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Gadgets : Pour relancer la locomotive franco-allemande….. des billets de train pour les jeunes !

: Gadgets : Pour relancer la locomotive franco-allemande….. des billets de train pour les jeunes !

Comme d’habitude dans un discours très lyrique, Macron a chanté les louanges du couple franco allemand lors de sa rencontre avec Olaf Scholz.

Le chancelier allemand s’est montré lui aussi comme d’habitude moins enthousiaste même s’il souhaite des rapprochements entre les deux pays. La vérité c’est que la France et l’Allemagne depuis quelques années ne cessent d’accumuler les affrontements. D’abord sur le point fondamental de la politique énergétique où l’Allemagne a voulu ficeler toute l’Europe avec le gaz russe. Ce qui a amené la France bêtement à délaisser l’atout considérable que constitue l’électricité nucléaire. L’autre source de différents est celui de la politique diplomatique où pendant longtemps l’Allemagne refusait de rompre avec la dictature russe. Sur le plan industriel, l’Allemagne a mis des bâtons dans les roues pour toute perspective de coopération concernant par exemple l’avion du futur ou le prochain char.

Il est clair que sur le plan de la défense stratégique l’Allemagne est beaucoup plus proche des États-Unis que de la France. Et pour l’industrie l’Allemagne entend jouer son propre jeu même si chancelier déclare partager les objectifs de la France visant à investir pour faire de l’Union européenne « un pôle mondial des technologies du futur »….et le premier « climatiquement neutre ».

En conclusion, le seul résultat très tangible et concret, c’est la décision de Macon et d’ Olaf Scholz d’attribuer des billets de train gratuits pour les jeunes !

Pour relancer la locomotive franco-allemande : des billets de train pour les jeunes

Pour relancer la locomotive franco-allemande : des billets de train pour les jeunes !

Comme d’habitude dans un discours très lyrique, Macron a chanté les louanges du couple franco allemand lors de sa rencontre avec Olaf Scholz.

Le chancelier allemand s’est montré lui aussi comme d’habitude moins enthousiaste même s’il souhaite des rapprochements entre les deux pays. La vérité c’est que la France et l’Allemagne depuis quelques années ne cessent d’accumuler les affrontements. D’abord sur le point fondamental de la politique énergétique où l’Allemagne a voulu ficeler toute l’Europe avec le gaz russe. Ce qui a amené la France bêtement à délaisser l’atout considérable que constitue l’électricité nucléaire. L’autre source de différents est celui de la politique diplomatique où pendant longtemps l’Allemagne refusait de rompre avec la dictature russe. Sur le plan industriel, l’Allemagne a mis des bâtons dans les roues pour toute perspective de coopération concernant par exemple l’avion du futur ou le prochain char.

Il est clair que sur le plan de la défense stratégique l’Allemagne est beaucoup plus proche des États-Unis que de la France. Et pour l’industrie l’Allemagne entend jouer son propre jeu même si chancelier déclare partager les objectifs de la France visant à investir pour faire de l’Union européenne « un pôle mondial des technologies du futur »….et le premier « climatiquement neutre ».

En conclusion, le seul résultat très tangible et concret, c’est la décision de Macon et d’ Olaf Scholz d’attribuer des billets de train gratuits pour les jeunes !

Une vraie renaissance de la défense allemande ?

Une vraie renaissance de la défense allemande ?

 

 La guerre en Ukraine a incité l’Allemagne à augmenter nettement ses dépenses de défense. Une véritable révolution, qui devra surmonter des résistances anciennes à un renforcement de la Bundeswehr. Par Laurent Griot, Grenoble École de Management (GEM) et Mourad Chabbi, Grenoble École de Management (GEM)

L’invasion de l’Ukraine a agi comme un électrochoc dans bon nombre de pays européens : la guerre, la « vraie », est à nos portes et nous ne sommes pas prêts. Les débats portent sur nos capacités matérielles comme sur l’équilibre de nos alliances. La Suède et la Finlande ont soumis, mercredi 18 mai, leur demande d’adhésion à l’OTAN, et l’Italie annonce qu’elle rejoindra très rapidement les standards OTAN en termes de dépenses de défense. D’ici à 2028, son budget devrait représenter 2 % de son PIB, passant de 25,9 milliards à 36 milliards d’euros, bien que cet objectif suscite un débat passionné dans le pays.

Au milieu de ce concert de remises en cause stratégiques et budgétaires, il est un pays dont la réaction est encore plus surprenante que celle des autres : l’Allemagne. Surprenante d’abord par la brutalité du constat et la liberté de ton de ceux qui l’expriment : le 24 février 2022, le chef d’état-major des armées allemandes reconnaissait, face au début de la guerre en Ukraine :

« La Bundeswehr, l’armée que j’ai l’honneur de commander, se tient là, plus ou moins les mains vides. Les options que nous pouvons proposer au gouvernement pour soutenir l’alliance sont extrêmement limitées. »

C’est ensuite la réaction du gouvernement allemand qui a de quoi surprendre. Le 27 février, soit seulement trois jours plus tard, le chancelier Olaf Scholz déclarait :

« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine, notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. [...] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense. [...] L’objectif est de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable. »

L’exécutif a aussi annoncé la création d’un fonds spécial d’un montant de 100 milliards d’euros pour combler son retard, notamment en matière d’équipement des forces.

Sous-investissement chronique

Pour comprendre la situation budgétaire des forces allemandes, il ne faut pas se fier seulement aux chiffres de ces dernières années. Même si en 2021, la France et l’Allemagne ont consacré des budgets très similaires à leur défense - environ 53 milliards de dollars - ce niveau de dépense est relativement récent en Allemagne.

Si l’on observe les chiffres allemands et français depuis la chute du mur de Berlin, on constate une forte remontée des dépenses allemandes depuis 2018 seulement. La baisse a été constante de 1991 à 2005 (point bas) suivie d’une lente remontée jusqu’en 2018. Ainsi, l’Allemagne a moins investi dans son armée, avec une divergence très nette des trajectoires budgétaires à partir de 2001. De fait, le montant cumulé des dépenses de défense allemandes entre 2001 et 2021 est d’environ 902 milliards de dollars, là où la France a dépensé environ 1 036 milliards de dollars. La différence est donc significative.

Mais cet écart de financement est-il suffisant pour expliquer la situation que nous connaissons aujourd’hui ? Les capacités des forces allemandes sont très réduites, selon leur propre chef d’état-major. Les forces françaises, elles, sont classées par la Rand Corporation parmi les plus efficaces d’Europe, même si elles manquent d’« épaisseur » et donc de capacité à combattre dans la durée. Il nous semble que d’autres facteurs doivent être pris en compte.

En premier lieu, les structures de nos budgets sont différentes. La France dépense de façon constante environ 25 % (26,5 % en 2020) de ses budgets en équipement, l’OTAN demandant à ses membres que ce ratio soit au minimum de 20 %. L’Allemagne a quant à elle dépensé 16,9 % de son budget 2020 en équipement, un montant en nette augmentation depuis 2014 (environ 13 % à l’époque). À l’inverse, les « frais de fonctionnement et de maintenance » pèsent pour 26,4 % du budget français et pour 37,4 % du budget allemand, ce qui représente un quasi-record au sein des pays de l’OTAN. Il s’agit probablement du symptôme d’une autre faiblesse : les armées allemandes sont des monstres bureaucratiques.

Les forces allemandes souffrent manifestement d’une bureaucratie particulièrement lourde et inefficace. Sur ce point, un document publié début 2020 a eu un retentissement certain dans le pays. Il s’agit du rapport d’information pour 2019 destiné au Bundestag, rédigé par le commissaire allemand aux forces armées de 2015 à 2020, Hans-Peter Bartels.

Selon ce rapport, l’institution militaire allemande souffre de la multiplication des instances de décision, ce qui conduit à une dilution de la responsabilité et à un allongement déraisonnable des processus décisionnels. Bartels consacre par exemple une page entière à raconter comment ses propres services n’ont pas réussi, malgré trois années d’efforts, à obtenir la création pour eux-mêmes d’une dizaine de comptes d’accès au réseau intranet des forces allemandes.

Dans ce texte, l’état-major de la Deutsche Marine reconnaît qu’au sein de l’armée allemande, le respect des règles est plus important que la capacité à fournir des appareils en état de voler, pilotés par des équipages correctement entraînés. Cet état de fait rejaillit sur la motivation des hommes. La troupe considère que ses chefs n’en font pas assez pour améliorer l’efficacité de l’institution. Mais les cadres se sentent désarmés face à la lourdeur de l’organisation.

Parmi les faiblesses les plus criantes, le processus d’équipement des forces est particulièrement critiqué. Il est présenté comme dysfonctionnel, inutilement compliqué et trop long. La volonté de réduire les risques industriels en amont est ouvertement présentée comme une cause de risques pour les troupes, obligées d’aller au combat avec des équipements dépassés, voire en l’absence totale de certains matériels.

Hans-Peter Bartels regrette particulièrement le fait que l’« achat sur étagère » – c’est-à-dire l’achat d’équipements déjà existants n’ayant pas été spécifiquement conçus à la demande de la Bundeswehr – soit une pratique rare au sein des forces allemandes. Même des matériels très simples (comme des sacs à dos) sont soumis à des processus d’élaboration et d’évaluation dignes des systèmes d’armes les plus complexes.

C’est donc autant à des problèmes budgétaires qu’à la question de l’efficacité de ses dépenses que le ministère allemand de la Défense doit faire face. Ce qu’Eva Högl, l’actuelle commissaire parlementaire pour les forces armées, a bien compris : elle demande que le fonds de 100 milliards d’euros destiné aux forces allemandes soit exploité de façon moins bureaucratique.

Mais une telle évolution sera longue et laborieuse. D’abord parce que cette situation est connue en Allemagne depuis très longtemps sans qu’il n’y ait eu de vrai changement. Dans son rapport pour 2019, Hans-Peter Bartels relevait que déjà en 1978 le ministre de la Défense alors en poste se préoccupait de la bureaucratie excessive dont était victime son armée. Ensuite parce que cette situation est sans doute, pour partie au moins, la conséquence de l’approche pacifiste dominante en Allemagne.

Pour d’évidentes raisons historiques, les forces allemandes ont un statut particulier. Elles sont fermement soumises au Parlement allemand et tout est mis en œuvre pour qu’elles ne sortent « plus jamais du cadre démocratique ».

Fondamentalement, l’avenir de la Bundeswehr, sa capacité à surmonter ses faiblesses et à tenir sa place au sein de l’Alliance atlantique dépendra donc de la place que la société allemande entendra donner à son armée. Dans un discours qu’il adressait aux généraux des armées allemandes en 2005, Horst Köhler, alors président du pays, parlait du « désintérêt amical » des Allemands pour leurs armées :

« Après 1945, les Allemands sont devenus un peuple réellement pacifique et qui aime garder une distance prudente vis-à-vis de tout ce qui est militaire. »

Seize ans plus tard, l’opinion allemande ne semble pas avoir beaucoup changé. Chaque année, le centre d’histoire militaire et des sciences sociales de la Bundeswehr publie une étude consacrée à l’opinion allemande sur la politique de sécurité et de défense du pays. L’étude pour 2021 (donc réalisée avant le début de la guerre en Ukraine) confirme cette approche : les Allemands ont confiance en leurs armées. Mais les moyens d’action auxquels ils sont favorables sont diplomatiques (84 %), basés sur le contrôle des armements (72 %), la coopération au développement (70 %) et les sanctions économiques (61 %). Les opérations militaires menées par la Bundeswehr ou les exportations d’armements ne sont approuvées que par 33 % de la population.

Une évolution longue et difficile

La guerre en Ukraine a déjà provoqué une révolution en Allemagne. La célérité et l’ampleur de la réaction politique ont surpris beaucoup d’observateurs des affaires stratégiques européennes.

Berlin a rompu avec une forme de retenue particulière et solitaire en accélérant le déploiement de ses troupes ces derniers temps : envoi de navires en mer Baltique et en Méditerranée, installation de missiles antiaériens Patriot dans plusieurs pays d’Europe centrale, participation à un bataillon au sol en Slovaquie, envoi de chasseurs Eurofighter en Roumanie… Mais il sera long et difficile de renoncer à ce que Tom Enders, ancien PDG d’Airbus, qualifiait en septembre 2020 d’« abstinence de puissance ».

D’abord parce que, passée la stupeur initiale, le soutien de l’opinion allemande à la politique ukrainienne de son chancelier s’effrite : des intellectuels allemands soutenus par des responsables politiques de premier plan demandent que l’Allemagne cesse d’armer l’Ukraine et opte pour une politique visant à obliger Kiev à trouver un compromis avec Vladimir Poutine. Dans le même temps, des représentants syndicaux allemands ont profité de la fête du Travail, le 1er mai, pour dire leur désaccord face à la volonté de réarmement massif exprimée par le chancelier Olaf Scholz. Notamment de peur que cela se fasse au détriment de la paix sociale.

Ensuite parce que la situation stratégique du pays est la conséquence d’une culture politico-administrative faisant partie intégrante de la nation allemande post-Seconde Guerre mondiale. Une évolution de cette position, à supposer que l’opinion allemande y consente, sera très longue et ses résultats incertains.

_______

Par Laurent Griot, Professeur assistant en géopolitique., Grenoble École de Management (GEM) et Mourad Chabbi, Professeur de RI/Géopolitique, Enseignant chercheur, Grenoble École de Management (GEM).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

La réussite de la social-démocratie allemande: pourquoi ?

La réussite de la social-démocratie allemande: pourquoi ?

 

Un article qui pourrait faire réfléchir la social-démocratie française républicaine concernant le succès de la social-démocratie allemande.

La victoire du nouveau chancelier social-démocrate Olaf Scholz réside dans le fait d’avoir su renouer avec l’électorat populaire, en mettant en avant les questions économiques et sociales, de nouveaux engagements européens et une politique audacieuse en matière de transition écologique, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien et germaniste Jacques-Pierre Gougeon.

 

Tribune.

A un moment où un social-démocrate, Olaf Scholz, incarnation du « centre gauche », va diriger l’Allemagne, alors que l’Europe du Nord et une partie de l’Europe du Sud sont dirigées par des sociaux-démocrates et que, en contraste, la gauche française semble à la peine, il peut être intéressant de revenir sur les raisons du succès de la social-démocratie allemande.

Balayons d’abord une analyse que l’on a pu trouver ici ou là et qui est un peu facile : la victoire d’Olaf Scholz serait due à la faiblesse du candidat chrétien-démocrate. Certes, ce dernier a multiplié les maladresses et est apparu en « décalage » et finalement peu à la hauteur, d’autant que, dès le début, sa candidature a été contestée par une partie de son camp. Mais pour qui analyse les choses avec plus d’attention, les raisons de la victoire sociale-démocrate, courte certes (25,7 % pour le Parti social-démocrate, SPD, contre 24,1 % pour l’Union chrétienne-démocrate, CDU), sont plus profondes. Cela n’a pas été suffisamment relevé, le Parti social-démocrate a, lors de cette élection, renoué avec l’électorat populaire dont il avait commencé à perdre les faveurs aux élections fédérales de 2009, alors qu’il recueillait encore, en 2005, 44 % du vote des ouvriers et 35 % du vote des employés.

 

Lors des dernières élections fédérales, 26 % des ouvriers et 24 % des employés ont voté pour le SPD soit un gain respectif de 3 et 4 points par rapport à 2017. En outre, 32 % des salariés syndiqués ont fait ce choix. Ce constat est à mettre en parallèle avec le fait que le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) avait dû son résultat élevé de 2017 en grande partie à une percée parmi les ouvriers (21 % soit un gain de 15 points par rapport à 2013), se déclarant depuis « parti ouvrier ». Cette évolution tangible en 2021 est à mettre en relation avec la volonté du Parti social-démocrate et d’Olaf Scholz lui-même d’un positionnement clairement social de sa campagne qui correspondait par ailleurs au glissement de son parti ces dernières années.

 

Cette mutation a été marquée par une prise de distance, voire une rupture, sur certains sujets, avec l’ère de l’ancien chancelier Gerhard Schröder dont Olaf Scholz avait pourtant été l’un des acteurs comme secrétaire général du SPD. Les analyses de l’historien Mark Lilla sur l’élection américaine de 2018 ont été observées de près par les sociaux-démocrates allemands : selon cet universitaire, la campagne libertaire d’Hillary Clinton, trop tournée vers les questions liées à la diversité et les interrogations des libéraux des grandes villes, a fini par oublier les enjeux économiques et sociaux, poussant une large partie des ouvriers des régions industrielles à voter en faveur de Donald Trump

La victoire de la social-démocratie allemande: pourquoi ?

La victoire de la social-démocratie allemande: pourquoi ?

 

Un article qui pourrait faire réfléchir la social-démocratie française républicaine concernant le succès de la social-démocratie allemande.

La victoire du nouveau chancelier social-démocrate Olaf Scholz réside dans le fait d’avoir su renouer avec l’électorat populaire, en mettant en avant les questions économiques et sociales, de nouveaux engagements européens et une politique audacieuse en matière de transition écologique, analyse, dans une tribune au « Monde », l’historien et germaniste Jacques-Pierre Gougeon.

 

Tribune.

A un moment où un social-démocrate, Olaf Scholz, incarnation du « centre gauche », va diriger l’Allemagne, alors que l’Europe du Nord et une partie de l’Europe du Sud sont dirigées par des sociaux-démocrates et que, en contraste, la gauche française semble à la peine, il peut être intéressant de revenir sur les raisons du succès de la social-démocratie allemande.

Balayons d’abord une analyse que l’on a pu trouver ici ou là et qui est un peu facile : la victoire d’Olaf Scholz serait due à la faiblesse du candidat chrétien-démocrate. Certes, ce dernier a multiplié les maladresses et est apparu en « décalage » et finalement peu à la hauteur, d’autant que, dès le début, sa candidature a été contestée par une partie de son camp. Mais pour qui analyse les choses avec plus d’attention, les raisons de la victoire sociale-démocrate, courte certes (25,7 % pour le Parti social-démocrate, SPD, contre 24,1 % pour l’Union chrétienne-démocrate, CDU), sont plus profondes. Cela n’a pas été suffisamment relevé, le Parti social-démocrate a, lors de cette élection, renoué avec l’électorat populaire dont il avait commencé à perdre les faveurs aux élections fédérales de 2009, alors qu’il recueillait encore, en 2005, 44 % du vote des ouvriers et 35 % du vote des employés.

 

Lors des dernières élections fédérales, 26 % des ouvriers et 24 % des employés ont voté pour le SPD soit un gain respectif de 3 et 4 points par rapport à 2017. En outre, 32 % des salariés syndiqués ont fait ce choix. Ce constat est à mettre en parallèle avec le fait que le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) avait dû son résultat élevé de 2017 en grande partie à une percée parmi les ouvriers (21 % soit un gain de 15 points par rapport à 2013), se déclarant depuis « parti ouvrier ». Cette évolution tangible en 2021 est à mettre en relation avec la volonté du Parti social-démocrate et d’Olaf Scholz lui-même d’un positionnement clairement social de sa campagne qui correspondait par ailleurs au glissement de son parti ces dernières années.

 

Cette mutation a été marquée par une prise de distance, voire une rupture, sur certains sujets, avec l’ère de l’ancien chancelier Gerhard Schröder dont Olaf Scholz avait pourtant été l’un des acteurs comme secrétaire général du SPD. Les analyses de l’historien Mark Lilla sur l’élection américaine de 2018 ont été observées de près par les sociaux-démocrates allemands : selon cet universitaire, la campagne libertaire d’Hillary Clinton, trop tournée vers les questions liées à la diversité et les interrogations des libéraux des grandes villes, a fini par oublier les enjeux économiques et sociaux, poussant une large partie des ouvriers des régions industrielles à voter en faveur de Donald Trump

Croissance Allemande dynamique

Croissance Allemande dynamique

 

L’Office fédéral des statistiques, Destatis constate un bon bond de 3,2% de la consommation privée par rapport aux trois premiers mois de l’année. « La consommation privée était le pilier le plus important de la reprise économique au printemps », soulignait de son côté la Bundesbank dans son rapport mensuel publié lundi.

Destatis a également révisé à la hausse le PIB du premier trimestre, quand l’Allemagne a dû recourir à d’importantes restrictions pour endiguer une nouvelle vague d’infections, évaluant la contraction à -2,0%, contre -2,1% précédemment.

Hydrogène–une alliance franco-allemande ?

Hydrogène–une alliance franco-allemande ?

Guy Maugis ,président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie préconise une alliance franco-allemande pour le développement de la filière hydrogène. Le problème cependant est que l’Allemagne est très protectrice de ses industries de pointe et par exemple fait tout pour démolir la filière nucléaire de la France.

 

 

Ce que l’on connaît du prochain rapport du Giec, les chaleurs extrêmes qui ont affecté récemment le Nord-ouest des États-Unis et du Canada soulignent encore un peu plus l’urgence de la question climatique et la nécessité d’une décarbonation de l’économie de grande ampleur. La transition énergétique en est évidemment une clé. C’est la raison pour laquelle tous les regards se tournent vers l’hydrogène « vert » (c’est-à-dire produit par une électricité décarbonée). La Commission européenne a élaboré à la fin de l’année dernière un Important Project of Common European Interest (IPCEI), consacré à l’hydrogène vert et concernant aussi bien sa production que sa distribution et son utilisation, en particulier dans le transport et l’industrie.

Des projets sont d’ores et déjà identifiés. Il faut aujourd’hui entrer dans la phase de lancement et de financement. Les entreprises françaises et allemandes sont en première ligne dans le développement de l’hydrogène. Elles l’ont clairement manifesté lors du premier Symposium franco-allemand de l’hydrogène, organisé le 1er juillet à Paris sous l’égide de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie.

Il ne s’agit plus de développer des expériences pilotes, mais de créer un véritable marché commun de l’hydrogène vert en Europe, comme nous avons su le faire avec le charbon et l’acier, ou avec l’électricité. L’enjeu est de bâtir un véritable écosystème de l’hydrogène vert, qui intègre sa production dans des « gigafactories », sa distribution au travers de nouvelles infrastructures et son utilisation. La demande potentielle en hydrogène vert de la part de l’industrie européenne est très importante et peut se mesurer en gigawatts mais construire les capacités de production correspondantes est à la portée des grands énergéticiens européens.

Les industriels français et allemands sont d’accord sur un point : un écosystème européen de l’hydrogène doit intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur et être suffisamment dimensionné pour que la filière soit rentable le plus rapidement possible et que l’hydrogène vert devienne une « commodité »

Filière. Naturellement, cela exige des investissements très importants, et donc un soutien des Etats et de l’Union européenne. La France projette d’investir 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030, l’Allemagne 9 milliards. Ce sont des engagements ambitieux, mais nécessaires. Les industriels français et allemands sont d’accord sur un point : un écosystème européen de l’hydrogène doit intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur et être suffisamment dimensionné pour que la filière soit rentable le plus rapidement possible et que l’hydrogène vert devienne une « commodité ».

La montée en puissance d’une nouvelle économie de l’hydrogène est à notre portée. Elle sera un vecteur de souveraineté technologique dans la compétition mondiale. De par les investissements industriels qu’elle nécessite, cette économie sera également un puissant facteur de réindustrialisation, avec probablement la création de 100 000 emplois au cours des dix prochaines années. La France et l’Allemagne doivent prendre le leadership de cette nouvelle économie. Mais il faut aussi que les États, avec l’Union européenne, créent le cadre réglementaire et financier à la hauteur des enjeux. Ils en donnent le signe. L’heure est désormais aux actes et aux décisions.

Guy Maugis est président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie

Union économique : une procédure judiciaire contre la cour de justice allemande

Union économique : une procédure judiciaire contre la cour de justice allemande

 

 

 

L’Allemagne si soupçonneuse vis-à-vis du respect des dispositions européennes pourrait bien se retrouver face à la justice pour avoir contrevenu aux orientations de l’union européenne

On considère en effet dans l’union européenne que la fameuse Cour de justice de Karlsruhe   a violé les réglementations de l’Union européenne en contestant un programme d’achat de la Banque centrale européenne (BCE) déjà approuvé par la plus haute juridiction du bloc communautaire.

 

La Cour fédérale (en allemand : Bundesgerichtshof, BGH) est l’organe juridictionnel allemand placé au sommet de l’ordre judiciaire et jugeant en dernière instance en matière civile, où elle entend l’appel des jugements des tribunaux provinciaux supérieurs (Oberlandesgerichte), et en matière pénale, où elle entend celui des jugements des tribunaux provinciaux (Landgerichte). Elle est organisée en douze chambres civiles, cinq chambres pénales et huit chambres spéciales. La poursuite pénale y est exercée par le procureur général fédéral près la Cour fédéraleLa Cour a été créée en 1950 et a succédé au Tribunal du Reich (Reichsgericht) qui remplissait des fonctions comparables sous le Reich allemand. Elle a son siège à Karlsruhe, dans l’ancien palais du grand-duc héritier, la 5e chambre pénale étant localisée à Leipzig.

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En mai 2020, la Cour constitutionnelle allemande a jugé que la BCE n’avait pas autorité pour effectuer des achats de titres (PSPP) et a ordonné à la banque centrale allemande, qui achetait des emprunts d’Etats de la zone euro pour le compte de la BCE, d’abandonner le programme.

La BCE avait cependant obtenu au préalable le feu vert de la Cour de justice de l’UE, laquelle a rappelé par la suite qu’elle seule pouvait décider si des organes du bloc communautaire violaient les normes de celui-ci.

D’après les deux sources, la Commission va s’accorder mercredi sur l’envoi d’une lettre à Berlin pour le notifier d’une enquête visant à déterminer si la décision du tribunal allemand a violé les règles de l’UE.

L’envoi d’un tel courrier marque la première étape d’une procédure pouvant déboucher sur une demande formelle de la Commission auprès de la Cour de justice afin que celle-ci impose des pénalités.

L’une des sources a déclaré que le jugement allemand avait créé aux yeux de Bruxelles une jurisprudence dangereuse pour le droit européen, avec le risque que d’autres pays membres du bloc jugent leurs tribunaux plus compétents que celui de l’UE.

Plan de relance européen. La cour suprême allemande s’y oppose

Plan de relance européen. La cour suprême allemande s’y oppose

Bizarrerie juridique la cour constitutionnelle allemande a toujours le pouvoir de s’opposer à des décisions notamment financières de l’Europe y compris lorsqu’elles sont adoptées par le Parlement d’outre-Rhin.

Il s’agit pour cet organisme très orthodoxe de s’opposer au plan de relance de 750 milliards pourtant adopté par les autorités européennes et allemandes. En fait, il s’agit peut-être non pas d’empêcher un plan de relance qui a reçu la bénédiction de toutes les institutions démocratiques mais peut-être de s’opposer aux velléités dépensières de pays du Sud et de la France. En effet hier macron a lancé l’idée d’un plan supplémentaire pour soutenir l’économie.  

Un appel considéré comme très laxiste par les orthodoxes allemands qui oublient cependant que les liquidités largement distribuées par la banque centrale européenne et par l’union européenne soutiennent la demande des pays européens à l’Allemagne. La cour constitutionnelle allemande critique la globalité du plan de 750 milliards mais surtout la partie qui sera versée sous forme de subventions, à peu près la moitié.

« La force de la démocratie allemande: le respect de normes non écrites »

« La force de la démocratie allemande:  le respect de normes non écrites »

En France, faute de discernement, faute de consensus, le populisme triomphe. Il contamine la politique, les médias, les mouvements protestataires, le monde intellectuel, menant à l’abandon du « front républicain », observe, dans une tribune au « Monde », l’écrivaine franco-allemande Géraldine Schwarz.

Tribune.

 

 De nos jours, les démocraties ne sont plus renversées par des coups d’Etat, mais par des partis et des dirigeants politiques qui exploitent leurs principes de liberté et de tolérance pour les saboter de l’intérieur. Cette tactique qui faillit coûter la vie de la démocratie américaine et a plongé des pays comme la Hongrie ou le Venezuela dans l’autocratie pourrait servir de leçon à d’autres.

L’Allemagne semble l’avoir compris. La décision de ses services de renseignement intérieur, révélée le 3 mars par la presse, de classer le parti d’extrême droite AfD comme « cas suspect » et de le mettre sous surveillance envoie un signal clair : qui nuit à la démocratie allemande doit s’attendre à en subir les conséquences.

Respect de normes non écrites

Même si cette mesure a entre-temps été suspendue le 5 mars par un tribunal qui examine un recours de l’AfD, elle est approuvée par 70 % de la population d’un pays où, contrairement à la France, institutions, société civile et médias se mobilisent clairement pour faire barrage à l’extrémisme. Avec succès, en particulier dans l’Ouest : le 14 mars, lors d’élections régionales dans le Bade-Wurtemberg et le Rhénanie-Palatinat, l’AfD a perdu 35 % des voix par rapport à 2016, avec des scores de respectivement 9,7 % et 8,3 %, un déclin également dû à des conflits internes.

La majorité des partis allemands s’élèvent au-dessus des luttes partisanes pour faire front commun contre l’extrême droite

Aux prochaines élections fédérales de septembre 2021, le parti est crédité de 9 % à 11 % des intentions de votes selon les derniers sondages publiés par l’institut Forsa le 2 mars et par l’institut Infratest dimap le 4 mars – l’un des plus bas taux pour l’extrême droite en Europe.

Au-delà des institutions, ce qui fait la force de la démocratie allemande, c’est aussi le respect de normes non écrites. En politique, si certains ont intégré des thématiques d’extrême droite, la majorité des partis allemands s’élèvent au-dessus des luttes partisanes pour faire front commun contre l’AfD.

 

De son côté, la justice n’hésite pas à recourir aux instruments répressifs mis à disposition par le pouvoir législatif pour faire respecter la loi fondamentale et l’Etat de droit. Quant aux médias, ils alertent régulièrement sur le caractère antidémocratique ou mensonger d’une déclaration ou d’une prise de position et aident les citoyens à lire entre les lignes pour décrypter les manipulations rhétoriques. Il n’existe pas en Allemagne d’équivalent de ce que sont les chaînes CNews pour la France, Fox News pour les Etats-Unis ou le site Daily Mail pour le Royaume-Uni.

Croissance allemande : menacée par la deuxième vague sanitaire

Croissance allemande : menacée par la deuxième vague sanitaire

Jusque-là on se félicitait en Allemagne du moindre impact de la crise sanitaire sur l’économie en particulier de la forte résistance des exportations. Il est clair cependant que les destinataires de ces exportations sont touchés par les effets du virus et ont donc tendance à réduire les commandes. Ce que constate la Bundesbank qui prévoit même que la croissance pourrait tomber dans le rouge au dernier trimestre. Il est fort probable que dans les jours à venir les institutions vont être conduites à nouveau a réviser  à la baisse les perspectives économiques de l’Allemagne mais aussi de l’ensemble de l’union économique.

“La performance économique globale pourrait stagner, voire décliner, après une croissance très vigoureuse cet été”, a déclaré la Buba dans son rapport mensuel.

La banque centrale allemande y souligne néanmoins qu’un ralentissement économique d’une ampleur similaire à celui du printemps était peu probable. Selon elle, les progrès réalisés dans le développement d’un vaccin contre le COVID-19 ont également renforcé les espoirs de trouver “bientôt” un équilibre entre le contrôle du virus et le maintien d’une activité économique.

La chancelière Angela Merkel et les dirigeants des Länder, censés se réunir dans la journée, envisagent un renforcement des mesures sanitaires afin de stopper la hausse des nouvelles infections au coronavirus, d’après un projet de document que Reuters a pu consulter.

Non à une fédération franco-allemande? (Matthias Fekl)

Non à une fédération franco-allemande? (.Matthias Fekl)

Dans le journal l’Opinion Matthias Felk dont l’un des parents est allemand refuse l’idée d’une fédération franco allemande avancée par Daniel Cohn-Bendit, lui aussi franco-allemand .

Tribune

 

« Daniel Cohn-Bendit est l’une des rares figures authentiquement franco-allemandes, ayant vécu en France comme en Allemagne, connaissant et aimant les deux pays, et ayant été un représentant élu dans chacun d’eux – en Allemagne, au niveau municipal, à Francfort ; en France, comme député européen. En matière européenne, il est à la fois croyant et pratiquant. L’un de ses mérites, et non des moindres, est de faire vivre le débat européen en l’alimentant régulièrement en propositions innovantes.

Sa proposition la plus récente ne déroge pas à la règle : la semaine dernière, avec l’universitaire Claus Leggewie, il a ainsi pris position en faveur d’un « grand saut » vers une « fédération progressive franco-allemande ». Le constat de départ est incontestable : l’Europe est plus divisée que jamais et ses tendances centrifuges menacent désormais la pérennité même du projet communautaire, les grands défis contemporains ne peuvent être relevés qu’ensemble mais sont le plus souvent abordés dans la dispersion et le manque de coordination, le moteur franco-allemand est indispensable à l’avancée de l’intégration européenne.

L’idée est ambitieuse. Elle traduit une approche volontariste de l’Europe qu’il convient, en tant que telle, de saluer, à l’heure où il est de bon ton de douter de la pertinence du projet européen et de prôner purement et simplement le repli nationaliste et protectionniste. Pour autant, je peine à être pleinement convaincu par l’idée d’une fédération franco-allemande. L’Europe souffre d’être souvent trop abstraite pour ses citoyens, d’être perçue comme trop distante, froide et technocratique : « le plus froid des monstres froids », pour lui appliquer la caractérisation que Nietzsche réservait à l’Etat. Le principal problème de la fédération européenne est que celle-ci est elle-même largement abstraite : généreuse, certes, mais trop théorique pour répondre aux attentes des Européens. Elle parle à la raison plus qu’aux cœurs ; or, ce sont les cœurs qui doivent être conquis si l’on veut ancrer la conviction européenne dans les consciences des citoyens de l’Union.

Double nationalité. Qui, en France et en Allemagne, attend véritablement de pouvoir disposer automatiquement de la double nationalité franco-allemande ? Qui en ressent même le besoin, à supposer d’ailleurs – ce dont il est permis de douter – que tout le monde le souhaite ? Qui, en France, souhaite sérieusement la mutualisation de notre siège de membre permanent au conseil de sécurité des Nations Unies, attribut majeur de notre puissance et de notre diplomatie ? Inversement, qui, en Allemagne, envisage de rouvrir le débat sur le nucléaire, énergie honnie outre-Rhin depuis Tchernobyl ?

L’indifférence, peut-être même une forme de rejet l’emporteraient sans nul doute sur une large adhésion, et ce, dans les deux pays : un comble, alors que l’adhésion et l’appropriation sont des enjeux clés pour l’avenir de l’Europe. Comment enfin envisager, même à moyen terme, la complète intégration politique et institutionnelle de deux pays aux histoires, aux cultures politiques et aux institutions si différentes et même souvent diamétralement opposées ? Il est bien sûr souhaitable de s’inspirer de ce qui fonctionne le mieux dans chaque pays, et de tâcher de le transposer autant que possible dans l’autre, mais le rapprochement significatif des modalités concrètes de fonctionnement des Etats, régions, Länder et administrations qu’esquisse la tribune n’est pas une perspective réaliste.

Il n’en demeure pas moins qu’une question de fond demeure posée : comment rendre irréversible le rapprochement des deux pays, comment pérenniser le rôle moteur du couple franco-allemand en Europe ? L’arbre des récentes – et notables – avancées, suite à l’initiative conjointe Macron-Merkel, ne doit pas masquer la forêt de malentendus, méfiances petites et grandes et autres décisions unilatérales qui persistent, car les progrès accomplis en matière d’intégration économique sont pour l’essentiel dus au contexte de crise inédite et massive ouvert par la pandémie du Covid-19. Pourtant, même en cette matière, la coopération franco-allemande et européenne demeure insuffisante : chaque pays apporte ses propres réponses sanitaires et prend des décisions unilatérales, alors que ce sont les gestes barrière et non les frontières qui peuvent arrêter efficacement le virus. Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, a d’ailleurs raison lorsqu’il se bat pour une coopération européenne plus forte en réponse à la situation sanitaire.

Sur le plan géopolitique, les différences d’approche demeurent structurantes en bien des domaines. Si l’ère de la naïveté européenne semble révolue dans une mondialisation marquée par des guerres commerciales de toute nature, l’unité est loin d’être au rendez-vous. Dernier exemple en date : le positionnement à adopter face à la Turquie. Le moins que l’on puisse dire est que France et Allemagne n’ont pas eu de position commune sur ce dossier. Même si l’on peut le comprendre au vu des différences d’histoire, de culture et surtout de démographie entre les deux pays, cette divergence n’en est pas moins fâcheuse en un temps où la voix de l’Europe doit se faire entendre dans le monde. A quoi pourrait bien ressembler, dans ce cas d’espèce, une position commune franco-allemande dans les instances internationales, si ce n’est à un plus petit dénominateur commun ?

Le plus urgent est donc non d’imaginer des constructions séduisantes sur le papier, mais vouées à l’échec, mais d’œuvrer à un lent et raisonné rapprochement des positions sur de nombreux sujets : politiques économique, énergétique, environnementale, migratoire, recherche et développement, diplomatie, questions militaires… De même, un immense effort est à faire pour que chacun connaisse mieux le pays voisin : meilleur apprentissage de la langue de l’autre, connaissance plus approfondie des cultures respectives, relations plus suivies et plus denses tant au niveau des décideurs publics et privés qu’entre sociétés civiles sont de vraies urgences qui appellent des décisions volontaristes et une mobilisation accrue. Car si de nombreux canaux de coopération et de concertation existent, l’affectio societatis n’est pas systématiquement la caractéristique première de la relation franco-allemande. Les préjugés, les incompréhensions, les malentendus demeurent trop nombreux. Dans un tel contexte, plaquer des dispositifs institutionnels trop éloignés des réalités politiques et humaines des deux pays pourrait s’avérer contre-productif.

Réciprocité et défense commerciales, politiques environnementales communes, réponses sanitaires et économiques communes face à la crise, stratégies diplomatiques communes sur les grands dossiers : le volontarisme européen passe par la mise en œuvre de projets concrets, répondant aux attentes des citoyens et aux nécessités de notre temps.

Matthias Fekl, avocat, ancien ministre.

L’euro porté par l’économie allemande

L’euro porté par l’économie allemande

Une fois de plus l’Allemagne porte l’économie européenne à bout de bras. Les chiffres de la croissance allemande ont suscité une «réaction positive» de l’euro, a noté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. Le PIB allemand s’affiche en recul de 9,7% par rapport au précédent trimestre sur la période d’avril à juin, a indiqué mardi l’Office de la statistique Destatis, qui évoquait jusqu’alors -10,1%. À comparer à la France qui a vu son activité générale diminuer de près de 14 %.

L’euro montait ce mardi face au dollar, aidé par des chiffres sur la croissance allemande au deuxième trimestre et un moindre intérêt des investisseurs pour le billet vert.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro gagnait 0,39% face au billet vert, à 1,1834 dollar. «Le dollar américain recule, pénalisé par des choix plus risqués de la part des investisseurs», a estimé Lee Hardman, analyste de MUFG, qui en veut pour preuve le record atteint lundi par le S&P 500, l’indice boursier élargi de Wall Street. Cet appétit pour le risque est également alimenté par la reprise des discussions entre les États-Unis et la Chine sur leur accord commercial, a-t-il ajouté.

 «Le marché s’attend plus ou moins à ce que M. Powell se montre plutôt en faveur d’un assouplissement de la politique dans son discours, mais plutôt en se focalisant sur le contrôle de l’inflation que sur une éventuelle baisse des taux en tant que telle», ont souligné les analystes de Scotiabank.

Affaire Wirecard : la rigueur Allemande mise en doute !

Affaire Wirecard : la rigueur Allemande mise en doute !  

C’est forcément une atteinte à l’image de la rigueur de l’Allemagne à travers l’affaire Wirecard et histoire de près de 2 milliards présents dans les comptes mais qui n’auraient jamais existé. La preuve sans doute que la supervision des banques bénéficie encore d’un certain laxisme surtout dans un pays en général apprécié pour sa rigueur.

 

L’image de sérieux et de rigueur des patrons allemands est ainsi de nouveau salie, cinq ans après le scandale de falsification systématique des tests anti-pollution chez Volkswagen.Quatre jours après sa démission, le président du directoire de Wirecard a été placé en détention mardi. Le constat semble déjà avoir été dressé par le gouvernement: alors qu’il avait initialement jugé que la BaFin, l’autorité de surveillance des marchés financiers, avait “travaillé très dur” et “fait son travail”, le ministre des Finances, Olaf Scholz, lui a reproché des erreurs mardi en promettant d’étudier un possible durcissement des règles de contrôle des entreprises.

“Le ministère des Finances, tout comme (…) la BaFin, doit s’expliquer”, estime Florian Toncar, député au Bundestag.

Felix Hufeld, le président de la BaFin, a reconnu que le dossier Wirecard était “un désastre absolu” et que l’institution qu’il dirige, comme d’autres, avait commis des erreurs.

d’entreprise.

“Dans le cas de Wirecard, le conseil de surveillance ne semblait pas disposer du pouvoir de modifier les comportements”, estime ainsi Kathleen Dewandeleer, d’Aberdeen Standard Investments à Londres.

Le cas Wirecard illustre aussi le réflexe allemand consistant à privilégier la protection des entreprises.

“C’est un formidable exemple qui démontre (…) la culture anti-hedge fund et anti-ventes à découvert existant en Allemagne”, dit ainsi Christian Putz, directeur général d’ARR Investment Partners.

Certains responsables politiques qui espéraient que la réputation de sérieux et de rigueur de l’Allemagne constituait un atout pour le développement de la place financière de Francfort, se voient aujourd’hui rattrapés par les critiques.

“On pouvait s’attendre à ce qu’une telle situation se passe n’importe où ailleurs mais pas en Allemagne”, a déclaré le ministre de l’Economie, Peter Altmaier, au site internet t-online.

Croissance allemande : une chute de plus de 31 % des exportations

Croissance allemande : une chute de plus de 31 % des exportations

. Les exportations de l’Allemagne se sont effondrées en avril, au plus fort de la pandémie de Covid-19, de 31,1 %.

L’Allemagne a ainsi vendu à l’étranger des biens pour «seulement» 75,7 milliards d’euros. Conséquence du ralentissement de l’activité, les importations ont elles aussi reculé de 16,5 %, à 72,2 milliards d’euros. L’Allemagne affiche donc toujours un excédent commercial mais celui-ci s’est réduit à 3,5 milliards d’euros, contre 17,4 milliards en mars.

Les exportations avec les pays de l’Union européenne ont baissé de 35 % sur un an, avec une chute prononcée pour la France (- 48,3 %) et l’Italie (- 40,1 %). Les ventes vers la Chine n’ont, elles, baissé que de 12,6 %. L’économie de l’empire du Milieu a redémarré alors que l’Europe était encore confinée.

L’Allemagne pourrait voir son PIB se contracter de 10 % au deuxième trimestre, du jamais vu depuis cinquante ans.

Quant aux importations de l’Allemagne, elles ont progressé de 10 % en provenance de la Chine, et de 2,4 % pour les États-Unis, alors qu’elles se sont tassées de 37,3 % venant de France.

Les données du mois de mai devraient être meilleures pour la locomotive européenne, très dépendante de ses échanges extérieurs. Le ministère de l’Économie estimait dernièrement que le creux de la récession avait été atteint en avril. L’assouplissement progressif des mesures de confinement et la reprise de la production dans l’industrie automobile ont depuis favorisé un début de reprise économique.

L’Allemagne pourrait voir son PIB se contracter de 10 % au deuxième trimestre, du jamais vu depuis cinquante ans, selon les principaux instituts économiques allemands.

 

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