Archive pour le Tag 'alliance'

Nupes : le PCF pour «une nouvelle» alliance à gauche

Nupes : le PCF pour «une nouvelle» alliance à gauche

La rupture du parti communiste français avec la Nupes est maintenant officielle depuis que près les communistes ont voté ce dimanche une résolution appelant à repenser le «rassemblement de la gauche et des écologistes». Il est vrai que le torchon brûlait déjà depuis des mois entre Mélenchon pratiquant la fuite en avant gauchiste et Fabien Roussel au contraire se recentrant comme pour se tenir prêt à assurer ses responsabilités dans une alliance de gouvernement.

Les menaces étaient jusque-là restées verbales. Mais voilà que Fabien Roussel et les siens ont joint la parole aux actes, en faisant ce week-end un premier pas en dehors de l’alliance. «La Nupes telle, qu’elle a été constituée pour les élections législatives, sous la volonté hégémonie de LFI, est devenue une impasse», peut-on lire dans un texte adopté à près de 93% par le Conseil national du parti ce dimanche.

En refusant de qualifier de «terroriste» le Hamas, les Insoumis ont sans doute précipité la fin du chapitre. C’est en tout cas ce que laissent entendre les communistes, qui ne retiennent plus leurs coups contre les troupes de Jean-Luc Mélenchon. «Le refus récent de qualifier d’actes terroristes les atrocités commises par le Hamas, délibérément à l’encontre de civils, affaiblit les rassemblements nécessaires pour la paix au Proche-Orient et la lutte contre les crimes de guerre de l’armée israélienne», écrivent-ils.

D’autant que les militants de Fabien Roussel gardent la dent dure contre leurs partenaires Insoumis, dont les «insultes de dirigeants, comparant la direction du PCF à des collaborationnistes nazis (…) ont indigné largement».

À lire aussiIsraël-Hamas : les Français condamnent largement la position de LFI et invitent les autres partis de gauche à quitter la Nupes

Face à ces désaccords qui enlisent l’alliance, la direction du parti appelle donc à bâtir un nouveau «front populaire (…) qui soit utile, respectueux de nos différences et de toutes les forces vives de notre société». Avant de lancer un appel à «toutes les forces disponibles, aux citoyens, aux associatifs, aux syndicalistes, aux socialistes, écologistes et insoumis, aux radicaux et aux républicains de gauche qui partagent cette ambition pour le progrès social, pour la justice et pour la paix.»

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Politique-Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’insiste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Brics: Une alliance sulfureuse pour rééquilibrer les rapports de force internationaux

Pour s’affirmer face aux puissances occidentales, les BRICS recherchent notamment à renforcer leur position dans les instances mondiales et le poids du Yuan dans le système monétaire. Par Mary-Françoise Renard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Un article intéressant qui montre le souci des pays en développement de davantage peser au plan économique mais aussi politique. Un article qui toutefois n’iniste pas suffisamment sur le caractère très sulfureux de cette alliance composée surtout de dictatures, de théocraties et de très fragiles démocraties. Sans parler du cancer de la corruption. NDLR

S’émanciper de l’influence des puissances occidentales et constituer une nouvelle force économique et géopolitique. Tel est le souhait qu’ont exprimé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), lors de leur 15e sommet qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août 2023. C’est aussi ce qui ressort lors du G77 qui s’est achevé le 16 septembre à la Havane.

Il ne s’agit pas de rompre avec ces puissances, mais de s’affirmer face à elles. Ces États, à l’instar d’autres pays émergents, considèrent qu’ils subissent les effets négatifs du développement des économies avancées, par exemple en matière environnementale, tout en devant en payer le prix. Ils souhaitent donc limiter leur dépendance et accroitre leur pouvoir de décision.

On retrouve parmi les BRICS des situations très diverses. Le principal point commun à ces pays est d’être des économies émergeant grâce à une forte croissance, représentant des marchés attractifs pour les investisseurs internationaux, et n’appartenant plus au groupe des pays en développement sans être entrées dans celui des pays développés.
Le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de 6 nouveaux pays à partir de 2024 : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, et l’Iran. Les candidats étaient nombreux et un futur élargissement est probable. Ce sommet très médiatisé fut un succès, notamment pour la Chine, très favorable à de nouvelles adhésions, celles-ci concernant des pays avec lesquelles elle entretient de solides relations.

Deux jours avant le sommet, le président sud-africain a affirmé sa volonté de non-alignement sur les grandes puissances. Il a ainsi confirmé la position de nombreux pays refusant de condamner l’agression russe en Ukraine afin de ne pas suivre la volonté de l’Europe et des États-Unis.

Ce sommet a donc été l’occasion de rappeler l’ambition de nombreux États du sud de reconfigurer leur rôle dans la gouvernance mondiale. Cela fait plusieurs années que les BRICS souhaitent accroitre leur poids au sein des institutions internationales, particulièrement le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ce vœu avait particulièrement été exprimé lors du premier G20 en 2008.

Ces demandes répétées ont fait l’objet d’un vote de principe en 2012 au FMI et une modification de ce que l’on appelle les « quotes-parts » en 2015. La quote-part d’un pays détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au FMI ainsi que le montant maximal de prêt qu’il pourra en obtenir. Surtout, en matière de gouvernance, elle représente le pouvoir de vote dans les décisions de cette instance mondiale. Ces quotes-parts sont révisées au moins tous les 5 ans par le Conseil des gouverneurs.

Or, malgré de profonds changements dans l’économie mondiale, les économies développées continuent d’être très majoritaires dans ce pouvoir de décision. La 15ᵉ révision présentée en 2020 n’a donné lieu à aucune modification des quotas, exacerbant le mécontentement des pays émergents : les BRICS restent en position de faiblesse par rapport aux économies avancées. Plusieurs modifications ont été proposées notamment dans la méthode de calcul, sans résultat jusqu’à maintenant. Cette méthode tient pour l’heure compte, par ordre d’importance, du PIB, du degré d’ouverture de l’économie, de sa stabilité et des réserves en or et en devises du pays.

Une 16e révision générale des quotes-parts est en cours et devrait être achevée d’ici mi-décembre 2023. En attendant, face à ce qu’elle considère comme une sous-estimation de son rôle dans l’économie mondiale, la Chine, en lançant l’initiative « Une ceinture, une route » (généralement appelée projet des routes de la soie), veut permettre la création d’institutions considérées comme des alternatives au FMI et à la Banque mondiale. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures créée en 2013 et la Nouvelle banque de développement, appelée parfois banque des BRICS, en 2015, ont leurs sièges respectifs à Pékin et Shanghai.

La Chine détient 26 % des droits de vote dans la première, contre 16 % pour la zone euro, et accroit ainsi son rôle dans la gouvernance mondiale. L’ouverture de la seconde à de nouveaux pays comme l’Arabie saoudite va renforcer ses capacités financières tout en permettant à ce pays de diversifier ses placements. Elle n’est pas une alternative au FMI ou à la Banque mondiale mais elle renforce le pouvoir de négociation des BRICS.

Outre les instances internationales, c’est également via le marché des devises que les BRICS tentent d’acquérir un poids nouveau. Brièvement évoquée par le président du Brésil, l’existence d’une monnaie commune à ces États n’a pas été retenue et semble très peu probable compte tenu de leur hétérogénéité. Celle-ci devient en outre encore plus grande avec l’élargissement du groupe.

Le caractère international d’une monnaie s’apprécie par son utilisation en dehors de son territoire national, pour les échanges commerciaux et financiers, comme réserve de change et sur le marché des changes. Elle est un vecteur de confiance dans les transactions internationales. Depuis la création de l’euro en 1999, la part du dollar dans les réserves des banques centrales est passée de 71 à 54,7% en 2023, celle de l’euro étant de 18,3% et celle du Yuan de 2,39%. La baisse du poids du dollar est donc réelle, mais cette monnaie continue néanmoins à dominer très largement les autres, le Yuan (ou Renminbi) occupant le 7e rang.

C’est la Chine qui semble la plus à même de proposer une alternative et de permettre à certains pays de se soustraire à la domination du dollar. Le contexte y semble propice pour plusieurs raisons.

En faisant usage du pouvoir d’extraterritorialité de leur loi, permise par le statut de monnaie internationale du dollar, pour pénaliser notamment des entreprises étrangères, les États-Unis ont en quelque sorte rompu le pacte implicite qui les liait au reste du monde. En sanctionnant les pays commerçant avec ses adversaires, Washington a généré une grande inquiétude dans de nombreux pays réticents à s’aligner sur les positions américaines. D’ailleurs, à partir de 2014, début des sanctions occidentales contre la Russie, même les entreprises françaises ont diminué leur usage du dollar.

Alors que le gel des avoirs de la Russie et son exclusion du système de paiements internationaux Swift à la suite de l’invasion de l’Ukraine a été très mal perçu par nombre de pays du sud, la Russie s’est par ailleurs tournée vers le système alternatif mis en place en 2015 par la Chine, nommé CIPS pour « China International Payment System ».

L’internationalisation du Yuan progresse donc, assez lentement, mais son utilisation par les pays émergents et en développement est croissante. Il a été intégré aux Droits de tirage spéciaux du FMI en 2016. La banque centrale chinoise multiplie les accords de swaps qui facilitent les échanges de devises, et les prêts aux pays intégrés au projet des routes de la soie se poursuivent.

En juillet 2023, le yuan ne représentait que 3,06 % des paiements en devise contre 46,46 % pour le dollar et 24,42 % pour l’euro, ce qui le place au 5ᵉ rang. La taille du pays, son poids dans l’économie mondiale et particulièrement dans le commerce international pourrait soutenir la position du Yuan comme monnaie internationale.

Si l’on observe une diversification dans l’utilisation des monnaies, l’évolution la plus probable est une poursuite de ce mouvement, avec une régionalisation permettant l’usage de monnaies locales et la poursuite d’un processus d’internationalisation du Yuan, mais le dollar restant la monnaie internationale de référence. L’inconvertibilité du Yuan, le contrôle des capitaux et la taille insuffisante des marchés de capitaux de la Chine l’empêchent en effet encore de faire de sa monnaie une alternative au dollar. Celui-ci garde un rôle central dans le système monétaire international en raison du poids politique, militaire et économique des États-Unis qui, eux, présentent les garanties permettant d’avoir une monnaie internationale : un système financier de grande taille, une gouvernance de celui-ci transparente et fondée sur des règles et une faible distinction entre résidents nationaux et étrangers.

L’hétérogénéité des BRICS, la divergence de leurs intérêts rend difficile la coordination de leurs politiques. Comme ils ne souhaitent pas une rupture avec les États-Unis et l’Europe, ces rapprochements peuvent néanmoins leur permettre d’accroitre leur pouvoir de négociation et de peser sur la gouvernance mondiale sur les sujets fondamentaux que sont la lutte contre la pauvreté ou la soutenabilité environnementale du développement.

Une alliance Sud-américaine contre la déforestation

Une alliance Sud-américaine contre la déforestation

La forêt amazonienne, sorte de poumon mondial, a perdu depuis 40 ans environ 20 % de sa superficie, La réduction de la couverture forestière a un impact écologique et humain incontestables. Les pays sud-américains d’Amazonie ( Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela ) ont donc décidé mardi 8 août de créer une alliance pour combattre la déforestation, dans une déclaration commune publiée lors d’un sommet organisé dans la ville brésilienne de Belém (nord).

Cette alliance «a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour», peut-on lire dans cette déclaration signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. Il s’agit des huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 dans le but de préserver cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité mondiale.

L’Amazonie (en portugais : Amazônia ; en espagnol : Amazonia) est une région naturelle d’Amérique du Sud. Au sens strict, elle correspond au bassin amazonien, l’immense bassin versant de l’Amazone1 et de ses affluents. Au sens large, elle comprend aussi le plateau des Guyanes, adjacent au nord et similaire en termes de climat et de végétation. L’Amazonie est couverte en grande partie par la forêt amazonienne. Sa superficie est de 5 500 000 km2.

Le climat amazonien est chaud et humide durant toute l’année. La température moyenne régnant en Amazonie est de 25 °C. Les précipitations moyennes sont de 2 100 mm/an à 2 450 mm/an, avec cependant des zones au nord-ouest atteignant plus de 10 000 mm/an. La forêt amazonienne est la deuxième plus grande forêt du monde, derrière la taïga et l’une des régions les plus humides de la planète, d’où une grande richesse en biodiversité.

Cette biodiversité est très menacée ; 17 % de la forêt ont disparu en raison des actions humaines. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a lancé un programme pour sauver l’Amazonie : le Living Amazon Initiative (« Initiative pour une Amazonie vivante »). Il cherche des solutions de rechange avec les gouvernements, les entreprises et les communautés locales afin de protéger la biodiversité en Amazonie. De son côté, l’UNESCO y a fondé plusieurs réserves de biosphère et inscrit le parc national de Manú, le parc national Noel Kempff Mercado et le complexe de conservation de l’Amazonie centrale5 sur la liste du patrimoine mondial.

Au nord de l’Amazonie existe un phénomène très rare : deux bassins fluviaux sont reliés par un cours d’eau naturel qui franchit la ligne de partage des eaux (invisible dans cet espace parfaitement horizontal) : le canal du Casiquiare, qui relie le bassin de l’Orénoque à celui du rio Negro, affluent de l’Amazonea.

En portugais ou espagnol, le rio Amazonas, donne aussi le nom officiel Amazonas en portugais ou espagnol de plusieurs États ou régions administratives dans les pays traversés par le fleuve, des régions aussi appelées communément « Amazonie » en français. Quoique l’impact de l’Amazonie sur la production d’oxygène soit neutre, elle est souvent et non scientifiquement considérée comme le « poumon de notre planète ». Néanmoins, la poursuite de sa destruction engendrerait de très graves conséquences écologiques, environnementales et humaines, non seulement sur les 200 peuples indigènes (soit près de 1,3 million de personnes), mais pour l’ensemble de l’humanité et de la vie sur Terre, ayant notamment un fort impact sur le réchauffement climatique.

(Wikipédia)

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire


. Onze pays de l’Union européenne, emmenés par la France, ont annoncé, mardi 28 février, un approfondissement de leur coopération autour de l’atome, malgré l’opposition farouche de l’Allemagne. « L’énergie nucléaire est l’un des nombreux outils permettant d’atteindre nos objectifs climatiques, de produire de l’électricité de base et de garantir la sécurité de l’approvisionnement », affirment-ils dans une déclaration commune.

La France, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie s’accordent pour « soutenir de nouveaux projets » nucléaires, basés notamment « sur des technologies innovantes », ainsi que « l’exploitation des centrales existantes ». Le texte prévoit des projets communs de formation, « des possibilités de coopération scientifique accrue » et l’échange des « meilleurs pratiques dans la sécurité ».

Pour Paris, le nucléaire, énergie pilotable et sans émissions de CO2, est « complémentaire » des renouvelables pour atteindre l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. « Etats-Unis, Royaume-Uni, Corée du Sud, Chine, Inde et même Japon envisagent le nucléaire comme un moyen important de décarboner leur économie. Nous devons être sur un pied d’égalité », avait plaidé la ministre française Agnès Pannier-Runacher lundi.

Les onze pays signataires sont les mêmes qui soutenaient fin 2021 la reconnaissance du caractère « durable » du nucléaire dans la « taxonomie » européenne, une labellisation verte permettant de faciliter certains investissements. Ils avaient obtenu gain de cause dans le texte adopté mi-2022.

Pour une nouvelle alliance eurafricaine»

Pour une nouvelle alliance Europe–Afrique

Pour le cofondateur de MGH partners,Hamza Hraoui,  « la poussée isolationniste de l’axe atlantiste a laissé la place à une obsession sino-russe. Elle devra pousser l’Europe à s’appuyer plus que jamais sur un axe Europe-Méditerranée-Afrique renforcé » ( L’opinion)

 

 

Au lendemain du 2 mars 2022, lors du premier vote d’une résolution contre la Russie à l’assemblée générale des Nations unies, les Européens se sont tombés de haut. Et pour cause : pensant que la plupart des pays africains dits amis allaient suivre sans sourciller le sillage des condamnations occidentales de l’invasion de l’Ukraine, l’Europe a dû constater la très grande prudence et la distance de ces derniers vis-à-vis du conflit. Trente-cinq Etats se sont abstenus. Plus de la moitié de ces derniers étaient africains.

Ce n’est certainement pas le soft power ou les investissements russes qui ont pesé dans cette séquence – rappelons que le PIB de l’ex-URSS dépasse à peine celui des Pays-Bas. Il est vrai que des pays avaient comme ligne de mire les importations de blé. C’est le cas duSénégal, qui préside l’Union africaine, et dépend à hauteur de 51 % du blé russe. Cela a certainement atténué son tropisme occidental mais la cause est plus profonde que cela : l’absence d’alliance politique et géostratégique entre le nord et le sud de la Méditerranée.

Nous parlons ici de deux ensembles tellement proches, touchés par les mêmes enjeux globaux. Plus que jamais, le contexte géopolitique actuel devrait être celui d’une convergence des cultures stratégiques des deux rives avant que le divorce ne soit consommé.

S’il est une région qui a inspiré et façonné l’histoire du monde par son énergie créatrice et ses racines multidimensionnelles, c’est bien la Méditerranée. Cet espace qui a connu des temps de gloire, de drames, mais aussi de paix se cherche toujours un corps institutionnel intégré qui lui permette de participer pleinement à la refondation de l’ordre mondial.

La pandémie aurait déjà dû inciter le bassin méditerranéen à libérer son potentiel stabilisateur. Pour y parvenir, les pays de la région peuvent compter sur les richesses de leurs cultures qui embrassent une variété de savoirs et d’idées uniques au monde. Faire preuve d’audace permettrait de sanctuariser un espace économique et culturel vital pour les deux rives de la Méditerranée, en incluant l’Afrique dans une communauté de destin.

Peut-on imaginer l’Europe sans l’Afrique et vice-versa ? Cette question s’impose désormais depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine dans un contexte post-pandémique. Pour ne pas revivre le scénario turc dans lequel l’Europe a vu s’éloigner un allié important pourtant membre de l’Otan, il est indispensable de changer de posture avec des pays d’Afrique du nord et de l’ouest, qui sont passés de l’expectative à une capacité d’analyse autonome. Cela devrait être un impératif géopolitique car aucun cadre d’alliance n’a été défini malgré les échanges socioéconomiques qui ne cessent de croître.

Il ne s’agit pas ici de spéculer sur l’éventualité d’une rupture entre les deux corps de la Méditerranée, car cela est tout simplement irréaliste étant donné les multiples liens tissés depuis si longtemps, et parce que la proximité géographique impose ses contraintes. Au contraire, il s’agit d’établir un constat qui doit pousser à agir dans un contexte d’activisme chinois ou russe dans la région. Pour considérer enfin le Maghreb comme partenaire stratégique pour l’Europe, et l’Europe comme allié vital pour le Maghreb.

 Alors que la communauté européenne, et tout particulièrement la France, sort à peine d’une guerre contre une pandémie qui a affecté les économies émergentes, aujourd’hui la question du « monde d’après » devra répondre à la surdépendance envers l’Asie, d’un côté, et russe, de l’autre, notamment sur un enjeu déterminant pour les relations internationales : l’énergie.

La pandémie a ouvert un questionnement sur le modèle social pour beaucoup de citoyens européens. Si le débat sur le modèle « d’après » a été vite clôturé au profit de messages de retour à la normale, les interrogations et inquiétudes reviennent. La sortie progressive de la crise sanitaire et la frénésie mondialisée de la consommation ont cédé la place à une inflation qui menace le pouvoir d’achat de l’agent économique européen.

L’énergie constitue en ce sens le talon d’Achille des économies libérales du nord. Dans la phase politique qui s’annonce, la résolution de la crise énergétique à venir et la réduction des inégalités ne peuvent être dissociées. L’Europe est au bord d’une crise énergétique sans précédent qui pourrait mettre à l’arrêt une partie de son outil industriel. De ce fait, la sortie des énergies fossiles s’impose progressivement dans le débat comme la condition de réussite de la transition, mais les Vingt-Sept rechignent toujours à regarder vers le sud pour s’approvisionner en énergie verte. L’Afrique dispose pourtant d’espace, de couloirs venteux réguliers, et d’un ensoleillement inégalé.

C’est aussi l’opportunité d’un « New green deal » avec l’Afrique qui l’aiderait à combler son retard en matière de développement, tout en contraignant ses dirigeants à une meilleure gouvernance. Au-delà de la révision de la politique de l’UE sur l’énergie, il s’agit ici d’une exigence pesant sur l’ensemble des actions extérieures de l’Union pour imaginer une nouvelle forme d’alliance avec la rive sud de la Méditerranée. La poussée isolationniste de l’axe atlantiste a laissé la place à une obsession sino-russe. Elle devra pousser l’Europe à s’appuyer plus que jamais sur un axe Europe-Méditerranée-Afrique renforcé.

Hamza Hraoui est cofondateur du cabinet d’affaires publiques MGH partners.

Alliance écolos–PS: seulement 40 % favorables à gauche

Alliance écolos–PS: seulement 40 % favorables à gauche

 

Une éventuelle alliance entre le parti socialiste et les écolos pour la candidature aux présidentielles ne changeraient sans doute pas grand-chose. Dans les sondages Jadot est en effet crédité de l’ordrede 8 % et Hidalgo de 6 %. L’addition ne ferait pas 14 % mais sans doute pas plus de 10 %. En dépit du caractère un peu gauchisant d’ Hidalgo, de nombreuses divergences demeurent entre les deux partis. Et les écolos se souviennent de la politique des socialistes quand ils sont au pouvoir . Même si on envisageait l’impossible union de la gauche réunissant écolos, parti socialiste et insoumis on ne parviendrait même pas à 30 %.

 

Dernier aspect et non des moindres si Hidalgo devait retirer sa candidature ce serait sans doute la disparition totale et définitive du parti socialiste sur la scène politique française.

 

Certes cette disparition est cependant programmée mais elle peut encore s’étirer assez longtemps dans le temps en s’appuyant sur les solides bastions locaux du parti socialiste notamment les élus. Ce qu’on a pu vérifier l’heure des élections régionales et des élections communales. Selon un sondage Ifop paru dans le Journal du Dimanche, 53% des électeurs de gauche sont en faveur d’une alliance.

 

Alliance Chine et pays musulmans ?

Alliance Chine et pays musulmans ? 

 Dans son dernier ouvrage, l’historien Emmanuel Lincot retrace avec érudition les enjeux géopolitiques des relations sino-musulmanes. 

Professeur à l’Institut Catholique de Paris, sinologue, Emmanuel Lincot est Chercheur-associé à l’Iris. Chine et Terres d’islam : un millénaire de géopolitique est son dernier ouvrage édité aux Presses Universitaires de France (PUF).

Interview dans le Figaro (extrait)


Avant d’interagir avec l’Islam à l’étranger, c’est surtout chez elle que la Chine est en contact avec le monde musulman, en particulier au Xinjiang. Quels sont les enjeux qui traversent cette région dans l’histoire des relations sino-musulmanes ?

 

Vous pointez un paradoxe dans le livre : l’islam est aujourd’hui majoritairement asiatique alors que ses mythologies politiques sont inspirées d’un creuset arabo-musulman à forte dimension identitaire…

Nos préjugés nous conduisent souvent à associer l’islam au seul monde arabe. Or l’islam est aujourd’hui majoritairement asiatique. La Chine est donc tout particulièrement concernée par ce phénomène aussi bien sur son propre territoire qu’à l’étranger.

Protéiforme, l’islam ne véhicule pas moins un certain nombre de référents linguistiques et mythologiques que partagent l’ensemble des peuples convertis. À commencer par l’arabe. Langue de la Révélation, langue du Coran, l’arabe structure car elle est la langue de la foi mais elle place aussi tout croyant non arabe en une sorte d’exil chez soi, au plus proche. Être un étranger chez soi : un impossible séjour, pourtant bien réel.

 

Cette situation dit aussi une condition de l’homme moderne. Car, que l’on soit Ouïgour, Pachtoune ou Pendjabi c’est-à-dire issu d’un islam asiatique aujourd’hui en effet majoritaire, les «mythologies politiques» – au sens où les définissaient Raoul Girardet – et auxquels l’on adhère sont inspirées d’un creuset arabo-musulman qui s’est forgé pour le Prophète et ses compagnons dans l’épreuve. Celle d’une exclusion et, pour les membres de la communauté comme les États musulmans s’y référant, cet acte fondateur reste un marqueur identitaire. C’est notamment l’épisode de l’Hégire et de l’exil à Médine où se formera à son instigation la première théocratie islamique. C’est aussi l’un des mythes fondateurs les plus importants de la pensée politique musulmane à partir duquel se rejouera d’ailleurs le destin des peuples pakistanais et palestinien (exil des Mohajirs (1947) pour les premiers, Nakba, un an plus tard, pour les seconds). C’est en cela que réside la force de l’islam que de parler à tous d’une histoire commune qui est pourtant vécue par chacun différemment.

Comment appréhendez-vous le traitement des Ouïgours actuellement en Chine ? Cette situation ne l’handicape-t-elle pas dans ses relations avec les pays du Proche Orient ?

La situation est terrible. Un million de Ouïgours sont incarcérés dans des camps de travail et de rééducation. Loin d’y avoir renoncé, le régime de Xi Jinping renoue avec une pratique totalitaire de sinistre mémoire et qui était celle initiée par son lointain prédécesseur, Mao Zedong. Lavage de cerveau, sévices psychologiques, torture et stérilisation des femmes ont été pointés du doigt par plus d’une organisation internationale.

Ces répressions ont redoublé d’intensités mais elles sont en réalité anciennes. La Révolution culturelle (1966-76) avait été particulièrement violente et même si une phase de répit avait pu être observée avec les réformes initiées par Deng Xiaoping, dans les années quatre-vingt, celles-ci ont repris après l’effondrement de l’URSS voisine, en 1991. Velléités d’indépendance pour les uns, retour à la tradition pour d’autres vont légitimer en retour le choix d’un «frapper fort» (yan da), nom de la politique mise en œuvre par Pékin.

Que pèse la question ouïgoure face aux milliards du projet des Nouvelles Routes de la Soie ? En vérité, pas grand-chose. Seuls les Occidentaux en ont fait leur cheval de bataille alors que le sort des Mongols ou des Tibétains semble oublié et que ni Washington ni Bruxelles ne se prononcent sur les exactions commises contre les chrétiens en Chine même.

 

La radicalité de part et d’autre va donner lieu, quelques mois seulement avant les attentats du 11 septembre 2001, à la création de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Son bureau de renseignement, basé à Tachkent, permet aux membres de ladite Organisation de lutter contre le «séparatisme», l’«indépendantisme», l’«extrémisme» et d’extrader toute personne dissidente ou recherchée auprès des autorités de police chinoises. Les moyens mis en œuvre sont donc considérables mais ce que redoute avant tout Pékin, c’est l’existence de maquisards ouïgours radicalisés, comme ceux ayant rejoint l’ETIM, un groupuscule terroriste proche de Daech, dans des régions difficiles d’accès et que convoite Pékin par des alliances de revers. D’où l’empressement du gouvernement chinois de vouloir reconnaître le régime des Talibans, comme il l’avait d’ailleurs fait de 1996 à 2001.

Quelles sont ces régions potentiellement crisogènes pour les intérêts chinois ? Le Cachemire, le Baloutchistan, l’Afghanistan et le Tadjikistan, là même où dans la région du Gorno-Badakhchan, l’armée chinoise a aménagé un centre militaire appelé à grandir. Bien que ses activités soient discrètes, elles offrent à la Chine une profondeur stratégique et lui permettent de tenir à la fois en respect l’Inde, qui renforcera vraisemblablement sa présence, quant à elle, autour de la base aérienne tadjike d’Ayini, laquelle s’est avérée particulièrement utile lors de l’évacuation de ressortissants indiens depuis Kaboul à partir du 15 août dernier.

 

Par ailleurs, la question ouïgoure reste taboue pour ce qui concerne les relations entre la Chine et les pays du Moyen-Orient. L’islam y est moins un enjeu spirituel que politique. Les Chinois l’ont d’ailleurs parfaitement intégré. En cela, la grille de lecture que les Occidentaux ont adoptée et selon laquelle, pour reprendre le langage d’un Gilles Kepel, il existerait une «ligne belligène» entre les mondes chiite et sunnite, n’a, vu de Pékin, aucune pertinence. Au reste, que pèse la question ouïgoure face aux milliards du projet des Nouvelles Routes de la Soie ? En vérité, pas grand-chose. Seuls les Occidentaux en ont fait leur cheval de bataille alors que le sort des Mongols ou des Tibétains semble oublié et que ni Washington ni Bruxelles ne se prononcent sur les exactions commises contre les chrétiens en Chine même.

 

Un des grands moments de convergence géopolitique du monde chinois et du monde musulman a lieu durant la Guerre Froide avec le mouvement des non-alignés. Est-ce d’abord par l’existence d’un ennemi commun – l’Occident – que ces deux mondes sont amenés à converger ? Et que reste-t-il aujourd’hui de l’esprit de Bandung ?

Bandung (1955), nom d’une conférence organisée par le Président indonésien Sukarno, et l’émergence des «non-alignés» consacrait déjà, en pleine guerre froide, une division idéologique entre Moscou et Pékin. Deux entités communistes aussi distinctes que rivales se partageaient désormais le leadership du Tiers-Monde. Le soutien à la cause palestinienne par Mao Zedong reste en cela un cas d’école. Et il n’est pas le seul. Bien en amont, le soutien révolutionnaire et la tactique de guérilla participaient de cette «troisième voie» que Pékin entendait promouvoir contre les puissances coloniales française et britannique mais aussi contre Israël, vigoureusement critiqué pour son intervention à Suez, en 1956.

Plusieurs leviers furent alors actionnés : ressentiment anti-occidental avant tout et sympathie marxiste dans une bien moindre mesure ; l’atavisme religieux des élites musulmanes jouant ici à contre-courant d’un athéisme inhérent au régime communiste chinois. Idiots utiles, ou antisémites notoires, tel le grand Mufti de Jérusalem, furent alors approchés par le Front Uni et d’autres officines du Parti Communiste chinois. Brouillage des pistes et entrelacs croisant des filiations idéologiques parfois radicalement opposées entre elles permirent à Pékin de rallier bien des suffrages.

L’écrivain Léopold Sédar Senghor décrira Bandung comme une gigantesque « levée d’écrou » et la promesse d’un avenir meilleur pour ces pays du Sud, la plupart ayant été fraîchement décolonisés.

 

L’extrême gauche ne fut pas la seule obédience à être sollicitée. Depuis cette nébuleuse, Pékin dégagea un consensus entre radicaux de toutes obédiences. Ce consensus, toujours mutant n’en est pas moins actif à ce jour. Il vise à créer une alternative, et de nature souvent révisionniste, au discours occidental dominant, que ce soit sur la question ouïgoure ou celle des droits de l’homme.

Ne s’agit-il pas d’une autre forme de guérilla ? Née de ces opérations aussi furtives qu’incisives et s’exerçant souvent dans des milieux cultivant leur propre marginalité, cette guérilla se nourrit de mots et de postures. Elle fournit la preuve la plus éclatante de ces formes de conditionnement à la fois psychologique et existentiel, lequel est toujours subordonné à la définition de l’ennemi.

L’esprit de Bandung reste prégnant dans tous les communiqués chinois adressés à ce jour aux pays arabes ou africains car il est la première participation active de peuples qui se considèrent comme humiliés par l’histoire. Tous discutent de l’iniquité du système westphalien imposé par les Occidentaux qui les rejettent en parias et ne tiennent pas compte de leurs propres singularités non plus que de leur choix de développement. Hasard du calendrier : un certain Claude Lévi-Strauss publie la même année Tristes tropiques. Lentement le regard des Occidentaux sur leurs anciennes colonies sera amené à changer. L’écrivain Léopold Sédar Senghor décrira Bandung comme une gigantesque «levée d’écrou» et la promesse d’un avenir meilleur pour ces pays du Sud, la plupart ayant été fraîchement décolonisés. En cela, Bandung demeure un mythe.

Aujourd’hui, comme il y a mille ans, les relations entre la Chine et le monde musulman se structurent autour d’un concept majeur : les routes de la soie, désormais appelées Nouvelles Routes de la Soie. Peut-on dire que c’est une constante de leur histoire ?

Oui. Sans pour autant parler de déterminisme géographique, les itinéraires initialement sont les mêmes. Mais ce qui change, c’est le rapport à la technique, l’effacement des distances et les enjeux posés par le numérique. Il a fallu attendre l’élection d’Emmanuel Macron pour qu’en France les plus hautes autorités de l’État saisissent enfin l’importance des Nouvelles Routes de la Soie.

 

Savons-nous y répondre d’une manière pour autant adéquate en souscrivant au projet concurrent de l’Indopacifique tel que l’ont défini Washington et ses plus proches alliés de l’«anglosphère» ? Évidemment non, et la dénonciation du contrat de vente de nos sous-marins par l’Australie nous rappelle avec force la divergence entre chacun de nos angles de vue. Car cette logique de confrontation avec la Chine est étrangère à l’histoire que nous entretenons sur la longue durée avec ce pays. Aussi, faut-il maintenir des liens avec la Chine et ce, pour préparer l’avenir. C’est le travail des universitaires notamment. Ils sont a priori moins prisonniers de leurs fonctions que ne le sont les diplomates ou les militaires et doivent maintenir ainsi des canaux de communication. Y compris avec Taïwan, en l’occurrence ; île avec laquelle des parlementaires européens pratiquent une forme de diplomatie informelle. Elle s’avère très nécessaire dans le climat de tensions que nous savons. Pourvu qu’elle soit suivie d’actions concrètes. Dire comme l’a fait l’un de nos députés récemment auprès de ses hôtes taïwanais qu’ils «ne sont pas seuls» est émotionnellement sympathique. Mais il n’a pas plus d’effet que la rosée sur les pétales d’une fleur au petit matin !

La France du général de Gaulle avait reconnu la République populaire de Chine, et cultivait une proximité avec le monde arabe. Qu’en est-il aujourd’hui de notre positionnement par rapport à ces deux mondes ?

De Gaulle a toujours fait le pari du temps long. Il se refusait de parler de l’URSS par exemple mais bien de la Russie. Pourquoi ? Parce qu’il existe une certitude gaullienne selon laquelle les hommes et les régimes passent tandis que les pays demeurent. Si de Gaulle a reconnu la Chine en 1964 ce n’est certainement pas par sympathie communiste mais bien parce qu’il comprenait que l’on ne pouvait guère agir autrement. Poids de la démographie, maîtrise de l’arme nucléaire par Pékin la même année, contrepoids pouvant être utilisé à l’hégémonie soviétique : tous ces facteurs ont concouru à cette décision… De même pour le monde arabe avec lequel des relations devaient être privilégiées pour le soustraire à l’emprise soviétique et pour des raisons plus pragmatiques encore : la garantie d’un accès au pétrole.

Le gaullisme c’est à la fois une visée stratégique, de long terme donc, et une approche très pragmatique des relations internationales. Lorsque de Gaulle parlait auprès de ses interlocuteurs chinois et arabes c’était au nom de la France. Aujourd’hui, nos dirigeants le font au nom de la République, de la laïcité, des droits de l’Homme. C’est évidemment inaudible. Donc inefficace.

 

Non seulement notre logiciel est obsolète mais nous avons multiplié les angles morts dans nos choix diplomatiques. Nous avons perdu le sens à donner à une hiérarchisation de sujets sans doute prioritaires. Le Pakistan, l’Asie centrale, l’Iran sont des enjeux considérables que nous avons délaissés, par exemple, et au profit de la Chine seule. Nous sommes empêtrés dans des préjugés idéologiques qui nous isolent et nous aliènent. La France sera à la tête de la présidence de l’Union Européenne d’ici quelques mois. C’est là une occasion de se reprendre en main, de se réinventer, de recouvrer toute sa hauteur de vues.

Mais pour cela, nous devons renouer avec des pratiques qui furent celles des Grecs, mettant la métis (l’art de la ruse) au cœur de nos pratiques. Relisons Machiavel, travaillons à la compréhension des peuples, de leurs langages (pari difficile quand on sait que l’Académie française mène un combat d’arrière-garde sur la «préservation» de notre très contestable monolinguisme national…) cachons notre intelligence – laquelle est souvent synonyme à l’étranger d’arrogance – et nous saurons briller d’un tout autre éclat !

Municipales à Trappes : alliance républicaine contre le maire

Municipales à Trappes : alliance républicaine contre le maire

L’ancien maire de la ville de Trappes, le socialiste Guy Malandain, a décidé de s’associer avec Othman Nasrou (Libres !), un proche de Valérie Pécresse, pour battre le maire sortant, Ali Rabeh (Génération.s). Ce dernier avait réussi à être élu lors de l’élection municipale de 2020, mais celle-ci avait été définitivement annulée en août par le Conseil d’État, l’édile ayant fait la promotion de sa candidature entre les deux tours.

Lors du second tour de l’élection municipale de juin 2020, la liste conduite par Ali Rabeh était arrivée en tête avec 40,4% des voix, devant celle d’Othman Nasrou (37,19%) et celle de Guy Malandain (22,41%). La partielle qui les départagera de nouveau aura lieu en octobre.

Émirats Arabes unis : une alliance stratégique avec la France

 Émirats Arabes unis : une alliance stratégique avec la France

Le général Dominique Trinquand ancien chef de la mission militaire de la France auprès de l’ONU, explique en quoi l’alliance entre la France et les émirats Arabes unis et stratégiques. Tribune dans l’opinion

tribune

Abou Dhabi n’est qu’à trois heures de vol de Kaboul et à sept heures de vol de Paris. Depuis le 17 août, la France utilise sa base militaire d’Abou Dhabi pour effectuer en urgence un pont aérien entre Kaboul et Paris afin d’évacuer ses citoyens et des Afghans menacés. Cette coopération militaire entre la France et les Emirats arabes unis (EAU) a permis l’évacuation vers Paris de plus de 2 000 personnes, en grande majorité des Afghans.

L’utilisation de la base française d’Abou Dhabi pour évacuer ces citoyens Afghans et ressortissants de la coalition en péril est l’aboutissement d’une décennie de partenariat entre la France et les Emirats arabes unis. En 2009, le président de la République Nicolas Sarkozy s’était rendu sur place pour inaugurer la première base militaire française dans le golfe persique. A l’époque, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah bin Zayed, avait déclaré que le partenariat avec la France était « une priorité absolue ». Les Emirats sont devenus un atout essentiel de la capacité de projection de l’armée française au Moyen-Orient et au-delà. La récente visite du ministère des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et de Florence Parly, la ministre des Armées à Abou Dhabi en atteste.

Les Emirats arabes unis ne sont pas seulement un partenaire militaire avéré, ils partagent aussi les problématiques géopolitiques françaises.

La France, les Emirats arabes unis et leurs alliés défendent la liberté de navigation dans le golfe persique. A la suite des menaces iraniennes sur le détroit d’Ormuz, la France a proposé de déployer une mission européenne d’information sur la situation maritime en utilisant sa base navale. Cette opération européenne (Anegor) fut lancée en 2020. Plus tard, en avril 2021, l’exercice bilatéral annuel de préparation au combat naval dans le golfe persique entre la France et l’Inde a donné lieu à la première participation de la marine des Emirats arabes unis.

Par ailleurs, la France et les Emirats arabes unis s’opposent à l’expansionnisme de la Turquie dans la région euroméditerranéenne. Pour cela la France a apporté son plein soutien, tant diplomatique que militaire, à la Grèce dont la souveraineté maritime était contestée par la Turquie. Les Emirats arabes unis, quant à eux, ont obtenu le statut d’observateur au Forum EastMed (*), ce qui leur a permis de développer des relations plus solides avec les Etats membres de l’UE comme Chypre, la Grèce et la France qui partagent des préoccupations concernant la Turquie.

Plus globalement, les Emirats collaborent avec les services français de lutte contre le terrorisme lié à l’extrémisme religieux, qui a marqué la France au cours de la dernière décennie. Alors que le président Macron fait du combat contre le séparatisme islamique un cheval de bataille, dans le monde arabe, son allié Mohamed bin Zayed s’attaque à l’islam politique porté par les Frères musulmans. Tous deux s’accordent sur une vision modérée d’un islam intégré à la société.

Le soutien financier des Emirats au G5 Sahel est également un signe concret de l’appui des EAU à la lutte contre l’extrémisme religieux sur le continent africain.

L’opération Apagan qui vient de s’achever entre Kaboul et Paris illustre une des nombreuses facettes de la coopération Franco-émiratie et des convergences entre les deux pays. Aujourd’hui un pont aérien, demain le rôle traditionnel de médiateur entre les pays occidentaux et les puissances arabes et asiatiques. Il y a plus de dix ans la France a fait le choix des Emirats et une fois de plus, ils montrent leur fiabilité dans un moment de crise.

Hydrogène–une alliance franco-allemande ?

Hydrogène–une alliance franco-allemande ?

Guy Maugis ,président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie préconise une alliance franco-allemande pour le développement de la filière hydrogène. Le problème cependant est que l’Allemagne est très protectrice de ses industries de pointe et par exemple fait tout pour démolir la filière nucléaire de la France.

 

 

Ce que l’on connaît du prochain rapport du Giec, les chaleurs extrêmes qui ont affecté récemment le Nord-ouest des États-Unis et du Canada soulignent encore un peu plus l’urgence de la question climatique et la nécessité d’une décarbonation de l’économie de grande ampleur. La transition énergétique en est évidemment une clé. C’est la raison pour laquelle tous les regards se tournent vers l’hydrogène « vert » (c’est-à-dire produit par une électricité décarbonée). La Commission européenne a élaboré à la fin de l’année dernière un Important Project of Common European Interest (IPCEI), consacré à l’hydrogène vert et concernant aussi bien sa production que sa distribution et son utilisation, en particulier dans le transport et l’industrie.

Des projets sont d’ores et déjà identifiés. Il faut aujourd’hui entrer dans la phase de lancement et de financement. Les entreprises françaises et allemandes sont en première ligne dans le développement de l’hydrogène. Elles l’ont clairement manifesté lors du premier Symposium franco-allemand de l’hydrogène, organisé le 1er juillet à Paris sous l’égide de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie.

Il ne s’agit plus de développer des expériences pilotes, mais de créer un véritable marché commun de l’hydrogène vert en Europe, comme nous avons su le faire avec le charbon et l’acier, ou avec l’électricité. L’enjeu est de bâtir un véritable écosystème de l’hydrogène vert, qui intègre sa production dans des « gigafactories », sa distribution au travers de nouvelles infrastructures et son utilisation. La demande potentielle en hydrogène vert de la part de l’industrie européenne est très importante et peut se mesurer en gigawatts mais construire les capacités de production correspondantes est à la portée des grands énergéticiens européens.

Les industriels français et allemands sont d’accord sur un point : un écosystème européen de l’hydrogène doit intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur et être suffisamment dimensionné pour que la filière soit rentable le plus rapidement possible et que l’hydrogène vert devienne une « commodité »

Filière. Naturellement, cela exige des investissements très importants, et donc un soutien des Etats et de l’Union européenne. La France projette d’investir 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, l’Allemagne 9 milliards. Ce sont des engagements ambitieux, mais nécessaires. Les industriels français et allemands sont d’accord sur un point : un écosystème européen de l’hydrogène doit intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur et être suffisamment dimensionné pour que la filière soit rentable le plus rapidement possible et que l’hydrogène vert devienne une « commodité ».

La montée en puissance d’une nouvelle économie de l’hydrogène est à notre portée. Elle sera un vecteur de souveraineté technologique dans la compétition mondiale. De par les investissements industriels qu’elle nécessite, cette économie sera également un puissant facteur de réindustrialisation, avec probablement la création de 100 000 emplois au cours des dix prochaines années. La France et l’Allemagne doivent prendre le leadership de cette nouvelle économie. Mais il faut aussi que les États, avec l’Union européenne, créent le cadre réglementaire et financier à la hauteur des enjeux. Ils en donnent le signe. L’heure est désormais aux actes et aux décisions.

Guy Maugis est président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie

Nucléaire Corée-du-Nord : alliance États-Unis–Japon–Corée-du-Sud

Nucléaire Corée-du-Nord : alliance États-Unis–Japon–Corée-du-Sud

 

Les trois pays ont décidé de mettre en place une coopération trilatérale concertée en vue de la dénucléarisation », ont-ils annoncé vendredi 2 avril, dans une déclaration commune.

Les trois pays sont également convenus de la nécessité d’une mise en oeuvre complète, par la communauté internationale, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord.

« Combine ». Le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, sera reçu le 16 avril à la Maison Blanche, devenant le premier dirigeant étranger à rencontrer en personne le nouveau président démocrate, ont aussi annoncé vendredi soir les gouvernements américain et nippon.

Le président américain a déclaré, la semaine dernière, que les États-Unis restaient ouverts à la diplomatie avec la Corée du Nord malgré ses essais de missiles balistiques. Mais il a prévenu qu’il y aurait des réactions si la Corée du Nord provoquait une escalade de la situation. Il s’est dit prêt « à une certaine forme de diplomatie, mais soumise à la condition de la dénucléarisation ».

Présidentielle 2022 : une alliance de la gauche et de l’écologie ?

Présidentielle 2022 : une alliance de la gauche et de l’écologie ?

Denis Sieffert, éditorialiste à l’hebdomadaire « Politis », plaide, dans une tribune au « Monde », pour un « Congrès de Tours à l’envers » et une alliance des forces politiques progressistes qui rendrait au mot « réforme » son sens historique.

Tribune.

 

 

 Dans une récente tribune aux accents incantatoires publiée dans Le Monde daté du 9 février et titrée « La gauche peut encore gagner en 2022 », Laurent Joffrin, ancien directeur du quotidien Libération, a tenté de nous convaincre que la gauche n’a pas d’ores et déjà perdu la prochaine élection présidentielle. On voudrait le croire, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il ne nous aide pas à espérer. Il ne nous dit pas comment y parvenir, et pas davantage avec qui. On subodore tout juste qu’ayant enfin renoncé aux vieux chevaux de retour de l’écurie socialiste – ceux qui, en 2012, avaient tous les pouvoirs et qui les ont perdus tous –, il prépare la candidature d’Anne Hidalgo. Il plaide en tout cas pour une candidature sociale-démocrate.

Pourquoi pas ? Encore faudrait-il s’accorder sur cette dénomination qui a subi toutes les avanies de l’histoire, et de la part de ceux-là mêmes qui s’en réclament. Sans remonter aux crimes coloniaux, le traité de Maastricht, qui a écrasé le social sous le primat budgétaire, et, plus récemment, le tournant droitier d’un Manuel Valls, artisan de politiques antisociales et identitaires, ont jeté un lourd discrédit sur une appellation de moins en moins contrôlée. Les mots ont perdu à ce point leur sens qu’ils peuvent à la fois nous renvoyer à Jean Jaurès et à Tony Blair. Cherchez l’erreur ! 

Cette clarification accomplie, l’hypothèse sociale-démocrate – ou, si l’on préfère, réformiste – ne doit pas provoquer de cris d’orfraie du côté de la gauche radicale. Ce positionnement politique, celui de la « perfectibilité » sociale, pour emprunter à Jean-Jacques Rousseau, est sans aucun doute le seul qui puisse faire gagner la gauche, parce qu’il correspond à une réalité anthropologique potentiellement majoritaire. Nous voulons la justice sociale, la transition écologique, une démocratie réparée, et nous le voulons sans violence. Nous voulons rendre au mot « réforme » son sens historique, et qu’il cesse d’être synonyme de régression et de destruction des acquis sociaux. Nous voulons des « réformistes », pas des « réformateurs »…

Pour empêcher que « réformisme » finisse par signifier le contraire de ce qu’il veut dire, Jaurès lui avait déjà adjoint une épithète qui n’est pas tout à fait anodine : il parlait de « réformisme révolutionnaire ». Cet oxymore est magnifique. Il porte en lui-même l’unité de la gauche. Il dépasse le schisme du Congrès de Tours [décembre 1920] de la Section française de l’Internationale ouvrière, qui, un siècle plus tard, fracture toujours notre paysage politique entre un courant social-écologique et un populisme de gauche autoritaire, incarné par Jean-Luc Mélenchon. Les réformes sont révolutionnaires quand elles se heurtent par elles-mêmes à la logique du capitalisme financier qui nous gouverne aujourd’hui. C’est à peu près le cas de toute réforme qui se situe dans une perspective de redistribution des richesses. Point besoin de dresser des échafauds ! Il faut que la vie des gens s’améliore et que la transition écologique soit aussi une transition sociale.

Une alliance contre la percée technologique chinoise

Une alliance contre la percée technologique chinoise

 

iseUn article du Wall Street Journal explique que les États-Unis entendent créer une alliance internationale pour lutter contre la percée technologique chinoise

 

Le président Joe Biden décrit les relations entre les Etats-Unis et la Chine comme un conflit de valeurs entre démocratie et autocratie.

Mais cette rhétorique masque une approche pragmatique qui consiste à réunir des groupes de pays pour travailler ensemble sur la technologie. L’objectif est de garder de l’avance sur la Chine dans les domaines des semi-conducteurs, de l’intelligence artificielle et d’autres avancées qui devraient définir l’économie et l’armée de demain.

Des conversations préliminaires ont commencé avec des alliés de Wahington, mais ces efforts devraient prendre des mois, selon des hauts responsables de l’administration.

Les Etats-Unis prévoient d’organiser différentes alliances en fonction des questions, a précisé un haut responsable de l’administration, qui a décrit l’initiative comme modulaire. Les différents groupements incluraient généralement les puissances industrielles du G7 et quelques autres pays. L’idée est généralement appelée Democracy 10 ou Tech 10

La stratégie comporte des éléments offensifs et défensifs. En combinant leurs forces, les Etats-Unis et leurs alliés peuvent dépenser beaucoup plus que la Chine, dont le budget de recherche et développement est désormais presque égal à celui des Américains. Ces alliances peuvent également coordonner des politiques pour refuser à Pékin les technologies dont elle a besoin afin de devenir un leader mondial.

« Nous avons un fort intérêt à nous assurer que les démocraties technologiques s’unissent plus efficacement de façon à ce que ce soit nous qui façonnions ces normes et ces règles », a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken lors de son audience de confirmation.

Les Etats-Unis prévoient d’organiser différentes alliances en fonction des questions, a précisé un haut responsable de l’administration, qui a décrit l’initiative comme modulaire. Les différents groupements incluraient généralement les puissances industrielles du G7 et quelques autres pays. L’idée est généralement appelée Democracy 10 ou Tech 10.

Une alliance centrée sur l’intelligence artificielle, par exemple, pourrait inclure Israël, dont les chercheurs sont considérés comme des leaders du domaine. Une autre impliquant le contrôle des exportations intégrerait sans doute l’Inde, pour s’assurer que la Chine ne puisse pas importer certaines technologies. Pour encourager les pays craignant d’offenser Pékin à rejoindre ces alliances, l’administration pourrait s’abstenir d’annoncer leur participation, a indiqué le haut responsable.

Selon les personnes ayant travaillé sur ce concept, il est crucial que les alliances restent flexibles et évitent la bureaucratie. « Créer une nouvelle institution internationale impliquerait de grandes annonces sans actions à la clé », estime Anja Manuel, une ancienne responsable de l’administration Bush. « Avec la technologie, il faut rester agile. »

Parmi les domaines considérés comme mûrs pour des alliances, on peut citer le contrôle des exportations, les normes techniques, l’informatique quantique, l’intelligence artificielle, les biotechnologies, les télécommunications en 5G et les règles gouvernant la technologie de surveillance. La liste doit être réduite, selon des experts en technologie. Poursuivre trop de pistes prendrait trop de temps et serait trop contraignant pour les responsables du gouvernement.

La technologie de semi-conducteurs est en tête de la liste de l’administration, car les microprocesseurs alimentent l’économie moderne. La Chine est le plus grand marché, mais plus de 80 % des puces, particulièrement les modèles avancés, sont soit importées, soit produites en Chine par des entreprises étrangères.

Pékin a dépensé des dizaines de milliards de dollars au cours des dernières décennies pour tenter d’établir une filière nationale majeure, mais le pays reste en retard sur ses concurrents occidentaux. L’administration Biden ne veut pas que cela change.

Sous l’administration Trump, les Etats-Unis ont travaillé avec les Pays-Bas pour bloquer la vente d’équipements de fabrication de semi-conducteurs néerlandais à la plus importante fonderie de semi-conducteurs chinoise, Semiconductor Manufacturing International Corporation (Smic), ce qui aurait pu aider la Chine à produire des puces de pointe. Le département du Commerce, sous Donald Trump, avait également restreint la vente d’équipement de production de puces à Smic.

L’administration Biden assure le suivi de cette stratégie. En février, le conseiller national à la sécurité, Jake Sullivan, a parlé à son homologue néerlandais, Geoffrey van Leeuwen, à propos de la Chine et de la technologie avancée entre autres choses, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les technologues décrivent l’équipement de production de semi-conducteurs comme une technologie de goulot d’étranglement car elle reste dominée par trois pays seulement, les Etats-Unis, le Japon et les Pays-Bas, ce qui rend sa restriction relativement facile. Une alliance autour des semi-conducteurs inclurait sans doute les grands producteurs de puces en Europe, ainsi que la Corée du sud et Taïwan.

En plus de restreindre la technologie vers la Chine, les membres pourraient mettre en commun leurs travaux sur la R&D avancée, avec notamment le financement de sites de production de semi-conducteurs de plusieurs milliards de dollars hors de Chine.

Une initiative à haute visibilité susciterait forcément des inquiétudes et d’éventuelles représailles de Pékin, qui travaille à réduire sa dépendance aux technologies étrangères. La Chine utilise sa puissance économique pour tenter d’intimider les alliés des Etats-Unis, par exemple en réduisant les importations de vin et de charbon d’Australie après que Canberra a demandé une enquête sur les origines de la pandémie de coronavirus.

L’ajout de Taïwan, un producteur majeur de semi-conducteurs, que Pékin considère comme une province rebelle, accroîtrait les inquiétudes de la Chine.

«  Une alliance autour des semi-conducteurs menée par les Etats-Unis enfreindrait les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale et ne ferait que diviser artificiellement le monde et détruire les règles de commerce international », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

« En définitive, les Etats-Unis veulent réduire voire éliminer la capacité de Pékin à exercer des pressions »

Pékin dispose de nombreux leviers. La Chine est le principal fournisseur mondial de terres rares, les minerais indispensables à la production de téléphones mobiles, de produits électroniques et d’équipements militaires. En 2010, la Chine a limité les expéditions de terres rares au Japon en raison d’un conflit territorial au sujet d’un groupe d’îles en mer de Chine orientale, bien que Pékin ait démenti avoir été impliquée dans des actes coercitifs.

La Chine a récemment lancé un nouveau round de réglementations sur les terres rares et a interrogé les entreprises étrangères sur leur dépendance à la production chinoise, ce que certains experts en technologie ont vu comme un avertissement. Le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré que Pékin était « prêt à répondre aux besoins légitimes de tous les pays du monde dans la mesure du possible en accord avec les capacités et le niveau de ressources en terres rares de la Chine. »

Jake Sullivan a applaudi des alliances d’opposition antérieures contre les restrictions de la Chine sur les terres rares et Joe Biden a choisi comme représentante au Commerce des Etats-Unis Katherine Tai, le point de contact de l’administration Obama.

Joe Biden a commandé récemment une étude sur la dépendance des Etats-Unis aux terres rares fournies par l’étranger. Des responsables américains ont travaillé avec l’Australie et d’autres pays pour stimuler la production et créer des substituts synthétiques de ces minerais.

Interrompre les exportations de terres rares se retournerait contre la Chine en nuisant à sa réputation commerciale et en encourageant la production de minéraux dans d’autres pays, note Martijn Rasser, analyste en technologie pour le Center for a New American Security, un think tank basé à Washington.

Les alliances de technologie valent la peine de risquer un retour de bâton, poursuit-il. « En définitive, les Etats-Unis veulent réduire voire éliminer la capacité de Pékin à exercer des pressions. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Alliance Total et Engie pour l’hydrogène vert

Alliance Total et Engie pour l’hydrogène vert

Jusqu’à maintenant pour la fabrication de l’hydrogène dit  gris on utilise souvent des carburants fossiles et dont la production est très émettrice de CO2. Le projet Masshylia d’Engie et Total, hébergé au sein de la raffinerie, consiste à produire de l’hydrogène à partir d’eau et d’électricité, avec un électrolyseur d’une puissance industrielle de 40 mégawatts. Il fournira dans un premier temps 5 tonnes d’hydrogène vert par jour. De quoi éviter l’émission de 15.000 tonnes de COpar an, calculent les promoteurs du projet.

L’électricité sera fournie par un parc photovoltaïque . Notons cependant qu’on peut aussi utiliser les excédents d’électricité de tous les types d’énergie renouvelable ou non.

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