Méga fusion Pfizer-Allergan à des fins d’évasion fiscale
La mégafusion entre Pfizer et Allergan à pour objet principal d’organiser l’évasion fiscale du nouveau groupe. Il s’agit d’une pratique de plus en plus courante. Certains regroupements de sociétés n’ont en effet d’autres objets que de donner une légitimité juridique à l’optimisation fiscale. Un procédé largement utilisé aux États-Unis mais aussi en Europe. Un procédé qui permet d’internaliser les profits dans les pays à faible fiscalité et d’ externaliser les pertes dans les pays à forte fiscalité. La manœuvre est tellement évidente concernant Pfizer et Allergan que conservateurs comme démocrates l’ont dénoncé. Pfizer a donc annoncé lundi vouloir se rapprocher de son compatriote Allergan, basé à Dublin, ce qui lui permettra de déplacer son siège social dans un pays, l’Irlande, où la fiscalité des entreprises est plus avantageuse qu’aux Etats-Unis. Hillary Clinton, la favorite dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, a accusé Pfizer de profiter des failles de la législation fiscale pour éviter d’acquitter sa « juste part » de l’impôt au détriment du contribuable. L’ancienne chef de la diplomatie américaine a ajouté qu’elle proposerait des mesures pour empêcher de tels montages dit d’évitement ou d’inversion, sans donner de précisions. « Nous ne pouvons retarder la répression des inversions qui érodent l’assiette de l’impôt », a-t-elle déclaré. Donald Trump, donné favori pour l’investiture dans le camp républicain, a qualifié ce mariage de « dégoûtant » dans un communiqué. « Nos politiques devraient avoir honte », a-t-il dit.