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Diabète et additifs alimentaires

Diabète et additifs alimentaires

En forte progression partout dans le monde, le diabète de type 2 – qui représente plus de 92 % des cas de diabète en France – survient généralement après 40 ans. Il est dû à une baisse de sensibilité cellulaire à l’insuline, l’hormone du pancréas qui facilite l’entrée du glucose dans les cellules. Si, dans notre pays, l’augmentation de l’incidence de cette maladie peut en partie s’expliquer par le vieillissement de la population, l’évolution des modes de vie, notamment le manque d’activité physique et les modifications en matière d’alimentation, semble aussi jouer un rôle.


Mathilde Touvier
Directrice de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inrae, Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, Université Paris Cité, Inserm

Marie Payen de la Garanderie
Etudiante en doctorat en épidémiologie nutritionnelle, Université Sorbonne Paris Nord

dans The Conversation

En matière d’alimentation, de nouveaux résultats de recherche suggèrent un lien entre certains additifs présents dans les aliments industriels et l’augmentation du risque de diabète de type 2. Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (CRESS-EREN, Inserm/Inrae/Cnam/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité), a encadré ces travaux, conduits par sa doctorante Marie Payen de la Garanderie. Elles nous disent ce qu’il faut en retenir.

The Conversation : Pourquoi avoir étudié les effets des mélanges d’additifs sur la santé ?

Mathilde Touvier : Historiquement, les additifs alimentaires sont évalués par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de façon individuelle.

Cependant, dans la vie quotidienne, les aliments contiennent un grand nombre d’additifs : dans un soda « sans sucre », on peut trouver non seulement de l’aspartame (et/ou de l’acésulfame K, le sel de potassium de l’acésulfame, au pouvoir sucrant 100 à 200 fois plus élevé que le sucre), mais aussi de l’acide citrique, du colorant caramel au sulfite d’ammonium, etc. En outre, les combinaisons d’aliments et de boissons fréquemment consommés ensemble contribuent au fait que nous ingérons régulièrement des mélanges d’additifs.

Or, on sait que lorsque des substances chimiques se retrouvent mélangées, leurs effets peuvent être différents de ce qu’ils sont lorsqu’elles sont prises séparément. Les interactions qui se produisent au sein du « cocktail » de produits chimiques peuvent en effet engendrer des synergies (l’effet des substances concernées se renforce) ou des antagonismes (leurs effets sont annulés ou diminués). Ce qui peut avoir des conséquences pour la santé qui ne sont pas détectables lorsque les substances sont testées seules.

Dans le cadre de ces travaux, nous avons identifié les principaux mélanges d’additifs auxquels sont exposés les participants de la cohorte française NutriNet-Santé (plus de 100 000 adultes), puis nous avons évalué les associations entre les expositions à ces mélanges et la santé. La première étude que nous publions ici porte sur le diabète de type 2. Les analyses sont en cours sur d’autres pathologies (cancers, maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle…).

T. C. : Certains de vos précédents travaux s’appuyaient déjà sur la cohorte NutriNet-Santé ?

M. T. : Oui. Cette recherche s’inscrit dans le contexte du grand projet « Additives », qui a reçu une bourse du Conseil européen de la recherche (European Research Council, ERC) et de l’Institut national du cancer (Inca).

Dans ce cadre, nous avions notamment déjà mis en évidence un lien entre certains émulsifiants (des additifs alimentaires destinés à obtenir certaines textures dans les aliments industriels et à permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps) et un risque accru de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et de diabète de type 2. Nous avions également montré des liens entre consommation d’édulcorants (comme l’aspartame ou l’acésulfame K) et incidence plus élevée de maladies cardiovasculaires, de cancers et de diabète.

Nous nous appuyons pour cela sur la cohorte NutriNet-Santé, une étude de santé publique coordonnée par l’EREN-CRESS (équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle,Inserm/Inrae/Cnam/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité). Lancée en 2009, elle implique plus de 180 000 « nutrinautes », des consommateurs qui acceptent de remplir des questionnaires détaillés sur leurs habitudes alimentaires et leur santé. Dans ces travaux en particulier, les données de plus de 100 000 nutrinautes ont été analysées.

En croisant ces informations avec celles contenues dans les bases de données de composition des aliments (Open Food Fact ou Oqali, par exemple), nous sommes pour la première fois en mesure d’explorer les effets potentiels des mélanges d’additifs sur la santé.

Nous avons aussi évalué les doses auxquelles sont soumis les consommateurs, en effectuant des dosages ou en nous basant sur ceux effectués par le magazine Que Choisir, notamment, ainsi que sur des données quantitatives fournies par l’EFSA.

De cette façon, nous avons pu déterminer les expositions à plusieurs centaines d’additifs différents et observer quels sont les mélanges les plus représentés dans l’alimentation. Nous avons ensuite étudié les liens entre l’exposition à ces mélanges et l’incidence du diabète de type 2.

T. C. : Quels résultats avez-vous obtenus ?

M. T. : Nous avons identifié cinq mélanges d’additifs auxquels ces consommateurs français étaient particulièrement exposés. Nous avons considéré tous les additifs consommés par au moins 5 % des participants. Au final, nous avons intégré un peu plus de 70 additifs dans nos modèles de mélanges. Sur ces cinq mélanges, nous avons observé que deux d’entre eux étaient associés à une incidence plus élevée de diabète de type 2.

Le premier mélange concerné est plutôt caractéristique des produits ultratransformés de type bouillons, desserts lactés, sauces industrielles… Il contient des additifs tels que des émulsifiants (carraghénanes E407, amidons modifiés E14xx, gommes de guar E412 ou gommes xanthanes E415, polyphosphates E452, pectine E440…), ainsi qu’un conservateur (sorbate de potassium E202) et un colorant (curcumine R100).

Le second mélange associé au diabète de type 2 était caractéristique des boissons industrielles. Il contenait des correcteurs d’acidité (acide citrique E330, citrate de sodium E331, acide malique E296, acide phosphorique E338), des colorants (caramel au sulfite d’ammonium E150d, anthocyanes E163, extrait de paprika E160c), des émulsifiants (gomme arabique E414, pectine E440, gomme de guar E412) et un agent d’enrobage (cire de carnauba E903) et les trois édulcorants principaux que l’on trouve sur le marché français (aspartame E951, acésulfame potassium E950 et sucralose E955).

T. C. : Comment avez-vous procédé pour déterminer l’augmentation du risque de diabète de type 2 ?

Marie Payen de la Garanderie : Nous avons commencé par calculer un « score d’adéquation au mélange » pour chacun des cocktails testés. Plus les consommateurs avaient un score élevé, plus ils étaient consommateurs. On parle ici d’un continuum d’exposition : à un bout du spectre, certains participants qui consomment peu d’aliments ultratransformés ont un score proche de zéro, tandis qu’à l’autre bout, les plus gros consommateurs ont un score d’adéquation élevé.

Puis nous avons effectué des analyses statistiques pour calculer l’augmentation de risque de diabète associée à un score donné. C’est un peu compliqué, car le calcul fait appel à la notion statistique d’écart-type. Mais nous avons mis en évidence que plus la consommation des deux mélanges cités précédemment était importante, plus le risque de développer un diabète de type 2 augmentait sur la période d’enquête (sur l’ensemble des participants, 1 131 personnes ont développé la maladie).

Pour le premier mélange, nos calculs révèlent que le risque de diabète était 8 % plus élevé pour chaque augmentation d’un écart-type du score. Pour le deuxième mélange, le risque augmentait de 13 % pour chaque écart-type du score. Ces résultats suggèrent donc potentiel sur-risque de diabète chez les consommateurs les plus fortement exposés.

Bien entendu, tous nos modèles ont tenu compte des autres caractéristiques des participants : apports en sucre, graisses saturées, calories, fibres… activités physiques, tabagisme, antécédents familiaux de diabète. Les associations entre les mélanges d’additifs et le risque de diabète étaient examinées « toutes choses égales par ailleurs ».

T. C. : Ces travaux sont cohérents avec les résultats de vos recherches précédentes…

M. P. G. : Nous avions déjà mis en évidence l’existence de liens entre consommation de différents additifs (émulsifiants, édulcorants, etc.) et risque plus élevé de cancer, de maladies cardiovasculaires et de diabète dans l’étude NutriNet-Santé. Toutefois, dans ces précédentes études, les substances étaient examinées une par une.

Ces nouveaux travaux révèlent qu’il existe, d’un point de vue statistique, des interactions significatives entre plusieurs additifs emblématiques des principaux mélanges consommés et que cela pourrait potentiellement impacter la santé (en l’occurrence le risque de diabète ici), au-delà des effets des substances individuelles. Ce constat suggère qu’il pourrait exister des effets « cocktails », les synergies ou antagonismes évoqués plus haut.

T. C. : Quelle est la suite à donner à ces recherches ?

M. T. : Nos collègues de l’Inrae au laboratoire Toxalim, à Toulouse, sont partis de nos observations sur la cohorte NutriNet-Santé et les ont transposées sur des modèles cellulaires. Concrètement, ils ont testé différents additifs et leurs mélanges sur des cellules cultivées en laboratoire, afin d’en établir la toxicité potentielle.

Certains de leurs résultats ont été publiés fin 2024. Ils suggèrent non seulement l’existence d’une toxicité de certaines substances prises séparément, mais aussi des effets de mélange qui vont au-delà des effets individuels. Ce qui appuie donc expérimentalement nos observations.

Des études menées cette fois in vivo, autrement dit sur des modèles animaux, sont également en cours afin de déterminer les effets de ces substances sur le microbiote intestinal, la perméabilité intestinale, etc. L’équipe Métatox à Paris explore, quant à elle, la capacité des additifs à entraîner le développement d’un cancer et, plus spécifiquement, le risque de propagation de la maladie (métastases).

Nous travaillons aussi sur les mécanismes en jeu dans la cohorte NutriNet-Santé : par exemple, nous collectons en ce moment les selles de 10 000 participants pour étudier leur microbiote intestinal, en lien avec leurs expositions aux additifs et aliments ultratransformés.

Par ailleurs, les additifs ne sont pas les seuls composés qui peuvent avoir des effets sur la santé et se retrouver potentiellement impliqués dans des effets cocktails, en plus de leurs effets individuels. Nous sommes également en train d’étudier les conséquences des résidus de pesticides, des contaminants provenant des emballages (plastiques, encres, résines appliquées à l’intérieur des boîtes de conserve…), etc.

T. C. : En attendant les conclusions de ces travaux, quels enseignements tirer des connaissances actuelles ?

M. T. : L’état actuel des connaissances plaide pour une limitation de la consommation de produits industriels ultratransformés, ce qui est la recommandation officielle du Programme national nutrition santé : réduire le recours aux aliments ultratransformés dans son alimentation, qui contiennent des additifs non indispensables, tels que les émulsifiants, colorants ou édulcorants, par exemple.

Par ailleurs, il faudrait également faire évoluer la réglementation pour que soit davantage pris en compte l’effet des mélanges dans les évaluations de la toxicité potentielle. Pour pouvoir légiférer en ce sens, toutefois, il faut des études les plus complètes possibles. C’est pourquoi nous allons continuer nos recherches, pour apporter le maximum d’éléments de réflexion.

Pour y parvenir, il faudrait aussi que les scientifiques aient accès à l’ensemble des substances employées lors de la fabrication des aliments industriels, notamment les auxiliaires technologiques, ces substances qui sont utilisées pendant les processus de fabrication et qui ne sont pas censées se retrouver dans le produit fini mais dans lequel elles sont néanmoins parfois détectées. À l’heure actuelle, cette partie de la production alimentaire est une véritable boîte noire à laquelle les chercheurs n’ont pas accès.

Un appel au recrutement de nouveaux nutrinautes est toujours en cours afin de continuer à faire avancer la recherche publique sur les relations entre la nutrition et la santé. En consacrant quelques minutes par mois à répondre, sur Internet, sur la plateforme sécurisée etude-nutrinet-sante.fr, aux différents questionnaires relatifs à l’alimentation, à l’activité physique et à la santé, vous pouvez contribuer à faire progresser les connaissances, vers une alimentation plus saine et plus durable.

Biens alimentaires : » inflation mesurée »

Biens alimentaires : » inflation mesurée »

Après les discussions de la grande distribution avec les  industriels, les prix des biens alimentaires devraient enregistrer une inflation assez mesurée et presque une quasi stagnation. Relevons quand même que depuis la crise il porte toujours une augmentation de l’ordre de 20 % en moyenne. Conclusion l’inflation ne recule pas mais maintient un niveau des prix relativement hauts qui d’ailleurs a modifié assez profondément le comportement des consommateurs quand à la nature et le volume des produits. Un phénomène qui devient désormais structurel concernant les produits les plus chers comme la viande ou les légumes.

 

. Bouclées le 1er mars à minuit, ces discussions ont abouti à « une quasi-stabilité » des tarifs, en moyenne. Elle « sera bénéfique aux consommateurs après les années d’inflation que nous avons connues », a affirmé Layla Rahhou, la déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente les grandes enseignes de l’alimentaire.

Certes, ces tarifs d’achat de produits de grande consommation ne correspondent pas aux prix affichés dans les rayons des magasins. Ils sont librement fixés par les enseignes alimentaires, selon les marges qu’ils appliquent. Mais, cette « quasi-stabilité » devrait globalement conduire à contenir l’inflation des étiquettes cette année.

Prix alimentaires mondiaux en baisse

Prix alimentaires mondiaux en baisse 

Les prix des denrées alimentaires dans le monde ont diminué de 2,1% en 2024 par rapport à l’année précédente, essentiellement du fait de la baisse des cours mondiaux des céréales et du sucre, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’indice des prix calculé par cette agence, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, a notamment reflué de 13,3% pour les céréales par rapport à 2023 et de 13,2% pour le sucre sur la même période.

Ces baisses ont été en partie compensées par la hausse des cours des huiles végétales (+9,4%), des produits laitiers (4,7%) et des viandes (2,7%). Après la flambée des prix des céréales, et notamment du blé, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, les cours n’ont eu de cesse de baisser pour retrouver leurs prix d’avant-guerre sur les marchés internationaux.

En décembre 2024, les prix à l’exportation du blé sont demeurés globalement stables.  »La pression à la baisse exercée par la faiblesse de la demande internationale et l’augmentation des disponibilités saisonnières provenant des récoltes en Argentine et en Australie ont été contrebalancées par des pressions à la hausse exercées par les mauvaises conditions des cultures d’hiver en Russie », explique le rapport mensuel de la FAO.

Les prix mondiaux du maïs ont, eux, légèrement augmenté, « soutenus par une légère hausse des ventes à l’exportation et un resserrement de l’offre aux Etats-Unis, ainsi qu’une forte demande pour les origines ukrainiennes ». Parmi les autres céréales secondaires, les prix mondiaux de l’orge ont augmenté, tandis que ceux du sorgho ont diminué.

Martinique: un accord de baisse de prix alimentaires

Martinique: un accord de baisse de prix alimentaires 

L’État a annoncé mercredi 16 octobre au soir avoir signé un accord, notamment avec les distributeurs, pour baisser de «20% en moyenne» les prix de l’alimentaire en Martinique, île des Antilles en proie depuis plus d’un mois à une mobilisation contre la vie chère.

 

«L’accumulation des efforts collectifs prévus dans le protocole permettra aux hypermarchés de procéder à une réduction de 20% en moyenne des prix de vente actuellement pratiqués sur une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés en Martinique», a écrit dans un communiqué le préfet de Martinique.

«La baisse durable des prix de l’alimentaire résultera notamment, parmi d’autres, de l’entrée en vigueur de cinq grandes mesures de baisses structurelles des coûts d’achat et d’acheminement des 6.000 produits alimentaires importés (…), ainsi que d’un engagement ferme et obligatoire des grands distributeurs de réduire significativement leurs marges sur la vente de ces produits», a-t-il ajouté.

«Il y a urgence à signer pour l’économie martiniquaise», avait déclaré à l’AFP le préfet Jean-Christophe Bouvier en marge de la septième table ronde mercredi, qui a également appelé à la «désescalade de la violence», alors que les autorités ont prolongé lundi jusqu’au 21 octobre un couvre-feu nocturne sur l’île.

Prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

Prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

 

Dominique Schelcher, PDG de Système U tente de concurrencer Leclerc en matière de déclaration tapageuse mais illusoire: «Un quart des prix alimentaires va baisser en mars». Des annonces déjà entendues de la part du ministre de l’économie mais aussi des grands patrons de la distribution. Parallèlement le patron du groupe Intermarché essaye aussi de concurrencer la grande gueule du patron de Leclerc en critiquant le pouvoir. ( Voir autre article)

 

Évidemment le patron de système U renvoie la responsabilité des folles au aux industriels oubliant au passage que la grande distribution a profité du climat inflationniste pour ajouter des hausses injustifiées. En moyenne les prix avaient augmenté de 20 % au moins en 2 ans; certains produits ont même augmenté de 50 %.

 

Pointé du doigt par certains pour avoir rejoint des centrales d’achats aux Pays-Bas et en Suisse, Dominique Schelcher se défend. «Nous n’avons pas le choix dans ce contexte de mondialisation et face aux magasins de hard discounts qui ne jouent pas avec les mêmes règles, explique-t-il. Il était essentiel de s’allier avec d’autres coopératives européennes, des groupes familiaux comme Esselunga, pour négocier avec des multinationales qui font des arbitrages par pays.»

Tout est dit ! Le contraire aussi puisque Michel Édouard Leclerc annonçait, lui, hier de nouvelles hausses en 2024

Hausse des prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

Hausse des prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

 

Dominique Schelcher, PDG de Système U tente de concurrencer Leclerc en matière de déclaration tapageuse mais illusoire: «Un quart des prix alimentaires va baisser en mars». Des annonces déjà entendues de la part du ministre de l’économie mais aussi des grands patrons de la distribution. Parallèlement le patron du groupe Intermarché essaye aussi de concurrencer la grande gueule du patron de Leclerc en critiquant le pouvoir. ( Voir autre article)

 

Évidemment le patron de système U renvoie la responsabilité des folles au aux industriels oubliant au passage que la grande distribution a profité du climat inflationniste pour ajouter des hausses injustifiées. En moyenne les prix avaient augmenté de 20 % au moins en 2 ans; certains produits ont même augmenté de 50 %.

 

Pointé du doigt par certains pour avoir rejoint des centrales d’achats aux Pays-Bas et en Suisse, Dominique Schelcher se défend. «Nous n’avons pas le choix dans ce contexte de mondialisation et face aux magasins de hard discounts qui ne jouent pas avec les mêmes règles, explique-t-il. Il était essentiel de s’allier avec d’autres coopératives européennes, des groupes familiaux comme Esselunga, pour négocier avec des multinationales qui font des arbitrages par pays.»

Tout est dit ! Le contraire aussi puisque Michel Édouard Leclerc annonçait, lui, hier de nouvelles hausses en 2024

Prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

Prix alimentaires : Les mensonges de la distribution

 

Dominique Schelcher, PDG de Système U tente de concurrencer Leclerc en matière de déclaration tapageuse mais illusoire: «Un quart des prix alimentaires va baisser en mars». Des annonces déjà entendues de la part du ministre de l’économie mais aussi des grands patrons de la distribution. Parallèlement le patron du groupe Intermarché essaye aussi de concurrencer la grande gueule du patron de Leclerc en critiquant le pouvoir. ( Voir autre article)

 

Évidemment le patron de système U renvoie la responsabilité des folles au aux industriels oubliant au passage que la grande distribution a profité du climat inflationniste pour ajouter des hausses injustifiées. En moyenne les prix avaient augmenté de 20 % au moins en 2 ans; certains produits ont même augmenté de 50 %.

 

Pointé du doigt par certains pour avoir rejoint des centrales d’achats aux Pays-Bas et en Suisse, Dominique Schelcher se défend. «Nous n’avons pas le choix dans ce contexte de mondialisation et face aux magasins de hard discounts qui ne jouent pas avec les mêmes règles, explique-t-il. Il était essentiel de s’allier avec d’autres coopératives européennes, des groupes familiaux comme Esselunga, pour négocier avec des multinationales qui font des arbitrages par pays.»

Tout est dit !

Santé-Additifs alimentaires et risques de cancer

Santé-Additifs  alimentaires et risques de cancer

 

Les émulsifiants sont des additifs alimentaires très couramment présents dans les produits alimentaires en France. En 2023, des travaux basés sur la cohorte NutriNet-Santé avaient mis en évidence l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour la première fois, de nouveaux travaux publiés dans la revue PLoS Medicine suggèrent l’existence d’un lien entre consommation d’émulsifiants et risque accru de cancer.

Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren, Inserm/Inrae/CNAM/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité), et Bernard Srour, chercheur en épidémiologie dans cette même équipe, coordonnateur du Réseau nutrition activité physique cancer recherche (Réseau NACRe), ont coordonné ces travaux, dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé. Ils décryptent ces nouveaux résultats dans The Conversation. 


The Conversation : Pouvez-vous nous expliquer à quoi servent les émulsifiants ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ont pour rôle d’obtenir certaines textures dans les aliments industriels, de rajouter de l’onctuosité, et de permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps. Ainsi, la durée de conservation est allongée, et les produits peuvent rester plus longtemps en rayon sans perdre leurs propriétés.

On trouve des émulsifiants dans de nombreux produits, depuis des desserts (madeleines, gâteaux, glaces…) jusqu’à des plats préparés en passant par des barres chocolatées, des margarines, des sauces industrielles, etc. Par ailleurs, certains de ces additifs se retrouvent même dans des produits que le consommateur pourrait juger comme « sains », comme les margarines allégées, souvent perçues comme une meilleure alternative au beurre, ou certaines marques de biscottes ou de yaourts.

Il existe de nombreuses sortes d’émulsifiants : les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes (des polysaccharides obtenus à partir d’algues rouges), des amidons modifiés, des lécithines, des phosphates, des celluloses, des gommes, des pectines…

Leur présence dans les aliments est très variable d’une marque à l’autre, y compris pour un même type de produit. Par exemple, une crème glacée à la vanille d’une certaine marque peut en contenir, tandis que celle d’une autre marque n’en contiendra pas.

The Conversation : Vous avez étudié les liens avec le risque de cancer de plusieurs dizaines d’émulsifiants retrouvés dans des produits de grande consommation. Concrètement, comment avez-vous procédé ?

Bernard Srour : Nous avons mesuré l’exposition à presque une soixantaine d’additifs, dont une trentaine était consommée par au moins 5 % de la population. Pour cela, nous avons travaillé dans le cadre de l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Nous avons dans un premier temps estimé l’apport en additifs alimentaires de type émulsifiants dans l’alimentation des participants, puis nous avons mené une étude épidémiologique afin de déterminer s’il existait un lien statistique entre ces additifs et le développement de cancers.

Plus de 92 000 personnes ont été sélectionnées, l’une des conditions étant qu’elles n’aient pas eu de cancer avant leur inclusion ni pendant leur deux premières années de suivi dans la cohorte. Leurs comportements alimentaires ont été évalués par des questionnaires détaillés et répétés, afin de déterminer leurs habitudes de consommation. Lorsqu’un participant déclarait avoir consommé un aliment d’une marque donnée, nous listions les éléments composant cet aliment afin de déterminer les additifs alimentaires qu’il contenait.

Nous avons pour cela croisé plusieurs bases de données, notamment celle d’Open Food Facts, une base de données collaborative, ainsi que la base OQALI (Observatoire de la qualité de l’alimentation, une base de données nationale gérée par l’Institut national de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)), et celle de Mintel Global New Products Database (GNPD). Cela nous a permis notamment de suivre les changements de composition des aliments au fil du temps, lorsque certaines formulations étaient modifiées par les industriels.

Au-delà de ces aspects qualitatifs, nous avons aussi effectué des dosages, ou bénéficié de ceux qui avaient été faits par d’autres structures (notamment par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou l’association de consommateurs UFC – Que Choisir).

Pour limiter les risques de biais, nous avons aussi, bien évidemment, tenu compte de facteurs tels que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la pratique d’activité physique… Un grand nombre de paramètres nutritionnels ont également été pris en compte (apports en énergie, sucre, sel, part d’aliments « ultra-transformés » dans le régime alimentaire, consommation d’édulcorants, etc.), afin de tenir compte de la qualité globale de l’alimentation, pour que l’on ne puisse pas se dire que cet effet pourrait être la conséquence d’une « malbouffe » générale.

The Conversation : Vos résultats indiquent un lien entre certains émulsifiants et l’augmentation du risque de certains cancers. Lesquels ?

Mathilde Touvier : Nous avons observé des associations entre un apport plus élevé de certains de ces additifs, notamment les mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ou les carraghénanes (E407 et E407a), et un risque accru de différents cancers.

En l’occurrence, pour le E471, les plus forts consommateurs dans cette étude (3e tertile de consommation) avait un risque accru de cancer tous types confondus de l’ordre de 15 %, comparé aux plus faibles consommateurs (premier tertile). Les associations étaient plus spécifiquement observées pour le cancer du sein, et le cancer de la prostate.

Aucune association stable n’a été détectée entre consommation d’émulsifiants et le risque de cancer colorectal dans cette étude, mais la puissance statistique était limitée pour cette localisation de cancer. Il sera donc important de reproduire ces analyses dans quelques années, avec une durée de suivi et un nombre de cas plus importants.

Concernant les carraghénanes, les associations semblent concerner plus spécifiquement le cancer du sein. Les plus forts consommateurs de E407 avaient un risque plus élevé de 28 % comparés aux plus faibles consommateurs.

The Conversation : A-t-on une idée des raisons pour lesquelles ces additifs sont associés à un risque de cancer plus important ? Des hypothèses sur leurs modes d’action ?

Mathilde Touvier : Dans une étude épidémiologique telle que la nôtre, l’objectif est de détecter des associations, mais il est difficile d’extrapoler pour « deviner » les mécanismes sous-jacents à partir de ces analyses

Il pourrait exister un effet de « classe », qui serait lié à la « famille » des émulsifiants, et donc au mécanisme d’émulsion, cependant étant donné que l’on ne constate pas d’association entre la quantité totale d’émulsifiants et les risques de cancer dans cette analyse, cette hypothèse ne semble pas la plus probable.

En revanche, nos collègues toxicologues vont devoir maintenant essayer d’expliquer pourquoi certaines substances comme les carraghénanes ont l’air d’avoir un rôle plus important que d’autres. Certaines pistes d’explication existent déjà.

On sait par exemple, grâce aux travaux de l’équipe de Benoît Chassaing, co-auteur de notre article, que certains émulsifiants perturbent le microbiote intestinal ainsi que certains paramètres métaboliques, ce qui se traduit notamment par des phénomènes inflammatoires.

Mais il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à comprendre.

Bernard Srour : Nous avons prévu dans ce projet un volet plus mécanistique, car dans la cohorte NutriNet-Santé, en plus des données nutritionnelles, nous avons une collection de fluides biologiques (urine et plasma) pour près de 20 000 participants. Dans ces échantillons, nous avons fait des dosages de marqueurs métaboliques, des marqueurs de l’inflammation et des marqueurs du stress oxydant.

Dans les prochaines étapes du projet, nous allons regarder si les associations observées avec le cancer, et celles mises en évidence précédemment avec les maladies cardiovasculaires, peuvent s’expliquer par des perturbations au niveau de ces marqueurs.

L’idée serait de mieux comprendre par quelles voies mécanistiques biologiques l’ingestion de ces additifs peut influencer le risque de cancers et de maladies cardiométaboliques. Des prélèvements de selles sont également en cours pour analyser le microbiote intestinal.

Soulignons aussi que s’agissant d’un projet pluridisciplinaire, ce sont les résultats obtenus par les toxicologues sur certains émulsifiants qui nous ont amenés à nous intéresser à ces additifs. D’autres travaux sont en cours, notamment pour tester comment des mélanges de ces additifs pourraient avoir des liens avec la santé, à travers des approches épidémiologiques, et expérimentales.

C’est en assemblant ces différentes pièces du puzzle, études de cohortes, études expérimentales, et interventionnelles de courte durée chez l’humain si possible, que l’on peut espérer obtenir un jour une image globale des effets de ces molécules sur la santé.

The Conversation : Quelles sont les limites de cette étude ?

Bernard Srour : La cohorte était majoritairement composée de femmes (79 %), et les participants avaient un âge moyen de 45 ans, ainsi qu’un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne (donc faisant plus attention à leur alimentation), ce qui limite la possibilité de généraliser ces résultats à l’ensemble de la population. En outre, dans ce type d’études épidémiologiques, malgré la prise en compte d’un grand nombre de facteurs dits de confusion (comme l’âge, le statut tabagique, etc.), le lien de causalité ne peut être directement établi. Pour avoir une vue d’ensemble, d’autres études seront nécessaires.

The Conversation : En attendant d’en savoir plus, quelle serait la conduite à tenir ? Peut-on se passer de ces additifs, et si oui, faut-il revoir la réglementation ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ne sont pas indispensables, au sens où ils ne sont pas là pour garantir la sécurité microbiologique, des produits, par exemple. Ils visent avant tout à faciliter les procédés de fabrication, et à assurer la stabilité de ces mélanges dans le temps.

Il est possible de s’en passer, puisque certaines marques le font.

Actuellement, bien qu’on n’en soit pas encore à un niveau de preuve fort, on constate qu’un certain nombre de présomptions s’accumulent, au niveau expérimental comme au niveau épidémiologique, quant à leurs effets sur la santé. À la lumière de ces nouveaux éléments, la question qui se pose pour les autorités telles que l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), c’est : « À partir de quel moment est-ce qu’on agit ? »

En tant que consommateur, d’une façon générale, le mieux est d’appliquer ce qui figure déjà dans le programme national nutrition santé (PNNS) : limiter les aliments ultra-transformés, et limiter les aliments contenant des additifs « cosmétiques » comme peuvent l’être les émulsifiants.

Additifs alimentaires et risques de cancer

Additifs  alimentaires et risques de cancer

 

Les émulsifiants sont des additifs alimentaires très couramment présents dans les produits alimentaires en France. En 2023, des travaux basés sur la cohorte NutriNet-Santé avaient mis en évidence l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de maladies cardiovasculaires. Pour la première fois, de nouveaux travaux publiés dans la revue PLoS Medicine suggèrent l’existence d’un lien entre consommation d’émulsifiants et risque accru de cancer.

Mathilde Touvier, qui dirige l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren, Inserm/Inrae/CNAM/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris Cité), et Bernard Srour, chercheur en épidémiologie dans cette même équipe, coordonnateur du Réseau nutrition activité physique cancer recherche (Réseau NACRe), ont coordonné ces travaux, dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé. Ils décryptent ces nouveaux résultats dans The Conversation. 


The Conversation : Pouvez-vous nous expliquer à quoi servent les émulsifiants ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ont pour rôle d’obtenir certaines textures dans les aliments industriels, de rajouter de l’onctuosité, et de permettre la stabilité des mélanges obtenus dans le temps. Ainsi, la durée de conservation est allongée, et les produits peuvent rester plus longtemps en rayon sans perdre leurs propriétés.

On trouve des émulsifiants dans de nombreux produits, depuis des desserts (madeleines, gâteaux, glaces…) jusqu’à des plats préparés en passant par des barres chocolatées, des margarines, des sauces industrielles, etc. Par ailleurs, certains de ces additifs se retrouvent même dans des produits que le consommateur pourrait juger comme « sains », comme les margarines allégées, souvent perçues comme une meilleure alternative au beurre, ou certaines marques de biscottes ou de yaourts.

Il existe de nombreuses sortes d’émulsifiants : les mono- et diglycérides d’acides gras, les carraghénanes (des polysaccharides obtenus à partir d’algues rouges), des amidons modifiés, des lécithines, des phosphates, des celluloses, des gommes, des pectines…

Leur présence dans les aliments est très variable d’une marque à l’autre, y compris pour un même type de produit. Par exemple, une crème glacée à la vanille d’une certaine marque peut en contenir, tandis que celle d’une autre marque n’en contiendra pas.

The Conversation : Vous avez étudié les liens avec le risque de cancer de plusieurs dizaines d’émulsifiants retrouvés dans des produits de grande consommation. Concrètement, comment avez-vous procédé ?

Bernard Srour : Nous avons mesuré l’exposition à presque une soixantaine d’additifs, dont une trentaine était consommée par au moins 5 % de la population. Pour cela, nous avons travaillé dans le cadre de l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Nous avons dans un premier temps estimé l’apport en additifs alimentaires de type émulsifiants dans l’alimentation des participants, puis nous avons mené une étude épidémiologique afin de déterminer s’il existait un lien statistique entre ces additifs et le développement de cancers.

Plus de 92 000 personnes ont été sélectionnées, l’une des conditions étant qu’elles n’aient pas eu de cancer avant leur inclusion ni pendant leur deux premières années de suivi dans la cohorte. Leurs comportements alimentaires ont été évalués par des questionnaires détaillés et répétés, afin de déterminer leurs habitudes de consommation. Lorsqu’un participant déclarait avoir consommé un aliment d’une marque donnée, nous listions les éléments composant cet aliment afin de déterminer les additifs alimentaires qu’il contenait.

Nous avons pour cela croisé plusieurs bases de données, notamment celle d’Open Food Facts, une base de données collaborative, ainsi que la base OQALI (Observatoire de la qualité de l’alimentation, une base de données nationale gérée par l’Institut national de la recherche agronomique et de l’environnement (INRAE) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)), et celle de Mintel Global New Products Database (GNPD). Cela nous a permis notamment de suivre les changements de composition des aliments au fil du temps, lorsque certaines formulations étaient modifiées par les industriels.

Au-delà de ces aspects qualitatifs, nous avons aussi effectué des dosages, ou bénéficié de ceux qui avaient été faits par d’autres structures (notamment par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) ou l’association de consommateurs UFC – Que Choisir).

Pour limiter les risques de biais, nous avons aussi, bien évidemment, tenu compte de facteurs tels que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, le statut tabagique, la pratique d’activité physique… Un grand nombre de paramètres nutritionnels ont également été pris en compte (apports en énergie, sucre, sel, part d’aliments « ultra-transformés » dans le régime alimentaire, consommation d’édulcorants, etc.), afin de tenir compte de la qualité globale de l’alimentation, pour que l’on ne puisse pas se dire que cet effet pourrait être la conséquence d’une « malbouffe » générale.

The Conversation : Vos résultats indiquent un lien entre certains émulsifiants et l’augmentation du risque de certains cancers. Lesquels ?

Mathilde Touvier : Nous avons observé des associations entre un apport plus élevé de certains de ces additifs, notamment les mono- et diglycérides d’acides gras (E471) ou les carraghénanes (E407 et E407a), et un risque accru de différents cancers.

En l’occurrence, pour le E471, les plus forts consommateurs dans cette étude (3e tertile de consommation) avait un risque accru de cancer tous types confondus de l’ordre de 15 %, comparé aux plus faibles consommateurs (premier tertile). Les associations étaient plus spécifiquement observées pour le cancer du sein, et le cancer de la prostate.

Aucune association stable n’a été détectée entre consommation d’émulsifiants et le risque de cancer colorectal dans cette étude, mais la puissance statistique était limitée pour cette localisation de cancer. Il sera donc important de reproduire ces analyses dans quelques années, avec une durée de suivi et un nombre de cas plus importants.

Concernant les carraghénanes, les associations semblent concerner plus spécifiquement le cancer du sein. Les plus forts consommateurs de E407 avaient un risque plus élevé de 28 % comparés aux plus faibles consommateurs.

The Conversation : A-t-on une idée des raisons pour lesquelles ces additifs sont associés à un risque de cancer plus important ? Des hypothèses sur leurs modes d’action ?

Mathilde Touvier : Dans une étude épidémiologique telle que la nôtre, l’objectif est de détecter des associations, mais il est difficile d’extrapoler pour « deviner » les mécanismes sous-jacents à partir de ces analyses

Il pourrait exister un effet de « classe », qui serait lié à la « famille » des émulsifiants, et donc au mécanisme d’émulsion, cependant étant donné que l’on ne constate pas d’association entre la quantité totale d’émulsifiants et les risques de cancer dans cette analyse, cette hypothèse ne semble pas la plus probable.

En revanche, nos collègues toxicologues vont devoir maintenant essayer d’expliquer pourquoi certaines substances comme les carraghénanes ont l’air d’avoir un rôle plus important que d’autres. Certaines pistes d’explication existent déjà.

On sait par exemple, grâce aux travaux de l’équipe de Benoît Chassaing, co-auteur de notre article, que certains émulsifiants perturbent le microbiote intestinal ainsi que certains paramètres métaboliques, ce qui se traduit notamment par des phénomènes inflammatoires.

Mais il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à comprendre.

Bernard Srour : Nous avons prévu dans ce projet un volet plus mécanistique, car dans la cohorte NutriNet-Santé, en plus des données nutritionnelles, nous avons une collection de fluides biologiques (urine et plasma) pour près de 20 000 participants. Dans ces échantillons, nous avons fait des dosages de marqueurs métaboliques, des marqueurs de l’inflammation et des marqueurs du stress oxydant.

Dans les prochaines étapes du projet, nous allons regarder si les associations observées avec le cancer, et celles mises en évidence précédemment avec les maladies cardiovasculaires, peuvent s’expliquer par des perturbations au niveau de ces marqueurs.

L’idée serait de mieux comprendre par quelles voies mécanistiques biologiques l’ingestion de ces additifs peut influencer le risque de cancers et de maladies cardiométaboliques. Des prélèvements de selles sont également en cours pour analyser le microbiote intestinal.

Soulignons aussi que s’agissant d’un projet pluridisciplinaire, ce sont les résultats obtenus par les toxicologues sur certains émulsifiants qui nous ont amenés à nous intéresser à ces additifs. D’autres travaux sont en cours, notamment pour tester comment des mélanges de ces additifs pourraient avoir des liens avec la santé, à travers des approches épidémiologiques, et expérimentales.

C’est en assemblant ces différentes pièces du puzzle, études de cohortes, études expérimentales, et interventionnelles de courte durée chez l’humain si possible, que l’on peut espérer obtenir un jour une image globale des effets de ces molécules sur la santé.

The Conversation : Quelles sont les limites de cette étude ?

Bernard Srour : La cohorte était majoritairement composée de femmes (79 %), et les participants avaient un âge moyen de 45 ans, ainsi qu’un niveau d’éducation plus élevé que la moyenne (donc faisant plus attention à leur alimentation), ce qui limite la possibilité de généraliser ces résultats à l’ensemble de la population. En outre, dans ce type d’études épidémiologiques, malgré la prise en compte d’un grand nombre de facteurs dits de confusion (comme l’âge, le statut tabagique, etc.), le lien de causalité ne peut être directement établi. Pour avoir une vue d’ensemble, d’autres études seront nécessaires.

The Conversation : En attendant d’en savoir plus, quelle serait la conduite à tenir ? Peut-on se passer de ces additifs, et si oui, faut-il revoir la réglementation ?

Mathilde Touvier : Les émulsifiants ne sont pas indispensables, au sens où ils ne sont pas là pour garantir la sécurité microbiologique, des produits, par exemple. Ils visent avant tout à faciliter les procédés de fabrication, et à assurer la stabilité de ces mélanges dans le temps.

Il est possible de s’en passer, puisque certaines marques le font.

Actuellement, bien qu’on n’en soit pas encore à un niveau de preuve fort, on constate qu’un certain nombre de présomptions s’accumulent, au niveau expérimental comme au niveau épidémiologique, quant à leurs effets sur la santé. À la lumière de ces nouveaux éléments, la question qui se pose pour les autorités telles que l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), c’est : « À partir de quel moment est-ce qu’on agit ? »

En tant que consommateur, d’une façon générale, le mieux est d’appliquer ce qui figure déjà dans le programme national nutrition santé (PNNS) : limiter les aliments ultra-transformés, et limiter les aliments contenant des additifs « cosmétiques » comme peuvent l’être les émulsifiants.

Les additifs alimentaires responsables de cancers ?

Les additifs alimentaires responsables de cancers ?

Selon une étude française dont il est rendu compte dans le Figaro, la consommation de certains émulsifiants très communs (E471, E407 et E407a) pourrait accroître de façon significative le risque de développer un cancer du sein ou de la prostate.Depuis que les aliments ultras transformés ont inondé les rayons de supermarchés, les quantités d’additifs ont progressivement explosé dans nos assiettes. Parmi eux, les émulsifiants qui améliorent la texture et la saveur des produits alimentaires tout en prolongeant leur durée de conservation. On les retrouve dans les biscuits, les desserts industriels, les graisses (crème fraîche, margarine, etc.) ou encore les plats préparés. Ils se cachent même dans certains produits en apparence « sains » tels que des yaourts et certains pains. Puisqu’ils sont approuvés pour un usage alimentaire, ces émulsifiants ont pendant longtemps imprégné notre alimentation sans que l’on soupçonne leurs possibles méfaits pour la santé.

Pourtant, ces dernières années, plusieurs suspicions ont commencé à émerger dans les études.
Certains émulsifiants seraient notamment impliqués dans l’inflammation chronique de l’intestin chez les animaux. Chez l’humain, ils sont soupçonnés de favoriser les maladies cardiovasculaires. Alors que les preuves de leur nocivité se multiplient, des chercheurs français regroupés au sein l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Cress-Eren), suggèrent que leur consommation chronique pourrait favoriser le développement de cancers.

Les résultats publiés dans PLOS Medicine sont fondés sur l’analyse de données de santé de 92 000 adultes faisant partie de la cohorte NutriNet-santé. Entre 2009 et 2021, les participants ont régulièrement renseigné les produits alimentaires et les boissons qu’ils ont consommés à l’aide de questionnaires. À partir de dosages de ces produits en laboratoire, l’équipe a ainsi estimé la quantité moyenne d’émulsifiants ingérés quotidiennement par chaque participant. Grâce à des approches statistiques, les chercheurs ont ensuite évalué le lien entre ces apports (élevés, intermédiaires ou faibles) et la survenue de cancers.

Au total, 2 604 personnes ont été diagnostiquées avec un cancer au cours du suivi. Sur une trentaine d’additifs testés, trois sont ressortis comme de potentiels facteurs favorisants : les monoglycérides et diglycérides d’acides gras, nommés E471, et les carraghénanes (E407 et E407a). « Ces additifs sont très courants dans les sauces, les crèmes desserts, les yaourts aromatisés, les biscuits et gâteaux industriels ou encore certaines soupes. Ils servent d’agents de texture pour donner un aspect homogène aux produits», explique Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm en épidémiologie nutritionnelle qui a conduit cette étude.

De manière générale, les participants ayant consommé la plus grande quantité d’additif E471 avaient un risque 15% plus élevé de cancer comparé aux plus faibles consommateurs. Ce risque était accru de 24% pour le cancer du sein et de 46% pour celui de la prostate. Les deux autres additifs (E407 et E407a) étaient quant à eux associés à un risque plus élevé de cancer du sein de 32%. « Un point fort est qu’ils ont tenu compte de la plupart des facteurs de risque « classiques » qui auraient pu interférer avec les résultats comme l’âge, le sexe, le tabagisme, l’activité physique ou encore les antécédents familiaux », souligne Mathilde His, chercheuse au département Prévention Cancer Environnement au Centre Léon Bérard de Lyon. De quoi soulever des inquiétudes car l’incidence des cancers du sein et de la prostate, les plus fréquents en population générale, n’a cessé de progresser depuis le milieu du XXe siècle. Et ce de façon concomitante avec l’avènement des aliments transformés.

La piste du microbiote intestinal
Pour l’heure, les scientifiques ne savent pas comment ces additifs pourraient agir, ni pourquoi ils seraient davantage associés à certains cancers. « Ils pourraient présenter différents modes d’action selon leurs propriétés mais aussi le type de cancer», suggère Benoît Chassaing, spécialiste des maladies inflammatoires chroniques et coauteur de l’étude. « Nous ne savons pas non plus si les additifs agissent seuls ou en association par un effet cocktail plus complexe à étudier », ajoute-t-il.

Chez des animaux, une étude avait déjà pointé un risque accru de cancer colorectal lié à la consommation de polysorbate 80 (E433) et de carboxyméthylcellulose (E466). Les auteurs avaient alors suggéré que ces émulsifiants pouvaient altérer la composition des bactéries du système digestif, ce qui favoriserait l’inflammation chronique des tissus. Selon les travaux conduits par l’équipe du Dr Chassaing, cette piste en faveur d’un déséquilibre du « microbiote intestinal » pourrait également s’appliquer à l’humain. « Dans un essai chez l’humain, nous avons montré que des doses bien plus élevées que la moyenne de l’additif E466 modifient la composition du microbiote en lien avec une capacité accrue à induire l’inflammation de l’intestin», explique le Pr Chassaing. « Or ce terrain inflammatoire est propice à l’installation de cancers. » Pour les scientifiques, il est donc probable que ce mécanisme local observé dans l’intestin s’étende plus globalement à d’autres organes.

Vers une réflexion sur l’utilisation des additifs
Devrions-nous alors totalement supprimer les émulsifiants? Les auteurs restent prudents car ces travaux reflètent au mieux une association entre le développement du cancer et la consommation d’additifs, sans pour autant démontrer un lien clair de cause à effet. « C’est la première étude qui quantifie l’exposition aux additifs et son association avec les cancers. Nous sommes donc à un stade précoce de la recherche et d’autres travaux sont nécessaires », insiste Mathilde Touvier.

Cela donne néanmoins à réfléchir, d’autant plus que les mêmes auteurs avaient déjà établi en lien entre la consommation de ces additifs et un surrisque cardiovasculaire. Depuis 2019, le programme national Nutrition Santé recommande d’ailleurs de privilégier l’utilisation de « produits bruts, pas ou peu transformés », limitant la consommation d’additifs non essentiels. « C’est un volet important en prévention car on sait que les aliments ultratransformés riches en graisses ou en sucres favorisent l’obésité, elle-même associée à une augmentation du risque de nombreux cancers par différents mécanismes connus ou suspectés, comme l’inflammation chronique», ajoute Mathilde His. Une réactualisation de l’évaluation de la sécurité de certains additifs pourrait donc être entamée dans les prochaines années.

« Polluants éternels » : Vers une interdiction européenne des emballages alimentaires

« Polluants éternels » : Vers une interdiction européenne des emballages alimentaires concernés

La commission de l’environnement du Parlement européen s’est prononcée mardi 24 octobre pour une proposition de règlement visant à réduire les emballages. Cette proposition prévoit l’interdiction des composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS) dans les contenants alimentaires, ces substances dites « polluants éternels » et nocives pour la santé.

Dotées de propriétés antiadhésives et imperméables, elles sont massivement présentes dans la vie courante : poêles en Teflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles.
Les eurodéputés se sont également prononcés en commission de l’environnement sur la réduction des déchets, alors que les Européens n’ont jamais produit autant de déchets d’emballages. En 2021, l’Union européenne (UE) en a généré 188,7 kg par habitant, soit 10,8 kg de plus par personne par rapport à 2020, selon un bilan publié par Eurostat.

Social- Prix alimentaires : nouvelle augmentation supérieure à 2 %

Social- Prix alimentaires : nouvelle augmentation supérieure à 2 %

Contrairement aux déclarations du ministre de l’économie ou même des grands patrons de la distribution, il ne faut pas s’attendre à une diminution des prix dans l’alimentaire en 2024 mais plutôt à des augmentations qui forcément vont s’ajouter aux précédentes. À l’issue des négociations qui vont bientôt se terminer entre distributeurs et industriels non seulement l’alimentaire ne devrait pas afficher de baisse mais au contraire les prix pourraient enregistrer de nouvelles augmentations d’au moins 2 %

En effet, contrairement aux affirmations du ministre de l’économie, les industriels et les distributeurs semblent plutôt s’accorder sur la perspective que ces négociations aboutissent globalement à une « légère inflation » des tarifs alimentaires des fournisseurs payés aux producteurs.

« Je suis plutôt convaincu qu’on va partir sur une inflation tendancielle de 2-2,5% », estime notamment Richard Panquiault, directeur général de l’Institut de liaisons et d’études des industries de consommation (Ilec), interrogé par La Tribune.

Certes, entre 15% et 25% des produits verront leurs tarifs baisser, puisque les cours de certaines matières premières comme les céréales, les huiles végétales et la volaille ont effectivement reflué, détaille Richard Panquiault.

« Mais il y a quand même beaucoup plus de matières premières agricoles qui restent orientées à la hausse », observe-t-il.

Mais les industriels, tout en se montrant moins exigeants que l’année dernière, proposent des tarifs plutôt en hausse. L’augmentation moyenne est de 5% chez les adhérents de l’Ilec -contre une croissance des tarifs de 14% en 2023. La Feef enregistre pour sa part une hausse moyenne des tarifs demandés de 3%.

Prix alimentaires : une nouvelle augmentation supérieure à 2 %

Prix alimentaires : une nouvelle augmentation supérieure à 2 %

Contrairement aux déclarations du ministre de l’économie ou même des grands patrons de la distribution, il ne faut pas s’attendre à une diminution des prix dans l’alimentaire en 2024 mais plutôt à des augmentations qui forcément vont s’ajouter aux précédentes. À l’issue des négociations qui vont bientôt se terminer entre distributeurs et industriels non seulement l’alimentaire ne devrait pas afficher de baisse mais au contraire les prix pourraient enregistrer de nouvelles augmentations d’au moins 2 %

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Certes, entre 15% et 25% des produits verront leurs tarifs baisser, puisque les cours de certaines matières premières comme les céréales, les huiles végétales et la volaille ont effectivement reflué, détaille Richard Panquiault.

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Produits alimentaires : toujours pas de baisse des prix en perspective

Produits alimentaires : toujours pas de baisse des prix en perspective

Contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre de l’économie, on n’a pas constaté de baisse des prix de l’alimentaire au cours de l’été et pas davantage en cette rentrée; en cause, la confusion à dessein entre la baisse de l’inflation et la baisse des prix. Certes l’inflation se tasse mais les prix mécaniquement continuent d’augmenter. Par ailleurs ,l’inflation nouvelle s’ajoute à l’inflation ancienne ce qui maintient les prix à un niveau particulièrement élevé. S’il devait y avoir quelques baisses, elles seraientt sans doute symbolique compte tenu par ailleurs de l’augmentation des coûts de production en ce début d’année 2024. Les négociations entre la grande distribution et les industriels risquent de confirmer cette tendance au maintien de tarifs de haut niveau pour les produits alimentaires.

Les espoirs du gouvernement risquent donc fort d’être douchés. Imposé par une récente loi, le calendrier accéléré des négociations tarifaires annuelles entre distributeurs et industriels des produits de grande consommation sera, certes, tenu. Mais il ne devrait pas entraîner la baisse générale des prix alimentaires que promet Bercy depuis des mois.

Les distributeurs et leurs fournisseurs viennent tout juste d’entamer, avec six semaines d’avance, leurs pourparlers annuels. Le climat est plus tendu que jamais.

La fin des discussions a été avancée au 15 janvier pour les PME réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, au 31 janvier pour les autres. 90 % des industriels ont déjà envoyé leurs conditions générales de vente, et les dernières sont attendues d’ici au 5 décembre. Ils demandent en moyenne une hausse de tarifs de 4 %. Soit au total une augmentation par rapport à la situation actuelle et non une baisse des prix comme annoncé imprudemment par le ministre de l’économie.

Prix des Produits alimentaires : toujours pas de baisse en perspective

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Contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre de l’économie, on n’a pas constaté de baisse des prix de l’alimentaire au cours de l’été et pas davantage en cette rentrée; en cause, la confusion à dessein entre la baisse de l’inflation et la baisse des prix. Certes l’inflation se tasse mais les prix mécaniquement continuent d’augmenter. Par ailleurs ,l’inflation nouvelle s’ajoute à l’inflation ancienne ce qui maintient les prix à un niveau particulièrement élevé. S’il devait y avoir quelques baisses, elles seraientt sans doute symbolique compte tenu par ailleurs de l’augmentation des coûts de production en ce début d’année 2024. Les négociations entre la grande distribution et les industriels risquent de confirmer cette tendance au maintien de tarifs de haut niveau pour les produits alimentaires.

Les espoirs du gouvernement risquent donc fort d’être douchés. Imposé par une récente loi, le calendrier accéléré des négociations tarifaires annuelles entre distributeurs et industriels des produits de grande consommation sera, certes, tenu. Mais il ne devrait pas entraîner la baisse générale des prix alimentaires que promet Bercy depuis des mois.

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La fin des discussions a été avancée au 15 janvier pour les PME réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, au 31 janvier pour les autres. 90 % des industriels ont déjà envoyé leurs conditions générales de vente, et les dernières sont attendues d’ici au 5 décembre. Ils demandent en moyenne une hausse de tarifs de 4 %. Soit au total une augmentation par rapport à la situation actuelle et non une baisse des prix comme annoncé imprudemment par le ministre de l’économie.

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