjeux posés par le numérique. Il a fallu attendre l’élection d’Emmanuel Macron pour qu’en France les plus hautes autorités de l’État saisissent enfin l’importance des Nouvelles Routes de la Soie.

 

Savons-nous y répondre d’une manière pour autant adéquate en souscrivant au projet concurrent de l’Indopacifique tel que l’ont défini Washington et ses plus proches alliés de l’«anglosphère» ? Évidemment non, et la dénonciation du contrat de vente de nos sous-marins par l’Australie nous rappelle avec force la divergence entre chacun de nos angles de vue. Car cette logique de confrontation avec la Chine est étrangère à l’histoire que nous entretenons sur la longue durée avec ce pays. Aussi, faut-il maintenir des liens avec la Chine et ce, pour préparer l’avenir. C’est le travail des universitaires notamment. Ils sont a priori moins prisonniers de leurs fonctions que ne le sont les diplomates ou les militaires et doivent maintenir ainsi des canaux de communication. Y compris avec Taïwan, en l’occurrence ; île avec laquelle des parlementaires européens pratiquent une forme de diplomatie informelle. Elle s’avère très nécessaire dans le climat de tensions que nous savons. Pourvu qu’elle soit suivie d’actions concrètes. Dire comme l’a fait l’un de nos députés récemment auprès de ses hôtes taïwanais qu’ils «ne sont pas seuls» est émotionnellement sympathique. Mais il n’a pas plus d’effet que la rosée sur les pétales d’une fleur au petit matin !

La France du général de Gaulle avait reconnu la République populaire de Chine, et cultivait une proximité avec le monde arabe. Qu’en est-il aujourd’hui de notre positionnement par rapport à ces deux mondes ?

De Gaulle a toujours fait le pari du temps long. Il se refusait de parler de l’URSS par exemple mais bien de la Russie. Pourquoi ? Parce qu’il existe une certitude gaullienne selon laquelle les hommes et les régimes passent tandis que les pays demeurent. Si de Gaulle a reconnu la Chine en 1964 ce n’est certainement pas par sympathie communiste mais bien parce qu’il comprenait que l’on ne pouvait guère agir autrement. Poids de la démographie, maîtrise de l’arme nucléaire par Pékin la même année, contrepoids pouvant être utilisé à l’hégémonie soviétique : tous ces facteurs ont concouru à cette décision… De même pour le monde arabe avec lequel des relations devaient être privilégiées pour le soustraire à l’emprise soviétique et pour des raisons plus pragmatiques encore : la garantie d’un accès au pétrole.

Le gaullisme c’est à la fois une visée stratégique, de long terme donc, et une approche très pragmatique des relations internationales. Lorsque de Gaulle parlait auprès de ses interlocuteurs chinois et arabes c’était au nom de la France. Aujourd’hui, nos dirigeants le font au nom de la République, de la laïcité, des droits de l’Homme. C’est évidemment inaudible. Donc inefficace.

 

Non seulement notre logiciel est obsolète mais nous avons multiplié les angles morts dans nos choix diplomatiques. Nous avons perdu le sens à donner à une hiérarchisation de sujets sans doute prioritaires. Le Pakistan, l’Asie centrale, l’Iran sont des enjeux considérables que nous avons délaissés, par exemple, et au profit de la Chine seule. Nous sommes empêtrés dans des préjugés idéologiques qui nous isolent et nous aliènent. La France sera à la tête de la présidence de l’Union Européenne d’ici quelques mois. C’est là une occasion de se reprendre en main, de se réinventer, de recouvrer toute sa hauteur de vues.

Mais pour cela, nous devons renouer avec des pratiques qui furent celles des Grecs, mettant la métis (l’art de la ruse) au cœur de nos pratiques. Relisons Machiavel, travaillons à la compréhension des peuples, de leurs langages (pari difficile quand on sait que l’Académie française mène un combat d’arrière-garde sur la «préservation» de notre très contestable monolinguisme national…) cachons notre intelligence – laquelle est souvent synonyme à l’étranger d’arrogance – et nous saurons briller d’un tout autre éclat !

Municipales à Trappes : alliance républicaine contre le maire

Municipales à Trappes : alliance républicaine contre le maire

L’ancien maire de la ville de Trappes, le socialiste Guy Malandain, a décidé de s’associer avec Othman Nasrou (Libres !), un proche de Valérie Pécresse, pour battre le maire sortant, Ali Rabeh (Génération.s). Ce dernier avait réussi à être élu lors de l’élection municipale de 2020, mais celle-ci avait été définitivement annulée en août par le Conseil d’État, l’édile ayant fait la promotion de sa candidature entre les deux tours.

Lors du second tour de l’élection municipale de juin 2020, la liste conduite par Ali Rabeh était arrivée en tête avec 40,4% des voix, devant celle d’Othman Nasrou (37,19%) et celle de Guy Malandain (22,41%). La partielle qui les départagera de nouveau aura lieu en octobre.

Émirats Arabes unis : une alliance stratégique avec la France

 Émirats Arabes unis : une alliance stratégique avec la France

Le général Dominique Trinquand ancien chef de la mission militaire de la France auprès de l’ONU, explique en quoi l’alliance entre la France et les émirats Arabes unis et stratégiques. Tribune dans l’opinion

tribune

Abou Dhabi n’est qu’à trois heures de vol de Kaboul et à sept heures de vol de Paris. Depuis le 17 août, la France utilise sa base militaire d’Abou Dhabi pour effectuer en urgence un pont aérien entre Kaboul et Paris afin d’évacuer ses citoyens et des Afghans menacés. Cette coopération militaire entre la France et les Emirats arabes unis (EAU) a permis l’évacuation vers Paris de plus de 2 000 personnes, en grande majorité des Afghans.

L’utilisation de la base française d’Abou Dhabi pour évacuer ces citoyens Afghans et ressortissants de la coalition en péril est l’aboutissement d’une décennie de partenariat entre la France et les Emirats arabes unis. En 2009, le président de la République Nicolas Sarkozy s’était rendu sur place pour inaugurer la première base militaire française dans le golfe persique. A l’époque, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah bin Zayed, avait déclaré que le partenariat avec la France était « une priorité absolue ». Les Emirats sont devenus un atout essentiel de la capacité de projection de l’armée française au Moyen-Orient et au-delà. La récente visite du ministère des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et de Florence Parly, la ministre des Armées à Abou Dhabi en atteste.

Les Emirats arabes unis ne sont pas seulement un partenaire militaire avéré, ils partagent aussi les problématiques géopolitiques françaises.

La France, les Emirats arabes unis et leurs alliés défendent la liberté de navigation dans le golfe persique. A la suite des menaces iraniennes sur le détroit d’Ormuz, la France a proposé de déployer une mission européenne d’information sur la situation maritime en utilisant sa base navale. Cette opération européenne (Anegor) fut lancée en 2020. Plus tard, en avril 2021, l’exercice bilatéral annuel de préparation au combat naval dans le golfe persique entre la France et l’Inde a donné lieu à la première participation de la marine des Emirats arabes unis.

Par ailleurs, la France et les Emirats arabes unis s’opposent à l’expansionnisme de la Turquie dans la région euroméditerranéenne. Pour cela la France a apporté son plein soutien, tant diplomatique que militaire, à la Grèce dont la souveraineté maritime était contestée par la Turquie. Les Emirats arabes unis, quant à eux, ont obtenu le statut d’observateur au Forum EastMed (*), ce qui leur a permis de développer des relations plus solides avec les Etats membres de l’UE comme Chypre, la Grèce et la France qui partagent des préoccupations concernant la Turquie.

Plus globalement, les Emirats collaborent avec les services français de lutte contre le terrorisme lié à l’extrémisme religieux, qui a marqué la France au cours de la dernière décennie. Alors que le président Macron fait du combat contre le séparatisme islamique un cheval de bataille, dans le monde arabe, son allié Mohamed bin Zayed s’attaque à l’islam politique porté par les Frères musulmans. Tous deux s’accordent sur une vision modérée d’un islam intégré à la société.

Le soutien financier des Emirats au G5 Sahel est également un signe concret de l’appui des EAU à la lutte contre l’extrémisme religieux sur le continent africain.

L’opération Apagan qui vient de s’achever entre Kaboul et Paris illustre une des nombreuses facettes de la coopération Franco-émiratie et des convergences entre les deux pays. Aujourd’hui un pont aérien, demain le rôle traditionnel de médiateur entre les pays occidentaux et les puissances arabes et asiatiques. Il y a plus de dix ans la France a fait le choix des Emirats et une fois de plus, ils montrent leur fiabilité dans un moment de crise.

Hydrogène–une alliance franco-allemande ?

Hydrogène–une alliance franco-allemande ?

Guy Maugis ,président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie préconise une alliance franco-allemande pour le développement de la filière hydrogène. Le problème cependant est que l’Allemagne est très protectrice de ses industries de pointe et par exemple fait tout pour démolir la filière nucléaire de la France.

 

 

Ce que l’on connaît du prochain rapport du Giec, les chaleurs extrêmes qui ont affecté récemment le Nord-ouest des États-Unis et du Canada soulignent encore un peu plus l’urgence de la question climatique et la nécessité d’une décarbonation de l’économie de grande ampleur. La transition énergétique en est évidemment une clé. C’est la raison pour laquelle tous les regards se tournent vers l’hydrogène « vert » (c’est-à-dire produit par une électricité décarbonée). La Commission européenne a élaboré à la fin de l’année dernière un Important Project of Common European Interest (IPCEI), consacré à l’hydrogène vert et concernant aussi bien sa production que sa distribution et son utilisation, en particulier dans le transport et l’industrie.

Des projets sont d’ores et déjà identifiés. Il faut aujourd’hui entrer dans la phase de lancement et de financement. Les entreprises françaises et allemandes sont en première ligne dans le développement de l’hydrogène. Elles l’ont clairement manifesté lors du premier Symposium franco-allemand de l’hydrogène, organisé le 1er juillet à Paris sous l’égide de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie.

Il ne s’agit plus de développer des expériences pilotes, mais de créer un véritable marché commun de l’hydrogène vert en Europe, comme nous avons su le faire avec le charbon et l’acier, ou avec l’électricité. L’enjeu est de bâtir un véritable écosystème de l’hydrogène vert, qui intègre sa production dans des « gigafactories », sa distribution au travers de nouvelles infrastructures et son utilisation. La demande potentielle en hydrogène vert de la part de l’industrie européenne est très importante et peut se mesurer en gigawatts mais construire les capacités de production correspondantes est à la portée des grands énergéticiens européens.

Les industriels français et allemands sont d’accord sur un point : un écosystème européen de l’hydrogène doit intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur et être suffisamment dimensionné pour que la filière soit rentable le plus rapidement possible et que l’hydrogène vert devienne une « commodité »

Filière. Naturellement, cela exige des investissements très importants, et donc un soutien des Etats et de l’Union européenne. La France projette d’investir 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, l’Allemagne 9 milliards. Ce sont des engagements ambitieux, mais nécessaires. Les industriels français et allemands sont d’accord sur un point : un écosystème européen de l’hydrogène doit intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur et être suffisamment dimensionné pour que la filière soit rentable le plus rapidement possible et que l’hydrogène vert devienne une « commodité ».

La montée en puissance d’une nouvelle économie de l’hydrogène est à notre portée. Elle sera un vecteur de souveraineté technologique dans la compétition mondiale. De par les investissements industriels qu’elle nécessite, cette économie sera également un puissant facteur de réindustrialisation, avec probablement la création de 100 000 emplois au cours des dix prochaines années. La France et l’Allemagne doivent prendre le leadership de cette nouvelle économie. Mais il faut aussi que les États, avec l’Union européenne, créent le cadre réglementaire et financier à la hauteur des enjeux. Ils en donnent le signe. L’heure est désormais aux actes et aux décisions.

Guy Maugis est président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie

Nucléaire Corée-du-Nord : alliance États-Unis–Japon–Corée-du-Sud

Nucléaire Corée-du-Nord : alliance États-Unis–Japon–Corée-du-Sud

 

Les trois pays ont décidé de mettre en place une coopération trilatérale concertée en vue de la dénucléarisation », ont-ils annoncé vendredi 2 avril, dans une déclaration commune.

Les trois pays sont également convenus de la nécessité d’une mise en oeuvre complète, par la communauté internationale, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord.

« Combine ». Le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, sera reçu le 16 avril à la Maison Blanche, devenant le premier dirigeant étranger à rencontrer en personne le nouveau président démocrate, ont aussi annoncé vendredi soir les gouvernements américain et nippon.

Le président américain a déclaré, la semaine dernière, que les États-Unis restaient ouverts à la diplomatie avec la Corée du Nord malgré ses essais de missiles balistiques. Mais il a prévenu qu’il y aurait des réactions si la Corée du Nord provoquait une escalade de la situation. Il s’est dit prêt « à une certaine forme de diplomatie, mais soumise à la condition de la dénucléarisation ».

Présidentielle 2022 : une alliance de la gauche et de l’écologie ?

Présidentielle 2022 : une alliance de la gauche et de l’écologie ?

Denis Sieffert, éditorialiste à l’hebdomadaire « Politis », plaide, dans une tribune au « Monde », pour un « Congrès de Tours à l’envers » et une alliance des forces politiques progressistes qui rendrait au mot « réforme » son sens historique.

Tribune.

 

 

 Dans une récente tribune aux accents incantatoires publiée dans Le Monde daté du 9 février et titrée « La gauche peut encore gagner en 2022 », Laurent Joffrin, ancien directeur du quotidien Libération, a tenté de nous convaincre que la gauche n’a pas d’ores et déjà perdu la prochaine élection présidentielle. On voudrait le croire, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il ne nous aide pas à espérer. Il ne nous dit pas comment y parvenir, et pas davantage avec qui. On subodore tout juste qu’ayant enfin renoncé aux vieux chevaux de retour de l’écurie socialiste – ceux qui, en 2012, avaient tous les pouvoirs et qui les ont perdus tous –, il prépare la candidature d’Anne Hidalgo. Il plaide en tout cas pour une candidature sociale-démocrate.

Pourquoi pas ? Encore faudrait-il s’accorder sur cette dénomination qui a subi toutes les avanies de l’histoire, et de la part de ceux-là mêmes qui s’en réclament. Sans remonter aux crimes coloniaux, le traité de Maastricht, qui a écrasé le social sous le primat budgétaire, et, plus récemment, le tournant droitier d’un Manuel Valls, artisan de politiques antisociales et identitaires, ont jeté un lourd discrédit sur une appellation de moins en moins contrôlée. Les mots ont perdu à ce point leur sens qu’ils peuvent à la fois nous renvoyer à Jean Jaurès et à Tony Blair. Cherchez l’erreur ! 

Cette clarification accomplie, l’hypothèse sociale-démocrate – ou, si l’on préfère, réformiste – ne doit pas provoquer de cris d’orfraie du côté de la gauche radicale. Ce positionnement politique, celui de la « perfectibilité » sociale, pour emprunter à Jean-Jacques Rousseau, est sans aucun doute le seul qui puisse faire gagner la gauche, parce qu’il correspond à une réalité anthropologique potentiellement majoritaire. Nous voulons la justice sociale, la transition écologique, une démocratie réparée, et nous le voulons sans violence. Nous voulons rendre au mot « réforme » son sens historique, et qu’il cesse d’être synonyme de régression et de destruction des acquis sociaux. Nous voulons des « réformistes », pas des « réformateurs »…

Pour empêcher que « réformisme » finisse par signifier le contraire de ce qu’il veut dire, Jaurès lui avait déjà adjoint une épithète qui n’est pas tout à fait anodine : il parlait de « réformisme révolutionnaire ». Cet oxymore est magnifique. Il porte en lui-même l’unité de la gauche. Il dépasse le schisme du Congrès de Tours [décembre 1920] de la Section française de l’Internationale ouvrière, qui, un siècle plus tard, fracture toujours notre paysage politique entre un courant social-écologique et un populisme de gauche autoritaire, incarné par Jean-Luc Mélenchon. Les réformes sont révolutionnaires quand elles se heurtent par elles-mêmes à la logique du capitalisme financier qui nous gouverne aujourd’hui. C’est à peu près le cas de toute réforme qui se situe dans une perspective de redistribution des richesses. Point besoin de dresser des échafauds ! Il faut que la vie des gens s’améliore et que la transition écologique soit aussi une transition sociale.

Une alliance contre la percée technologique chinoise

Une alliance contre la percée technologique chinoise

 

iseUn article du Wall Street Journal explique que les États-Unis entendent créer une alliance internationale pour lutter contre la percée technologique chinoise

 

Le président Joe Biden décrit les relations entre les Etats-Unis et la Chine comme un conflit de valeurs entre démocratie et autocratie.

Mais cette rhétorique masque une approche pragmatique qui consiste à réunir des groupes de pays pour travailler ensemble sur la technologie. L’objectif est de garder de l’avance sur la Chine dans les domaines des semi-conducteurs, de l’intelligence artificielle et d’autres avancées qui devraient définir l’économie et l’armée de demain.

Des conversations préliminaires ont commencé avec des alliés de Wahington, mais ces efforts devraient prendre des mois, selon des hauts responsables de l’administration.

Les Etats-Unis prévoient d’organiser différentes alliances en fonction des questions, a précisé un haut responsable de l’administration, qui a décrit l’initiative comme modulaire. Les différents groupements incluraient généralement les puissances industrielles du G7 et quelques autres pays. L’idée est généralement appelée Democracy 10 ou Tech 10

La stratégie comporte des éléments offensifs et défensifs. En combinant leurs forces, les Etats-Unis et leurs alliés peuvent dépenser beaucoup plus que la Chine, dont le budget de recherche et développement est désormais presque égal à celui des Américains. Ces alliances peuvent également coordonner des politiques pour refuser à Pékin les technologies dont elle a besoin afin de devenir un leader mondial.

« Nous avons un fort intérêt à nous assurer que les démocraties technologiques s’unissent plus efficacement de façon à ce que ce soit nous qui façonnions ces normes et ces règles », a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken lors de son audience de confirmation.

Les Etats-Unis prévoient d’organiser différentes alliances en fonction des questions, a précisé un haut responsable de l’administration, qui a décrit l’initiative comme modulaire. Les différents groupements incluraient généralement les puissances industrielles du G7 et quelques autres pays. L’idée est généralement appelée Democracy 10 ou Tech 10.

Une alliance centrée sur l’intelligence artificielle, par exemple, pourrait inclure Israël, dont les chercheurs sont considérés comme des leaders du domaine. Une autre impliquant le contrôle des exportations intégrerait sans doute l’Inde, pour s’assurer que la Chine ne puisse pas importer certaines technologies. Pour encourager les pays craignant d’offenser Pékin à rejoindre ces alliances, l’administration pourrait s’abstenir d’annoncer leur participation, a indiqué le haut responsable.

Selon les personnes ayant travaillé sur ce concept, il est crucial que les alliances restent flexibles et évitent la bureaucratie. « Créer une nouvelle institution internationale impliquerait de grandes annonces sans actions à la clé », estime Anja Manuel, une ancienne responsable de l’administration Bush. « Avec la technologie, il faut rester agile. »

Parmi les domaines considérés comme mûrs pour des alliances, on peut citer le contrôle des exportations, les normes techniques, l’informatique quantique, l’intelligence artificielle, les biotechnologies, les télécommunications en 5G et les règles gouvernant la technologie de surveillance. La liste doit être réduite, selon des experts en technologie. Poursuivre trop de pistes prendrait trop de temps et serait trop contraignant pour les responsables du gouvernement.

La technologie de semi-conducteurs est en tête de la liste de l’administration, car les microprocesseurs alimentent l’économie moderne. La Chine est le plus grand marché, mais plus de 80 % des puces, particulièrement les modèles avancés, sont soit importées, soit produites en Chine par des entreprises étrangères.

Pékin a dépensé des dizaines de milliards de dollars au cours des dernières décennies pour tenter d’établir une filière nationale majeure, mais le pays reste en retard sur ses concurrents occidentaux. L’administration Biden ne veut pas que cela change.

Sous l’administration Trump, les Etats-Unis ont travaillé avec les Pays-Bas pour bloquer la vente d’équipements de fabrication de semi-conducteurs néerlandais à la plus importante fonderie de semi-conducteurs chinoise, Semiconductor Manufacturing International Corporation (Smic), ce qui aurait pu aider la Chine à produire des puces de pointe. Le département du Commerce, sous Donald Trump, avait également restreint la vente d’équipement de production de puces à Smic.

L’administration Biden assure le suivi de cette stratégie. En février, le conseiller national à la sécurité, Jake Sullivan, a parlé à son homologue néerlandais, Geoffrey van Leeuwen, à propos de la Chine et de la technologie avancée entre autres choses, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les technologues décrivent l’équipement de production de semi-conducteurs comme une technologie de goulot d’étranglement car elle reste dominée par trois pays seulement, les Etats-Unis, le Japon et les Pays-Bas, ce qui rend sa restriction relativement facile. Une alliance autour des semi-conducteurs inclurait sans doute les grands producteurs de puces en Europe, ainsi que la Corée du sud et Taïwan.

En plus de restreindre la technologie vers la Chine, les membres pourraient mettre en commun leurs travaux sur la R&D avancée, avec notamment le financement de sites de production de semi-conducteurs de plusieurs milliards de dollars hors de Chine.

Une initiative à haute visibilité susciterait forcément des inquiétudes et d’éventuelles représailles de Pékin, qui travaille à réduire sa dépendance aux technologies étrangères. La Chine utilise sa puissance économique pour tenter d’intimider les alliés des Etats-Unis, par exemple en réduisant les importations de vin et de charbon d’Australie après que Canberra a demandé une enquête sur les origines de la pandémie de coronavirus.

L’ajout de Taïwan, un producteur majeur de semi-conducteurs, que Pékin considère comme une province rebelle, accroîtrait les inquiétudes de la Chine.

«  Une alliance autour des semi-conducteurs menée par les Etats-Unis enfreindrait les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale et ne ferait que diviser artificiellement le monde et détruire les règles de commerce international », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

« En définitive, les Etats-Unis veulent réduire voire éliminer la capacité de Pékin à exercer des pressions »

Pékin dispose de nombreux leviers. La Chine est le principal fournisseur mondial de terres rares, les minerais indispensables à la production de téléphones mobiles, de produits électroniques et d’équipements militaires. En 2010, la Chine a limité les expéditions de terres rares au Japon en raison d’un conflit territorial au sujet d’un groupe d’îles en mer de Chine orientale, bien que Pékin ait démenti avoir été impliquée dans des actes coercitifs.

La Chine a récemment lancé un nouveau round de réglementations sur les terres rares et a interrogé les entreprises étrangères sur leur dépendance à la production chinoise, ce que certains experts en technologie ont vu comme un avertissement. Le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré que Pékin était « prêt à répondre aux besoins légitimes de tous les pays du monde dans la mesure du possible en accord avec les capacités et le niveau de ressources en terres rares de la Chine. »

Jake Sullivan a applaudi des alliances d’opposition antérieures contre les restrictions de la Chine sur les terres rares et Joe Biden a choisi comme représentante au Commerce des Etats-Unis Katherine Tai, le point de contact de l’administration Obama.

Joe Biden a commandé récemment une étude sur la dépendance des Etats-Unis aux terres rares fournies par l’étranger. Des responsables américains ont travaillé avec l’Australie et d’autres pays pour stimuler la production et créer des substituts synthétiques de ces minerais.

Interrompre les exportations de terres rares se retournerait contre la Chine en nuisant à sa réputation commerciale et en encourageant la production de minéraux dans d’autres pays, note Martijn Rasser, analyste en technologie pour le Center for a New American Security, un think tank basé à Washington.

Les alliances de technologie valent la peine de risquer un retour de bâton, poursuit-il. « En définitive, les Etats-Unis veulent réduire voire éliminer la capacité de Pékin à exercer des pressions. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Alliance Total et Engie pour l’hydrogène vert

Alliance Total et Engie pour l’hydrogène vert

Jusqu’à maintenant pour la fabrication de l’hydrogène dit  gris on utilise souvent des carburants fossiles et dont la production est très émettrice de CO2. Le projet Masshylia d’Engie et Total, hébergé au sein de la raffinerie, consiste à produire de l’hydrogène à partir d’eau et d’électricité, avec un électrolyseur d’une puissance industrielle de 40 mégawatts. Il fournira dans un premier temps 5 tonnes d’hydrogène vert par jour. De quoi éviter l’émission de 15.000 tonnes de COpar an, calculent les promoteurs du projet.

L’électricité sera fournie par un parc photovoltaïque . Notons cependant qu’on peut aussi utiliser les excédents d’électricité de tous les types d’énergie renouvelable ou non.

Joe Biden : grande alliance démocratique contre la Chine ?

Joe Biden :  grande alliance démocratique contre la Chine ?

Un article du Wall Street Journal évoque l’éventuelle sainte alliance internationale que voudrait Biden s’opposait à l’envahissement de la Chine.

 

 

 

Dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Pékin dans plusieurs domaines, Joe Biden entend, ces quatre prochaines années, persuader les démocraties occidentales de rejoindre les Etats-Unis pour faire pression sur la Chine. Une démarche diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, Donald Trump, qui avait décidé de faire cavalier seul.

Xi Jinping, le président chinois, est dans le même état d’esprit, mais avec une longueur d’avance : menant une course évidente au leadership mondial, il a tenté, ces dernières années, d’attirer les alliés traditionnels des Etats-Unis dans l’orbite économique de l’Empire du Milieu.

L’actualité sino-américaine de la semaine a fait remonter le sujet dans la liste des priorités de Joe Biden. Lorsqu’il prendra ses fonctions présidentielles à la fin du mois, il devra choisir de conserver (ou non) les mesures récemment prises par l’administration Trump : sortie de la cote des sociétés télécoms chinoises qui sont cotées à la Bourse de New York, interdiction des transactions réalisées par des applications chinoises (plateforme de paiement Alipay incluse) et placement sur liste noire des principaux fabricants de puces chinois et d’autres entreprises.

Il lui faudra aussi choisir à quel point il fera pression sur Pékin au sujet de Hong Kong et de la répression qui s’y déroule.

Pour Joe Biden, l’Amérique doit s’appuyer sur une pression multilatérale, sans quoi Pékin dressera les pays les uns contre les autres en leur offrant un accès préférentiel à son immense marché

La politique du nouveau président américain vis-à-vis de la Chine repose sur ce qu’il appelle le « sommet pour la démocratie », alternative au fonctionnement autocratique de Pékin, ont expliqué des conseillers de Joe Biden interrogés pendant et après la campagne électorale. Les Etats-Unis chercheront également à constituer des groupes de taille plus modeste pour travailler sur certains sujets précis, notamment les télécoms et l’intelligence artificielle.

Pour Joe Biden, revoir la politique américaine à l’égard de la Chine signifie rejeter l’approche qu’avait adoptée l’administration sortante.

Donald Trump s’était en effet opposé aux alliés des Etats-Unis sur les questions de commerce et de sécurité lorsqu’il s’en était pris à la Chine en lançant des poursuites devant les tribunaux américains, notamment pour obtenir la fermeture ou la cession de l’application chinoise de partage de vidéos TikTok aux Etats-Unis.

Finalement, c’est la teneur même de la relation sino-américaine que le président sortant a bouleversée en attaquant Pékin sur toute une palette de sujets. Il a également fini par convaincre le Congrès et le peuple américain que la Chine n’était pas qu’une concurrente, mais bel et bien une menace pour le statut de leader mondial des Etats-Unis.

Pour Joe Biden, l’Amérique doit s’appuyer sur une pression multilatérale, sans quoi Pékin dressera les pays les uns contre les autres en leur offrant un accès préférentiel à son immense marché.

« La Chine a toujours une porte de sortie : sa relation économique avec les autres pays, résume Jake Sullivan, futur conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden. Ce n’est qu’en fermant ces portes que l’on poussera la Chine à cesser ses pratiques commerciales abusives. »

Mais compte tenu de l’intérêt que présente l’immense marché chinois, il risque d’avoir du mal à convaincre ses alliés de faire front commun contre Pékin. La Chine et l’Union européenne ont d’ailleurs signé un traité d’investissement il y a peu et les alliés des Etats-Unis expliquent qu’après quatre années d’approche unilatérale, ils doutent de la volonté américaine de s’engager dans une alliance multilatérale à long terme.

De leur côté, les dirigeants chinois veulent essayer d’apaiser des tensions qui se sont intensifiées sous la présidence Trump, affirment des responsables. Pékin entend ainsi envoyer Yang Jiechi, directeur du bureau de la commission des affaires étrangères du comité central du Parti communiste chinois, à Washington dès que Joe Biden aura pris ses fonctions pour travailler sur la coopération entre les deux pays, ont rapporté des sources proches du dossier.

A brève échéance, c’est de la guerre commerciale dont il faudra s’occuper. L’un des enjeux est le prix que la Chine serait prête à payer (si tant est qu’elle accepte de le faire) pour que les Etats-Unis mettent fin aux droits de douane qui frappent quelque 370 milliards de dollars de produits chinois. Les conseillers de Joe Biden ont déclaré qu’il ne les suspendrait pas dans l’immédiat et qu’il souhaitait étudier l’impact des tarifs douaniers sur l’économie américaine et consulter ses alliés avant d’agir. Les organisations qui représentent les secteurs d’activité opposés aux droits de douane veulent, elles, que Joe Biden négocie des concessions.

Pékin, de son côté, semble pressée d’attendre. « Joe Biden lancera tôt ou tard une renégociation de l’accord commercial puisque le dispositif actuel n’est pas réaliste, affirme Shi Yihong, conseiller en politique étrangère auprès du gouvernement central. C’est d’ailleurs aussi ce que souhaite la Chine. »

A plus long terme, la stratégie multilatérale de Joe Biden s’appuiera sur une idée qu’il partage avec l’administration Trump : la Chine remet en cause le leadership économique et politique des Etats-Unis au XXIe siècle. Le nouveau président accuse ainsi Pékin de voler les technologies mises au point par des entreprises américaines, de subventionner ses entreprises publiques de façon abusive et de piétiner les droits de l’homme.

Certains conseillers qui avaient travaillé avec lui à l’époque où il était vice-président de Barack Obama, dont l’administration avait coopéré avec Pékin pour enrayer la crise financière et sur d’autres sujets, affirment que l’ère du rapprochement est terminée, même si les Etats-Unis continueront de compter sur Pékin pour avancer sur la lutte contre le changement climatique et d’autres priorités de l’administration Biden.

« La difficulté, c’est de gérer tout cela de façon à avoir tous les outils nécessaires pour remporter ces différentes compétitions contre la Chine, explique Antony Blinken, ancien membre de l’administration Obama nommé secrétaire d’Etat par Joe Biden, tout en gardant les canaux de coopération ouverts quand c’est dans notre intérêt. »

La démocratie avant tout

L’ambition première de Joe Biden sera un « sommet pour la démocratie », un dispositif conçu, a-t-il expliqué l’an passé dans le magazine Foreign Affairs, « pour raviver la flamme et l’objectif commun des nations du monde libre ». Ce projet s’inspire du sommet sur la sécurité nucléaire de 2012 que le président Obama avait organisé pour tenter de limiter la prolifération des matières nucléaires.

Le chef de l’Etat chinois avait été convié. Joe Biden, lui, entend exclure Xi Jinping et les autres dirigeants autoritaires.

Pendant la campagne, il a évoqué la création d’un « front uni d’amis et de partenaires désireux de contrer les pratiques abusives de la Chine ». Même si certains anciens experts de Barack Obama doutent que Joe Biden l’exprime aussi explicitement, le sommet enverra sans conteste un message clair.

Les conseillers du nouveau président ajoutent que l’idée sera aussi de défendre des formes plus spécifiques de multilatéralisme. Jake Sullivan évoque ainsi les accords du Plaza conclus en 1985 comme exemple de coopération économique internationale réussie. Washington et ses alliés avaient alors décidé d’intervenir pour faire baisser le taux de change du dollar.

« Le monde est divisé en deux : les techno-démocraties et les techno-autocraties, explique Antony Blinken. Les techno-démocraties n’ont pas vraiment réussi à s’organiser entre elles »

Il a également salué les pressions exercées par les Etats-Unis, le Japon et l’Australie sur la Chine pour qu’elle renonce à sa mainmise sur les terres rares, des matériaux indispensables à la fabrication des produits high-tech. Katherine Tai, représentante au Commerce de la future administration Biden, avait mené l’offensive américaine sur ce dossier.

L’équipe de Joe Biden voudrait également convaincre les grandes démocraties de forger des alliances sur les questions technologiques, indiquent ses conseillers, notamment pour le développement de nouvelles technologies moins dépendantes des équipements 5G produits par Huawei, les conseillers du nouveau président estimant que les efforts de l’administration Trump pour mettre des bâtons dans les roues de l’équipementier chinois ont échoué parce que les Etats-Unis ne possédaient aucune alternative efficace.

Parmi les pistes envisagées figure l’interdiction de vendre des technologies de fabrication de semiconducteurs de pointe à la Chine (des technologies essentiellement détenues par des entreprises américaines, japonaises et néerlandaises) pour que les fabricants chinois aient plusieurs générations de retard.

« Le monde est divisé en deux : les techno-démocraties et les techno-autocraties, explique Antony Blinken. Les techno-démocraties n’ont pas vraiment réussi à s’organiser entre elles. »

La colère qui monte au sein des alliés des Etats-Unis, agacés par l’agressivité de Pékin, pourrait jouer en faveur de Joe Biden, la reprise en main de Hong Kong et la diplomatie belliqueuse de la Chine ayant encore aggravé les tensions.

Sur le plan rhétorique au moins, l’équipe de Joe Biden a déclaré que les droits de l’homme seraient un sujet prioritaire. « L’administration Biden-Harris sera aux côtés du peuple de Hong Kong et s’opposera à l’assaut de Pékin contre la démocratie », a tweeté mardi soir Antony Blinken après que la police hongkongaise a arrêté des opposants politiques.

En pratique, la marge de manœuvre est limitée. Donald Trump, lui, s’était assez peu intéressé à Hong Kong et aux autres questions de droits de l’homme (notamment la répression contre les musulmans dans la région du Xinjiang), même si, l’an passé, son administration avait fini par sanctionner des dirigeants hongkongais impliqués dans la répression et interdire l’importation de coton du Xinjiang. Le président sortant n’avait pas pris de mesures plus drastiques, qui restent donc à la disposition de son successeur : empêcher les banques chinoises d’accéder au dollar ou chercher à désarrimer le dollar de Hong Kong du dollar américain, une décision qui pénaliserait les établissements financiers américains présents en Chine.

Autre option largement étudiée : faciliter l’émigration aux Etats-Unis des résidents hongkongais ciblés par la répression.

Certains conseillers de Joe Biden pensent néanmoins que la nouvelle administration sera aussi divisée sur la question des droits de l’homme que l’administration Clinton ne l’était à ses débuts. Bill Clinton avait finalement cessé de faire pression sur la Chine et mis l’accent sur les relations économiques.

Enthousiasme très modéré

Après quatre années d’unilatéralisme trumpien, et le risque d’un retour de l’homme d’affaires ou l’arrivée d’un politicien de la même trempe en 2024, les partenaires potentiels risquent de faire preuve d’un enthousiasme très modéré à l’idée de se joindre aux Etats-Unis dans une bataille contre la Chine.

« Vous demanderiez donc aux pays de renoncer à des opportunités dans la seule grande économie mondiale en croissance pour quoi ? Pour s’allier aux Etats-Unis, un partenaire qui n’est pas fiable », s’est insurgé Jorge Guajardo, ancien ambassadeur du Mexique en Chine qui conseille désormais des sociétés qui visent le marché chinois.

La liste des participants au sommet pourrait elle aussi provoquer des remous, l’envoi d’une invitation à Taïwan risquant notamment de mettre Pékin en colère. La présence potentielle de l’Inde, en dépit du sectarisme croissant de son gouvernement, pourrait semer le doute sur les affinités démocratiques des participants. Mais exclure le pays pénaliserait une éventuelle alliance.

« L’Inde n’acceptera ni conditions ni exigences de la part des Etats-Unis en vue d’une union contre la Chine », a déclaré Sreeram Chaulia, doyen de la School of International Affairs de l’université O.P. Jindal Global à Sonipat, en Inde.

L’administration Trump considérait les conclaves économiques internationaux comme des événements inutiles et néfastes aux intérêts américains. Selon un responsable de l’administration Trump, l’équipe de Joe Biden risque de se noyer dans un marathon de pourparlers et de voir la direction des opérations lui échapper.

Pour obtenir le soutien des Européens, Washington devra supprimer les droits de douane sur l’acier imposés par Donald Trump, estiment les experts. Mais au risque de provoquer la colère de certains syndicats industriels et de leurs soutiens démocrates

« L’idée, c’est de prendre les décisions que personne ne veut prendre, puis les autres vous suivent, explique-t-il. Comme ces ressorts magiques qu’ont les enfants, ceux qu’on pousse d’une marche et qui descendent l’escalier tout seuls. »

De leur côté, les pays occidentaux ont peur de voir la Chine et son marché s’éloigner. Fin décembre, après sept longues années de négociation, l’Union européenne a conclu un accord d’investissement avec la Chine, qui place Xi Jinping en position de force vis-à-vis de la nouvelle administration, tout en rappelant que le soutien européen n’est pas acquis d’avance.

Dans un tweet publié le 21 décembre, donc avant la conclusion de l’accord, Jake Sullivan a semblé admettre ce changement de contexte : « l’administration Biden-Harris serait heureuse de mener une concertation avec nos partenaires européens au sujet des inquiétudes communes concernant les pratiques économiques de la Chine ».

Pour obtenir le soutien des Européens, Washington devra supprimer les droits de douane sur l’acier imposés par Donald Trump, estiment les experts. Mais au risque de provoquer la colère de certains syndicats industriels et de leurs soutiens démocrates.

Ambitions chinoises

De son côté, Pékin poursuit ses propres ambitions multilatérales pour attirer les alliés économiques des Etats-Unis dans son orbite. Par le passé, le pays préférait traiter avec chaque partenaire de façon individuelle, partant du principe que son économie lui donnerait un avantage, mais la guerre commerciale avec l’administration Trump l’a fait changer d’avis.

Pour Xi Jinping, les approches multilatérales sont plus productives, ont expliqué des responsables chinois. La Chine a ainsi intensifié ses efforts pour s’inscrire dans le cadre des organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et l’Onu. « Si vous maîtrisez les règles, explique un responsable proche du président chinois, vous maîtrisez le jeu. »

Pékin a également proposé de fournir son vaccin contre la Covid aux pays africains pour renforcer son image de puissance mondiale charitable.

En novembre, le pays a conclu un accord commercial régional (le Partenariat régional économique global) avec quatorze pays, dont le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. Sa volonté d’y parvenir s’est renforcée au fur et à mesure de l’imposition de nouvelles sanctions par l’administration Trump.

Les dirigeants chinois ont expliqué à leurs homologues japonais qu’un accord leur donnerait du poids vis-à-vis de Washington, puisque Tokyo aurait d’autres débouchés que le marché américain, a raconté un diplomate asiatique proche des négociations. « Aujourd’hui, ils considèrent le Partenariat comme un atout vis-à-vis des Etats-Unis », a précisé cette personne, expliquant que l’accord permettrait une intensification des échanges commerciaux entre la Chine et les autres signataires même si les Etats-Unis décidaient, eux, de s’éloigner.

Plus récemment, Xi Jinping a déclaré que la Chine pourrait « envisager favorablement » une adhésion à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), qui regroupe onze pays d’Asie et d’Océanie. Pour ce faire, il faudrait que Pékin autorise la libre circulation des données et modifie ses entreprises publiques, des changements que l’administration Trump n’avait jamais réussi à obtenir dans le cadre de négociations bilatérales.

Xi Jinping estime néanmoins qu’il pourrait être intéressant de renouer une relation de travail avec son homologue américain, selon des responsables chinois. Celui qui vise un troisième mandat, fait inédit en Chine, sait qu’il sera jugé, en interne, sur la manière dont il gère le dossier américain, ont-ils ajouté

En 2017, Donald Trump avait annoncé le retrait des Etats-Unis de la première version de l’accord, alors simplement baptisé Partenariat transpacifique, estimant qu’il détruirait des emplois. Le partenariat avait généré tant de colère des syndicats et des démocrates que Joe Biden a déclaré qu’il faudrait une renégociation pour que les Etats-Unis envisagent de le ratifier.

Pékin, de son côté, joue sur l’ironie de la situation : les Etats-Unis refusent en effet d’adhérer à un accord dont les règles ont été fixées par les négociateurs américains mais qui a été retoqué par le président américain. Les sceptiques, eux, se demandent si Pékin veut vraiment apporter les changements nécessaires, affirmant que cela pourrait être une manière de forcer la main des Occidentaux lors des négociations.

Xi Jinping estime néanmoins qu’il pourrait être intéressant de renouer une relation de travail avec son homologue américain, selon des responsables chinois. Celui qui vise un troisième mandat, fait inédit en Chine, sait qu’il sera jugé, en interne, sur la manière dont il gère le dossier américain, ont-ils ajouté.

Pékin se montre toutefois prudente vis-à-vis de la nouvelle administration, estimant que le qualificatif de « voyou » utilisé par Joe Biden pour évoquer Xi Jinping n’est pas de bon augure. Si le président chinois veut améliorer les relations entre les deux pays, il n’a jamais caché sa volonté d’asseoir le pouvoir de la Chine et de moderniser son économie.

Et, de son point de vue, les questions de souveraineté l’emportent sur tout le reste. Malgré les critiques des pays étrangers, il a renforcé l’emprise de Pékin sur Hong Kong et le Xinjiang, deux dossiers que la Chine considère comme des problèmes internes, et autorisé ses diplomates à répliquer avec force aux attaques contre le pays.

Mais le principal point sensible reste Taïwan, que la Chine considère comme une province rebelle. L’an passé, l’armée chinoise a multiplié les entraînements ciblant l’île, même si rien n’indique qu’une invasion soit en préparation.

Tensions tarifaires

Joe Biden devra aussi surmonter l’inextricable problème des droits de douane. Pendant deux ans, l’administration Trump a imposé des droits de douane sur 370 milliards de dollars d’importations chinoises, soit trois quarts de ce que le pays vend chaque année aux Etats-Unis. L’an passé, un accord a été signé ; il prévoyait que Pékin augmente très fortement ses achats de produits américains, même si la promesse ne semble pas encore tenue.

Alliée traditionnelle de Pékin à Washington, Business Roundtable, une association qui regroupe les plus grandes entreprises américaines et des organisations sectorielles, veut que Joe Biden utilise la suppression des droits de douane pour obtenir des concessions de la Chine sur des sujets sur lesquels l’administration Trump n’avait pas eu gain de cause, notamment les subventions aux sociétés chinoises ou les pratiques agressives des entreprises publiques.

L’équipe de Joe Biden n’a pas promis de nouvelles négociations, notamment parce que le sujet fait partie des points dont le nouveau président veut d’abord discuter avec ses alliés, selon Jake Sullivan. « Il ne veut pas s’enfermer dans une seule approche », explique-t-il.

L’une des questions sera notamment de savoir si Joe Biden écoute Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, et d’autres, qui plaident pour un sommet avancé du G20 consacré à la relance de l’économie mondiale et à la lutte contre la pandémie. Le sommet s’inspirerait de ce qu’avait organisé Barack Obama en 2009, peu après son élection, pour enrayer la crise financière.

Il donnerait un rôle prépondérant à la Chine, permettrait aux présidents Biden et Xi de se rencontrer en amont et pourrait suggérer une autre trajectoire qu’un front commun contre Pékin pour la politique américaine.

Charlene Barshefsky, ancienne représentante au Commerce de Bill Clinton qui avait participé aux négociations pour l’entrée de la Chine dans l’OMC, se montre toutefois réservée : « compte tenu des retombées stratégiques, qu’elles soient bilatérales, régionales ou mondiales, souligne-t-elle, c’est un exercice complexe, pas une opération de communication. »

Rajesh Roy à New Delhi, Laurence Norman à Bruxelles et Jacob M. Schlesinger à Washington ont contribué à cet article

Traduit à partir de la version originale en anglais

Une alliance entre industrie et cultivateurs pour capturer le carbone

Une alliance entre industrie  et cultivateurs pour capturer le carbone

 

Un article du Wall Street Journal explique comment les grandes sociétés industrielles s’associent au cultivateur tenter de capturer le carbone. Une stratégie discutée par des écologistes.

 

Les agriculteurs américains gagnent leur vie en cultivant leurs terres chaque année. Aujourd’hui, certains d’entre eux sont payés pour replacer quelque chose dans leurs champs : du carbone.

De grands groupes agricoles comme Bayer, Nutrien et Cargill s’associent à des start-up pour encourager les cultivateurs à adopter des pratiques favorables au climat et développer des marchés du carbone portés par l’agriculture. Ces efforts permettraient aux distributeurs, aux fabricants agroalimentaires et à d’autres de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en payant les agriculteurs pour la capacité de leurs champs à retirer du dioxyde de carbone de l’atmosphère et le capturer dans les sols.

En vertu de ce concept, les étendues de terres cultivables du Midwest américain accompliraient une deuxième mission en servant de déversoir à carbone. Le processus de photosynthèse des plantes retire le dioxyde de carbone de l’air, le combine à l’eau et à la lumière pour produire de l’énergie et finit par intégrer le carbone à la terre par les racines des plantes, tout en libérant de l’oxygène dans l’atmosphère. Si la terre est laissée au repos, elle peut conserver le carbone converti pendant des années.

Les groupes agricoles, longtemps considérés comme les ennemis de l’environnement, peuvent mettre l’ampleur de l’agriculture moderne au service d’une éventuelle solution climatique. De leur côté, après une demi-décennie de maigres prix des cultures, les agriculteurs peuvent envisager une nouvelle source de revenus potentielle moins dépendante de la météo et des marchés des matières premières agricoles. L’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA) estime que le secteur agricole produit 10 % des émissions de gaz à effet de serre.

 

L’administration du président-élu Joe Biden prévoit également de poursuivre le concept. Joe Biden a déclaré au cours du mois que, sous son administration, le département de l’Agriculture (USDA) orienterait des paiements fédéraux vers les agriculteurs utilisant leurs champs pour capturer davantage de carbone.

Les Etats-Unis n’obligent pas les entreprises à compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, que ce soit en achetant des crédits aux agriculteurs ou par d’autres moyens. Toutefois, certaines entreprises indiquent qu’elles cherchent de leur propre chef des moyens de réduire ou d’éliminer leur empreinte carbone en vue d’attirer consommateurs et investisseurs soucieux de l’environnement et d’avancer dans les objectifs de leur groupe.

En septembre, alors que d’autres agriculteurs en Iowa labouraient leurs champs après la récolte pour lutter contre les mauvaises herbes, Kelly Garrett se préparait à planter de nouveau. Le blé et le seigle qu’il a semés sur sa ferme près de Denison, dans l’Iowa, ne seront pas récoltés et vendus. Selon lui, laisser ses champs couverts de plants en hiver maintient la richesse du sol et stimule la quantité de dioxyde de carbone que ses champs peuvent retirer de l’atmosphère. Au printemps, il plante ses cultures habituelles dans les résidus.

Cette pratique a également le mérite d’arrondir ses fins de mois. Début novembre, Kelly Garrett a posé dans l’un de ses champs de maïs avec un chèque géant de 75 000 dollars, produit de la vente de 5 000 crédits carbones générés par sa ferme dans le cadre d’un programme développé par les start-up agricoles Nori LLC et Locus Agricultural Solutions.

« Il y a beaucoup d’argent à gagner pour les agriculteurs », a observé Kelly Garrett, qui a adopté ces pratiques de stockage du carbone sur sa ferme il y a plusieurs années pour contribuer à la richesse de ses sols.

L’acquéreur de la cagnotte de crédits carbone constituée par Kelly Garrett était Shopify. Cette plateforme d’e-commerce utilise les réductions d’émission produites par la ferme pour compenser en partie les émissions de carbone des bateaux, avions et camions transportant des marchandises vendues par la plateforme Shopify pendant le week-end du Black Friday/Cyber Monday du 27 au 30 novembre.

Le système de paiement Shop Pay de Shopify compense automatiquement les émissions associées à ces achats. Stacy Kauk, directrice du Fonds Shopify pour la durabilité, note que cette méthode associée à d’autres efforts a contribué à attirer plus de 60 millions d’utilisateurs. « Les clients votent avec leur porte-monnaie et soutiennent les entreprises conformes à leurs valeurs », a-t-elle expliqué.

Certains groupes agricoles, dont Bayer et Nutrien ainsi que des start-up telles que Nori et Indigo Ag, souhaitent devenir des intermédiaires du carbone, en offrant des produits et services pour développer des plateformes d’achat et de vente de crédits générés par des agriculteurs. D’autres acteurs, comme Cargill, Corteva Inc. et Archer Daniels Midland Co. facilitent et financent les efforts des agriculteurs afin de réaffirmer les engagements climatiques de leur entreprise et de leurs clients, comme les acheteurs de céréales.

Les agriculteurs qui participent aux programmes de crédit carbone perçoivent généralement de 7 à 40 dollars par acre (environ 0,4 ha NDLR), en fonction de leurs pratiques. Les entreprises précisent que ces pratiques peuvent être vérifiées via des données transmises par des tracteurs à des systèmes de gestion de ferme en ligne et en surveillant les champs à l’aide de satellites et de tests des sols. Un cultivateur de maïs de l’Iowa devrait généralement gagner de 49 à 246 dollars par acre cette année et enregistrer un résultat s’inscrivant entre une perte de 28 dollars et un bénéfice de 172 dollars pour le soja, selon les analyses de l’Université de l’Iowa.

« La seule façon dont ça peut fonctionner, c’est si les agriculteurs ont la possibilité de gagner un vrai revenu », a commenté Emma Fuller, directrice de la durabilité pour Granular, la division science des données de Corteva, qui aide à la gestion des données sur le carbone des agriculteurs.

Certains acteurs hésitent à investir lourdement dans des modèles scientifiques encore nouveaux pour la mesure des réductions de carbone liées à l’agriculture, craignant que les calculs puissent à terme se révéler faux. Malgré la belle dynamique dans la ceinture agricole américaine, certains groupes environnementaux restent méfiants.

Jim Walsh, analyste politique énergétique senior pour Food and Water Watch, a noté que les entreprises polluantes pourraient utiliser l’achat de crédit carbone pour éviter de devoir adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Craig Cox, vice-président senior de l’agriculture et des ressources naturelles pour Environmental Working Group, a estimé que convertir de manière permanente les terres en arbres et herbes naturelles constituait un moyen plus sûr de capturer le carbone, puisque les pratiques écoresponsables des agriculteurs pourraient être facilement réduites à néant en cas de changement de propriétaire d’un champ.

« Si les pratiques disparaissent, les crédits sont-ils remboursés ? », s’est interrogé Craig Cox. Les registres de crédit carbone exigent généralement des engagements de maintien des pratiques de capture du carbone de la part des agriculteurs et des propriétaires terriens, et peuvent inclure des périodes de surveillance, ont répondu les responsables des entreprises.

Kelly Garrett, l’agriculteur d’Iowa, a indiqué avoir généré 22 745 crédits carbone en vérifiant via Locus et Nori ses pratiques des cinq dernières années, comme la conservation de l’eau d’arrosage, l’épandage de fumier en guise d’engrais et l’abandon du labour. Il s’est déclaré engagé à maintenir les pratiques de capture du carbone, car elles améliorent suffisamment la qualité de son sol et de ses récoltes pour être rentables même sans les paiements des crédits carbone. Il a affirmé qu’il pensait que le changement climatique provoquait une météo plus volatile, à l’image du derecho qui a attaqué une partie de ses champs de maïs l’été dernier.

Les produits de la vente de crédit carbone à Shopify ont aidé Kelly Garrett à compenser son achat cet automne de 160 acres de terres agricoles, a-t-il ajouté, et un autre acheteur est prêt à acquérir le reste.

« Si nous vendons tous les crédits, cela paiera un tiers de la ferme », a conclu Kelly Garrett.

Traduit par Astrid Mélite et paru dans la Tribune

 

Alliance avec Macron : Les Républicains condamnent

Alliance avec Macron : Les Républicains condamnent

 

Comme c’était prévisible,  Estrosi a déclenché une tempête en déclarant qu’il convenait que les républicains choisissent Macon comme futur candidat en 2022. Autant dire qu’il propose le suicide du parti qui, éliminé dès le départ à la course à la présidentielle,  aurait de moins en moins de raison d’exister d’autant que Macron ne se gêne pas de déstabiliser en piochant dans ses effectifs pour désigner les membres du gouvernement. Estrosi  en jugeant que le parti est complètement incapable de présenter un candidat crédible aux présidentielles de 2022 condamne en fait son  propre parti à disparaître et finalement l’ invite à suivre la sort du parti socialiste.

Tout en rappelant son attachement à sa famille politique, Estrosi juge néanmoins qu’elle n’a aucune chance de faire émerger un candidat en mesure de conduire la bataille en 2022. Pas même François Baroin. Interrogé sur les propos d’Estrosi, le maire de Troyes, lui, écarte tout rapprochement avec LREM. «Oui, j’ai un léger désaccord d’analyse avec Christian Estrosi…», ironise le président des maires de France auprès du Parisien en pointant «la politique ultratechnocratique et centralisatrice» du gouvernement qu’il combat. Beaucoup reprochent Estrosi d’être une véritable girouette qui par exemple s’est rapprochée de Macon en 2017 dans le perspective de la victoire de l’actuel président, puis de s’en être éloigné pour retrouver le soutien des républicains lors des élections municipales et maintenant de reprendre du champ avec son parti une fois élu.

 «Ne soyons pas des girouettes. Ne mettons pas notre drapeau dans notre poche. Soyons nous-mêmes !», plaide aussi la députée européenne Agnès Evren. «Nous n’avons aucune honte à avoir: la France a besoin de nos valeurs et de nos convictions. Si nous ne les défendons pas, elles seront reprises et trahies par d’autres. Nous serons mangés par les deux bouts, entre le RN et LREM», met-elle en garde. Il est évident que l’absence de candidats aux présidentielles événement central de la politique en France constitue un aveu de faiblesse indéniable qui conduit vers la marginalisation puis la quasi-disparition. Ce qui est pratiquement fait pour le parti communiste et bien en cours pour le parti socialiste.

Turquie : pour une alliance stratégique étroite entre la Grèce et la France

Turquie : pour une  alliance stratégique étroite entre la Grèce et la France

Notis Marias, professeur des Institutions de l’Union européenne, Université de Crète-Grèce, ex-député au Parlement Européen (2014-2019) et ex-député au Parlement Grec (2012-2014) souhaite une alliance entre la Grèce et la France contre la Turquie dans la Tribune.

 

 

« Le président de la République française, Emmanuel Macron, a avec courage réitéré, lors de sa récente rencontre avec Angela Merkel à Brégançon, l’engagement de la France aux côtés des forces de la paix et de la stabilité dans la Méditerrané orientale. La Grèce et Chypre comme aussi la Libye sont des victimes du révisionnisme de l’Histoire que le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan essaie d’imposer par le chantage, la force ou la « négociation forcée ». La doctrine de M. Erdogan se base sur la révision du traité de Lausanne de 1923, proposition publiquement avancée déjà par lui-même en décembre 2017.

La France et la Grèce sont des alliées historiques dont les intérêts en termes de sécurité régionale convergent tout autant plus dans la conjoncture actuelle. Le nouveau « pivot asiatique » des Etats-Unis a créé un vide géopolitique dans la région du Proche-Orient. Un vide que des forces comme la Turquie essayent de combler. Néanmoins, la Méditerranée est un espace stratégique pour l’Europe et M. Erdogan est bien au courant de cela. Des forces comme la France et la Grèce avec leurs actions protègent les intérêts de toute l’Europe dans la région. »

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